Le Gaz dans le monde

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 100365
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le Gaz dans le monde

Message par energy_isere » 21 nov. 2024, 23:07

Gaz américain et européen au plus haut depuis un an, pour des raisons différentes

AFP le 21 novembre 2024

Le cours du gaz naturel a atteint jeudi son plus haut depuis un an tant aux Etats-Unis qu'en Europe, un mouvement dû à des facteurs différents, les conditions météorologiques dans le premier cas et la géopolitique dans le second.

Vers 21H00 GMT, le contrat à terme sur le gaz américain pour livraison en décembre prenait 5,10%, à 3,356 dollars, niveau inexploré depuis début novembre 2023.

Quant à son équivalent européen, le TTF néerlandais, considéré comme la référence du Vieux continent, il s'octroyait 3,22%, pour finir à 48,303 euros le mégawattheure (MWh), également un sommet depuis plus d'un an.

Sur le marché américain, le mouvement a été déclenché, selon Masanori Odaka de Rystad Energy, par une mise à jour des prévisions météorologiques, qui prévoient désormais des températures inférieures aux normales de saison dans l'Ouest des Etats-Unis durant la première semaine de décembre.

Préalablement, le thermomètre devrait chuter dans le Midwest la semaine prochaine.

Cette séquence va marquer une rupture avec un automne très doux, qui a déprimé la consommation de gaz naturel, utilisé notamment pour le chauffage.

"On a enfin un peu de soutien météo", a constaté Eli Rubin, d'EBW Analytics Group.

Stimulé par ce développement, le prix du gaz naturel est reparti à la hausse et a dépassé, ce faisant, plusieurs seuils techniques.

"Beaucoup de spéculateurs ont commencé à se couvrir" et à se remettre à l'achat après avoir longtemps parié sur une baisse des cours, explique Eli Rubin.

"Maintenant que les prix sont beaucoup plus élevés, le marché attend de voir comment va réagir la production", incitée par des tarifs plus attractifs, poursuit l'analyste. Des volumes plus importants feraient mécaniquement redescendre les cours.

Pour autant, les stocks se situant déjà à des niveaux historiquement élevés, l'embellie des cours pourrait n'être que de courte durée si le temps redevenait plus clément, prévient Eli Rubin.

A la différence du pétrole, le gaz naturel est un marché très régionalisé, où les cours et les variations différent souvent sensiblement d'un continent à l'autre.

Le sursaut du TTF européen tient à l'arrivée de l'hiver mais surtout à la géopolitique.

Le géant gazier russe Gazprom a notamment interrompu, le week-end dernier, ses livraisons à l'Autriche, encore très dépendant de ce fournisseur, sur fond de contentieux contractuel.

"Il y a aussi un regain de tension entre la Russie et l'Ouest sur le plan militaire", a ajouté Eli Rubin.

La Russie a lancé jeudi sur l'Ukraine un missile balistique conçu pour emporter des têtes nucléaires, en réponse à l'utilisation par l'Ukraine, mardi, pour la première fois sur le territoire russe, de missiles américains de longue portée.

Sur le marché du pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a terminé en hausse de 1,95%, à 74,23 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui gagné 1,96%, à 70,10 dollars.
https://www.connaissancedesenergies.org ... s-241121-0

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 100365
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le Gaz dans le monde

Message par energy_isere » 21 janv. 2025, 13:13

Gaz : après une consommation mondiale record en 2024, vers un marché «tendu» en 2025 selon l'AIE
Le monde a consommé 115 milliards de m3 de gaz naturel (d’origine fossile) de plus qu’en 2023, une hausse de 2,8% bien au-dessus du taux de croissance moyen de 2% des années 2010 à 2020, a indiqué l’AIE.


Par Le Figaro avec AFP Publié le 21 janvie

La consommation mondiale de gaz naturel a atteint un record historique en 2024, et l'appétit pour le gaz devrait encore grandir en 2025, selon un rapport mardi de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui s'attend à des marchés «tendus» cette année. Le monde a consommé 115 milliards de m3 de gaz naturel (d'origine fossile) de plus qu'en 2023, une hausse de 2,8% bien au-dessus du taux de croissance moyen de 2% des années 2010 à 2020, a indiqué l'AIE sur la base de données préliminaires dans son rapport trimestriel sur le marché du gaz.

En octobre, l'AIE avait évalué la consommation mondiale de gaz à 4.200 milliards de m3 pour 2024. Selon les premières estimations, le gaz a couvert «environ 40% de l'augmentation de la demande énergétique mondiale», une part supérieure à tout autre combustible, indique l'AIE, l'agence de l'énergie de l'OCDE basée à Paris. Le gaz «continue de remplacer le pétrole et les produits pétroliers dans divers secteurs», tels que le transport routier longue distance et le secteur de la production électrique. La combustion du gaz entraîne moins de rejets de CO2 que celles du charbon et du pétrole.

«La croissance rapide des marchés asiatiques»

La demande de gaz devrait encore «augmenter en 2025, principalement grâce à la croissance rapide des marchés asiatiques», explique l'AIE qui souligne que «dans le même temps, l'équilibre gazier mondial reste fragile, l'offre demeurant serrée et les tensions géopolitiques continuant d'alimenter la volatilité des prix». L'AIE relève également que si l'arrêt du transit du gaz russe par l'Ukraine le 1er janvier 2025 «ne devrait pas constituer un risque imminent pour la sécurité de l'approvisionnement de l'Union européenne, il pourrait accroître les besoins d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) de l'UE et resserrer les fondamentaux du marché cette année».

