par krolik » 10 oct. 2009, 01:19
Récapitulation des informations.
Cette centrale sur le Ienisseï était équipée de 10 turbines de 640MW mises en service il y a très près de 30 ans. La plus grande centrale hydraulique de Russie et le 6ème dans le monde du point de vue de la puissance installée.
Elle fournissait de l'électricité localement pour d'importantes usines d'aluminium et à la Chine voisine.
La hauteur du barrage environ 200 mètres. Donc pression aux turbines 20 bars.
La turbine #2 présentait depuis l'origine des vibrations importantes. Elle avait été démonté plusieurs fois, présentant de graves défauts dus à la cavitation d'une part et sur les paliers d'autre part. Des cavités de 15 mm de profondeur et des fissures de 150 mm de long dans le corps de la turbine.
En mars 2009 des rechargements d'acier ont été effectués.
Après ces opérations la turbine n'a pas été équilibrée dynamiquement...
Les vibrations se sont accentuées.
Le 17 Août les vibrations se sont nettement accentuées.
Il y a eu des modifications de l'admission d'eau et de grandes variations de la puissance sur cette turbine.
Il faut savoir que le constructeur recommandait de ne pas rester en fonctionnement pour une puissance intermédiaire de 265-570MW qui crée un max de dégats par cavitation. Mais plusieurs fois la turbine est restée sur ces niveaux de puissance.
Le 17 Août au matin il y avait une cinquantaire de personnes autour de la turbine, à regarder et à se poser des questions..
Mais le directeur était absent (il fêtait son anniversaire - je traduis par : il devait être complètement bourré, même le matin) et personne ne pouvait prendre la décision d'arrêter la turbine.
La puissance était à 475MW au moment où le groupe turboaltrnateur est sorti de son logement sous la pression d'une vingtaine de bars.
Ce fut l'indation de la salle des machines. L'eau a povoquer le court-circuit d'un transfo de soutirage ce qui a provoqué son explosion d'une part accompagnée d'une pollution de 40m3 d'huile (pyralène ??) dans le fleuve d'autre part.
Ce court-circuit électrique a également provoqué des dégats importants sur les alternateurs de 8 autres turbines en fonctionnement, seule une autre turbine en arrêt a réchappé au court-circuit.
La fermeture de la vanne d'admission d'eau d'un poids de 150 tonnes se déclenche manuellement avec une assistance hydraulique.
La fermeture de la vanne d'admission a été réalisée "au plus rapide" tout en évitant un "coup de bélier", soit 25 minutes..
Pour la fixation de la turbine sur son scellement, il y avat 80 boulons de 50mm de diamètres.
En fait il en manquait au moins six. Et dautre part la moitié des boulons présentait des fissures de fatigue dont une dizaine sur 90% de la section transversale des boulons !!!
En 2007 une inspection du ministère pour les situations d'urgence avait recommandé le changement de 80% du matériel technologique de la centrale, matériel jugé défectueux.
Quelques turbines pourront repartir d'ici deux mois. La réfection complète va prendre au moins quatre ans..
Les usines d'aluminium du coin estiment un manque de production de 500 000 tonnes..
Et puis 74 morts.. et un 1,5 milliards de dollars de réparations..
La Chine annonce qu'elle devra consommer 2 millions de tonnes par mois de plus de charbon pour compenser cette perte de ressource.
On se demande bien pourquoi il y avait autant de personnel dans cette centrale, la vidéo de la caméra de surveillance montre un hall assez calme pas de grande révision en cours.
Lorsque vous visitez une centrale hydroélectrique, c'est très silenieux, seul un petit ronronnement qui n'a rien àvoir avec le valeurs décelées sur les sismographes du barage avant l'accidet, vibrations de la turbine.. Et surtout : il n'y a personne, pas un chat dans le coin. Une salle de contrôle qui gère en télécommande plusieurs barrages, avec deux types pas plus.
Mais c'est la Russie, un accident ordinaire.
Est-ce que ça vaut le coup de demander la fermeture de nos centrales hydrauliques ? Peut-être que oui si l'on suit les grands principes établis après Tchernobyl..
