evrard a écrit : ↑11 nov. 2021, 21:22
Et depuis 40 ans on nous affirme qu'il n'y a bientôt plus de pétrole.
Plus le temps passe, plus il y en a.
Je ne comprends pas
Ben, c'est simple, ceux qui ont affirmé qu'on n'aurait plus de pétrole à court terme avaient tort.
Je vais essayer de résumer. Tout producteur de pétrole sait que la production d'un puits décline. Le jeu consiste à rechercher d'autres endroits où forer un nouveau puits pour remplacer cette production déclinante, et ce qui a aussi pour effet d'augmenter la production globale.
Il y a 50 ans, le monde avait subit un premier choc pétrolier, lié à une incapacité des USA à produire plus de pétrole entre autre. De là a émergé la notion pour le grand public qu'il y avait une limite à la production pétrolière. Mais on ne sait pas quelle est cette limite.
Dans les années qui ont suivies, on a exploré d'autres zones, en particulier l'offshore (c'est l'expansion de la production dans la mer du Nord et dans le Golfe du Mexique), ainsi que d'autres régions/pays (c'est dans les années 70 que la production du Nigéria s'est développée). Ce qui a conduit à un premier contre-choc pétrolier en 1986. Loin d'être à sec comme certains le pensait, le monde découvrait qu'il y avait encore beaucoup à extraire.
En 1998, le prix du pétrole atteignait même un niveau très faible, et il a commencé à augmenter par la suite (L'appétit de la Chine a particulièrement joué). C'est là qu'est arrivé cette notion de "Pic pétrolier", par un groupe de scientifique (ASPO) qui cherchait à calculer la date à laquelle la production globale allait commencer à décliner. Un des arguments était que les réserves étaient largement surestimées, en particulier par les pays de l'OPEP dont les quotas de production étaient calculés en fonction des réserves.
La réalité est cependant beaucoup plus complexe... Cette hausse des prix a à nouveau créé une expansion de production, cette fois dans les réservoirs étanches aux USA (improprement appelé pétrole de schiste), les sables bitumineux canadiens, la Russie qui s'est stabilisé politiquement, le Brésil qui a développé sa production, etc. Certains pays de l'OPEP ont aussi lancé de gros investissements, en particulier l'Arabie Saoudite, mais aussi l'Iraq qui a subit des perturbations politiques majeures et s'est plus ou moins stabilisé.
Selon le rapport BP, l'augmentation a été la suivante entre 2000 et 2019:
+7 Mb/j au Moyen-Orient
+7 Mb/j dans l'ex-bloc Soviétique
+10 Mb/j en Amérique du Nord
La hausse de la production brésilienne a compensé la forte baisse du Venezuela pour l'Amérique du Sud. La production européenne a décliné de 3.5 Mb/j. La production asiatique est resté stable.