
[Céréales] Production, stocks et prix des céréales
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Re: Production, stocks et prix des céréales
En tout cas les marchés ne semblent pas s'affoler pour l'année prochaine malgré les incidents climatiques chinois, la cotation Euronext sur le blé MAT nov 2008 a dégringolé depuis le debut de semaine pour clôturer ce vendredi à 217, 25 €/T.


- energy_isere
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Re: Production, stocks et prix des céréales
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1653Les cours mondiaux du blé montent en flèche, menaçant des millions d’afghans
« L’Afghanistan fait face à tant de difficultés - et maintenant, avec l’augmentation du prix du blé, des millions d’Afghans n’auront plus accès au pain, l’aliment de base de la population », explique Rick Corsino, le directeur du PAM en Afghanistan. Insensiblement, dans la chronique des crises annoncées, nous passons de l’usage du futur à celui du présent.
la culture du blé , ou du pavot, il faut choisir

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Re: Production, stocks et prix des céréales
Un petit edito des éditions agora qui résume bien la situation actuelle :
"Les stocks mondiaux de céréales ont été divisés par deux depuis 2000 (I)
Isabelle Mouillessaux
L'envolée des produits agricoles continue ! Et à mon humble avis, nous sommes loin de toucher la fin de ce rally haussier.
En 2007, les céréales ont vu leurs prix exploser
En cause : les mauvaises récoltes qui touchent la plupart des pays producteurs. Dame Météo fait ses caprices et n'épargne personne ! Sécheresse, inondations... on a tout vu ! Ajoutez à cela les politiques de subventions inadaptées, notamment en Europe, et vous avez la petite goutte qui fait déborder le vase !
Le blé gagne ainsi 110% en un an, le soja 78% sur un an, le maïs 70% sur 15 mois. Le riz et l'avoine affichent des hausses de plus de 30% en moins d'un an...
La demande pour les céréales et produits agricoles, bétail compris, ne cesse de croître. Non seulement parce que la population s'accroît, mais aussi parce que des millions d'individus voient leur pouvoir d'achat augmenter. En Chine, en Inde, au Brésil... les gens veulent maintenant améliorer la qualité nutritionnelle de leur alimentation et la diversifier. Les Chinois découvre le lait, le chocolat, le maïs... et ils aiment !
Conséquence : sur les dix dernières années, huit fois sur dix la consommation a dépassé la production. Vous imaginez l'impact sur le stock mondial !
Le marché étant très tendu, inélastique (on ne peut pas s'arrêter de manger !) et sans stock ! Par conséquent, la moindre incertitude fait grimper les cours.
L'impact des biocarburants : le cas révélateur du maïs
Souvenez-vous du discours de Bush en janvier 2007. Son objectif est clair : réduire la dépendance énergétique des Etats-Unis. Et pour cela, l'Etat est prêt à investir massivement dans le secteur de l'éthanol. Une volonté politique qui a mis le feu aux cours du maïs ! Du coup, alléchés par les profits, les agriculteurs américains ont massivement accru la part de leurs terres cultivables consacrée au maïs.
Il faut ensuite ajouter à la demande "éthanol" la demande des éleveurs de bétail. En effet, jamais la demande mondiale de viande n'a été aussi forte. Conséquence : toujours plus d'élevages de poulets, de bœufs et de production d'œufs, de lait... voilà qui participe à la hausse des prix du maïs. Il faut bien nourrir tous ces animaux ! Un drame pour les populations sud-américaines dont l'aliment de base est le maïs (pensez à la fameuse tortilla !). Pendant que les investisseurs engrangent des plus-values, les populations pauvres ont faim et les émeutes se multiplient, à commencer par le Mexique !
Le jeu dangereux des vases communicants
A votre avis : que se passe-t-il quand on attribue massivement les terres arables disponibles à une culture céréalière au détriment des autres ? Parfaitement ! Les autres cultures en pâtissent. Il y aura moins de terres consacrées au blé, au soja, au riz... donc moins de production. C'est exactement ce qui s'est passé en 2007.
Le souci, c'est que la demande de blé, de riz ou de soja augmentent elles aussi ! Et pour compliquer le tout, les problèmes n'arrivent jamais seuls. La sécheresse s'est abattue sur les autres grands pays producteurs, à commencer par l'Australie et l'Inde. Même aux Etats-Unis le rendement à l'hectare est en fort recul. Sécheresse dans une région, grand froid dans l'autre, les céréales américaines ont souffert.
