et dans Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Barrage_de_MeroweLes deux faces du barrage sur le Nil
L'Expansion
Même pour nous, les Soudanais, cette chaleur devient insupportable », lance d'une voix fatiguée Hussein Kabbashi, professeur d'archéologie. Dans sa villa de Karima, petite ville austère située à 400 kilomètres au nord de la capitale, Khartoum, ses ventilateurs sont encore en panne. Ici, au milieu de la pierraille, seul le Nil apporte un peu de fraîcheur. Bientôt, il apportera l'électricité et sa promesse de développement dans le pays, l'un des plus pauvres d'Afrique, avec un PIB par habitant n'excédant pas 200 euros.
Il y a trois ans, la construction d'un immense barrage a commencé à soixante kilomètres de là. Avec une capacité annuelle de 1 250 mégawatts - plus du double de la production du pays - le barrage de Merowe doit faire sortir le Soudan de son retard énergétique. La Chine est l'acteur principal du projet, avec trois sociétés sur place ayant remporté pour 650 millions de dollars de contrats. Plus de 1 800 ouvriers asiatiques ont débarqué sur les rives du Nil et l'on peut voir des ingénieurs chinois descendre de leurs pick-up étincelants pour faire leurs emplettes dans le souk poussiéreux sous le regard médusé des Soudanais. Le français Alstom livrera quant à lui dix turbines électriques.
L'ouvrage, dont le coût est estimé à 1,5 milliard de dollars, doit être achevé en juillet 2008. « C'est le plus grand projet qu'ait jamais connu le Soudan, on va électrifier tout le pays », se réjouit Hussein Kabbashi. Après des années d'attente, Khartoum a reçu l'aide de l'Export Import Bank chinoise et de banques arabes pour financer les travaux. Mais tous ne partagent pas la joie du Dr Kabbashi. En engloutissant la zone, le barrage va noyer une soixantaine de villages, condamnant à l'exil près de 50 000 personnes. « Le gouvernement parle d'indemnités, mais chez moi nous sommes dix, qu'est-ce que vous voulez que je fasse avec 50 000 dinars [moins de 200 euros] ? » gronde Atiq, dont le village sera rayé de la carte. Pour l'heure, il vend ses légumes à Karima, qui incarnera bientôt le rêve d'un Soudan moins archaïque.
et evidemment le lac va recouvrir des sites archéologique connus ou non encore découverts. C'est donc la course archéologique avant qu' il ne soit trop tard.
Cela fait l' objet d' un reportage sur ARTE vendredi 11 Mai à 19h.