Question : Est que l'on peut utiliser l'huile directement comme pour le colza en France ?ERSATZ DU PÉTROLE - LE BIO-DIESEL DANS LES RÉSERVOIRS
Les représentants de la firme anglaise D1 Oil Madagascar, avec Sally Ross (à dr.).
UN PALLIATIF POUR LE PÉTROLE - Du bio-carburant pour contrer la flambée de prix.
La plantation de jatropha entre dans une phase décisive. Dès 2006, on en obtiendra de l'huile avec laquelle on produit du bio-carburant qui peut remplacer le pétrole ordinaire.
Une solution de rechange se présente à l'horizon. Le projet d'extraction de biodiesel à partir du jatropha, qui a pour noms vernaculaires "tanatanampotsy", "valavelona" et "savoa", mené par la société anglaise D1 Oils PLC, en collaboration avec l'organisme de développement américain Bamex, se concrétise. "Notre société financera pour l'année 2005-2006, 440 ha de culture de jatropha", annonce le directeur de D1 Oils Madagascar, Sally Ross, hier à l'hôtel Colbert, alors qu'elle présente le programme de la société dans l'Ile. Pour cette première année du projet, la société compte injecter 400 000 dollars US, soit près de 800 millions ariary dont 200 millions pour la plantation.
L'objectif est de porter cette superficie à 20 000 hectares en 2010 avec un investissement qui atteindra 15 millions de dollars US. Jusqu'ici, quatre sites profiteront de ce projet, à savoir les régions Boeny (615 ha), Alaotra (321 ha), Vakinankaratra (710 ha) et la province de Fianarantsoa (1080 ha). La première récolte est attendue d'ici dix-huit mois.
La filiale de la société s'est déjà installée depuis le mois d'août, preuve qu'elle est déterminée à aller jusqu'au bout de son projet. L'installation de quatre raffineries est en vue dont la première sera implantée en 2009.
Partenariat.
Dans la mise en œuvre du projet, la société D1 Oils Madagascar compte travailler avec les paysans et le secteur privé. Le Bamex jouera le rôle d'appui et de facilitateur, aux paysans et organismes intéressés de s'occuper de la plantation. Ainsi, le Bamex facilitera le contact et la signature du contrat entre D1 et les producteurs qui recevront une formation sur les techniques de plantation et d'extraction de l'huile de jatropha. En ce qui concerne cette dernière activité, D1 équipera de presses
- 149 seront installées- les producteurs et le Bamex interviendra pour facilité leur acquisition.
La totalité de la production sera présentée soit en grains soit en huiles brutes à la D1 qui l'achètera à un tarif motivant. Le prix du litre de l'huile de jatropha est évalué à près de 1000 ariary. C'est une aubaine pour les producteurs, notamment les paysans, le jatropha étant une plante facile à cultiver. Commercialement, la marge bénéficiaire à l'hectare varie de 150 à 240 dollars US contre 100 pour le riz pluvial, d'autant que le D1 assurera l'approvisionnement en semence améliorée. Le "Jatropha
curcas" est la variété recommandée.
Les résidus de l'extraction de l'huile de jatropha permettront également de produire des tourteaux pour servir d'alimentation au bétail. On peut aussi les exploiter dans la fabrication de bougies, de biogaz et de savon.
Le jatropha peut pousser sur des sols pauvres, approprié sur les terrains marginaux non exploités et les tanety. Il s'adapte aux climats aride et tropical. La plantation est durable avec une possibilité de récolte pendant 15 à 40 ans.
Soucieux de la bonne marche du projet, Sally Bross attend de l'Etat " la sécurisation foncière, la participation au financement de la production, l'octroi d'avantages fiscaux, en particulier dans l'importation des presses et des équipements des raffineries”. Elle souhaite également que le gouvernement facilite les procédures d'établissement lorsque D1 viendra sur le marché.
Révolution.
Sinon, on retombe dans les usines à gaz du même type que pour le pétrole avec des rendement médiocres à négatifs.