L'industrie agricole française.

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Re: L'industrie agricole française.

Message par mobar » 26 avr. 2024, 18:59

https://avis-vin.lefigaro.fr/economie-d ... ial-de-vin
La France devrait, selon de premières estimations, redevenir en 2023 le premier producteur mondial de vin devant l'Italie.

C'est une performance «symbolique». La France est en passe de redevenir en 2023 le premier producteur mondial de vin devant l'Italie. Ce retour sur la première marche est principalement lié à une récolte moins abondante en Italie, a estimé lundi auprès de l'AFP un spécialiste du secteur. La production viticole française «s'élèverait (cette année) à 46 millions d'hectolitres, soit un niveau comparable à celui de 2022 et supérieur de 3% à la moyenne 2018-2022», a indiqué vendredi le service statistique du ministère français de l'Agriculture, Agreste, en se basant sur des estimations établies au 1er octobre.

La production italienne devrait de son côté tomber à environ 43 millions d'hectolitres, contre 50 millions l'année précédente, a signalé le 2 octobre la principale organisation agricole italienne, Coldiretti, dans un communiqué. «C'est un événement notable car c'est symbolique», a souligné auprès de l'AFP Jean-Marie Cardebat, spécialiste de l'économie du vin à l'Université de Bordeaux. Depuis 2007, mis à part en 2011 et 2014, l'Italie garde en effet la place de premier producteur de vin au monde, selon les chiffres de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
https://www.lemonde.fr/economie/article ... _3234.html
Les volumes de vin écoulés sur la planète ont connu une nouvelle évaporation en 2023. La consommation mondiale a, en effet, décru de 2,6 % sur un an, pour atteindre 221 millions d'hectolitres, selon les données publiées, jeudi 25 avril, par l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
L’épicentre du phénomène est à chercher en Chine, où la consommation s’est réduite de 2 millions d’hectolitres par an depuis 2018. La décélération a été encore plus brutale en 2023, puisque les volumes ont plongé de 24,9 %, à 6,8 millions d’hectolitres. La Chine se situe désormais en neuvième position dans le classement des Etats les plus avides de vin. Il y a six ans, elle occupait le cinquième rang.
Les chinois ont baissé leur consommation de vin, bilan des courses : la viticulture mondiale est en crise!
Pour une fois que ce n'est pas la faute au réchauffement climatique, on va pas se plaindre! :lol: :lol:
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: L'industrie agricole française.

Message par energy_isere » 27 avr. 2024, 10:07

Ce fruit surprenant envisagé par certains vignerons pour se diversifier

Lefigaro 27 avril 2024

Dans le Gard, à Bagnols sur Cèze, le viticulteur Thomas Saleilles s'est lancé dans l'aventure de la grenade en 2010. Soucieux de ne pas dépendre que de la vigne, il a choisi très tôt de s'orienter vers la culture de cet arbre méditerranéen, plutôt commun dans le sud de la France, résistant aux conditions climatiques extrêmes et peu sensible aux maladies. Aujourd'hui, il cultive quelque 12 000 plants de grenadiers bios sur 14 hectares de terres, qui lui assurent 70% de ses revenus. Parmi les 70 variétés de grenadiers qu'il expérimente sur son domaine, Thomas Saleilles en multiplie et vend sept d'entre elles au sein de sa pépinière La Grenattitude. «Je suis pépiniériste, producteur de grenades et transformateur avec des variétés comme la Provence, la Wonderful, l'Acco, l'Hermione, la Seedless et la Fleshman», explique-t-il. Outre la vente de plants de grenadiers qu'il propose, Thomas Saleilles produit également 50 000 litres de jus de grenade chaque année qu'il vend sur son domaine, écoule via la coopérative Uni-Vert et par correspondance sur son site internet. «On a une grosse unité de transformation spécialisée dans le jus de grenade avec des outils spécifiques pour enlever la peau et ne presser que les arilles, ces baies que l'on trouve à l'intérieur et qui contiennent un pépin plus ou moins dur, duquel on peut extraire une huile, très recherchée en cosmétique», détaille le producteur. Le cuir de la grenade, sa peau, riche en antioxydants, offre également des débouchés dans l'univers de la cosmétique, des compléments alimentaires, et il peut, de façon plus anecdotique, être employé pour les teintures végétales.

La grenade, une production complémentaire au raisin ?