Il s'est d'ailleurs passé exactement la même chose en Europe : la récolte de blé est en recul, les plantations de colza (qui donne le biocarburant) ayant été favorisées aux dépens du blé par les agriculteurs. L'objectif de l'Union Européenne, je vous le rappelle, est de mélanger plus de 5% de biocarburant à l'essence normale le plus rapidement possible -- 2010 si ma mémoire est bonne. "
source : Edition Agora /Isabelle Mouillessaux
Remarque personnelle : d'habitude quand le prix du baril recule , les cours des oléagineux est aussi à la baisse , ces derniers jours la tendance est contraire , on asiste a une flambée des cours du colza et du tournesol, c'est à peine croyable pour moi de voir de tels niveaux de prix

"Les stocks mondiaux de céréales ont été divisés par deux depuis 2000 (I)
Isabelle Mouillessaux
L'envolée des produits agricoles continue ! Et à mon humble avis, nous sommes loin de toucher la fin de ce rally haussier.
En 2007, les céréales ont vu leurs prix exploser
En cause : les mauvaises récoltes qui touchent la plupart des pays producteurs. Dame Météo fait ses caprices et n'épargne personne ! Sécheresse, inondations... on a tout vu ! Ajoutez à cela les politiques de subventions inadaptées, notamment en Europe, et vous avez la petite goutte qui fait déborder le vase !
Le blé gagne ainsi 110% en un an, le soja 78% sur un an, le maïs 70% sur 15 mois. Le riz et l'avoine affichent des hausses de plus de 30% en moins d'un an...
La demande pour les céréales et produits agricoles, bétail compris, ne cesse de croître. Non seulement parce que la population s'accroît, mais aussi parce que des millions d'individus voient leur pouvoir d'achat augmenter. En Chine, en Inde, au Brésil... les gens veulent maintenant améliorer la qualité nutritionnelle de leur alimentation et la diversifier. Les Chinois découvre le lait, le chocolat, le maïs... et ils aiment !
Conséquence : sur les dix dernières années, huit fois sur dix la consommation a dépassé la production. Vous imaginez l'impact sur le stock mondial !
Le marché étant très tendu, inélastique (on ne peut pas s'arrêter de manger !) et sans stock ! Par conséquent, la moindre incertitude fait grimper les cours.
L'impact des biocarburants : le cas révélateur du maïs
Souvenez-vous du discours de Bush en janvier 2007. Son objectif est clair : réduire la dépendance énergétique des Etats-Unis. Et pour cela, l'Etat est prêt à investir massivement dans le secteur de l'éthanol. Une volonté politique qui a mis le feu aux cours du maïs ! Du coup, alléchés par les profits, les agriculteurs américains ont massivement accru la part de leurs terres cultivables consacrée au maïs.
Il faut ensuite ajouter à la demande "éthanol" la demande des éleveurs de bétail. En effet, jamais la demande mondiale de viande n'a été aussi forte. Conséquence : toujours plus d'élevages de poulets, de bœufs et de production d'œufs, de lait... voilà qui participe à la hausse des prix du maïs. Il faut bien nourrir tous ces animaux ! Un drame pour les populations sud-américaines dont l'aliment de base est le maïs (pensez à la fameuse tortilla !). Pendant que les investisseurs engrangent des plus-values, les populations pauvres ont faim et les émeutes se multiplient, à commencer par le Mexique !
Le jeu dangereux des vases communicants
A votre avis : que se passe-t-il quand on attribue massivement les terres arables disponibles à une culture céréalière au détriment des autres ? Parfaitement ! Les autres cultures en pâtissent. Il y aura moins de terres consacrées au blé, au soja, au riz... donc moins de production. C'est exactement ce qui s'est passé en 2007.
Le souci, c'est que la demande de blé, de riz ou de soja augmentent elles aussi ! Et pour compliquer le tout, les problèmes n'arrivent jamais seuls. La sécheresse s'est abattue sur les autres grands pays producteurs, à commencer par l'Australie et l'Inde. Même aux Etats-Unis le rendement à l'hectare est en fort recul. Sécheresse dans une région, grand froid dans l'autre, les céréales américaines ont souffert.
