Hmmm la question est bizarrement posée (en plus je sais pas ce qu'est la scorsonère).sacado a écrit :Ah, justement, qu'est-ce qui est le mieux nutritivement parlant dans tout ça (trucs qui "calent" que je cultive en grande quantité chez moi) : maïs, haricots, topinambours, panais, aïl, scorsonère, potimarron ?
Truc qui cale = on n'a pas faim 1h après = 1) contient suffisamment d'énergie (glucides lipides protéines) 2) contient des protéines équilibrées 3) ne provoque pas de fringale par mauvaise régulation de l'insuline.
Pour le 1) ben y'a des tables de composition des aliments... céréales et légumineuses sont plutôt énergétiques, pour le reste c'est variable il peut y avoir beaucoup d'eau et de fibres (que l'on ne digère pas) et comme la sensation de satiété dépend beaucoup du volume avec juste une soupe claire et des radis ça risque de pas être assez Note : perso j'essaierais pas de me «caler» avec de l'ail
Pour le 2) le problème risque de se poser au petit déj surtout, apparemment beaucoup de gens ont moins faim à midi s'ils ont mangé des produits animaux le matin (œuf, saucisse, fromage...). Comme le petit dej' classique contient presque toujours des céréales le problème pourrait venir d'un manque en protéines de légumineuses mais je n'en ai pas la certitude les expériences n'ont pas été faites avec un bol de riz complet + lentilles à ma connaissance Donc se souvenir qu'en l'absence de protéines animales en quantité suffisante il faut manger des légumineuses parce qu'il n'y a pas toutes les protéines dans les céréales et le corps risque d'être en manque.
Pour le 3) il faut comprendre qu'une hypoglycémie (=pas assez de sucre dans le sang -> fringale avec faim compulsive, faiblesse, ...) peut faire suite non pas à un manque d'énergie mais à un trop-plein trop-vite. Mécanisme : repas -> sucres qui passent vite dans le sang -> hyperglycémie (avec somnolence, troubles de l'humeur, ... ou totalement inaperçu) -> contrôle par le pancréas : insuline (favorise le stockage dans les muscles et la graisse : peut être source de surpoids) -> baisse de la glycémie -> mais le mécanisme de contrôle est défaillant et ça baisse trop -> hypoglycémie et fringale. Le pompon est quand ce cycle est en phase avec ses prises de repas / collations : on peut se jeter sur la bouffe à chaque fois et finalement c'est parce qu'on mange toujours trop (ou pas ce qu'il faudrait)
Il est normal d'avoir une légère hypoglycémie avant un repas et hyper après, mais au-delà d'un certain seuil c'est probablement mauvais pour la santé.
Il faut comprendre que le corps anticipe et cherche à fonctionner sans symptômes apparent en fonction des habitudes alimentaires, ce qui ne facilite pas l'élucidation de ce qui est bon ou non pour soi ; ainsi quelqu'un habitué à consommer des repas hyperglycémiants pourrait bien gérer le truc parce que son pancréas anticipe correctement et régule bien ; si après il brûle des calories et que le corps relargue les graisses créées juste après le repas il va pas grossir, alors pourquoi pas. Ceci dit certains pensent que ça fatigue le pancréas, à force (une théorie générale dit que plus on sollicite nos glandes moins elles tiennent le choc longtemps — non démontré à ma connaissance), ou encore que ça le rend plus fragile parce que si quelque chose le fatigue (infection, encrassage métabolique...) les performances élevées qu'on lui demande vont dépasser ses capacités, et au mieux on a une mauvaise régulation pendant cette période, au pire il y a morts cellulaires amenant au diabète par manque d'insuline à force.
