sceptique a écrit : (...) actuellement, le transport par camion est largement subventionné : moins de taxes sur le gasoil, péages ridicules (les autoroutes réservées au voitures couteraient x fois moins cher), pas de taxes pour la pollution des vallées alpines, chauffeurs taillables et corvéables à merci ... En gros, les voitures payent les infrastructures et les camions les utilisent. La concurrence avec le fret ferroviaire est donc faussée.
Bref, en cas de vérité des prix le transport par camions diminuerait et les entreprises relocaliseraient. Le tout avec une politique libérale ... Mais cela générerait une inflation provisoire (en attendant la relocalisation) via l'augmentation des couts du transport.
Communiqué de l'IRU :
http://www.iru.org/RoadNews/Entries/832.F.html
Numéro de communiqué: 832 *April 25, 2006
Selon l'étude TransCare, la stratégie des chemins de fer européens d'augmenter les péages routiers ne tient pas la route
Bruxelles :
Une étude réalisée par TransCare et publiée ce jour par l'IRU et le BGL* démontre que la seule façon pour le rail européen d'accroître sa part de marché dans le transport de marchandises est de devenir compétitif et d'améliorer son service aux clients. L'étude conclut que la stratégie alternative poursuivie par le secteur ferroviaire ces dernières années, qui consiste à demander une augmentation des péages routiers de 0,60 europar km, est totalement hors de propos.
« Depuis trop longtemps, de nombreuses compagnies ferroviaires européennes ont opté pour une approche négative de bouc émissaire face à leurs problèmes internes et à la diminution de leur part de marché », a déclaré Hubert Linssen, Délégué Général de l'auprès de l'UE. « Au lieu d'accuser la route, elles devraient plutôt chercher à réussir grâce à leurs propres mérites ».
Selon le rapport de TransCare, seul 1,22% du volume actuellement transporté par les camions est tributaire du prix et donc susceptible d'être transféré vers le rail. Cependant, l'étude révèle que ce faible transfert s'opérerait uniquement si les prix augmentaient de 1 euro par kilomètre camion sur toutes les routes et non de 0,60 eurocomme avancé par les chemins de fer.
Les conséquences d'une augmentation aussi radicale des péages routiers seraient désastreuses pour l'économie européenne, affirme TransCare. Une telle augmentation aurait pour effet un accroissement de 1,6% des coûts opérationnels pour les transporteurs routiers, entraînant une pression inflationniste pour le secteur dans son ensemble et, finalement, une hausse des prix à payer par les consommateurs. Si ces coûts étaient simplement absorbés par le secteur du transport routier, l'étude soutient que l'érosion de la rentabilité qui s'ensuivrait engendrerait certainement des faillites dans un secteur qui emploie directement plus de 2,5 millions de citoyens de l'UE.
En outre, une augmentation drastique des péages routiers désavantagerait géographiquement les compagnies de l'UE, entraînant un affaiblissement de la position européenne au niveau de la concurrence mondiale. Pire, le rapport signale que, par le passé, les chemins de fer ont tout simplement profité des augmentations de prix du transport routier pour accroître leurs propres tarifs. Il s'agirait donc là d'un prix élevé à payer pour une faible augmentation du transport par rail, par ailleurs nullement garantie.
De plus, l'étude démontre qu'une amélioration de la qualité du transport ferroviaire de marchandises pourrait donner lieu à un transfert de 4,1% de la route au rail. L'accroissement du volume de marchandises transportées par rail pourrait alors avoisiner les 196 millions de tonnes ou 40%.
« Le rail n'a plus le choix ! Il doit maintenant relever le défi et tirer parti des possibilités offertes par la libéralisation du rail européen », a déclaré Hubert Linssen. « Il reste à espérer que cette nouvelle étude encouragera le secteur ferroviaire à bien réfléchir et à décider s'il ne vaudrait pas mieux imiter le succès du transport routier plutôt que d'appeler sans cesse les régulateurs à le pénaliser ».