Relations Europe - Chine

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Relations Europe - Chine

Message par energy_isere » 12 juil. 2024, 08:15

L'Allemagne bannit de son réseau 5G les chinois Huawei et ZTE

AFP •12/07/2024

L'Allemagne a annoncé jeudi l'interdiction des composants et technologies des groupes chinois Huawei et ZTE dans l'ensemble de ses réseaux 5G pour des raisons de "sécurité", dans un climat de tensions croissantes entre Pékin et l'UE.

Les produits des deux entreprises ne seront plus utilisés dans le "cœur du réseau" d'ici "fin 2026 au plus tard", et remplacés dans les systèmes "d'accès et de transport" 5G d'ici "fin 2029 au plus tard", a annoncé la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser

"Nous devons réduire les risques pour la sécurité et, contrairement au passé, éviter les dépendances", a-t-elle justifié, lors d'une conférence de presse à Berlin.

La décision s'appliquera dans "l'ensemble de l'Allemagne", a ajouté la ministre.

Huawei a réagi vendredi en insistant sur le fait qu'"il n'y a pas de preuve ou de scénario spécifique indiquant que la technologie de Huawei présente des risques en matière de cybersécurité".

"Huawei est devenu un fournisseur d'équipements de télécommunications continuellement innovant, sûr et fiable sur le marché allemand", a déclaré un porte-parole de l'entreprise.

Cette annonce marque l'apogée de plusieurs années de débat en Allemagne sur l'opportunité de laisser ces entreprises chinoises développer la 5G dans le pays, domaine dans lequel elles disposent d'une avance importante, et ce, alors même qu'elles sont soupçonnées d'espionnage pour le compte de Pékin, ce qu'elles démentent.

L'Allemagne, durant l'ère de l'ex-chancelière Angela Merkel, renâclait à prendre position sur cette question, refusant l'idée d'un boycott jugé néfaste pour les perspectives des entreprises nationales en Chine.

Désormais dirigée par le social-démocrate Olaf Scholz, le pays a finalement durci sa position, dans la foulée d'une nouvelle stratégie adoptée l'an dernier vis-à-vis de la Chine, destinée à réduire sa dépendance envers son premier partenaire commercial.

La crise du Covid-19 a en effet renforcé les désirs de souveraineté de Berlin, et des Européens, dans le domaine industriel tandis que la guerre en Ukraine a illustré la dépendance de Berlin à l'égard des fournitures de gaz russe.

Les menaces chinoises visant Taïwan, les accusations de persécutions contre les Ouïghours, l'absence de condamnation par Xi Jinping de l'invasion de l'Ukraine ont également alimenté la défiance en Allemagne.

A cela s'ajoute désormais le spectre d'une guerre commerciale entre l'UE et Pékin: Bruxelles a relevé début juillet les droits de douanes européens sur les véhicules électriques chinois, qu'elle estime illégalement subventionnés par Pékin.

- "Souveraineté technologique" -

"Cette décision réfléchie nous permet de concilier sécurité, progrès et intérêts géopolitiques. Elle contribue à notre souveraineté technologique", a commenté dans un tweet le ministre du Numérique, Volker Wissing.

"Nous protégeons le système nerveux de l'économie allemande, ainsi que les communications de nos citoyens, des entreprises et de l’État", a renchéri Mme Faeser, pointant du doigt les risques de "sabotage et d’espionnage".

Les réseaux 5G font partie de l'"infrastructure critique" de l'Allemagne et sont importants pour le fonctionnement de secteurs économiques, de la "santé" aux "transports", en passant par "l'énergie", a-t-elle ajouté.

Les autorités ont conclu des accords avec les opérateurs allemands de réseaux 5G, Deutsche Telekom, Vodafone et Telefonica, afin de mettre en œuvre cette interdiction.

Avec cette décision, l'Allemagne emboîte le pas a plusieurs autres pays occidentaux.

Washington a déjà interdit la vente d'équipements de cinq fournisseurs chinois, dont Huawei et ZTE. Les États-Unis font pression pour que les pays européens les suivent.

L'an dernier, la Commission européenne a de son côté appelé les 27 pays membres et les opérateurs télécoms à exclure Huawei et ZTE de leurs réseaux mobiles.

L'exécutif européen a lui-même annoncé qu'il ne souscrirait plus de services de téléphonie mobile s'appuyant sur les matériels de ces entreprises, estimant que cela représentait un risque pour la sécurité de l'UE.

Des interdictions pour la fourniture d'équipements 5G ont également déjà été prises au Royaume-Uni, au Canada et en Suède. La France a elle choisi de restreindre les autorisations d'exploitation des opérateurs qui utilisent des technologies Huawei.

