Jeuf a écrit : ↑29 avr. 2022, 16:38
avec un climat plus chaud, il y a une plus grande probabilité d'avoir des "excursions" du couple température/humidité dans cette zone dangereuse pour la vie humaine.
Dans quelle mesure, pour diverses zones géographiques, personne ne sait vraiment, vu la difficulté à simuler le climat.
certes mais ça c'est le discours habituel climatique "on ne sait pas mais ça peut devenir très dangereux", mais ce que je questionnais juste c'est la phrase qui semblait dire que c'était DEJA arrivé (et "bien au-dessus" du seuil" ).
Dans la région du Golfe persique, du Pakistan et de l’Inde du Nord, le seuil peut être dépassé de beaucoup.
quoi que "peut être dépassé de beaucoup", c'est ambigu, on ne sait pas si c'est "pouvoir" au sens que ça arrive souvent ou que ça arriverait peut etre dans le futur. Mais c'est typique du discours habituel des scientifiques qui emploient des tournures telles qu'on ne sait jamais si ils parlent de dangers potentiels, ou de choses qui arrivent déjà (en général les gens comprennent que ça arrive déjà et qu'on est dans une catastrophe climatique grave, bien plus grave que la réalité).
Ce qui me questionne encore et toujours, c'est pourquoi le climat n'a pas atteint ces vairiations dans les précédent centaines de milliers d'année. On voit les ères glacières et interglacières, on n'a jamais été si haut (en CO2) en période interglacière.
le CO2 était bien plus élevé à l'ère secondaire et tertiaire, mais il a été fortement absorbé en déplaçant les silicates pour donner du calcaire
(CaSiO3 + CO2 -> Ca CO3 + SiO2). Ca a conduit à des niveaux qui ont constamment baissé et sont devenus plus bas au quaternaire de l'ordre de 200 ppm. Apres les fluctuations entre ères glaciaires (pas glacières ) et interglaciaires semblent due au captage plus ou moins grand par le plancton océanique qui joue le rôle d'éponge à CO2 et se multiplie mieux dans des eaux froides. Les excursions sont limitées. C'est certain qu'en brulant les fossiles l'homme a mis dans l'atmosphère une quantité de CO2 bien supérieure à celle des fluctuations du quaternaire.
Mais attention ça ne signifie PAS que les températures vont être les mêmes pour un même taux de CO2. C'est un phénomène avec rétroaction mais il y a deux phénomènes différents inverses qui n'ont a priori rien à voir : l'influence du CO2 sur la température (effet de serre), et l'influence de la température sur le CO2 (effet biologique) . On pourrait avoir l'un sans l'autre. Par exemple la température fait aussi varier le rapport isotopique 18O /16O (c'est la base du "thermomètre" paléo climatique pour reconstruire les températures du quaternaire dans les glaces de l'Antarctique). En revanche l'effet inverse n'existe pas, changer le rapport 18O /16O ne changerait pas la température. Il serait complètement incorrect de dire que si tu modifiais artificiellement le rapport 18O /16O en injectant plein d'oxygène 18 dans l'atmosphère , ça changerait la température.
Pour le CO2 il se trouve que les deux existent, mais comme le phénomène de base est très différent, les deux coefficients ∆T/∆CO2 ne sont pas les mêmes. Ce n'est donc pas du tout la même chose de faire varier la température et de voir l'influence sur le CO2, que le contraire. C'est pour ça que le rapport ∆T/∆CO2 de maintenant est nettement plus faible que celui des époques paléo climatiques.
A noter que ça fait une boucle de rétroaction qui se caractérise par un coefficient f =( ∆T/∆CO2)1 * (∆CO2/∆T)2 où le premier coefficient est relatif à la sensibilité de la température au CO2 et le 2e à la sensibilité du CO2 à la température. L'amplification totale est de 1+f^2+f^3 + ... = 1 /(1-f)
Si les deux coefficients étaient inverses l'un de l'autre (donc les deux ∆T/CO2 égaux), ça entrainerait f = 1 et donc un emballement catastrophique - qui n'a manifestement pas lieu. A noter qu'en prenant en compte d'autres rétroactions comme l'albédo de la surface glacée on a sans doute atteint des cas où f= 1 ce qui a provoqué les transitions brutales glaciaires - interglaciaires. Mais ce n'est plus le cas maintenant.
Il y en a qui disent que ça pourrait etre atteint à nouveau avec le dégazage des hydrates de méthane mais pour le moment ça reste du "handwaving" et on en est loin.