Les agriculteurs en difficultés

Toute l'acualité, discutée à la lumière de la déplétion des réserves d'hydrocarbures.

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greenchris
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Message par greenchris » 23 sept. 2005, 12:19

SuperNo a écrit :
surfeurseb a écrit :Tu pense que les pecheurs peuvent utiliser l'huile de foie de morue?
:lol:
Pour la pêche, c'e n'est peut ètre pas un mal si cela freine un peu l'activité: ressource sérieusement entamée là aussi.

Là, ce sont mes origines bretonnes qui s'expriment... Je ne connais pas suffisamment le sujet pour être péremptoire, mais es-tu sûr que cela concerne toutes les espèces ? D'autre part il me semble que le poisson est une nourriture moins malsaine que d'autres.
Les pêcheurs sont des prolos doublés de forçats, et seront parmi les premiers à crever au fur et à mesure de la hausse. Sauf s'ils peuvent faire tourner leurs rafiots à l'huile, ce qui serait moins con que les éternelles subventions-pansements...
Pas toutes bien sùr, mais dés qu'une est épuisé, on passe à une autre.
Le sujet n'est pas nouveau. La morue en fait partie.
Je ne doute pas que ce métier soit très dur, mais malheuresement il se fait au détriment de la population de poisson.

http://www.plan.be/websites/ferado/fr/h ... l#wp407276

http://www.radio-canada.ca/actualite/zo ... ssons.html

http://www.grid.unep.ch/product/publica ... ing.fr.pdf

http://www.ifremer.fr/francais/produits ... c_2004.pdf
Le charbon et le gaz prendront sa place (temporairement).
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Message par kraveunn » 23 sept. 2005, 13:00

SuperNo a écrit : le jour ou tout le pays entier assiègera le MacDo ou le Lidl, il risque d'y avoir comme un début de pénurie, non ?
Pas la peine de se présenter à mac do pour leur mendier de l'huile usagée, car il ne la donne pas (et ne la vende pas non plus), politique maison oblige. Il font retraiter leur huile par des professionnels.

Seule alternative à la ruée probable dans les restaux chinois et autres kebabs : cultiver soit-même son colza dans son jardin :-D

Jeuf
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Message par Jeuf » 23 sept. 2005, 14:10

Pas toutes bien sùr, mais dés qu'une est épuisé, on passe à une autre
Les méduses, par exemple? :lol:


Sinon, on a dit que les pêcheurs avaient la vie dure? Il semblent que ce n'ait pas toujours été le cas, si on en croit
http://generationsfutures.chez.tiscali. ... cheurs.htm :


Il y a 20 ans, les pêcheurs travaillaient quatre jours par semaine. Ils se retrouvaient le soir, faisaient la fête et partaient au travail dans la joie. Aujourd'hui, c'est différent, les pêcheurs travaillent 7 jours sur 7. Quand j'ai rencontré ce pêcheur, c'était un dimanche, il travaillait. La solidarité entre les pêcheurs n'existent plus. Ils n'ont affaire qu'avec la coopérative qui au lieu de les défendre les monte les uns contre les autres. L'écoeurement est grand quand ces pêcheurs constatent qu'il y a un facteur 10 entre le prix de la criée et le prix de vente au consommateur. C'est l'incompréhension et le résignation qui dominent.
Enfin, je cite, j'en sais rien, en tant qu'auvergnat loin de tout océan, j'e n'ai qu'une vague connaissance théorique de la peche en mer, je vois jamais que des pécheurs à la ligne...

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Message par Lansing » 23 sept. 2005, 17:53

Le métier de pêcheur a, et est toujours très dur, je l'ai pratiqué un moment. Le problème est que la pêche industriel a lessivé le plateau continental (je devrais dire les plateaux ) et s'attaque depuis quelques années aux fosses abyssales (plus de 1000m).
Lorsque tout auras été bien nettoyé, et ce avant la fin du pétrole, le problème sera résolu. Les pêcheurs pourront toujours pleurer sur un passé révolu, leurs pères en auront été les fossoyeurs, comme pour le reste d'ailleurs.

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Message par MadMax » 24 oct. 2005, 18:18

AFP le 24/10/2005 17h14

Dépôt de bilan d'une laiterie bretonne: 550 agriculteurs ou salariés menacés

Une importante laiterie bretonne, l'entreprise Nazart, dont dépendent les revenus de 550 familles, a déposé son bilan lundi et risque de fermer, a-t-on appris auprès du tribunal de commerce de Rennes et de la direction de la laiterie, basée à Fougères (Ille-et-Vilaine).

Quand on voit le prix du lait et le nombre de km à parcourir pour chaque tournée...