Fondée en 1987, la société Huawei, entreprise privée non cotée en Bourse, affirme employer plus de 200.000 personnes dans plus de 170 pays et régions. ZTE est de son côté présent dans 160 pays et revendique 75.000 salariés.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 63e46878bb

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Re: Relations Europe - Chine

Message par energy_isere » 12 juil. 2024, 23:34

La Chine lance une enquête sur les droits de douane de l'UE, notamment sur les voitures électriques
La Chine avait promis des représailles à l'Union européenne, qui a augmenté ce mois-ci les droits de douane sur les voitures électriques chinoises et passe aux actes. Pékin a annoncé mercredi 10 juillet avoir ouvert une enquête concernant l'UE pour pratiques commerciales déloyales.

RFI le : 10/07/2024

C'est un nouvel épisode de la bataille des enquêtes entre la Chine et l'Union européenne (UE). Le ministère chinois du Commerce se donne au moins jusqu'à janvier prochain pour enquêter sur des obstacles placés par l'UE contre les investissements et le commerce d'entreprises chinoises, a-t-il indiqué dans un communiqué publié mercredi 10 juillet.

Le but : déterminer si les procédures lancées par Bruxelles contre les compagnies chinoises constituent des « barrières commerciales ». Pas de plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour l'instant, mais la Chine enquête déjà par ailleurs sur le cognac français depuis le début de l'année, ou encore sur le porc européen.

De son côté, l'UE - deuxième partenaire commercial de la Chine après les États-Unis - a également ouvert des enquêtes cette année visant des entreprises chinoises soupçonnées de fausser la concurrence. Des investigations notamment portées sur des subventions chinoises accordées à un constructeur de trains et à des fabricants de panneaux photovoltaïques et d'éoliennes.

Droits de douane sur les voitures électriques chinoises

Mais ce qui a provoqué la colère de Pékin, ce sont surtout les droits de douane supplémentaires appliqués depuis la semaine dernière par l'Union européenne sur les voitures électriques chinoises : jusqu'à 38 % de droits de douane de plus sur leurs importations, une décision qui pourrait devenir définitive en novembre.

Bruxelles estime que la Chine fausse le marché en vendant ses produits à des très bas prix, ce qui pénalise les fabricants européens et nuisent à leur compétitivité. Toutefois, les constructeurs automobiles allemands, qui exportent particulièrement en Chine, craignent d'éventuelles représailles plus musclées de Pékin à l'avenir.
https://www.rfi.fr/fr/%C3%A9conomie/202 ... lectriques

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Re: Relations Europe - Chine

Message par energy_isere » 22 juil. 2024, 12:32

L'UE va imposer des droits de douane provisoires au biodiesel chinois
L'Union européenne va imposer des droits de douane provisoires de 12,8% à 36,4% sur les importations de biodiesel chinois dans le cadre d'une enquête anticoncurrentielle, selon un document publié vendredi par la Commission européenne.

REUTERS 19 juillet 2024

L'enquête doit se poursuivre jusqu'en février. Des droits de douane pourraient à son terme être imposés pour cinq ans.
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... s.N2216438

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Re: Relations Europe - Chine

Message par phyvette » 17 sept. 2025, 22:37

Si vous attendez un colis de chez Temu, Shein ou AliExpress, va falloir patienter.
La Pologne a fermée sa frontière avec la Biélorussie, coupant la Chine d'une artère énorme.
90 % du fret ferroviaire Chine-UE passe par la Pologne, maintenant fermée suite aux exercices Zapad-2025 et à l’incursion des drones Russes.
Pékin a demandé à Varsovie de rétablir l'itinéraire, le ministre Polonais Sikorski a dit non.
Faute de faire pression sur la Pologne, les Chinois vont ils faire pression sur la Russie.
https://www.lavoixdunord.fr/1625859/art ... chinois-la
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

пошел на хуй пу́тин
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Re: Relations Europe - Chine

Message par kercoz » 18 sept. 2025, 08:56

La Pologne va probablement perdre une source de revenue qd pekin aura choisi un autre trajet ...les candidats ne doivent pas manquer.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: Relations Europe - Chine

Message par energy_isere » 18 sept. 2025, 10:53

Par la voie maritime ca va étre plus long :

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Re: Relations Europe - Chine

Message par kercoz » 18 sept. 2025, 11:27

Je verrais bien la Roumanie se porter candidat ...et même l' Ukraine ...contre des prix sur les voitures elecs....ou des usines par ex.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: Relations Europe - Chine

Message par supert » 18 sept. 2025, 15:26

Par la voie maritime, ça va être plus long
Certes, mais quand est-il du coût et de la rapidité ? (pasque c'est important que le dernier crop top que je me suis payé arrive le plus vite possible. Attendre un peu, c'est long)


Supertomate qui est revenu bredouille des champignons aujourd'hui

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Re: Relations Europe - Chine

Message par energy_isere » Hier, 11:35

"Les pays émergents, c'est nous!" : en retard industriel, la France convoite les transferts de technologie venus de Chine

Boursorama avec Media Services •03/12/2025

Largué face aux capacités d'innovation chinoises, le Vieux continent compte désormais sur les investissements de Pékin pour relancer son industrie. La tendance soulève notamment de nombreuses questions en matière de souveraineté.