Pour l'aspect pratique il est donc bon d'avoir une idée sur la charge glycémique de ses repas et depuis maintenant bien 10 ans ça a bonne presse de dire qu'il vaut mieux avoir un régime alimentaire avec une charge peu élevée. La charge est la mesure de l'influence du repas sur la glycémie sanguine : ce n'est pas le contenu en sucres du repas parce que ça intègre la vitesse à laquelle c'est digéré ( = le sucre passe dans le sang à petit ou haut débit) ; charge faible = débit pas trop élevé (mais peut durer longtemps), charge élevée = gros pic ou plateau. Cette charge peut être évaluée à partir des charges glycémique des aliments (qui remplace la vieille notion de sucres lents / sucres rapides, notamment parce que tous les sucres sont plutôt rapides finalement, et aussi parce que certains qu'on croyait lents sont en fait parmi les plus rapides), qui est la charge d'une quantité fixe de l'aliment (100g par exemple) consommée isolément : un genre de densité de sucre où les sucres qui mettent du temps à être digérés sont faiblement pondérés. Méfiance avec les tables d'indice glycémique : là la base n'est pas 100g d'aliment mais X g d'aliment de telle manière qu'il y ait dedans 100 g de sucre ; du coup certains aliments ont un indice élevé alors que comme ils contiennent peu de sucres (X = 2 kg...) la portion qu'on aimerait manger a finalement une charge faible... Bon de toutes façons la charge réelle d'un repas est impossible à quantifier précisément parce que les charges précises dépendent des variétés, du mode de préparation (plus c'est cuit plus ça se digère vite) et aussi parce que l'influence des aliments consommés en premier est plus grande : si je consomme d'abord des crudités (eau + fibres : peu d'énergie au poids, charge faible) ben ça va occuper l'intestin, et le sucre des pâtes qui suivent sera libéré plus lentement que si j'avais fait l'inverse. Donc idéalement, quand on a une bonne régulation, on n'a pas trop faim quand on commence à manger, ce qui fait qu'on commence par des crudités ou autres légumes verts parce qu'on est pas pressé d'avoir des sucres, ce qui fait que les sucres sont digérés plus lentement, et qu'on aura faim moins vite après.
Maintenant quand on regarde une table d'indices glycémiques on commence à comprendre ce qui pourrait bien faire tant grossir certains
Dans les indices très élevés il y a la bière (plus que l'eau sucrée dis donc !) — excellent pour une récup rapide après un gros effort par contre (ou pendant mais certains effets secondaires le déconseillent habituellement ) — et aussi de nombreux alcools, donc si on y tient vaudrait mieux se réserver pour le digeau. Mais aussi pain blanc, céréales blanches, patates surtout frites ou purée ou très cuites. Et bien sûr confitures desserts très sucrés sodas etc.
Par ailleurs une bonne partie de ces aliments sont des « calories vides » : de l'énergie mais rien d'autre, pas de vitamines, sels minéraux, fibres, ... alors se rassasier avec ça, même si le pancréas tient le coup, c'est risquer de ne pas manger assez d'aliments qui contiennent d'autres choses.
On consommera donc de préférence aux aliments précédents : des céréales complètes, du pain complet au levain, des patates douces, des patates en robe des champs vapeur (ces dernières ayant encore un indice glycémique moyen–élevé : 65, et si bouilli tout de suite 78 ! à mon avis si elles sont à peine cuite ça doit pouvoir descendre). Pour le dessert, on peut se déconditionner du besoin d'un dessert. Euh, non ? Bon ben un peu de chocolat noir 70% alors. Hein quoi ? Ok pour les drogués un petit dessert en fin de repas ne va pas trop augmenter la charge du repas. Mais c'est toujours intéressant de constater le besoin qu'ont certains de cette habitude, y'a des théories psy rayon stade oral et on se demande ce qu'on transmet aux enfants Je n'ai pas parlé des fruits évidemment judicieux parce que certains les digèrent mal en fin de repas (parce que les sucs digestifs sont dilués alors et sont moins efficaces dans la stérilisation -> les colonies bactériennes prennent de l'importance plus en amont dans l'intestin -> trop de gaz qui sortent donc par le bout qu'on sait) alors qu'ils font une bonne collation à distance des repas. (Et je n'ai pas parlé de ce qui ne risque guère de faire trop monter la charge glycémique, comme la plupart des légumes, viandes, légumineuses... on peut aussi commencer ses repas avec ça.)
