Politique Allemande de l' énergie.

Discussions traitant des diverses sources d'énergie ainsi que de leur efficacité.

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par energy_isere » 28 févr. 2022, 20:50

La guerre en Ukraine aura-t-elle raison de la transition énergétique en Allemagne ?
Pour réduire sa dépendance au gaz russe, l’Allemagne a officialisé la construction de deux terminaux d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL). En attendant leur mise en service, au mieux en 2026, la fédération allemande des PME demande de maintenir en activité les trois derniers réacteurs nucléaires après fin 2022, pour éviter le black-out.

Gwénaëlle Deboutte 28 Février 2022

Après le gel de l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2 le 22 février, le conflit en Ukraine continue de faire des remous dans la politique énergétique de l’Allemagne. Pour réduire sa dépendance au gaz russe, qui représente 55% de ses importations, le chancelier Olaf Scholz a annoncé la construction de deux premiers terminaux d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL). Contrairement à ses voisins européens, le pays avait jusqu’ici ajourné cet investissement, préférant s’approvisionner via les ports de Rotterdam (Pays-Bas) et de Zeebrugge (Belgique).

Désormais, deux villes côtières de la mer du Nord accueilleront les importations de GNL, en provenance notamment des Etats-Unis et du Qatar : Brunsbüttel avec une capacité de 8 milliards de m3 par an et Wilhelmshaven, avec 10 milliards de m3. Pour ce dernier, l’entreprise Uniper a réactivé ses plans de construction qu’elle avait mis en suspens il y a deux ans, faute de soutien politique. Les coûts des deux projets sont estimés à 900 millions d'euros et un soutien financier de l'Etat serait envisagé. Enfin, la ville de Stade, bastion de l'industrie chimique, s’est dite sur les rangs, avec une capacité annuelle de 12 milliards de m3.
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... e.N1788597

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Message par energy_isere » 01 mars 2022, 09:02

VERS UNE VOLTE-FACE DE L'ALLEMAGNE SUR LE NUCLÉAIRE ?

Thomas Leroy Le 28/02/2022 BFMTV

Fortement dépendant au gaz russe, le pays étudie le prolongement de la durée de vie de ces dernières centrales nucléaires, censées fermer cette année.

Les digues n'ont pas encore rompu mais elles se fissurent. Interrogé sur l'avenir énergétique de l'Allemagne, le ministre fédéral de l'Économie et du Climat Robert Habeck, membre du parti vert, a promis de ne pas s'opposer "idéologiquement" à une éventuelle utilisation de l'énergie nucléaire dans l'avenir.

En creux, le gouvernement allemand réfléchit à la meilleure stratégie pour se passer du gaz russe, qui représente la moitié de sa consommation. "Nous pouvons nous passer du gaz russe pour cet hiver et cet été mais nous devons élargir considérablement notre stratégie d'achat pour l'hiver prochain" a souligné Robert Habeck sur la chaîne ARD.

Pas pour le prochain hiver

Berlin réfléchit ainsi à reporter l'arrêt des trois dernières centrales nucléaires en activité (Emsland, Isar, Neckarwestheim) qui doivent théoriquement s'arrêter cette année.

Mais Robert Habeck prévient: "Le nucléaire ne nous aiderait pas pour l'hiver 2022/23." En effet, les préparatifs sont tellement avancés que les réacteurs ne pourraient continuer en toute sécurité, selon les opérateurs.

"La poursuite de l’exploitation de notre centrale nucléaire Isar 2 au-delà de l’échéance légale de 2022 n’est pas une option pour nous" a expliqué un porte-parole de la compagnie Eon au Rheinische Post.
La question d'un retour du nucléaire n'est pas encore d'actualité en Allemagne même si de premières voix, comme celle du Ministre-président de Saxe Michael Kretschmer (CDU), réclament que le pays revoit sa position sur la question.

Prime au charbon

Les trois dernières centrales ont été mises en service en 1988, ce qui les rapproche de l'âge fatidique des 40 ans. Difficile, dans ce cas, de les relancer durablement alors que la catastrophe de Fukushima avait convaincu les Allemands de renoncer à l'atome.

Au-delà des énergies renouvelables, le pays compte principalement sur le gaz naturel liquéfié (GNL) pour diversifier ses approvisionnements. Ce gaz peut venir du Qatar, des Etats-Unis ou encore du Canada mais implique des ports méthaniers pour le traiter. Le chancelier Olaf Scholz avait déjà annoncé début février vouloir accélérer la construction des terminaux GNL dans le pays.

