André Borschberg se lance à la conquête du Pacifique
L’ancien pilote de chasse compte bien rallier la Chine à Hawaï à bord du géant «Solar Impulse». Un exploit humain et technologique.
Un homme face à son destin. André Borschberg, 62 ans, s’apprête à écrire une nouvelle page dans l’histoire de l’aviation. «Je vais faire le vol d’une vie, un vol unique, celui qui marque une carrière», lance cet ancien pilote d’avion de chasse et d’hélicoptère, ce «Monsieur 100 000 vols». Il explique qu’«on n’a pas souvent l’occasion de faire quelque chose de nouveau après cent dix ans d’histoire de l’aviation». Et c’est bien ce qui va se passer dans quelques jours: le Vaudois va prendre les commandes de Solar Impulse pour la septième étape du tour du monde de l’avion solaire. C’est la plus longue, celle qui doit relier l’aéroport de Nankin (Chine) à celui de Kalaeloa, sur l’île d’Honolulu (Hawaï); 8'500 kilomètres dans un géant solaire qui avance à la vitesse d’une trottinette, qui ne peut pas s’incliner, qui est trop léger pour aller contre les vents et dont le pilotage n’a rien à voir avec celui d’un zinc normal. Le départ devrait être donné entre le 5 et le 15 mai, dès que la fenêtre météo sera idéale pour voler sur l’océan.
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Un homme face à son destin. André Borschberg, 62 ans, s’apprête à écrire une nouvelle page dans l’histoire de l’aviation. «Je vais faire le vol d’une vie, un vol unique, celui qui marque une carrière», lance cet ancien pilote d’avion de chasse et d’hélicoptère, ce «Monsieur 100 000 vols». Il explique qu’«on n’a pas souvent l’occasion de faire quelque chose de nouveau après cent dix ans d’histoire de l’aviation». Et c’est bien ce qui va se passer dans quelques jours: le Vaudois va prendre les commandes de Solar Impulse pour la septième étape du tour du monde de l’avion solaire. C’est la plus longue, celle qui doit relier l’aéroport de Nankin (Chine) à celui de Kalaeloa, sur l’île d’Honolulu (Hawaï); 8'500 kilomètres dans un géant solaire qui avance à la vitesse d’une trottinette, qui ne peut pas s’incliner, qui est trop léger pour aller contre les vents et dont le pilotage n’a rien à voir avec celui d’un zinc normal. Le départ devrait être donné entre le 5 et le 15 mai, dès que la fenêtre météo sera idéale pour voler sur l’océan.
L’avion de 72 mètres d’envergure et de 2300 kilos supporte mal les vents de travers. Il n’a aucune autre source d’énergie que ses 17 000 capteurs solaires et ses batteries. Alors rien ne garantit que tout se passe à merveille… «Il y a un minimum d’appréhension, explique André Borschberg, c’est de se demander si on a pensé à tout, étudié tous les scénarios. On n’a encore jamais pu voler aussi longtemps dans cet avion, alors c’est l’inconnu. Je dirais que c’est stimulant, ce n’est pas une peur qui bloque. Et cela fait douze ans que j’attends ce moment!»
Un challenge humain
Cette traversée du Pacifique est un tour de force. Bloqué au minimum cinq jours et cinq nuits dans un cockpit, son occupant va se retrouver à l’étroit. «Cela va être un voyage intérieur, dit pudiquement André Borschberg. Ce qui est intéressant, ce sera de voir comment on peut vivre cinq jours, six jours ou davantage, dans un habitacle de ce type-là.» Dans cette cabine non pressurisée, le pilote va subir des chutes de température jusqu’à – 40 °C quand l’avion monte à plus de 8000 mètres en journée. Masque à oxygène et relaxation en haute altitude. Sommeil intermittent et yoga (lire ci-dessous) en basse altitude. Le pilote pourra s’octroyer des tranches de sommeil de vingt minutes au maximum. Un réveil «évitera que je sombre dans un sommeil profond de plusieurs heures», dit le pionnier.
Et si l’avion devait sombrer?
«Le pilote est équipé d’un parachute et d’un bateau gonflable de survie, une balise et un téléphone satellitaire», explique Daniel Ramseyer, responsable de l’équipement au sein du Team Solar Impulse. En pareil cas, le naufragé devra peut-être attendre son sauvetage deux ou trois jours, une grande partie du Pacifique étant hors de portée des hélicoptères. Mais le prototype – assuré à hauteur de 12,5 millions – serait remboursé.
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http://www.24heures.ch/suisse/andre-bor ... y/15772591