Voilà les paramètres que je connais qui font qu'un repas cale bien ou non, qui ont la prétention d'être des outils intéressants pour essayer de comprendre pourquoi on a faim ou non et de mieux cibler ses expériences mais pas celle de décrire correctement un savoir établi, d'abord parce qu'il n'existe pas en général à l'heure actuelle et ensuite parce que tu es de toutes façons un cas particulier susceptible d'être exceptionnel.
Maintenant tu as commencé par demander «qu'est-ce qui est le mieux nutritivement parlant dans tout ça» avec apparemment l'idée qu'il te faut de grandes quantités de certains aliments (éventuellement unique : le meilleur) pour former la base de ton alimentation (la ration énergétique) et que de petites quantités de nourriture à côté couvriront tous tes besoins. Mais tu as déjà compris que la forme que prend l'énergie n'est pas indifférente et qu'il y a aussi besoin d'une certaine ration protéinique indépendamment de l'énergie qu'elle apporte (certaines protéines pas ou mal synthétisées par l'organisme sont puisées dans l'alimentation sans les transformer en énergie). Alors avec haricots + maïs tu devrais être bon pour les protéines et tu peux y trouver une bonne partie de ton énergie. Je connais pas trop l'indice glycémique du maïs, ça doit dépendre si tu en fais de la farine ou si tu le cuis à l'eau ou braisé au feu, maïs doux en boîte 54 c'est limite bas-modéré. (ça peut se consommer légèrement germé ?) Avec le potimarron tu as la trilogie indienne c'est bon signe L'apport énergétique est non négligeable et je pense que c'est pareil avec le panais et les topinambours ; je ne sais pas si l'un des trois légumes devrait être favorisé par rapport aux autres, ça va beaucoup dépendre du rendement non ? et je connais mal leurs saisons etc. Faut juste comprendre que l'alimentation c'est pas juste l'énergie et les protéines, y'a aussi les équilibres en sel (sodium / potassium), l'équilibre acido-basique, les acides gras (huiles d'olive + colza vierges extra, poissons ou compléments EPA/DHA), les vitamines, les antioxydants, et tous les trucs dont on sait pas bien à quoi ils servent ou que l'on n'a pas encore découverts... Alors avec beaucoup de fruits/légumes on est déjà bon sur pas mal de plans et la diversification a du bon, mais peut-être as-tu déjà des arbres fruitiers des oléagineux des aromates etc. C'est impossible de faire des calculs d'optimisation à partir de tables nutritionnelles parce qu'il y a beaucoup de paramètres (sels minéraux, vitamines, ...) et qu'à la base une bonne partie sont inconnus (on découvre de nouveaux trucs chaque année) : il n'y a pas de science nutritionnelle, c'est encore un art. Tu peux toujours le faire pour le seul apport énergétique mais si des valeurs sont peu éloignées des différences de mode de culture ou de variété peuvent tout changer ; nombreuses bases de données sur internet. Certains disent que lorsqu'on constate qu'on a plus envie que d'habitude de tel ou tel légume ou fruit c'est le corps qui signale ses besoins : en effet les besoins du corps peuvent changer d'un jour à l'autre (si on a une infection par exemple) et aucune science ne permet de le prévoir ; et le corps s'arrangerait pour qu'on les trouve plus appétissants, meilleurs, selon les besoins.
Quant à l'heure de SMIC n'oublie pas que la moitié te revient en salaire indirect (sécu, chômage, retraite).
PS ah tiens le panais a un indice glycémique très élevé dans mon bouquin. Bon mais c'est peut-être le même problème que la carotte dont on s'est aperçu récemment qu'en fait l'indice est moyen. Enfin je m'en fous le carottes je les croque crues (indice très bas) je sais pas si ça marche avec le panais