Il s'est d'ailleurs passé exactement la même chose en Europe : la récolte de blé est en recul, les plantations de colza (qui donne le biocarburant) ayant été favorisées aux dépens du blé par les agriculteurs. L'objectif de l'Union Européenne, je vous le rappelle, est de mélanger plus de 5% de biocarburant à l'essence normale le plus rapidement possible -- 2010 si ma mémoire est bonne. "
source : Edition Agora /Isabelle Mouillessaux
Remarque personnelle : d'habitude quand le prix du baril recule , les cours des oléagineux est aussi à la baisse , ces derniers jours la tendance est contraire , on asiste a une flambée des cours du colza et du tournesol, c'est à peine croyable pour moi de voir de tels niveaux de prix


- sylva
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Re: Production, stocks et prix des céréales
une petite parenthèse :des millions d'individus voient leur pouvoir d'achat augmenter. En Chine, en Inde, au Brésil... les gens veulent maintenant améliorer la qualité nutritionnelle de leur alimentation et la diversifier. Les Chinois découvre le lait, le chocolat, le maïs... et ils aiment !
je ne suis pas sûre que se mettre à manger davantage de viande, se mettre à manger du lait et ses dérivés soit vraiment améliorer la qualité nutritionnelle de leur alimentation.... je dirais même le contraire.. les méfaits d'une alimentation trop carnée et trop lactée sont déjà connus en Occident (même si la propagande pro-laitière bat son plein)... Les Chinois se sont nourris sans lait jusqu'ici (et à part les famines qu'ils ont subies au cours de l'histoire et qui n'avaient rien à voir avec la présence ou l'absence de lait), ils s'en portaient très bien... De même les Japonais avant leur occidentatlisation.... Maintenant ils vont se mettre à avoir "nos" maladies, hypertension, cholestérol, diabète, cancer du sein... (pain bénit pour les fabricants de médicaments !!)

et puis des famines, du coup, il y en aura encore plus....
bon, cela dit, c'est pas moi qui vais jeter la première pierre aux Chinois s'ils goûtent aux joies du chocolat !

fin de la parenthèse...
La Terre est bleue comme une orange. Paul Eluard
Il n'y a que la fiction qui dise le vrai. Vladimir Nabokov
Un écran, ça empêche de voir ; c'est sa fonction.
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- energy_isere
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Re: Production, stocks et prix des céréales
Qu' est ce que je disais ! !energy_isere a écrit :http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1653Les cours mondiaux du blé montent en flèche, menaçant des millions d’afghans
« L’Afghanistan fait face à tant de difficultés - et maintenant, avec l’augmentation du prix du blé, des millions d’Afghans n’auront plus accès au pain, l’aliment de base de la population », explique Rick Corsino, le directeur du PAM en Afghanistan. Insensiblement, dans la chronique des crises annoncées, nous passons de l’usage du futur à celui du présent.
la culture du blé , ou du pavot, il faut choisir

La production d'opium en Afghanistan devrait se maintenir à un niveau record en 2008
Selon une étude rendue publique mercredi 5 février par l'Office des Nations unies contre la drogue et la criminalité (UNODC), la récolte de pavot en Afghanistan devrait se maintenir ou baisser légèrement en 2008. Selon l'ONU, la culture du pavot occupe cette année 192 000 hectares de terre soit 1 000 hectares de moins qu'en 2007. Toutefois, le montant final de la production, de plus de 8 000 tonnes l'an passé, dépendra de la politique menée en matière d'éradication et des campagnes de persuasion pour convaincre les fermiers de se consacrer à d'autres cultures.
S'il est encourageant que la hausse spectaculaire de ces dernières années semble s'être atténuée, la quantité totale d'opium récoltée demeure à un niveau choquant", a déclaré le directeur de l'UNODC, Antonio Maria Costa, dans un communiqué. "Il y a un lien fort entre les conditions de sécurité et la culture du pavot dans les provinces sud et ouest où 100 % des villages où la sécurité est faible cultivent le pavot, note l'étude. Ce pourcentage est également significativement élevé (44 %) dans les régions est."
UN DES PLUS IMPORTANTS FOURNISSEURS DE CANNABIS
Plus de six ans après le renversement du régime des talibans par les forces sous commandement américain et afghan, l'incapacité du gouvernement à limiter la production d'opium a entraîné le pays dans un cercle vicieux : l'argent de la drogue alimente l'insurrection des talibans et la corruption gouvernementale, réduisant le contrôle du gouvernement sur une grande partie du pays, ce qui est propice à une hausse de la production d'opium, qui sert à fabriquer de l'héroïne exportée clandestinement vers l'Europe.