La visite d'Emmanuel Macron en Chine, qui débute mercredi 3 décembre, a notamment pour objectif de convaincre Pékin d'investir davantage en France, dans l'espoir de s'inspirer des technologies chinoises et permettre à l'industrie de rattraper son retard. "Après 30 ans de mondialisation qui ont largement permis à la Chine de croître et d'innover (...) les Chinois ont aujourd'hui des technologies particulièrement avancées qui peuvent être partagées avec leurs partenaires de confiance, notamment européens", soulignait l'Élysée la semaine dernière.

"Tout s'est inversé"

Une perspective qui marque un retournement de l'histoire alors que ces quarante dernières années, c'est de l'Europe vers la Chine que les transferts de technologies avaient lieu, grâce à l'arrivée de nombreuses entreprises du Vieux Continent dans différentes provinces chinoises à partir des années 1980. Les investissements français en Chine (40 milliards d'euros en 2023, selon le Trésor) sont toujours trois fois supérieurs aux investissements chinois en France (13,5 milliards d'euros), mais Pékin se démarque dans des domaines comme les batteries, le photovoltaïque ou encore la voiture électrique.

"Tout s'est inversé. Les pays émergents, c'est nous. Le pays développé, c'est eux. Donc tout ce qu'ils nous ont fait, il faut le leur faire. Il faut imposer des 'joint venture' (co-entreprise, forme de partenariat dans lequel deux entreprises collaborent sur un projet, NDLR) et du transfert de technologie", prône le directeur général de la banque publique d'investissement Bpifrance, Nicolas Dufourcq, interrogé par l'AFP. L'Elysée met en avant le cas d'Orano, qui s'est associé fin 2024 avec le chinois XTC New Energy pour produire des matériaux critiques à Dunkerque. La co-entreprise fait "partie des modes possibles de l'investissement en France", mais l’Élysée ne souhaite pas "imposer des règles en la matière". "C'est une bonne politique!", affirme à l'AFP le prix Nobel d'économie 2025 Philippe Aghion. "Simplement, il faut faire en sorte qu'on ne se fasse pas avoir, et qu'on ait bien des transferts de technologie des deux côtés".

Concurrence européenne

L’Élysée insiste aussi sur "le respect absolu de notre souveraineté", pour ne pas répéter le cas de Huawei, géant des télécoms, dont la première usine hors de Chine devait commencer à produire fin 2025 en Alsace et demeure vide. En 2023, la Commission européenne a appelé les 27 pays membres et les opérateurs télécoms à exclure Huawei et son compatriote ZTE de leurs réseaux mobiles.

"Sur les sujets de télécommunications et de communication stratégique, nous estimons qu'ils ressortent de la souveraineté nationale", explique l’Élysée. De son côté, la Chine a intérêt à investir en Europe car cela lui permettrait, dans un contexte international de tensions commerciales, de "contourner les barrières douanières" européennes, estime Nicolas Dufourcq. L'Europe "est un grand marché, et la Chine a intérêt à vendre", complète Philippe Aghion. "Et puis elle a un intérêt également dans la science. L'Europe est encore devant la Chine dans les publications de papiers de recherche. On a de très bons chercheurs, mais on n'a pas toujours les moyens de traduire la recherche en innovation de rupture. Or la Chine sait innover. Donc les Chinois peuvent être intéressés par des collaborations", insiste le prix Nobel d'économie.

Mais la France pourrait ne pas être une priorité aux yeux de la Chine, met en garde Nicolas Dufourcq, qui dit avoir constaté, lors d'un récent voyage que les Chinois reprochaient à la France "son coût du travail, le temps de travail, et la conflictualité (sociale)". Selon le Trésor, plus de 250 filiales d'entreprises chinoises étaient toutefois présentes en France en 2023, employant près de 24.000 personnes. Mais d'autres pays européens sont sur les rangs. La Hongrie ou l'Espagne sont parvenues à signer plusieurs accords avec des géants chinois des batteries et des véhicules électriques, comme CATL ou BYD, quitte à faire des concessions en termes de réciprocité et de transferts technologiques. Dans ces deux pays, les voitures sont assemblées "avec des composants chinois et des ouvriers chinois", déplorait début novembre Stéphane Séjourné, commissaire européen à l'industrie. Mais ça paye: selon un rapport de Merics et Rhodium Group publié en mai, la Hongrie s'est accaparé un tiers des 10 milliards d'investissements chinois l'année dernière en Europe.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... f9677ca586

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Re: Relations Europe - Chine

Message par energy_isere » Hier, 13:38

Terres rares : l'UE veut « muscler son jeu » et réduire sa dépendance à la Chine

Connaissance des Énergies avec AFP le 03 décembre 2025

L'Union européenne doit dévoiler mercredi de nouvelles mesures pour réduire sa dépendance à l'égard de la Chine concernant les terres rares et autres matières premières critiques, au cœur de tensions géopolitiques grandissantes.