@+
Récapitulation des informations.
Cette centrale sur le Ienisseï était équipée de 10 turbines de 640MW mises en service il y a très près de 30 ans. La plus grande centrale hydraulique de Russie et le 6ème dans le monde du point de vue de la puissance installée.
Elle fournissait de l'électricité localement pour d'importantes usines d'aluminium et à la Chine voisine.
La hauteur du barrage environ 200 mètres. Donc pression aux turbines 20 bars.
La turbine #2 présentait depuis l'origine des vibrations importantes. Elle avait été démonté plusieurs fois, présentant de graves défauts dus à la cavitation d'une part et sur les paliers d'autre part. Des cavités de 15 mm de profondeur et des fissures de 150 mm de long dans le corps de la turbine.
En mars 2009 des rechargements d'acier ont été effectués.
Après ces opérations la turbine n'a pas été équilibrée dynamiquement...
Les vibrations se sont accentuées.
Le 17 Août les vibrations se sont nettement accentuées.
Il y a eu des modifications de l'admission d'eau et de grandes variations de la puissance sur cette turbine.
Il faut savoir que le constructeur recommandait de ne pas rester en fonctionnement pour une puissance intermédiaire de 265-570MW qui crée un max de dégats par cavitation. Mais plusieurs fois la turbine est restée sur ces niveaux de puissance.
Le 17 Août au matin il y avait une cinquantaire de personnes autour de la turbine, à regarder et à se poser des questions..
Mais le directeur était absent (il fêtait son anniversaire - je traduis par : il devait être complètement bourré, même le matin) et personne ne pouvait prendre la décision d'arrêter la turbine.
La puissance était à 475MW au moment où le groupe turboaltrnateur est sorti de son logement sous la pression d'une vingtaine de bars.
Ce fut l'indation de la salle des machines. L'eau a povoquer le court-circuit d'un transfo de soutirage ce qui a provoqué son explosion d'une part accompagnée d'une pollution de 40m3 d'huile (pyralène ??) dans le fleuve d'autre part.
Ce court-circuit électrique a également provoqué des dégats importants sur les alternateurs de 8 autres turbines en fonctionnement, seule une autre turbine en arrêt a réchappé au court-circuit.
La fermeture de la vanne d'admission d'eau d'un poids de 150 tonnes se déclenche manuellement avec une assistance hydraulique.
La fermeture de la vanne d'admission a été réalisée "au plus rapide" tout en évitant un "coup de bélier", soit 25 minutes..
Pour la fixation de la turbine sur son scellement, il y avat 80 boulons de 50mm de diamètres.
En fait il en manquait au moins six. Et dautre part la moitié des boulons présentait des fissures de fatigue dont une dizaine sur 90% de la section transversale des boulons !!!
En 2007 une inspection du ministère pour les situations d'urgence avait recommandé le changement de 80% du matériel technologique de la centrale, matériel jugé défectueux.
Quelques turbines pourront repartir d'ici deux mois. La réfection complète va prendre au moins quatre ans..
Les usines d'aluminium du coin estiment un manque de production de 500 000 tonnes..
Et puis 74 morts.. et un 1,5 milliards de dollars de réparations..
La Chine annonce qu'elle devra consommer 2 millions de tonnes par mois de plus de charbon pour compenser cette perte de ressource.
On se demande bien pourquoi il y avait autant de personnel dans cette centrale, la vidéo de la caméra de surveillance montre un hall assez calme pas de grande révision en cours.
Lorsque vous visitez une centrale hydroélectrique, c'est très silenieux, seul un petit ronronnement qui n'a rien àvoir avec le valeurs décelées sur les sismographes du barage avant l'accidet, vibrations de la turbine.. Et surtout : il n'y a personne, pas un chat dans le coin. Une salle de contrôle qui gère en télécommande plusieurs barrages, avec deux types pas plus.
Mais c'est la Russie, un accident ordinaire.
Est-ce que ça vaut le coup de demander la fermeture de nos centrales hydrauliques ? Peut-être que oui si l'on suit les grands principes établis après Tchernobyl..
@+