Trois chaudières à biomasse Vyncke pour l’usine Renault de Tanger
Posté par Frédéric DOUARD le 6 juin 2017
Depuis sa conception, Renault a voulu faire de ce site un modèle en matière d’environnement que ce soit au niveau des rejets, du recyclage ou de l’énergie. Sur ce dernier point, avec un objectif proche du zéro rejet de CO2, les besoins en électricité sont couverts à 100 % par des éoliennes et de l’hydro-électricité, et les besoins thermiques par des chaudières à biomasse. Les émissions de CO2 ont ainsi été réduites en 2016 de 98 % par rapport à une usine équivalente.
À Melloussa, Veolia, l’exploitant en charge de l’eau et de l’énergie sur le site, a mis en service trois chaudières Vyncke d’une puissance totale de 18,5 MW pour couvrir les besoins thermiques de l’usine, à savoir le chauffage des cabines, bains et étuves de peinture ; le processus thermique de toute l’usine et le chauffage de certains ateliers en hiver.
Veolia a conclu pour cela deux contrats avec Renault : un contrat de fourniture clés en main de la chaufferie et un contrat d’exploitation avec garantie de résultat. Ce second contrat oblige Veolia à produire une chaleur d’origine biomasse dans la mesure de la capacité installée, toute énergie provenant des chaudières d’appoint & secours n’étant pas rémunérée. L’appoint et le secours sont assurés ici par deux chaudières au GPL de 4 MW chacune et par une chaudière électrique de 10 MW. Pour la gestion, la conduite et la maintenance de la chaufferie, Veolia Environnement Industries Maroc mobilise une équipe de 15 personnes.
La chaufferie à biomasses
En 2011, pour le démarrage de l’usine, deux chaudières Vyncke ont été installées : une de 6 MW en eau chaude et une de 6,5 MW en eau surchauffée. En 2014, après l’installation de la seconde ligne de production de voitures et la montée en puissance des besoins, une troisième chaudière Vyncke de 6 MW en eau chaude, prévue dès le départ, a également été mise en service. Pour chaque chaudière Vyncke a fourni l’ensemble des équipements annexes, depuis les fonds mouvants d’extraction du combustible jusqu’aux cheminées.
Le bâtiment-chaufferie conçu par Veolia dispose d’une fosse active enterrée par chaudière, accessible directement par les camions de livraison par une porte extérieure. Ces fosses peuvent contenir jusque 150 tonnes de grignons d’olives. Les livraisons peuvent s’effectuer par quatre autres portes d’entrée sur une aire de plain-pied, d’où un grappin automatique peut venir alimenter soit le stock vertical de grignons soit le stock vertical de bois, stocks d’où il pourra réalimenter les fosses actives. La capacité totale de stockage de ces infrastructures est de 1250 tonnes de combustible, ce qui représente une autonomie de fonctionnement de deux semaines.
Les zones de stockage des grignons au fond et du bois au premier plan, photo Frédéric Douard
Le grignon est le résidu solide du processus d’extraction de l’huile d’olive par distillation. Il est composé de la peau et de la pulpe des fruits, ainsi que des noyaux concassés. Le grignon épuisé est quant à lui du grignon brut dont on a extrait le résidu d’huile à l’hexane. La teneur en huile du grignon épuisé est inférieure à 2 % et peut donc se brûler quasiment comme du bois. D’une humidité relative faible, de 16 à 35 %, avec un taux de cendres de 4 à 5 %, il dispose d’un pouvoir calorifique élevé, supérieur à 4 MWh/tonne. Ceci demande quelques aménagements de la zone de combustion pour éviter les surchauffes et la vitrification des cendres.
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