De son côté, la culture du cannabis devrait augmenter en 2008. Selon les estimations de l'ONU issues d'entretiens menés dans 469 villages, le cannabis en 2007 a occupé 70 000 hectares de terres contre 50 000 en 2006. L'augmentation de la culture du cannabis "donne à l'Afghanistan la triste distinction d'être l'un des plus importants fournisseurs de cannabis en plus de fournir plus de 90 % de l'opium illicite dans le monde", déclare M. Costa. En 2007, l'Afghanistan comptait davantage de champs dédiés à la production de stupéfiants que la Colombie, la Bolivie et le Pérou réunis.
Le Monde 06 Fevrier 2008
- lionstone
- Gaz naturel
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Re: Production, stocks et prix des céréales
Le blé est-il devenu fou ?
http://www.boursorama.com/conseils/deta ... ws=5124375
Mais que se passe-t-il sur le blé ?... Malgré les anticipations de hausse de la production mondiale lors de la prochaine campagne, malgré la reprise des exportations argentines, malgré une hausse de plus de 120 % des cours (à Chicago) en un an, rien n'y fait, il continue de s'apprécier ! Et très rapidement qui plus est : le blé coté à Chicago a clôturé suspendu à la hausse pour la troisième séance d'affilée hier ; et que dire du blé de Minneapolis (une variété de qualité supérieure, plus riche en protéines), qui a été suspendu à la hausse 7 fois au cours des 9 dernières séances ?...
Et, au final, il s'est même payé le luxe hier de clôturer pour la première fois au dessus de la barre essentielle – autant techniquement que psychologiquement... – des 10 dollars le boisseau à Chicago...
Mais, dans le fond, 10 dollars ce n'est peut-être pas si cher...Le blé de Minneapolis vaut, lui, près de 14 dollars le boisseau... Et là est sans doute la causalité essentielle : il semble qu'il y ait une totale inélasticité entre la demande de blés de qualité supérieure (ceux destinés au pain ou aux pâtes notamment) et leur prix ; et comme les stocks mondiaux atteignent des niveaux dangereusement bas (l'annonce d'une baisse de 25 % en glissement annuel des stocks canadiens a d'ailleurs à cet égard largement alimenté la hausse des cours hier), l'industrie agro-alimentaire achète à n'importe quel prix (à tous les sens du terme...), ce qui ne manque pas de soutenir, via les arbitrages, les cours des variétés moins nobles...
D'aucuns diront que c'est une bulle. C'est fort possible... Mais, les valeurs technologiques ou les lofts pour bobos sur-leveragés, personne n'est obligé d'en acheter. Le blé, si...
Dont acte.
http://www.boursorama.com/conseils/deta ... ws=5124375
Mais que se passe-t-il sur le blé ?... Malgré les anticipations de hausse de la production mondiale lors de la prochaine campagne, malgré la reprise des exportations argentines, malgré une hausse de plus de 120 % des cours (à Chicago) en un an, rien n'y fait, il continue de s'apprécier ! Et très rapidement qui plus est : le blé coté à Chicago a clôturé suspendu à la hausse pour la troisième séance d'affilée hier ; et que dire du blé de Minneapolis (une variété de qualité supérieure, plus riche en protéines), qui a été suspendu à la hausse 7 fois au cours des 9 dernières séances ?...
Et, au final, il s'est même payé le luxe hier de clôturer pour la première fois au dessus de la barre essentielle – autant techniquement que psychologiquement... – des 10 dollars le boisseau à Chicago...
Mais, dans le fond, 10 dollars ce n'est peut-être pas si cher...Le blé de Minneapolis vaut, lui, près de 14 dollars le boisseau... Et là est sans doute la causalité essentielle : il semble qu'il y ait une totale inélasticité entre la demande de blés de qualité supérieure (ceux destinés au pain ou aux pâtes notamment) et leur prix ; et comme les stocks mondiaux atteignent des niveaux dangereusement bas (l'annonce d'une baisse de 25 % en glissement annuel des stocks canadiens a d'ailleurs à cet égard largement alimenté la hausse des cours hier), l'industrie agro-alimentaire achète à n'importe quel prix (à tous les sens du terme...), ce qui ne manque pas de soutenir, via les arbitrages, les cours des variétés moins nobles...
D'aucuns diront que c'est une bulle. C'est fort possible... Mais, les valeurs technologiques ou les lofts pour bobos sur-leveragés, personne n'est obligé d'en acheter. Le blé, si...
Dont acte.
