Récession, déflation, inflation et autres...
De toutes façon, ne jamais perdre de vue que notre système de création monétaire est foncièrement vérolé dans son essence. Toutes les "grandes voix" qu'on entend en ce moment, ici et là, ne font que gamberger et gloser sur: comment réparer la pourriture. Quelle nouvelle magie va rendre la production de pourriture saine, féconde, rassurante et faire en sorte que la sécurité des revenus soit maximale, au moins pour ceux qui n'ont ni patrimoine ni capital. L'exemple du mécanisme de subprimes et sur quoi cela débouche est une preuve de plus parmis les innombrables preuves flagrante du gangstérisme (en col blanc) de ce système financier spécialement prédateur et crimminel qui produit plus de pauvres, relativement à l'avancement technologique du monde, que de riches.
Voir: (il y en a d'autres)
http://www.fauxmonnayeurs.org/
http://tiki.societal.org/tiki-index.php ... ietalisme0
Et aussi je ne peux m'empêcher de faire venir encore une fois à la rescousse Louis Even:
----> Alors, il est bon, notre système d'argent?
Il serait bon, si la comptabilité était exacte, et si les chiffres qui donnent droit aux produits étaient bien répartis. Mais le système est vicié, parce que ceux qui le conduisent tiennent faussement cette comptabilité, et aussi parce que les chiffres sont mal répartis.
Les comptables ne sont ni les producteurs, ni les gouvernements. Les chiffres commencent dans les banques; et ces chiffres ne sont pas en rapport avec la production qui s'offre, mais en rapport avec ce que le banquier pense pouvoir faire de profit sur le trafic de ces chiffres.
Au lieu d'être une simple comptabilité de service, le système d'argent a été vicié. Son contrôle a été monopolisé ; il est devenu un objet de trafic, de domination, de tyrannie, de dictature quotidienne sur nos vies.
Le cultivateur peut augmenter sa production : le comptable du système d'argent, qui est le banquier, n'augmente pas pour cela les chiffres-argent et n'en distribue pas à ceux qui ont besoin d'acheter les produits du cultivateur.
Des chiffres viennent plus abondamment quand on fait des canons, des bombes, alors que personne ne veut de ces bijoux-là. On distribue ces chiffres aux salariés des munitions, qui ne produisent rient pour le marché: cela ne peut servir qu'à grossir les prix et diminuer la valeur d'achat des chiffres.
Et quand on n'est pas en guerre, ou en préparatifs de guerre, c'est le contraire. On a vu nos grands hommes des gouvernements, dans tous les pays civilisés, permettre aux trafiquants de chiffres de mettre les peuples en pénitence pendant dix années, devant des produits qui ne se vendaient pas, faute de chiffres.
C'était criminel. Les faux comptables étaient criminels. Les gouvernements, mandatés pour le bien commun, étaient complices des criminels, laissant faire par lâcheté ou par bêtise.
Les créditistes veulent-ils chambarder tout le système?
Pas du tout. Ils trouvent très bien que l'argent moderne soit essentiellement de la comptabilité. Mais ils veulent une comptabilité juste. Ils veulent que l'argent soit ramené à sa fin propre: instrument de distribution.
Et c'est très simple. Puisque l'argent est un titre aux produits, le public doit disposer d'un pouvoir d'achat suffisant pour commander les produits dont il a besoin, aussi vite que le système producteur peut fournir ces produits.
Puis, dans ce public, chaque personne doit posséder une part suffisante de ce pouvoir d'achat, puisque chaque personne a le droit de vivre et qu'il est impossible de vivre sans argent pour se procurer les produits.
C'est pourquoi le Crédit Social propose:
A. – L'établissement d'un Office de Crédit (national ou provincial), qui tiendrait la comptabilité de la production globale et de la consommation (ou destruction, ou dépréciation) globale, dans le pays ou la province. L'Office actuel des Statistiques fournit déjà presque tous ces renseignements; une estimation approximative est d'ailleurs suffisante.
B. – Un pouvoir d'achat global en rapport avec la capacité de production, et équitablement réparti entre les membres de la société:
1. Par des récompenses au travail, comme aujourd'hui, distribuées par l'industrie elle-même.
2. Par un dividende périodique à chaque personne, employée ou non, de la naissance à la mort, pour assurer au moins une part suffisante pour vivre; ce dividende serait distribué par l'Office de Crédit.
3. Par un abaissement des prix, un escompte général bannissant toute inflation; cet escompte serait compensé au vendeur par l'Office de Crédit.
Où cet Office de Crédit prendrait-il l'argent pour les dividendes et pour les compensations au vendeur en retour de l'escompte?
Puisque l'argent est un chiffre qui permet de commander des choses à la production du pays, l'Office de Crédit ferait simplement ces chiffres dans la mesure où la capacité de production peut y répondre. Affaire de comptabilité.
Ces chiffres peuvent très bien être de simples inscriptions de crédit dans un compte ouvert à chaque citoyen; et un simple chèque sur le crédit national (ou provincial) adressé au vendeur sur présentation de ses bordereaux d'escomptes.
Impossible, et inutile, de fournir ici des détails techniques. Les modalités d'application sont d'ailleurs variées. (Une façon possible est expliquée dans la brochure «Une finance saine et efficace».)
Croyez-vous que ces crédits-là circuleraient et seraient acceptés comme de l'argent?
Certainement. Ils circulent et sont acceptés aujourd'hui. Les prêts ou découverts aux industriels, aux commerçants; les crédits qui ont permis à Mackenzie King, à Roosevelt, à Churchill, et aux autres, de faire six années de boucherie humaine – tout cela n'est et n'était ni de l'or, ni même du papier, mais de simples chiffres inscrits dans des comptes et mobilisés par des chèques.
Mais croyez-vous qu'un système d'argent, ça se mène comme ça?
Aimez-vous mieux que ce soit l'argent qui mène les hommes?
Remarquez bien, d'ailleurs, qu'il n'y a rien d'arbitraire dans la comptabilité monétaire proposée par le Crédit Social. La production reste le fait des producteurs eux-mêmes. La consommation reste le fait et le choix des consommateurs eux-mêmes. Les comptables de l'Office de Crédit ne font que relever les totaux; ils en déduisent mathématiquement ce qui manque d'un côté pour le rendre égal à l'autre.
Il n'y a donc ni expropriations, ni nationalisations, ni décrets dictant ce qu'il faut produire ou ce qu'il faut consommer. Le Crédit Social est une démocratie économique parfaite. Tout demeure l'affaire d'hommes libres. Bien plus libres qu'aujourd'hui, parce que des consommateurs munis d'un pouvoir d'achat suffisant commanderaient bien plus librement les produits de leur choix que ceux dont le porte-monnaie est toujours maigre et souvent vide.
Louis Even