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Message par matthieu25 » 24 oct. 2005, 18:23

Toutes les professions pétrodépendante vont tomber comme des mouches....Et la faillite du systeme pour finalité
La religion est la maladie honteuse de l' humanité.la politique en est le cancer(Millon de Montherlant)

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Message par Cassandre » 24 oct. 2005, 20:06

matthieu25 a écrit :Toutes les professions pétrodépendante vont tomber comme des mouches....Et la faillite du systeme pour finalité
Ce serait sympa un fil où on classerait d'après ce qu'on sait les professions plus ou moins dépendantes… non ?
regarder Oléocène
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Message par energy_isere » 24 oct. 2005, 20:59

Cassandre a écrit :
matthieu25 a écrit :Toutes les professions pétrodépendante vont tomber comme des mouches....Et la faillite du systeme pour finalité
Ce serait sympa un fil où on classerait d'après ce qu'on sait les professions plus ou moins dépendantes… non ?
oui, un peu abordé dans http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopic.php?t=77

tu peux répondre à ce sujet ca permetra de le remettre en téte de liste.

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Un serriste qui s'adapte

Message par Fish2 » 15 mars 2006, 12:14

Un article du Paysan Breton qui montre que certains ne restent pas les bras croisés. La démarche du serriste ne porte pas que sur l'énergie, il s'intéresse aussi à l'eau, à la lutte bio. Je suis quand même étonné par la quantité de plaquettes nécessaires pour sa chaufferie : 180 m3 /semaine!
Christian Gouennou, Plougastel Daoulas (29) : Les tomates se chauffent au bois

Chez Christian Gouennou, producteur à Plougastel Daoulas (29), les tomates se chauffent au bois. Cette démarche innovante trouve notamment sa motivation face au coût toujours plus important des énergies fossiles dont les ressources sont par ailleurs limitées (pétrole, gaz, charbon). "Le coût de l'énergie représente autour du tiers du prix de revient des tomates", rappelle le producteur.
Travaillant sur ce projet de bois énergie depuis 5 ans, il a utilisé pendant 3 ans une chaudière bois d'occasion. "Elle ne permettait pas de répondre à la totalité des besoins de chauffage de la serre". C'est désormais chose faite avec l'installation (il y a deux mois) d'une nouvelle chaudière que le producteur est allé chercher en Autriche (entreprise Polytechnik). L'ancien système de chauffage (chaudières au gaz) est toujours en place en cas de besoin.
Pour alimenter la chaudière, Christian Gouennou achète du bois sous forme de copeaux et de sciures, issu de l'élagage, des rebus propres (palettes, cageots…), des industries… Les bois traités ou peints ne peuvent être utilisés dans son système. "Je reçois en moyenne sur l'année l'équivalent de deux semi-remorques de 90 m3 par semaine", quantifie le producteur qui s'approvisionne majoritairement auprès des "Recycleurs bretons", basés à Plouigneau.
Le bois, stocké dans un bâtiment, est poussé dans un silo à l'aide d'un tracteur muni d'un godet. Un convoyeur emmène le bois dans la chaudière où il se consume progressivement sur des marches. Longue de 6 mètres et large de 2,5 mètres, la chaudière est entièrement automatisée. Le rendement est optimisé, notamment du fait de la hauteur de ce matériel (7 mètres).
"La moitié des fumées est réinjectée dans la chaudière pour gagner de l'énergie (elles réchauffent le bois) et réduire les quantités de poussière. Les fumées qui sortent sont dépoussiérées grâce à un multicyclone". Les cendres sont stockées dans une benne, puis épandues sur les terres. Des calories sont aussi gagnées au niveau de l'eau servant au refroidissement du foyer qui est réinjectée dans le circuit de chauffage. Des électrovannes soufflent de l'air pour nettoyer la tuyauterie. Cette installation sophistiquée (la première en France) a coûté 430 000 euros, dont 330 000 euros pour la chaudière. Ce qui représente un coût trois fois plus élevé qu'une chaudière gaz. Par contre, les charges d'énergie de l'exploitation devraient régresser de 30% par rapport au gaz. Le producteur compte l'équivalent de 6 heures de travail par semaine pour le fonctionnement de la chaudière. Elle sera arrêtée 2 jours tous les 6 mois pour que le ramonage soit effectué.
Une cuve tampon
Une fois chauffée, l'eau est stockée dans une cuve tampon de 200 m3 (température de 80°C). Cela permet de la réactivité en cas de forte demande de chaleur, lors d'une averse de grêle par exemple. "Un ordinateur gère la puissance de la chaudière en fonction de la température dans la cuve. L'eau chaude est acheminée dans les tuyaux de la serre par une pompe reliée à la station météo".
Economique, l'utilisation du bois-énergie contribue en outre à la lutte contre le réchauffement climatique (effet de serre) : le gaz carbonique (CO2) émis dans l'atmosphère est absorbé par les forêts. Cette source d'énergie constitue une excellente valorisation des sous-produits et déchets de la filière bois. Pour se développer en Bretagne, la filière devra continuer à organiser l’offre en bois énergie pour proposer aux actuels et futurs utilisateurs une garantie au niveau de la qualité, de la quantité et du prix.