Ce gaz sous forme liquide acheminé via des navires méthaniers est très convoité en Asie ainsi qu'en Europe, qui a dû compenser depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, le manque de gaz russe, historiquement acheminé vers l'Ouest dans des gazoducs terrestres. Les importations européennes de GNL ont toutefois reculé de 18% en 2024. Les États-Unis conservent leur place de premier fournisseur pour l'Europe, malgré une baisse de la demande de 18%, suivis de la Russie dont les apports de ce gaz liquide vers l'Europe, principalement acheminés depuis le méga-champ sibérien de Yamal LNG, ont au contraire augmenté de 17%. La Belgique, la France et l'Espagne représentaient pour 85% des importations totales de GNL de l'Europe en provenance de Russie en 2024.
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/gaz ... e-20250121

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 100365
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le Gaz dans le monde

Message par energy_isere » 06 sept. 2025, 20:23

La Russie va vendre du gaz à prix discount à la Chine: pourquoi c’est un danger pour l’Europe (et un camouflet pour les États-Unis)

Pierre Lann 06sept 2025 BFM Business

Le géant russe Gazprom a annoncé la construction d'un gigantesque gazoduc reliant la Sibérie à la Chine. Il devrait approvisionner l'industrie chinoise avec du gaz à prix cassé et renforcer la pression sur les entreprises européennes.
La Chine a fait l'étalage de sa puissance en organisant un défilé militaire colossal célébrant les 80 ans de la fin de la Seconde guerre mondiale, ce mercredi 3 septembre à Pékin. Accompagné par une vingtaine de dirigeants étrangers, dont Vladimir Poutine, Xi Jinping a tenté de durcir le rapport de force avec "l'Occident" et les États-Unis de Donald Trump.

Et en coulisses, Moscou et Pékin ont convenu de construire un nouveau gigantesque gazoduc. Loin d'être un détail, ce projet "est un tournant géopolitique aux répercussions mondiales", estime Tatiana Mitrova, chercheuse spécialiste de l'énergie, dans le Financial Times.

En effet, Gazprom, le géant russe de l'énergie, a annoncé le 2 septembre qu'un "accord contraignant" avait été trouvé pour concrétiser le projet "Power of Siberia 2", devant permettre d'acheminer 50 milliards de mètres cube de gaz par an vers la Chine, à partir des gisements sibériens qui alimentaient autrefois l'Europe.

Ce gazoduc aurait sensiblement la même capacité que "Nord Stream 1", construit entre la Russie et l'Allemagne, à l'arrêt depuis 2022 et l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

À première vue, ce nouveau gazoduc fait les affaires de Vladimir Poutine, alors que l'économie de son pays se trouve actuellement en grande souffrance. Ce nouveau gazoduc pourrait compenser en partie le manque à gagner né des sanctions européennes et redonner un peu d'air à la Russie.

La Chine grande gagnante
Mais à bien y regarder, il s'agit d'une "victoire à la Pyrrhus pour la Russie", estiment Joseph Dellatte et Rosalie Klein, dans une note publiée par l'institut Montaigne. Selon ces chercheurs, la Chine, première importatrice mondiale de gaz, est la grande gagnante de l'opération.

D'abord, parce que Moscou devrait vendre son gaz à prix cassé. Le patron de Gazprom, Alexeï Miller, a annoncé à la presse russe un prix inférieur à celui pratiqué avec les pays européens.

"La Russie cherche désespérément des acheteurs pour son gaz, tandis que la Chine bénéficie de multiples options d'approvisionnement alternatives par gazoducs, notamment en provenance d'Asie centrale, et a donc pu négocier des prix à la baisse", analysent Joseph Dellatte et Rosalie Klein.
Surtout, ce gazoduc devrait renforcer la dépendance de la Russie envers la Chine, "à peine déguisée sous la rhétorique de 'l’amitié' sino-russe" selon les termes des chercheurs de l'Institut Montaigne. "Une fois Power of Siberia 2 opérationnel, la Chine absorberait les deux tiers des exportations actuelles de gaz de la Russie", notent Joseph Dellatte et Rosalie Klein.

Les termes de l'accord donnent d'ailleurs "à la Chine le droit –mais non l'obligation– de s'approvisionner en gaz russe à prix réduit à l'avenir", observe Tatiana Mitrova, spécialiste des questions énergétiques, dans le Financial Times.

La Chine répond également aux États-Unis de Donald Trump, premier producteur mondial de pétrole et de gaz naturel. Donald Trump compte notamment sur ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) pour booster son économie.

"Le message adressé aux exportateurs de GNL, notamment aux États-Unis qui voient la Chine comme un marché porteur dans les années 2030, est clair : la Chine aura besoin de moins de gaz, et à de meilleures conditions", estime la chercheuse Tatiana Mitrova dans le Financial Times.
Les prix du GNL pourrait donc baisser et contrarier certains projets d'investissements américains.

L'Europe grande perdante
.............................
https://www.bfmtv.com/economie/entrepri ... 60168.html

Répondre