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Re: Production, stocks et prix des céréales
ça continue, mais on devrait bientôt y voir plus clair entre ce qui relève de la spéculation et de l'offre/demande :
Les cours actuels du blé dur (celui qui sert pour les pâtes et les semoules) sont à 5 fois le niveau moyen des 20 dernières années !
Bataille homérique sur le blé
Le blé a connu hier une séance d'une violence assez inouïe, véritable point d'orgue baroque après une semaine de folie haussière...Rappelons que, après un millésime 2006 déjà exceptionnel, les cours mondiaux du blé ont poursuivi leur rapide ascension ces dernières semaines et, désormais, c'est la demande – à n'importe quel prix, littéralement... – de blé de qualité supérieure (destiné à produire du pain ou des pâtes) qui catalyse la hausse des cours mondiaux de la céréale reine ; rappelons que ce blé supérieur, coté à Minneapolis, s'est apprécié de près de 60 % depuis le début de l'année ! Et il a naturellement entraîné dans son sillage les blés de qualité courante, cotés notamment à Chicago, Londres ou Kansas City ; concrètement, la référence mondiale, le blé à Chicago a clôturé suspendu à la hausse tous les jours de la semaine dernière, portant sa hausse à près de 20 % depuis le 1er janvier...
Mais, face à cette véritable foire d'empoignes, les places boursières et autres pouvoirs publics ont finalement décidé de réagir : les Bourses de Chicago, Kansas City et Minneapolis ont ainsi, hier, doublé les appels de marge sur les positions spéculatives ainsi que les seuils de suspension de cotation ; et, afin de faire bonne mesure, le ministère américain de l'agriculture a annoncé qu'il allait mettre sur le marché une partie de ses stocks stratégiques...
Très significativement, les marchés ont réagi de manière très diverse à cette reprise en mains musclée : le blé à Chicago a clôturé en baisse de 4 % mais surtout près de 10 % sous ses plus hauts du jour, suite à des prises de profits bien compréhensibles... Mais le blé de Minneapolis (le meneur...) a, lui, fini une nouvelle fois suspendu à la hausse (mais avec une progression deux fois supérieure à celle de la veille, évidemment).
L'issue de la bataille demeure donc très confuse... On se souviendra néanmoins du précédent du nickel, dont le cours s'était effondré de 50 % l'année dernière suite à un durcissement des règles de trading sur le LME.
Les cours actuels du blé dur (celui qui sert pour les pâtes et les semoules) sont à 5 fois le niveau moyen des 20 dernières années !
Bataille homérique sur le blé
Le blé a connu hier une séance d'une violence assez inouïe, véritable point d'orgue baroque après une semaine de folie haussière...Rappelons que, après un millésime 2006 déjà exceptionnel, les cours mondiaux du blé ont poursuivi leur rapide ascension ces dernières semaines et, désormais, c'est la demande – à n'importe quel prix, littéralement... – de blé de qualité supérieure (destiné à produire du pain ou des pâtes) qui catalyse la hausse des cours mondiaux de la céréale reine ; rappelons que ce blé supérieur, coté à Minneapolis, s'est apprécié de près de 60 % depuis le début de l'année ! Et il a naturellement entraîné dans son sillage les blés de qualité courante, cotés notamment à Chicago, Londres ou Kansas City ; concrètement, la référence mondiale, le blé à Chicago a clôturé suspendu à la hausse tous les jours de la semaine dernière, portant sa hausse à près de 20 % depuis le 1er janvier...
Mais, face à cette véritable foire d'empoignes, les places boursières et autres pouvoirs publics ont finalement décidé de réagir : les Bourses de Chicago, Kansas City et Minneapolis ont ainsi, hier, doublé les appels de marge sur les positions spéculatives ainsi que les seuils de suspension de cotation ; et, afin de faire bonne mesure, le ministère américain de l'agriculture a annoncé qu'il allait mettre sur le marché une partie de ses stocks stratégiques...
Très significativement, les marchés ont réagi de manière très diverse à cette reprise en mains musclée : le blé à Chicago a clôturé en baisse de 4 % mais surtout près de 10 % sous ses plus hauts du jour, suite à des prises de profits bien compréhensibles... Mais le blé de Minneapolis (le meneur...) a, lui, fini une nouvelle fois suspendu à la hausse (mais avec une progression deux fois supérieure à celle de la veille, évidemment).
