https://www.connaissancedesenergies.org ... use-250718Un data center souffle le chaud pour tout un quartier à Toulouse
Connaissance des Énergies avec AFP le 18 juillet 2025
Entre les prévisions de Météo-France et la recherche en physique quantique, les supercalculateurs d'un centre de données à Toulouse ne font pas que brasser des données pour la science: leur chaleur sert à chauffer des bâtiments, un système qui devient la norme pour mieux faire accepter ces ogres énergétiques.
Supercalculateur de Météo-France
Nichés dans des armoires de serveurs, appelées "rack", les processeurs émettent beaucoup de chaleur quand ils effectuent des calculs, d'où le besoin de les refroidir en permanence pour leur fonctionnement optimal.
Sans quoi "ça fondrait" et "on serait obligé de les éteindre petit à petit", explique Georges Da Costa, responsable numérique de la Communauté d'universités et établissements de Toulouse, depuis la plateforme régionale de calcul intensif. Le visiteur y est accueilli par un ronronnement puissant, celui des souffleries de traitement d'air et de ventilation.
Dans cette salle toute blanche, le supercalculateur de Météo-France brasse les données de températures, vent, pression, indispensables pour les prévisions météorologiques.
Protégé derrière une grille, il est refroidi par une boucle d'eau tiède, fermée pour préserver la ressource, à l'instar des calculateurs du centre régional de calcul intensif (Calmip) au service de spécialités universitaires pointues (chimie moléculaire, physique des matériaux).
Le troisième utilisateur des lieux, le Data center régional Occitanie, qui mutualise le stockage de données administratives et de recherche des universités toulousaines, est lui refroidi par ventilation d'air.
Le site consomme 15 gigawattheure (GWh) d'électricité par an, autant qu'une ville de 6.000 habitants, en émettant beaucoup de chaleur, jusqu'alors perdue.
Mais à compter d'octobre, cet excédent thermique va être réutilisé dans le réseau de chaleur urbain Toulouse Energie Durable pour alimenter en chauffage et eau chaude 27 bâtiments de la ZAC de Montaudran. Soit l'équivalent de 1.800 logements, dont des équipements universitaires, une résidence étudiante et les ateliers de costumes et de décor du théâtre du Capitole.
Besoins de l'IA
Tout fonctionne en boucle: une pompe à chaleur envoie une eau refroidie à 36 degrés dans le circuit de refroidissement de la plateforme de calcul, d'où elle en ressort à 45 degrés. Cette même pompe à chaleur va alors réchauffer cette eau jusqu'à 48 degrés et transférer ces calories dans le réseau urbain, via son circuit souterrain de tuyaux d'eau séparé.
"On va amener de la chaleur décarbonée et à un prix raisonnable qui est indépendant finalement des variations du marché de l'énergie", résume Marlène Rivalland, ingénieure d'études chez Dalkia, la filiale d'EDF qui a installé ce système.
Le centre de données fournira 40% des besoins de chaleur de la ZAC, le reste étant apporté par l'unité de valorisation des déchets et une chaudière à gaz pour les pics de froid.
La valorisation de la chaleur s'impose de plus en plus comme la norme pour réduire l'impact environnemental des centres de données, très gourmands en électricité, et dont l'appétit grossit avec le développement de l'intelligence artificielle (IA) générative, qui nécessite des capacités de calcul colossales.
Selon les pays, cette demande d'électricité supplémentaire peut être couverte par des sources décarbonées comme les énergies renouvelables ou le nucléaire, mais aussi des énergies fossiles telles le charbon, puissant carburant du changement climatique.
Face aux craintes d'un accaparement d'énergie par l'industrie numérique, les centres de données sont de plus en plus appelés à valoriser leur excédent de chaleur, et ainsi alléger la dépense énergétique du territoire où ils s'implantent.
Au niveau européen, une directive de 2023 relative à l'efficacité énergétique imposera aux centres de données de plus de 1 mégawatt (MW) de réutiliser leur chaleur de récupération à partir d'octobre.
"On arrive vers une nouvelle ère de ces outils", avec des installations "qui ont des indices d'utilisation de l'eau quasiment proches de zéro" et qui limitent la déperdition d'électricité grâce à la réutilisation de la chaleur, souligne Stéphane Raison, directeur chargé de l'installation de grands sites de consommation chez EDF.
La France compte environ 300 centres de données, de certains très modestes comme cette plateforme toulousaine d'une puissance d'1,3 MW à des installations offrant des puissances de 250 MW, et bientôt de plus d'1 GW.
Dans la course à l'implantation des centres de données, EDF se met en ordre de marche pour accueillir des acteurs du numérique sur des sites déjà raccordés à l'électricité, à 95% décarbonée en France grâce au nucléaire.
serveurs informatiques 77 milliards de kilowattsheures/an
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en rapport avec ce post de hier. viewtopic.php?p=2414250#p2414250
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Re: serveurs informatiques 77 milliards de kilowattsheures/an
en été en revanche, ça va chauffer la Garonne ....
