En Chine, fort ralentissement des ventes automobiles en 2015 malgré un vif sursaut en fin d'année
Challenges le 12-01-2016
Pékin (AFP)
Les ventes de véhicules en Chine, premier marché automobile mondial, ont nettement ralenti en 2015, pâtissant d'une conjoncture économique morose et de législations restrictives, a indiqué mardi une fédération professionnelle, même si d'importants rabais fiscaux ont encouragé un très fort sursaut en fin d'année.
Un total de 24,60 millions de véhicules ont été écoulés dans le pays l'an dernier , a annoncé jeudi l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), soit une hausse de 4,7% par rapport à 2014.
Il s'agit de la plus faible croissance annuelle des ventes automobiles dans le pays depuis trois ans, loin derrière le bond de presque 14% enregistré en 2013 et la progression de 6,9% constatée en 2014.
Les seules ventes de voitures individuelles ont un peu mieux résisté, grimpant de 7,3% sur l'ensemble de 2015, à quelque 21 millions d'unités.
Pour le secrétaire général de la CAAM, Dong Yang, l'inquiétant refroidissement du marché chinois s'explique principalement par le durcissement des restrictions sur les immatriculations dans plusieurs métropoles, où les autorités se montrent soucieuses de contenir la pollution et les engorgements de circulation.
L'assombrissement de la conjoncture --la Chine devrait avoir enregistré en 2015 sa plus faible croissance économique depuis un quart de siècle-- tout comme le krach boursier estival ont également pesé, incitant des acheteurs potentiels, sous pression et inquiets, à repousser leur acquisition, a ajouté M. Dong.
L'industrie automobile en a douloureusement ressenti le contrecoup, a rapporté la presse spécialisée: les constructeurs ont réduit leur production et sabré les primes et heures supplémentaires, tandis que les concessionnaires se trouvaient condamnés à brader leurs stocks d'invendus.
"Mais le retournement du marché automobile en 2015 était jusqu'à un certain point accidentel", a assuré Dong Yang, cité dans un communiqué, se disant confiant que "le marché s'accélérera en 2016".
La CAAM table sur une hausse de 6% des ventes cette année, pour atteindre 26 millions de véhicules.
Certes, après plusieurs mois de repli consécutifs (dont des dégringolades de 7% sur un an en juillet puis de 3% en août), les ventes automobiles sont reparties à la hausse depuis septembre.
Ce sursaut a été dopé par des mesures des autorités pour redynamiser le marché, en particulier une réduction de moitié de la taxe sur les achats de petites voitures individuelles, entrée en vigueur au 1er octobre et destinée à perdurer jusqu'à fin 2016.
Ainsi, après un bond spectaculaire en novembre, décembre a conclu l'année en fanfare: un total de 2,79 millions de véhicules se sont vendus en Chine le mois dernier, soit une progression de 15,4% sur un an.
Sur ce total, les ventes de voitures individuelles représentent 2,4 millions d'unités (+18,3% sur un an), à la faveur d'une demande en forte expansion pour les 4x4 urbains (SUV) dont raffole la classe moyenne chinoise.
Si les marques locales profitent du regain des ventes de voitures --en particulier sur le créneau des SUV--, en s'arrogeant une part de marché plus importante, les constructeurs étrangers continuent de dominer largement le marché chinois via leurs coentreprises dans le pays.
Le géant américain General Motors (GM) a écoulé en Chine 3,61 millions d'unités l'an dernier, un chiffre record, en hausse de 5,2% sur un an, ce qui en fait la première marque étrangère dans le pays.
Il devance donc nettement l'allemand Volkswagen, qui a pour sa part livré 3,55 millions de véhicules à ses clients en Chine continentale et à Hong Kong --même si le scandale des moteurs trafiqués a eu peu d'impact dans le pays, où les voitures diesel restent rarissimes.
L'américain Ford a quant à lui vu ses ventes chinoises progresser de 3% pour dépasser 1,1 million d'unités.