L'autre grand gagnant devrait être le charbon dont la consommation devrait se poursuivre pour alimenter les centrales électriques. Le pays voulait sortir du charbon en 2030.
https://www.bfmtv.com/economie/entrepri ... 80387.html

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Message par energy_isere » 21 mars 2022, 09:05

L'Allemagne conclut un accord énergétique avec le Qatar

AFP le 21 mars 2022

L'Allemagne, qui cherche à réduire sa dépendance au gaz russe, s'est engagée à "accélérer" la construction de deux terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre d'un accord énergétique de long-terme avec le Qatar, a annoncé dimanche le ministère qatari de l'Energie.

Cet accord a été conclu lors d'une visite à Doha du ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, alors que Berlin a entamé des démarches pour diversifier l'approvisionnement énergétique de l'Allemagne.

"Le gouvernement allemand a pris des mesures rapides et concrètes pour accélérer le développement de deux terminaux de GNL en Allemagne", une priorité devant "permettre l'importation à long-terme de GNL" dans ce pays, a indiqué le ministère qatari de l'Energie.

Les deux parties "se sont mises d'accord pour que leurs entités commerciales respectives se réengagent et fassent avancer les discussions sur la fourniture de long-terme de LNG du Qatar à l'Allemagne", a-t-il ajouté.

Plusieurs années de discussions avec Berlin n'avaient, auparavant, pas abouti "à des accords définitifs en raison du manque de clarté sur la place du gaz à long-terme dans le bouquet énergétique de l'Allemagne et sur les infrastructures d'importation de GNL requises".

Doha a invoqué le coût énorme des investissements dans la production de gaz pour justifier la nécessité de contrats de longue durée. Le Qatar, qui compte parmi les trois premiers exportateurs mondiaux de GNL, prévoit d'augmenter sa production de 50% d'ici 2027.

A Berlin, une porte-parole du ministère allemand de l'Économie avait confirmé plus tôt dans la journée de dimanche la conclusion d'un accord de long terme, précisant que l'étape suivante sera pour les entreprises concernées "l'entrée dans les négociations contractuelles concrètes".

M. Habeck s'est entretenu à Doha avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.

Les pays européens comptent de plus en plus sur le GNL comme alternative au gaz russe, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. La question est particulièrement délicate pour l'Allemagne, dont la moitié des importations de gaz viennent de Russie.

Avant son voyage au Moyen-Orient, qui comprend également une visite aux Émirats arabes unis, M. Habeck a déclaré samedi à la radio Deutschlandfunk que le gouvernement s'inquiétait de la sécurité des approvisionnements en gaz de l'Allemagne pour l'hiver prochain.

"Si nous n'obtenons pas plus de gaz à l'hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées, alors nous n'aurions pas assez de gaz pour chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries", a prévenu le ministre écologiste.

Cette semaine, M. Habeck, également ministre du Climat, s'est aussi rendu en Norvège, important producteur de gaz, après un voyage aux Etats-Unis au début du mois.

Berlin est critiqué pour son opposition à un embargo immédiat sur les hydrocarbures russes dans le but d'assécher les flux financiers vers Moscou, suite à l'invasion de l'Ukraine.

Mais pour Berlin, un tel boycott déstabiliserait l'économie et la société allemandes car il provoquerait une flambée du coût de l'énergie ainsi que des risques de pénuries.
https://www.connaissancedesenergies.org ... tar-220321

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Message par energy_isere » 30 mars 2022, 09:17

Crise énergétique: l'Allemagne pourrait remettre les gaz dans la méthanisation

AFP le 30 mars 2022

Alors que l'Allemagne s'efforce de réduire sa dépendance aux énergies russes, l'odeur âcre dégagée par les déchets organiques qui se décomposent sur la ferme de Peter Kaim pourrait faire partie de la solution.

A une heure de route à l'ouest de Berlin, les émanations qui enveloppent l'exploitation agricole mènent directement à trois grands cylindres posés sur un champ boueux, au milieu d'une centaine de vaches laitières.

Chaque jour, plusieurs dizaines de tonnes de matières organiques -principalement du fumier, du maïs et de l'herbe- sont versées dans ces réservoirs fermés et soumis à un processus de méthanisation qui va les transformer en biogaz.

Cette installation alimente en chauffage une vingtaine de foyers de Ribbeck, un village de moins de 400 habitants qui doit sa réputation aux vers que lui a consacré le poète du XIXe siècle Theodor Fontane.

Tout "provient à 100% de notre exploitation", se félicite Peter Kaim auprès de l'AFP.

Il s'enorgueillit d'une production d'énergie "indépendante" dans le contexte de la guerre en Ukraine, mais appelle l'État à "adopter des procédures administratives plus simple" pour aider le biogaz allemand.

A l'image de cet exploitant, l'ensemble des acteurs de la filière est monté au créneau ces dernières semaines pour faire valoir ses avantages comme source alternative au gaz russe.

Signe qu'ils ont été entendus : le gouvernement allemand a annoncé sa volonté "d'augmenter la production de gaz vert", dans le cadre de ses efforts pour réduire sa dépendance à la Russie, qui représente 55% de ses importations de gaz.