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".
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Re: serveurs informatiques 77 milliards de kilowattsheures/an
https://atlantico.fr/article/rdv/ces-pl ... ee-par-liaLes centres de données consomment déjà environ 450 TWh par an et pourraient atteindre 1 000 TWh d’ici 2030 sous l’effet de l’IA. Des sites jusqu’à 1,8 GW mettent à l’épreuve des réseaux saturés et difficiles à renforcer, entre NIMBY et pénuries d’équipements. Pour Damien Ernst, la parade passe par une électricité décarbonée sécurisée via PPA et surtout par des SMR installés au pied des data centers. À défaut, l’infrastructure de l’IA se bâtira hors d’Europe.
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Re: serveurs informatiques 77 milliards de kilowattsheures/an
https://sciencepost.fr/data-centers-que ... la-traine/Data centers : quels sont les leaders mondiaux en termes de capacité ? (Spoiler : l’Europe est à la traine !)
par Yohan Demeure 23 août 2025,
Les data centers (ou centres de données) font régulièrement leur apparition dans la presse scientifique. Mais quels pays et régions bénéficient des plus fortes capacités ? Une récente infographie met en avant ces pays mais également, les fortes disparités entre les différentes régions du monde.
Une domination écrasante de l’hémisphère Nord
Depuis déjà de nombreuses années, les data centers ont une importance de premier plan, une tendance qui ne devrait d’ailleurs pas faiblir avec l’actuel développement de l’intelligence artificielle. Et pour cause, ces lieux regroupent les équipements essentiels des systèmes d’information, à savoir les ordinateurs centraux, les serveurs, les baies de stockage et les équipements réseaux et de télécommunications, entre autres. Dans la presse scientifique, les centres de données font abondamment parler d’eux mais une question revient finalement assez peu : quels pays et régions leaders de ce secteur ? Le 30 juillet 2025, le media Visual Capitalist a publié une infographie répondant clairement à cette interrogation. Le document a été élaboré à l’aide de données provenant d’un rapport d’enquête publié le 16 juin 2025 par l’Observatoire de l’énergie et de l’IA de l’Agence internationale de l’énergie (IEA).
« L’IA rend les centres de données plus grands et plus gourmands en énergie, ce qui renforce l’importance de la disponibilité des capacités de production d’électricité et des réseaux dans la prise de décision concernant leur localisation. », peut-on lire dans le rapport d’enquête.
L’infographie (voir ci-après) montre qu’avec 53,7GW, les États-Unis sont incontestablement le leader mondial des data centers en termes de capacité. Seconde, la Chine reste assez loin derrière avec 31,9GW. Vient ensuite l’Union Européenne (11,9GW), puis le duo Japon/Corée du Sud (6,6GW). Il est possible de citer d’autres acteurs assez importants, par exemple l’Inde (3,6GW), le Royaume-Uni (2,6GW), l’Australie (1,6GW) et le Brésil (1,2GW). Outre l’extrême domination des États-Unis, le constat le plus frappant réside dans le fossé entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud. En effet, les pays du Sud totalisent seulement 8,8GW alors que le monde entier bénéficie d’une capacité de 122,2GW. L’exemple le plus parlant est celui du continent africain, où les data centers ont une capacité totale de 1,5GW, soit presque deux fois moins que le seul Royaume-Uni.
Données obsolètes et préoccupations environnementales
Il faut savoir que les données de l’enquête de l’IEA devraient assez rapidement devenir obsolètes. En effet, certains acteurs font face à des contraintes d’infrastructure face à l’intensification de la demande en centres de données, ce qui entraine des retards, notamment aux États-Unis. En Chine, diverses sociétés publiques et privées ont investi des milliards dans les centres de données. Cependant, environ 80% des nouvelles infrastructures restent inutilisées à ce jour. Citons également l’Union Européenne, dont la capacité devrait tripler la capacité d’ici 2032 sous l’impulsion des investissements en lien avec l’intelligence artificielle.
Sans surprise, la multiplication des data centers s’accompagne de problématiques environnementales. Ces installations sont en effet pointées du doigt pour leur forte consommation en électricité et en eau, faisant grimper leur bilan écologique. Cependant, une menace plane sur les data centers eux-mêmes : les aléas climatiques, dont l’intensité et la fréquence sont à la hausse en raison du changement climatique. La situation inquiète, dans la mesure où la situation concerne pas moins de 9 000 sites déjà existants ou actuellement en projet. Il n’est donc pas surprenant de voir certains acteurs de l’aérospatiale comme Thalès et Latitude ambitionner de placer des data centers directement dans l’espace.