Face aux débouchés de la grenade et à ses relatives contraintes de production, la filière grenade a commencé à se structurer dès 2020. Fondé en février 2023, le Syndicat France Grenade s'emploie donc à promouvoir la grenade sous toutes ses formes. Il travaille en collaboration avec le réseau Bio de Provence-Alpes-Côte d'Azur qui accompagne les producteurs sur de multiples fronts : de la mise en place des itinéraires techniques dans les vergers à la commercialisation des produits. «Le grenadier, c'est une variété que l'on retrouve de façon endémique et depuis des siècles dans les jardins. Face au réchauffement climatique, il est intéressant ; il résiste aux grosses chaleurs et au gel, et ses fruits sont récoltés en octobre et novembre, ce qui est compatible avec le calendrier viticole. De plus, les viticulteurs peuvent mutualiser leur main-d’œuvre pour la récolte et employer leurs pressoirs, en les adaptant, pour presser les grenades», précise Enora Jacob, animatrice à Bio de Paca.

Les bémols de la culture du grenadier

En Occitanie, le vigneron Philippe Bardou, qui cultive 54 hectares de vignes dans son Domaine Val des Bruyères, a planté ses premiers grenadiers en 2016. Après quelques aléas climatiques sur sa production, il envisage ses premiers débouchés cette année pour la vente en primeurs de fruits de bons calibres. «Si tout est bon dans la grenade, il faut tout de même savoir qu'il faut attendre 5 ans avant que l'arbre ne donne des fruits en grandes quantités. Et il lui faut aussi de l'eau au moment du développement de la grenade afin que les baies grossissent bien, car la peau n'est pas élastique. Enfin, je pense qu'il est également important de bien mixer les variétés de grenadiers sur son exploitation afin de pouvoir obtenir des jus équilibrés en sucre et en acidité», conseille-t-il. Pour Enora Jacob, le marché de la grenade, s'il permet une diversification intéressante des cultures, n'est pas non plus un eldorado. «Les fruits et jus d'importation prennent déjà une grande place sur le marché français, qui est soumis à des coûts de production élevés. C'est en structurant la filière française de la grenade et en l'aidant à trouver toute sa place que l'on aidera les producteurs à tirer leur épingle du jeu», termine-t-elle.
https://www.msn.com/fr-fr/Lifestyle/Lif ... 0#comments

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Re: L'industrie agricole française.

Message par energy_isere » 28 avr. 2024, 13:48

suite de ce post du 22 dec 2023 http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 3#p2382093
"Un crève-cœur": face à la surproduction, Bordeaux se résigne à arracher des vignes

Article de J. Br. 28 avril 2024 BFM

Méthodiquement, la pince mécanique déracine les vignes de Renaud Jean. Une destruction "compliquée à vivre" pour ce viticulteur, mais "le moins mauvais calcul" grâce à un plan d'arrachage subventionné pour sauver le Bordelais de la surproduction, et bientôt étendu à d'autres régions. Ceps, piquets, fils de fer, les rangées disparaissent sous les secousses de la machine, ramenant ces trois hectares de coteau à l'état de jachère. Le bois entassé sur la parcelle sera brûlé, la ferraille recyclée.

Image
L'arrachage de vignes à Saint-Martin-de-Sescas (Gironde), près de Bordeaux, le 18 avril 2024 (photo d'illustration).

À Saint-Martin-de-Sescas, dans l'Entre-deux-Mers, la terre argilo-limoneuse est pourtant fertile, l'exposition plein sud excellente, les vignes épanouies. Mais face à la surproduction qui mine le Bordelais, premier vignoble AOC de France avec 103.000 hectares, pas moins de 1.200 viticulteurs se sont résignés à bénéficier du dispositif d'arrachage cofinancé par l'État et l'interprofession à hauteur de 57 millions d'euros.

Quelque 8.000 hectares sont concernés d'ici au 31 mai, et jusqu'à 1.500 hectares supplémentaires le seront l'hiver prochain. D'autres viticulteurs arrachent des vignes sans subvention, espérant conserver leur droit à plantation si le marché repart, ont constaté les entrepreneurs du secteur.

"Entre la peste et le choléra"

Arracher, "ce n'est pas un bon calcul, mais c'est le moins mauvais: j'ai dû choisir entre la peste et le choléra", raconte à l'AFP Renaud Jean, qui supprime plus de la moitié de ses 37 hectares de vignes. "Il faut arrêter de rentrer des raisins tous les ans parce qu'il n'y a pas de sortie. L'arrachage est une politique mortifère, c'est quelque chose de très compliqué à vivre, mais ça fera du bien à ceux qui restent", espère ce viticulteur et négociant âgé de 55 ans.