- Deux tiers d'un gazoduc -

Pour l'instant, le biogaz représente seulement 1% de la consommation de gaz en Allemagne.

Mais "nous pourrions augmenter immédiatement notre production de 20% et remplacer 5% du gaz russe, si certaines barrières réglementaires étaient levées demain", affirme à l'AFP Horst Seide, président de la fédération allemande des producteurs de biogaz.

............

L'histoire du biogaz en Allemagne n'est pas neuve: le pays a particulièrement soutenu son développement au début des années 2000, devenant le leader européen par le nombre d'exploitations engagées et la quantité d'énergie produite.

La moitié des méthaniseurs du continent sont situés en Allemagne.

Mais en 2014, l'État a fait volte face et décidé de brider la capacité de production de la filière, notamment en limitant fortement les aides.

En cause: l'industrialisation massive du secteur, qui posait de graves problèmes environnementaux, liés aux risques accrus de pollution des eaux et de fuites de gaz polluant.

L'accaparement de terres agricoles pour un usage exclusivement énergétique, au détriment de l'alimentation, a aussi été vu avec inquiétude dans le pays.

Selon le ministère de l'Agriculture, 14% des surfaces agricoles allemandes sont déjà destinées à la production d'énergie.

La branche a stagné depuis: la construction de nouvelles installations est passée de 1.526 en 2013 à 94 en 2014, juste après le changement de réglementation, pour descendre à 60 en 2021.

-"Décentralisé"-

La filière affirme désormais avoir appris de ses erreurs, appelant désormais à assouplir les réglementations.

Des promesses qui rendent certains experts sceptiques: "Dans un contexte futur d'insécurité alimentaire, avec la guerre en Ukraine, il est compliqué de défendre une augmentation de la production de biogaz dans le modèle actuel", explique à l'AFP Michael Sterner, chercheur en Energie à l'Université de Regensburg (sud).

L'augmentation de la production peut se faire sur un modèle "décentralisé", de petites installations, utilisant "des matières premières durables", rétorque Ingo Baumstark, porte-parole de la fédération des producteurs de gaz.

La filière assure vouloir abandonner les monocultures de maïs uniquement dédiées à la production énergétique, pour se focaliser sur les résidus et déchets de production agricole.

Plus vertueuse d'un point de vue environnemental, cette organisation nécessite un travail logistique colossal: actuellement 80% de la matière organique utilisée pour le biogaz en Allemagne vient en effet de plantes cultivées exclusivement en ce but, selon l'Administration fédérale de l'environnement.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ion-220330

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Message par energy_isere » 11 avr. 2022, 08:55

Energie : les bonnes affaires des entreprises russes en Allemagne

AFP le 11 avr. 2022

Prise à la gorge par sa dépendance au gaz russe, l'Allemagne s'est découvert un autre talon d'Achille : le poids des capitaux russes dans ses raffineries de pétrole, oléoducs et autres réservoirs de gaz.

Les filiales des géants Gazprom et Rosneft sont des acteurs clés des infrastructures énergétiques du pays.

Responsables politiques et économiques allemands se retrouvent "devant les ruines" d'une coopération avec la Russie longtemps perçue comme garante d'une détente avec le régime de Vladimir Poutine, observe le magazine Spiegel.

"Ils doivent se rendre à l'évidence, poursuit l'hebdomadaire : ils n'ont pas fait appel à des agents du changement au sein de la Russie, mais peut-être à des chevaux de Troie du Kremlin".

- Réservoirs

Début avril, le gouvernement allemand a pris une décision inédite : prendre temporairement le contrôle de la filiale allemande de Gazprom, mesure radicale justifiée par un transfert opaque de la propriété de l'entreprise.

Le ministre de l'Economie a invoqué des enjeux "d'ordre public et de sécurité" nationale.

Et pour cause : détenu par Gazprom, le réservoir de Rehden (nord-ouest), en Basse-Saxe, représente à lui seul environ 20% de la capacité totale de stockage de gaz de l'Allemagne.

D'une capacité de 4 milliards de mètres cubes de gaz, il est présenté comme le plus grand d'Europe. Appartenant jusqu'en 2015 au groupe allemand BASF, il avait été cédé à la société Astora, filiale de Gazprom

Le groupe russe est soupçonné d'avoir délibérément maintenu son stockage à un faible niveau pendant l'été précédant l'invasion de l'Ukraine. Le réservoir de Rehden n'est plus rempli qu'à 0,5%.

Astora possède d'autres installations de stockage à Jemgum, à la frontière avec les Pays-Bas, et à Haidach, en Autriche.

Gazprom Germania détenait aussi une participation dans un important stockage en cavité saline, non loin de Hambourg.