Plan « ReSourceEU »

Néodyme, terbium, yttrium... Les terres rares sont des éléments métalliques devenus essentiels pour des pans entiers de l'économie, en particulier l'industrie automobile, les énergies renouvelables, le numérique ou la défense. Ils servent à la fabrication d'aimants puissants, de catalyseurs ou de composants électroniques.

La Chine, qui concentre la majorité des réserves mondiales de terres rares, domine non seulement l'extraction des minerais, mais a développé en plus un quasi-monopole sur le raffinage. Elle exerce une mainmise similaire sur certains métaux stratégiques, comme le gallium utilisé dans les semi-conducteurs.

L'Europe s'était dotée il y a deux ans d'une loi qui visait à sécuriser ses approvisionnements en matières premières "critiques". Mais elle doit "muscler son jeu", a résumé ce mois-ci le vice-président de la Commission européenne, Stéphane Séjourné, qui présentera mercredi un plan baptisé "ReSourceEU" pour répondre à une situation internationale dégradée.

L'UE se retrouve en effet prise en étau entre la Chine, qui a multiplié cette année les mesures de restriction à ses exportations de terres rares, et les États-Unis de Donald Trump, qui négocient des accords bilatéraux tous azimuts pour sécuriser leurs propres approvisionnements.

Selon une étude publiée lundi par la Chambre de commerce de l'UE en Chine, 60% de ses membres disent s'attendre à des perturbations de leurs chaînes d'approvisionnement à cause des restrictions décidées par le gouvernement, et 13% redoutent de devoir interrompre ou ralentir leur production.

« Une arme économique »

Malgré la suspension en novembre d'une partie de ses restrictions, Pékin continue d'exiger des entreprises européennes "des renseignements relevant souvent, et c'est inquiétant, de secrets industriels", des "exigences qui s'apparentent aussi à du racket", a pointé également M. Séjourné.

"Nous ne devons plus attendre pour agir", estime Florian Anderhuber, directeur général adjoint de l'organisation professionnelle Euromines, qui défend les intérêts de l'industrie minière européenne. Ces dernières années, "ce sujet est devenu une arme économique, avec des restrictions de plus en plus rapprochées dans le temps", dit-il dans un entretien à l'AFP.

L'une des mesures phares de ReSourceEU sera la création d'un "centre européen des matières premières critiques", qui pourra faire des achats groupés et stocker des minerais, en s'inspirant notamment du JOGMEC, organisme créé il y a deux décennies au Japon.

Le plan devrait aussi inclure des mesures supplémentaires pour favoriser la production sur le sol européen et encourager le recyclage des matières premières.

Changement de doctrine

De son côté, Euromines appelle à accélérer les autorisations de nouvelles mines et fonderies, et limiter les recours contre ces mêmes projets. L'organisation demande aussi des garanties de financement, et des mécanismes pour aider à compenser les écarts de prix entre la Chine et l'Europe, qui constituent un énorme frein pour les producteurs du Vieux Continent.

Parallèlement, le Commissaire européen en charge du Commerce, Maros Sefcovic, doit dévoiler mercredi la nouvelle doctrine de l'UE en matière de "sécurité économique", avec là aussi des mesures pour galvaniser l'autonomie de l'Europe.

La doctrine existante, qui était la première du genre, est pourtant toute récente: elle date là aussi de 2023 et visait à l'époque à tirer les leçons de la pandémie de Covid-19 puis de la guerre en Ukraine, deux crises qui ont illustré l'extrême fragilité des chaînes d'approvisionnement européennes.

Or, les tensions géopolitiques et commerciales, comme le bras de fer sur les droits de douane avec les États-Unis de Donald Trump, ont poussé Bruxelles à remettre l'ouvrage sur le métier.

La nouvelle doctrine ne vise pas à développer l'arsenal commercial européen, mais à réévaluer les risques et à mettre à jour le manuel d'utilisation des principaux outils déjà à la disposition de Bruxelles: contrôle des investissements directs étrangers, restrictions à l'exportation de certains biens, diversification des pays fournisseurs…
https://www.connaissancedesenergies.org ... ine-251203

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