L'issue de la bataille demeure donc très confuse... On se souviendra néanmoins du précédent du nickel, dont le cours s'était effondré de 50 % l'année dernière suite à un durcissement des règles de trading sur le LME.
« Sauf événements majeurs, la probabilité est forte que le prix du baril redescende vers 30 dollars l’an prochain. » Thierry Desmaret, Le Figaro, novembre 2004
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Re: Production, stocks et prix des céréales
Contre Info http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1756Le combat pour nourrir l’humanité est une bataille perdue avertit l’ONU
27 février 2008
Les Nations Unies ont averti hier qu’elles ne disposaient plus des ressources nécessaires pour lutter contre la malnutrition en raison de l’augmentation massive des prix agricoles qui donnent naissance à un « nouvel aspect » de la faim dans le monde. D’un bout à l’autre de la planète les effets de cette inflation commencent à se faire ressentir.
Info Reprise du Guardian : http://www.guardian.co.uk/environment/2 ... tednations
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le ble prend 16% en trois jours , 43% depuis le debut de l a
source boursoramaBlé : c’est reparti ?...
Cela faisait longtemps (au moins 15 jours !...) que le blé n'était pas parti en vrille haussière... Il vient en effet de s'adjuger benoitement 16 % en trois jours, ce qui porte sa hausse à 43 % depuis le début de l'année (soit une performance trois fois supérieure à celle du pétrole...) et 176 % depuis un an !On notera par ailleurs qu'à 12,82 dollars le boisseau, l'échéance mai sur le contrat à terme coté à Chicago a établi un nouveau record historique en clôture, après avoir été suspendu à la hausse à 13,13 dollars, qui plus est !
Et que s'est-il passé, dans le fond, depuis 3 jours ? Rien... Ou, plutôt, à peu près rien... Oh, certes, on pourrait dire que la proportion de blé offrant des perspectives de récolte bonnes ou excellentes est passée de 44 % à 41 % depuis la semaine dernière dans l'Oklahoma... Ou bien que le Ministère américain de l'agriculture a déclaré hier que les réserves de blé américaines baisseraient probablement de 47 % cette année ; ou encore que la Turquie a annoncé qu'elle allait acheter 500 000 tonnes de la céréale reine la semaine prochaine...
Mais bon, il n'y a là rien de bien nouveau ou de réellement significatif. La problématique est en réalité toujours la même : le blé est, à son corps défendant, et au même titre que le pétrole, un sous-jacent désormais utilisé comme un instrument de couverture – ou de franche spéculation... – face à la dérive inflationniste en cours ; il peut donc valoir n'importe quoi – et il le vaut d'ailleurs... – et ce d'autant plus que ses fondamentaux demeurent excellents et qu'à la différence du pétrole, l'élasticité demande/prix est très faible...
Il n'en demeure pas moins qu'une volatilité à 20 jours frisant les 80 %, c'est très malsain et cela finit souvent mal... A bon entendeur.
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Re: le ble prend 16% en trois jours , 43% depuis le debut de l a
l' article : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1896Paul Krugman : Tempête sur les grains
9 avril 2008
« Les terres consacrées aux cultures de biocarburants de synthèse ne sont plus disponibles pour les cultures vivrières, ce qui fait que les subventions aux biocarburants sont un facteur majeur dans la crise alimentaire. On pourrait décrire les choses de cette façon : les gens meurent de faim en Afrique afin que les hommes politiques américains puissent gagner des voix dans les Etats agricoles des USA. » Fidel Castro l’avait prédit, Paul Krugman le confirme : les biocarburants provoquent la famine.
Par Paul Krugman, New York Times, 7 avril 2008
Publication originale New York Times, traduction Contre Info
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Re: Production, stocks et prix des céréales
À écouter, la très intéressante l'intervention de l'économiste Philippe Chalmin. C'est sans doute ce sujet primordial qui va prendre le devant des préoccupations et de l'actualité dans les tous prochains mois, et même déjà depuis quelques temps mais des tensions et des bagarres devant des boulangeries en Afrique et ailleurs, venant de se produire en plus grand nombre, "on" semblerait (enfin!!) se réveiller...
