sur ce sujet, il y a cet article que tu as sûrement déjà luGillesH38 a écrit : ↑09 août 2022, 10:06Nordhaus a pris une fonction quadratique , je ne sais pas ce qui permet à Jeuf d’affirmer que ce n’est pas justifié. Il y a plusieurs objections à cette affirmation , j’en donne au moins trois : si l’approximation est si mauvaise , pourquoi lui a-t-on donné le prix Nobel ? Comment peut on affirmer être certain des caractéristiques d’une fonction tout en reconnaissant n’avoir aucune idée de sa valeur et de son comportement actuel?A nouveau, il ne s'agit pas de renoncer aux fossiles, mais d'estimer le cout pour réduire leur utilisation. Et pour les phénomènes extrêmes, le cout ne suit pas une loi linéaire, avec une hausse de la température moyenne de 3 degrés on n'aura pas des conséquences 3 fois plus couteuses qu'avec une hausse moyenne de 1 degré.
https://alaingrandjean.fr/2019/09/04/pr ... -lui-lest/
Sinon c'est l'occasion.
Perso, je ne suis pas motivé pour replonger en détail là-dedans.
Je me souviens en résumé de courbe de fonction de dommage au pib selon la température. Le modèle en ² de Nordhaus est bien trop optimiste. Celui présenté en réponse est probablement bien trop empreint du pessimisme de propagandiste écologistes. Il y a plein d'autres possibilités.
Sur le prix nobel, il a été attribué par des économistes. Beaucoup semblent réfléchir en vase clos, en ignorant certaines limites.
D'ailleurs, je veux bien qu'il y ait une croissance sans limite suivant le modèle de Nordhaus, j'ai fait des propos en ce sens en disant qu'on peut trouver des ressources dans l'espace, ou qu'il y a plein de désert et qu'on peut mettre du PV partout. Mais d'une part c'est hypothétique, d'autre part il y a des marches à passer, et on peut manquer des marches, le phénomène n'est pas linéaire. Il peut y avoir, sur un système vivant comme une plante, une foret ou une économie, des croissances exponentielles régulières sur des périodes plus ou moins longue, mais ces exponentielles sont entrecoupées de stagnations ou de brusque régressions parce que les conditions ne sont pas propices.
Là, avec quelques considérations écologiques, je ne crois pas que les conditions soient réunis pour une exponentielle continue pour le XIX ème siècle,croissance comme ça a été le cas depuis...seulement 70 ans.
Les économistes(la plupart, et ceux qui ont donné le prix nobel, mais certains changent d'avis) ont confiance dans le modèle de Nordhaus ...tout comme "les marchés" ont confiance en l'avenir. C'est un phénomène analogue. J'ai lu un article sur ce sujet sur linkedin, que je reproduis là, ça répond à côté et en même temps c'est le même problème.
Bref, il a beau avoir eu le prix nobel d'économie, ça ne veut pas dire que je vais ne plus rien dire, voilà la vérité , c'est un prix nobel
Ci-dessous, par le prof Bruno Colmant
Nous ne pouvons plus dissocier, ainsi que je l’ai erronément cru trop longtemps, économie et écologie, car l’avidité de la consommation et de l’enrichissement entraîne un saccage de la nature. Mais ceci n’est pas encore intégré dans les marchés financiers dont les rendements exigés et l’horizon de temps semblent incompatibles avec les limites planétaires. L’écologie économique a, en effet, mis en évidence l’insoutenabilité écologique du mode actuel de consommation. L’exponentialité de la croissance devrait donc entraîner une instabilité du système.
On peut donc s’interroger sur le fait de savoir pourquoi ces marchés financiers n’intègrent pas ces risques environnementaux de nature systémique. La valeur de marché est fondée sur la diversification des risques. Or une éventualité existentielle ne peut pas être diversifiée, puisqu’elle est systémique. Est-ce une imperfection financière ? Une divergence de temporalités, c’est-à-dire d’horizon de temps ? Si nous soustrayons les coûts environnementaux de la valeur des marchés financiers, nous ne vivrions qu’un « délai ».
Une explication pourrait se trouver dans le fait que les marchés financiers actualisent des flux financiers futurs escomptés (qui devraient, pour partie, disparaître en cas de cataclysme climatique mondial). Par myopie ou presbytie, et surtout faute de pouvoir trouver une autre affectation au capital, les marchés entretiennent une illusion de pérennité. Ils n’intègrent pas, faute de pouvoir le faire sinon à nier leur existence, le risque d’anéantissement environnemental. Car, si plus rien ne vaut rien dans une apocalypse environnementale, la valeur n’est plus. Les marchés financiers doivent donc, faute de pouvoir procéder à une introspection, entretenir leur dynamique, sans que nous nous rendions compte que la formulation de la valeur financière, telle que secrétée par ces mêmes marchés financiers, n’est peut-être qu’une triste illusion, ou pire, le constat que le capital ne vaudra quelque chose que pour ceux qui s’en approprieront les derniers rendements. Une autre explication réside dans le caractère adaptatif du progrès humain (dont la guerre et l’extermination partielle sont d’ailleurs des modalités, ainsi que l’histoire l’enseigne) : les marchés financiers retrouveront alors d’autres dynamiques. Mais alors ce ne seraient pas avec les mêmes actifs qu’aujourd’hui.