Agnès Cussonneau


L'exploitation

- Surface de serre : 1,5 ha.
- Production de cinq variétés de tomates : grappe, cerise, vrac.
- Le producteur utilise la lutte biologique et intégrée contre les insectes nuisibles. Il est aidé pour cela par un technicien du GIE Lacroix, unité de recherche et développement dans ce domaine. Egalement pour limiter les traitements chimiques, la serre est déshumidifiée par chauffage le matin.
- L'eau de pluie est récupérée pour l'alimentation hydrique des plantes. Elle passe dans un biofiltre avant utilisation.
« Sauf événements majeurs, la probabilité est forte que le prix du baril redescende vers 30 dollars l’an prochain. » Thierry Desmaret, Le Figaro, novembre 2004

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Message par Lansing » 15 mars 2006, 13:10

je connais bien le milieu des serristes bretons, j'ai travaillé sur leurs systèmes d'automatismes et de sécurité pendant un moment.
Ces installations sont complétement aberrantes, la quantité d'énergie qu'ils consomment est tout simplement scandaleuse.
il faut bien imaginer le nombre de ces serres en Bretagne, elles se touchent parfois tellement la densité est forte.
Le sommet dans le genre est atteind par la société Tecnosem à Cleder. Ce serriste est en fait un producteur de micro-plants, ils font pousser des germes dans un cube de 1,5cm de coté sur 6 hectares. Ils sont les fournisseurs des serristes pour toute la région.
1,5 Ha est une taille moyenne, on en trouve souvent des plus grosses. Penser que ce type de serre puisse avaler deux semi de 90m3 par semaine est délirant.
Il est évident que ces installations n'ont aucun avenir dans un monde en déplétion, le plus grave est que, comme la pêche, ces activités dévoreuses d'énergie vont demander une transformation totale de nos modes de production auquel nous ne sommes pas préparé du tout.

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Message par mahiahi » 15 mars 2006, 13:10

Il y a une solution plus simple : ne plus cultiver de tomate!
D'autant que beaucoup de la production passe à l'étuve pour servir à la fabrication de sauces, bonjour le gaspillage d'eau!
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

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Message par Fish2 » 15 mars 2006, 15:22

Je me doutais bien que cet article ferait réagir, c'était le but.
mahiahi a écrit :Il y a une solution plus simple : ne plus cultiver de tomate!
C'est le dilemme des transitions par rupture ou des adaptations par petits pas. Effectivement on peut trouver aberrante la production à contre saison sous serre chauffée (c'est aussi mon point de vue et je préfère la conserve de tomate en hiver pour mieux apprécier la tomate fraîche en été), mais en attendant ce type d'installations existe et elles ne vont pas cesser leur activité du jour au lendemain (sauf scénario catastrophe), vu les investissements énormes qu'elles ont nécessité.
La question de l'infrastructure et du choix de production se pose pour celui qui se lance, mais une fois qu'il a démarré c'est trop tard, il ne lui reste que l'adaptation.
Jusqu'à présent la réaction des serristes consiste à demander des aides pour payer le gaz, celui ci a une démarche plus intéressante.
C'est un peu un paradoxe mais c'est là où je vois le bon côté des choses : vu sa dépendance à l'énergie, la production légumière sous serre chauffée, non viable après le pic pétrolier, va favoriser l'émergence d'une filière bois énergie, qui trouvera plus tard d'autres clients. Il est important qu'une telle filière se bâtisse dès maintenant pour faire face à une explosion de la demande dans quelques années.
mahiahi a écrit :D'autant que beaucoup de la production passe à l'étuve pour servir à la fabrication de sauces, bonjour le gaspillage d'eau!
Les écarts de tri peut être mais vu le coût c'est bien le marché de la tomate en fruit qu'on vise dans ce type d'installations. La production de tomates à sauces se fait en plein champ avec récolte mécanisée. Et ne devrait pas trop être affectée par le PO.
« Sauf événements majeurs, la probabilité est forte que le prix du baril redescende vers 30 dollars l’an prochain. » Thierry Desmaret, Le Figaro, novembre 2004

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Message par Lansing » 15 mars 2006, 17:16

Il y a un petit détail concernant ce serriste, que je connais d'ailleurs, il se situe sur la même commune donc à proximité immédiate de Saveol (12.000 personnes) qui est le plus gros faiseur en tomates de la région.
Se trouver à quelques centaines de mètres d'une entreprise qui écoule 70.000 tonnes de tomates par an ne doit pas être étranger à ce genre d'investissement. Le coût du transport devenant négligeable.

Yves
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Message par Yves » 15 mars 2006, 20:05

Ce serriste consomme beaucoup de bois.

Aujourd'hui, avec le gaz/fioul pas cher, ils peuvent être des centaines à chauffer leur serre.

Mais demain, y aura-t-il assez de bois pour tous ?

Je me pose la question.
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

Lansing
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Message par Lansing » 16 mars 2006, 00:45

Yves a écrit : ...
Mais demain, y aura-t-il assez de bois pour tous ?

Je me pose la question.
Si un jour tu viens te balader par ici, tu ne te poseras plus la question. Il y a une telle quantité de serristes qu'il est impensable de voir des milliers de semi-remorques approvisionner en flot continu tout ces gouffres à énergie, de la pure folie.
Je vais aller faire un tour chez ce gars pour visiter son installation, ça m'intrigue, l'histoire du recyclage des cendres mais paraît bizarre vu la quantité de bois brûlé par semaine.

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