http://www.radiofrance.fr/chaines/franc ... ns/matins/
sinon:
http://www.radiofrance.fr/chaines/franc ... mes/#matin
puis cliquer sur: 7h40: invité
Je crois que le livre de Ph. Chalmin est paru en octobre 2007. Je ne l'ai pas encorre lu, mais j'ai entendu l'entretien en direct. Mon commentaire est que 6 mois après, enfin, commencent à apparaître les effets que l'argent, tel qu'il est élaboré et pratiqué, ne sert pas à répondre aux besoins d'échanges mais à "autre chose". Le système financier est faux. S'il était juste il aurait suivit les progrès techniques. Le système financier est au 21ème siècle ce que serait la diligence (au lieu du train, de l'avion, du bateau à moteur) au même 21ème siècle, certes une diligence bourrée d'électronique de la toute dernière génération, mais diligence quand même! C'est une finance qui n'élabore pas l'argent servant aux échanges, donc un argent servant D'ABORD aux échanges, aux échanges de base. Mais les finances ont roulé pour elles-même (chrématistique) les gouvernements sont compromis, et depuis quelques mois la montée en flèches des prix des céréales, du riz, des denrées de base, etc, dans le monde donne (enfin!!) un grand coup de pied dans la fourmilière....
Pendant ce temps les dirigants (G7) et principaux banquiers (privés) réunis avec le président Bush à Washington vendredi dernier 11 avril 2008 ont "donné 100 jours aux banques pour faire la lumière sur l'état de leurs bilans"...
En résumé et en vitesse: dans l'échange, il y a deux parties qui échangent des biens, le permis d'échanger les biens (à plus forte raison si ce sont des aliments de base), c'est l'ARGENT. Il y a donc un TROISIÈME acteur qui est le faiseur et le contrôleur de l'argent qui doit veiller que l'équilibre de l'échange ne soit pas modifié, ou nuise à l'une des parties, et ce, jusqu'aux prochains échanges, etc. C'est ainsi que l'échange doit profiter AUX PARTIES qui échangent. Si cet équilibre est juste pour l'essentiel, l'équilibre fécond entre les parties qui échangent n'est pas modifié, il demeure et s'accroît. Si le "TROISIÈME" acteur, s'approprie et contrôle lui-même l'argent, c'est à dire s'approprie le permis d'acheter que constitue l'argent qui est ce REFLET exact des biens fabriqués par les parties échangeantes, il les VOLENT. Est-ce difficile à comprendre? Donc les échanges fait avec ce type d'argent (l'économie contemporaine) ne sont JAMAIS JUSTES. Le recours au "crédit" pour se procurer des biens indispensables hypothèque d'autant, et de façon croissante, l'équilibre entre les parties échangeantes avec toutes les conséquences dramatiques trop connues.
L'USURE N'EST JAMAIS LOIN et même, ne dit jamais son nom. En étant très rigoureux, et volontairement restrictif pour ne pas emboîter le pas à certaines déclarations catastrophiques sûrement exagérées, il y a, de façon très documentée, un minimum de 25 000 victimes PAR JOUR dans le monde par manque de traitement économique et financier en amont de leur situation désespérée. Aucune guerre n'a fait et ne fait 25 000 tués par jour dans le monde.
http://www.radiofrance.fr/chaines/franc ... ns/matins/
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Je crois que le livre de Ph. Chalmin est paru en octobre 2007. Je ne l'ai pas encorre lu, mais j'ai entendu l'entretien en direct. Mon commentaire est que 6 mois après, enfin, commencent à apparaître les effets que l'argent, tel qu'il est élaboré et pratiqué, ne sert pas à répondre aux besoins d'échanges mais à "autre chose". Le système financier est faux. S'il était juste il aurait suivit les progrès techniques. Le système financier est au 21ème siècle ce que serait la diligence (au lieu du train, de l'avion, du bateau à moteur) au même 21ème siècle, certes une diligence bourrée d'électronique de la toute dernière génération, mais diligence quand même! C'est une finance qui n'élabore pas l'argent servant aux échanges, donc un argent servant D'ABORD aux échanges, aux échanges de base. Mais les finances ont roulé pour elles-même (chrématistique) les gouvernements sont compromis, et depuis quelques mois la montée en flèches des prix des céréales, du riz, des denrées de base, etc, dans le monde donne (enfin!!) un grand coup de pied dans la fourmilière....
Pendant ce temps les dirigants (G7) et principaux banquiers (privés) réunis avec le président Bush à Washington vendredi dernier 11 avril 2008 ont "donné 100 jours aux banques pour faire la lumière sur l'état de leurs bilans"...
