[Risques] La Saison des Ouragans

[energy_isere]

2024

Chaleur de l’océan, La Niña… Pourquoi la saison des ouragans s’annonce intense dans l’Atlantique

Article de Maxime MAINGUET. 11 mai 2024

Le 1er juin prochain, s’ouvrira ce que les scientifiques considèrent comme la période cyclonique de l’océan Atlantique. Une saison qui, cette année, pourrait s’avérer particulièrement intense. Explications.

L’été et l’automne promettent d’être agités dans l’océan Atlantique. Selon la plupart des centres des prévisions océanographiques, notamment les centres américains, canadiens et européens, la saison des ouragans, qui s’étend traditionnellement du 1er juin au 30 novembre, pourrait être particulièrement intense cette année dans l’Atlantique. On vous explique pourquoi.

Un océan Atlantique exceptionnellement chaud

Cette forte intensité est d’abord due au fait que la température de l’océan Atlantique est, en cette fin de printemps, particulièrement élevée.

C’est cette chaleur qu’illustre l’image postée sur le réseau social X (ex-Twitter) par l’océanographe Ben Noll, qui travaille pour l’institut météo de Nouvelle-Zélande. On y voit que l’Atlantique figure en rouge, signe que les anomalies de températures qui y sont recensées sont positives. En clair : que l’eau est beaucoup plus chaude que d’ordinaire à pareille époque.

Or, c’est bien cette chaleur qui sert de « carburant » aux cyclones. « La source d’énergie principale des cyclones tropicaux, c’est l’évaporation de l’eau de surface des océans, qui est très fortement liée à leur température », expliquait en septembre dernier à Ouest-France Caroline Muller, chercheuse CNRS au Laboratoire de météorologie dynamique.

23 ouragans prévus cette saison

Du fait de cette chaleur, les cyclones qui apparaîtront dans l’Atlantique cette année pourront donc être plus puissants que la normale. Le nombre de phénomènes majeurs détectés cette année pourrait donc s’avérer conséquent.

Au final, comme le note sur X l’océanographe Philip Kloztbach, le centre européen prévoit que 23 tempêtes tropicales ou ouragans nommés apparaissent durant la saison, contre 14 en temps normal.

Un impact de La Niña

La saison des ouragans 2024 devrait également être rendue plus intense par le retour de La Niña , ce phénomène climatique qui, en plus de refroidir les eaux du Pacifique équatorial, modifie de nombreux climats à travers le monde, dont celui de l’Atlantique.

Comme le note Météo France, la sœur d’ El Niño apporte traditionnellement « des conditions climatiques de grande échelle plus favorables au développement des ouragans atlantiques ».

Parmi ces conditions : un moindre « cisaillement de vents » qu’en période d’El Niño. En d’autres termes, quand La Niña est active, les directions et vitesses des vents sont plus homogènes dans l’Atlantique, ce qui favorise la formation des ouragans.

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/oth ... 904&ei=112

[energy_isere]

La saison 2024 des ouragans dans l'Atlantique s'annonce "extraordinaire"

AFP •23/05/2024

La saison 2024 des ouragans dans l'Atlantique nord, qui doit commencer la semaine prochaine, s'annonce exceptionnelle, avec quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus possibles, selon les prévisions de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).

"Cette saison s'annonce extraordinaire", a prévenu jeudi lors d'une conférence de presse le chef de NOAA, Rick Spinrad. En prenant en compte toutes les tempêtes les plus importantes, l'agence n'en avait jamais prédit un nombre aussi élevé lors de ses projections en mai, a-t-il ajouté.

Ces prévisions sont notamment liées au développement attendu prochainement du phénomène météorologique La Nina, ainsi qu'aux températures très élevées de l'océan Atlantique, a indiqué NOAA.

Au total, il pourrait se développer entre 17 et 25 tempêtes auxquelles sera attribué un nom (avec des vents de plus de 63 km/h), selon NOAA. Parmi elles, entre huit et treize pourraient devenir des ouragans (plus de 119 km/h), dont entre quatre et sept de catégorie 3 ou plus (à partir de 178 km/h).

Ces prévisions "sont une raison d'être inquiets, évidemment, mais pas de s'alarmer", a déclaré Ken Graham, directeur des services météo américains (NWS), en invitant les Américains à se préparer à l'avance à l'arrivée potentielle d'une tempête.

La saison des ouragans dans l'Atlantique nord s'étend de début juin à fin novembre.

Ces ouragans peuvent se révéler dévastateurs tant sur le plan matériel qu'en matière de danger pour les vies humaines, en particulier dans le sud des Etats-Unis.

En 2022, l'ouragan Ian avait notamment très durement frappé la Floride, faisant des dizaines de victimes et causant à lui seul plus de 100 milliards de dollars de dommages.

- Anticiper -
De façon générale, avec le réchauffement climatique, les ouragans deviennent plus puissants, alimentés par la surface des océans plus chaude, selon les scientifiques.

"La saison joyeuse de l'été devient de plus en plus une période de crainte pour le danger à venir", a commenté Astrid Caldas, scientifique au sein de l'organisation UCS (Union des scientifiques préoccupés). "Réduire" les émissions de gaz à effet de serre est "essentiel", a-t-elle ajouté.

Les experts alertent sur l'accumulation de chaleur exceptionnelle dans l'océan Atlantique depuis des mois, également très nocive pour les coraux.

Le phénomène météorologique La Nina se développe lui dans l'océan Pacifique mais a des conséquences pour toute la planète. Il a généralement pour effet d'alimenter une saison des ouragans plus intense dans l'Atlantique.

La Nina a 77% de chance de se former entre août et octobre, a précisé Rick Spinrad.

Le phénomène inverse, El Nino, était présent l'année dernière et celui-ci avait eu au contraire tendance à modérer l'activité des ouragans dans l'Atlantique nord.

"Avant que la saison des ouragans ne commence officiellement, mon message aux Américains est le suivant: prenez le temps de réfléchir aux risques qui vous sont propres", a déclaré Erik Hooks, administrateur adjoint de l'agence fédérale chargée de la réponse aux catastrophes naturelles (Fema).

"Avez-vous des médicaments qui nécessitent d'être gardés au froid? Des appareils médicaux qui demandent de l'électricité? Des problèmes de mobilité qui rendraient une évacuation plus complexe?", a-t-il énuméré. "C'est le moment de vous poser ces questions, comprendre les risques, et mettre en place un plan."

https://www.boursorama.com/actualite-ec ... a64edf8ee8