par energy_isere » 08 nov. 2025, 13:39
La noisette, devenue trop chère, au cœur d'une bataille entre la Turquie et Ferrero, le producteur de Nutella
Le précieux fruit à coque, dont la Turquie est le premier fournisseur mondial, est nécessaire à l'élaboration du Nutella, mais sa production a chuté entraînant une hausse des prix que Ferrero refuse de payer.
Marie-Pierre Vérot Radio France Publié le 06/11/2025
Les noisettes de la discorde. Un bras de fer oppose deux géants, le groupe italien Ferrero, qui commercialise Nutella et absorbe un quart de la production mondiale de noisettes, et le premier producteur mondial, la Turquie. Après une succession de calamités, la production turque est en chute libre, de 700 000 à 450 000 voire 300 000 tonnes, en 2025. Les négociants ont quasiment doublé leurs prix. Alors que Ferrero n'entend pas céder et a rayé le pays de ses commandes, l'autorité de la concurrence turque s'insurge et les producteurs sont dans l'attente.
Les cultivateurs turcs étranglés par les négociants
La famille de Bari, qui produit depuis toujours des noisettes dans la région de Bafra en mer Noire, au nord de la Turquie, est plongée dans une guerre qui la dépasse. Comme si la grêle puis une punaise ravageuse, qui ont fait chuter sa production d'un tiers, ne suffisaient pas, la voilà étranglée par les négociants. "Les grossistes proposent des sommes très basses, à 300 ou 320 livres [turques] le kilo [entre 6 et 6,5 euros le kilo]. Les gens dans le besoin vendent à ce prix, au moins pour rembourser le coût de la main-d’œuvre, les engrais et payer leurs dettes. Les autres attendent que les prix augmentent et stockent les noisettes dans leurs dépôts", explique Bari.
Entre juin et septembre, le prix de la tonne est passé de 9 000 à 18 000 dollars, soit plus du double que ce qui est payé au producteur. "Chaque année, c'est le même cirque. L'État n'achète pas les noisettes et nous dirige vers des grossistes qui achètent à des prix très bas, puis qui revendent aux multinationales à des prix très élevés", se désole le producteur.
Ferrero attend que les négociants reviennent à davantage de raison et gèle ses achats. Le groupe puise dans ses réserves et se tourne vers le Chili ou les États-Unis. Mais Bari veut croire que tout rentrera dans l'ordre : "Il y a d'autres entreprises qui sont preneuses de nos noisettes. Il y en a bien une qui va les acheter." L'Inde, par exemple, est intéressée. Et, surtout, les noisettes turques ont une qualité particulière, assure le producteur de la mer Noire, plus grasses que les autres, elles sont très appréciées en confiserie.
https://www.franceinfo.fr/economie/comm ... 99002.html
[quote] [b]La noisette, devenue trop chère, au cœur d'une bataille entre la Turquie et Ferrero, le producteur de Nutella
Le précieux fruit à coque, dont la Turquie est le premier fournisseur mondial, est nécessaire à l'élaboration du Nutella, mais [/b]sa production a chuté entraînant une hausse des prix que Ferrero refuse de payer.
Marie-Pierre Vérot Radio France Publié le 06/11/2025
Les noisettes de la discorde. Un bras de fer oppose deux géants, le groupe italien Ferrero, qui commercialise Nutella et absorbe un quart de la production mondiale de noisettes, et le premier producteur mondial, la Turquie. Après une succession de calamités, la production turque est en chute libre, de 700 000 à 450 000 voire 300 000 tonnes, en 2025. Les négociants ont quasiment doublé leurs prix. Alors que Ferrero n'entend pas céder et a rayé le pays de ses commandes, l'autorité de la concurrence turque s'insurge et les producteurs sont dans l'attente.
[b]Les cultivateurs turcs étranglés par les négociants[/b]
La famille de Bari, qui produit depuis toujours des noisettes dans la région de Bafra en mer Noire, au nord de la Turquie, est plongée dans une guerre qui la dépasse. Comme si la grêle puis une punaise ravageuse, qui ont fait chuter sa production d'un tiers, ne suffisaient pas, la voilà étranglée par les négociants. "Les grossistes proposent des sommes très basses, à 300 ou 320 livres [turques] le kilo [entre 6 et 6,5 euros le kilo]. Les gens dans le besoin vendent à ce prix, au moins pour rembourser le coût de la main-d’œuvre, les engrais et payer leurs dettes. Les autres attendent que les prix augmentent et stockent les noisettes dans leurs dépôts", explique Bari.
Entre juin et septembre, le prix de la tonne est passé de 9 000 à 18 000 dollars, soit plus du double que ce qui est payé au producteur. "Chaque année, c'est le même cirque. L'État n'achète pas les noisettes et nous dirige vers des grossistes qui achètent à des prix très bas, puis qui revendent aux multinationales à des prix très élevés", se désole le producteur.
Ferrero attend que les négociants reviennent à davantage de raison et gèle ses achats. Le groupe puise dans ses réserves et se tourne vers le Chili ou les États-Unis. Mais Bari veut croire que tout rentrera dans l'ordre : "Il y a d'autres entreprises qui sont preneuses de nos noisettes. Il y en a bien une qui va les acheter." L'Inde, par exemple, est intéressée. Et, surtout, les noisettes turques ont une qualité particulière, assure le producteur de la mer Noire, plus grasses que les autres, elles sont très appréciées en confiserie.
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https://www.franceinfo.fr/economie/commerce/la-noisette-devenue-trop-chere-au-c-ur-d-une-bataille-entre-la-turquie-et-ferrero-le-producteur-de-nutella_7599002.html