En résumé et en vitesse: dans l'échange, il y a deux parties qui échangent des biens, le permis d'échanger les biens (à plus forte raison si ce sont des aliments de base), c'est l'ARGENT. Il y a donc un TROISIÈME acteur qui est le faiseur et le contrôleur de l'argent qui doit veiller que l'équilibre de l'échange ne soit pas modifié, ou nuise à l'une des parties, et ce, jusqu'aux prochains échanges, etc. C'est ainsi que l'échange doit profiter AUX PARTIES qui échangent. Si cet équilibre est juste pour l'essentiel, l'équilibre fécond entre les parties qui échangent n'est pas modifié, il demeure et s'accroît. Si le "TROISIÈME" acteur, s'approprie et contrôle lui-même l'argent, c'est à dire s'approprie le permis d'acheter que constitue l'argent qui est ce REFLET exact des biens fabriqués par les parties échangeantes, il les VOLENT. Est-ce difficile à comprendre? Donc les échanges fait avec ce type d'argent (l'économie contemporaine) ne sont JAMAIS JUSTES. Le recours au "crédit" pour se procurer des biens indispensables hypothèque d'autant, et de façon croissante, l'équilibre entre les parties échangeantes avec toutes les conséquences dramatiques trop connues.
L'USURE N'EST JAMAIS LOIN et même, ne dit jamais son nom. En étant très rigoureux, et volontairement restrictif pour ne pas emboîter le pas à certaines déclarations catastrophiques sûrement exagérées, il y a, de façon très documentée, un minimum de 25 000 victimes PAR JOUR dans le monde par manque de traitement économique et financier en amont de leur situation désespérée. Aucune guerre n'a fait et ne fait 25 000 tués par jour dans le monde.
- Glycogène
- Hydrogène
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Re: Production, stocks et prix des céréales
Mouais, c'est un terreplatiste : il croit que les crises alimentaire et pétrolière seront résolues par les progrès technologique, et prend comme hypothèse que l'on sera 10 milliards en 2050.Pura Vida a écrit :À écouter, la très intéressante l'intervention de l'économiste Philippe Chalmin. C'est sans doute ce sujet primordial qui va prendre le devant des préoccupations et de l'actualité dans les tous prochains mois, et même déjà depuis quelques temps mais des tensions et des bagarres devant des boulangeries en Afrique et ailleurs, venant de se produire en plus grand nombre, "on" semblerait (enfin!!) se réveiller...
Du coup, 90% de l'émission reste de la désinformation malgré tout (désinformation = info qui est démontable en 30s).
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- Goudron
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Re: Production, stocks et prix des céréales
Le "riz thaï" a franchi le seuil des 1000 dollars la tonne à Chicago cette semaine 

- phyvette
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Re: Production, stocks et prix des céréales
Le riz thaïlandais est passé de 360 $/tonne l'année dernière, à 760 $ la T début avril.
"Riz thaï" 1$ le kg au marché mondial ......2.70€/4.30$ le kg , en 6x500g à Metro ce jour , mais la marque premier prix (MDD), est en rupture de stock. Pourtant, j'ai pas vu passer de restrictions à l'exportation de la part de la Thaïlande ?
"Riz thaï" 1$ le kg au marché mondial ......2.70€/4.30$ le kg , en 6x500g à Metro ce jour , mais la marque premier prix (MDD), est en rupture de stock. Pourtant, j'ai pas vu passer de restrictions à l'exportation de la part de la Thaïlande ?

пошел на хуй пу́тин

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- Hydrogène
- Messages : 1996
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Re: Production, stocks et prix des céréales
Ben voilà, il est à 1000$ la tonne, le monde est sauvé.Quand le prix du riz double
Le cours du riz sur les marchés mondiaux (riz de catégorie moyenne et d'origine thaïlandaise), a presque doublé en seulement trois mois, passant de 360$ à 760$ la tonne métrique (prix du 27 Mars).
....
Le 29 mars, l'Inde a imposé un prix pour la vente à l'exportation de 1000$ la tonne, tentant ainsi d'encourager les marchands de riz à vendre sur le marché intérieur et à ne pas attendre que la vente à l'étranger atteigne de tels sommets. Mais cette mesure semble être déjà périmée. Les agriculteurs de Thaïlande, pays exportateur de riz, accumulent leurs stocks en espérant que le prix atteindra bientôt 1000$ la tonne.
« L'ensemble du marché peut se trouver paralysé. Qui va vendre du riz à 750$ la tonne, alors qu'il pense qu'il va atteindre 1000$ ? »
http://www.alterinfo.net/Quand-le-prix- ... 18334.html
Ah non ?
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Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...
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