Depuis plusieurs années, la baisse de la consommation de vin et les difficultés à l'export, notamment vers la Chine, ont précipité Bordeaux dans la crise. Début 2023, un tiers des 5.000 vignerons bordelais se déclaraient en difficulté. "Ça fait des années qu'on travaille à rééquilibrer l'offre et la demande", dit à l'AFP Allan Sichel, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). "Le plan d'arrachage vise à réduire le volume produit", souligne-t-il, même si l'objectif premier est sanitaire: lutter contre la flavescence dorée, une maladie qui menace les vignes laissées à l'abandon.

Les pelles fonctionnent à plein régime. L'activité d'arrachage, habituelle pour replanter les parcelles, a "doublé ou triplé" depuis janvier, observe Benjamin Banton, président départemental des Entrepreneurs de territoire, organisation de prestataires de l'agriculture. Le dispositif d'aide, approuvé en novembre par la Commission européenne, offre 6.000 euros par hectare arraché, à condition de renaturer la parcelle (jachère ou forêt) pendant 20 ans ou d'adopter un autre type de culture.

Cette prime "ne couvre pas la moitié de la valeur du vignoble", calcule le viticulteur Renaud Jean, qui avait acheté cette parcelle au prix de 13.000 euros l'hectare dix ans auparavant. En outre, l'arrachage lui coûte 1.500 euros par hectare de vignes, sans compter un labour pour ôter les racines. "Au final, il ne va me rester vraiment pas grand-chose", note-t-il. "Ce n'est pas un parachute doré", mais "l'opportunité de pouvoir passer à autre chose".

Jusqu'à 100.000 hectares

Le vigneron va laisser en jachère les parcelles proches des habitations et reboiser celles adossées à des forêts. Enfin, une dizaine d'hectares seront consacrées à sa diversification: cultiver de la luzerne pour l'alimentation animale, avec le projet d'un séchoir photovoltaïque partagé avec d'autres agriculteurs.

D'autres régions françaises pourraient aussi se mettre à arracher des vignes. Sous réserve d'un feu vert européen, un fonds gouvernemental de 150 millions d'euros sur deux ans est annoncé pour restructurer le vignoble, via des arrachages définitifs, ou bien temporaires pour replanter des cépages plus résistants au réchauffement climatique ou mieux adaptés à la demande. "Jusqu'à 100.000 hectares" pourront être concernés, selon le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, sur près de 800.000 hectares de vignes en 2020.

En attendant, même si le Bordelais avait déjà connu l'arrachage dans les années 2000, la destruction de vieilles vignes est un "crève-cœur", relève Benjamin Banton. "C'est notre métier, ce sont nos bébés", confie-t-il. "On a arraché toute la propriété d'une personne de 70 ans", signale Serge Maury, entrepreneur spécialisé dans les travaux viticoles. "C'est toute une vie, plusieurs générations qui ont vécu là, et ça s'en va."
https://www.msn.com/fr-fr/finance/econo ... 3771&ei=15

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Re: L'industrie agricole française.

Message par kercoz » 28 avr. 2024, 14:29

Pas mal de vignes non taillées par chez moi, qui repartent en feuilles ....probablement pour etre arrachées ....PROBLEME: Elles ne sont pas traitées ! ...et vont propager des ras de merdes plus loin ....perso, je vais doubler mes traitements de BBx ( érinose déja présente ..mais pas trop dangereux)
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: L'industrie agricole française.

Message par mobar » 30 avr. 2024, 12:18

Tout le monde s'est mis a faire du vin, c'était couru que au bout d'un moment on atteindrait le seuil de surproduction!
Quand en plus les campagnes de publicité pour bannir le vin et l'alcool se multiplient ça ne peut qu'amplifier le phénomène
Baisse des consommation et hausse de la production entraine baisse des prix et faillites

Un truc que les pétroliers ont compris depuis longtemps et qui leur a permis d'augmenter leurs marges continuellement en organisant la pénurie, mais pas trop!
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Economie agricole dans le monde

Message par phyvette » 05 mai 2024, 23:48

Il va être difficile de faire rentrer du Chablis 2024 primeur cette année.
Le vignoble de Chablis, dans l'Yonne, a été presque intégralement détruit par les intempéries du 1er mai. Les dégâts pourraient avoir des effets néfastes sur les années à venir, alors que le dérèglement climatique laisse craindre que de tels épisodes deviennent récurrents.

Avec le réchauffement climatique, les orages de grêle pourraient être plus violents à l'avenir.
https://www.francetvinfo.fr/meteo/inond ... 24777.html
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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