La solution?
Des journaux indépendants détenus par leurs journalistes, interdiction de la publicité, financement par des caisses socialisées et en fonction du nombre d'abonnés et de numéros vendu et des journalistes soumis au contrôle de leurs revenus et appointements par un organisme de contrôle citoyen!
https://blogs.mediapart.fr/robert-jouma ... s-citoyens
Le programme du Conseil national de la résistance, adopté en 1944 sous le nom « Les jours heureux », annonçait notamment « la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression, la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères, la liberté d’association, de réunion et de manifestation ».
Aujourd'hui, les médias privés français sont concentrés entre les mains d’un nombre toujours plus réduit de grandes fortunes [5]. Bouygues, Xavier Niel, Dassault, Bernard Arnault, Bolloré, Pierre Bergé, Patrick Drahi, François Pinault, Matthieu Pigasse et Lagardère, voilà les dix milliardaires qui possèdent nos médias privés.
Les médias publics, uniquement audiovisuels, sont contrôlés par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) dont les membres sont nommés par le pouvoir politique [6].
Résultat : les plus grands médias orientent l'opinion en mettant en avant certains faits et en en oubliant d'autres pourtant bien plus significatifs, en montant en épingles quelques faits isolés peu significatifs, en présentant des analyses systématiquement orientées dans un certain sens, jugé « souhaitable », en vendant aux annonceurs du temps de cerveau disponible [7]. Pour cela nul besoin que les plus hauts responsables des rédactions ne reçoivent des consignes, car s’ils ont eu accès à ces postes de décision, c’est qu’ils avaient fait la preuve de leur adhésion au système qui les emploie.
Quant aux journalistes de base, payés de plus en plus à la pige et soumis à des cadences de plus en plus rapides, la tentation est grande de recycler sans recul les dossiers de presse qui leur sont transmis et qui comportent de plus en plus souvent des articles clé en main, qu’il leur suffit de reprendre et d’adapter à la va-vite. La religion du scoop et du direct, l’impératif de la concision et de la sensation favorisent le recyclage des pensées toutes faites, stéréotypées, des clichés et des lieux communs dominants. En effet, la pensée complexe demande du temps et de la longueur ; le lieu commun, lui, se reproduit par réflexe et est reçu d’autant plus aisément par le lecteur ou l'auditeur comme vérité naturelle qu’il correspond à ce qu'il pensait.