- Réseaux de distribution

Gascade, l'un des plus importants opérateurs de réseaux de distribution de gaz en Allemagne, est également détenu à 50,03% par Gazprom-Germania.

L'entreprise décrit son réseau de 3.200 kilomètres de gazoducs comme "la plaque tournante du transport européen du gaz naturel". Ses tuyaux baptisés Eugal, Midal, Stegal ou Weda transportent la matière première vers les métropoles allemandes.

Sur son site internet, la société affirme agir de manière indépendante : "l'activité de transport de Gascade n'est pas soumise à l'influence du groupe Gazprom ou à celle de tout autre actionnaire."

D'autres liaisons importantes comme le gazoduc nord-européen NEL et le gazoduc Opal de la mer Baltique appartiennent à l'entreprise Wiga transports, dans lequel Gazprom Germania détient une participation de 49,98%.

Le reste de Gascade et de Wiga Transport est détenu par le groupe allemand Wintershall Dea - dont l'oligarque russe Mikhail Fridman, désormais sous sanctions occidentales, est propriétaire à un tiers.

Avec une part de marché d'environ 20%, Wingas, filiale à 100% de Gazprom-Germania, joue un rôle de premier plan dans la distribution de gaz, notamment aux services publics municipaux allemands, à des entreprises industrielles et des centrales électriques.

La tutelle de l'Etat allemand sur les filiales de Gazprom est prévue jusqu'au 30 septembre. Durant cette période, le gouvernement devra choisir entre nationalisation et vente à un nouveau propriétaire.

- Raffineries

La filiale Rosneft Allemagne du géant pétrolier russe revendique assurer un quart de toutes les importations allemandes de pétrole brut.

L'entreprise est propriétaire majoritaire de la raffinerie PCK de Schwedt, à l'est de Berlin. Ce site peut traiter environ 11,6 millions de tonnes de pétrole brut par an, ce qui correspond à environ 11% de la consommation totale de pétrole de l'Allemagne.

Rosneft veut racheter la participation de 37,5% que possède le groupe anglo-néerlandais Shell dans la raffinerie faisant passer ses part à 92%.

L'Office fédéral des cartels avait approuvé cette transaction quelques jours avant le déclenchement de la guerre. Le ministère de l'Economie examine actuellement si l'achat peut encore être arrêté.

Rosneft Allemagne détient également 24% et près de 29 % des actions des grandes raffineries Miro et Bayernoil dans le sud de l'Allemagne.

Comme Gazprom dans le secteur du gaz, Rosneft est également l'un des plus importants distributeurs et logisticiens pour le pétrole. Selon le quotidien Handelsblatt, les sociétés du groupe fournissent 4.000 clients majeurs en Allemagne.
https://www.connaissancedesenergies.org ... gne-220411

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par Glycogène » 11 avr. 2022, 17:44

energy_isere a écrit :
11 avr. 2022, 08:55
Début avril, le gouvernement allemand a pris une décision inédite : prendre temporairement le contrôle de la filiale allemande de Gazprom
Ok, c'est temporaire.
energy_isere a écrit :
11 avr. 2022, 08:55
La tutelle de l'Etat allemand sur les filiales de Gazprom est prévue jusqu'au 30 septembre. Durant cette période, le gouvernement devra choisir entre nationalisation et vente à un nouveau propriétaire.
Ah ben non, c'est définitif, Gazprom ne pourra jamais retrouver ses actifs.

Ca ne me choque pas en soi.
Mais du coup, on voit qu'il n'y a pas de problème à ce que l'état prenne le contrôle d'une filiale d'une multinationale pour des enjeux stratégiques.
On pourrait faire la même chose avec plein de trucs : usine de médicaments et vaccins (pour éviter qu'elle se fasse démonter ou délocalisée), data center, service de transport (maritime, ferroviaire, routier, aérien), terres agricoles, production agricole, etc.

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par energy_isere » 15 avr. 2022, 22:09

L'Allemagne débloque des fonds pour des terminaux de gaz liquéfié flottants

AFP le 15 avr. 2022

L'Allemagne, qui cherche à se libérer de sa dépendance au gaz russe, veut se doter de terminaux flottants d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) pour lesquels elle a débloqué une enveloppe de près de 3 milliards d'euros, a indiqué vendredi le ministère des Finances.

"La dépendance vis-à-vis des importations russes d'énergie doit être réduite rapidement et durablement. Les terminaux méthaniers flottants y apportent une contribution importante en faveur de laquelle nous devons débloquer des fonds", a tweeté le ministre des Finances Christian Lindner.

Une enveloppe d'un montant total de 2,94 milliards d'euros a été mise à disposition pour la location de ces immenses navires méthaniers, a précisé à l'AFP le ministère des Finances.

L'Europe, et particulièrement l'Allemagne, compte sur le GNL pour réduire sa dépendance à la Russie. Au total, une vingtaine de pays exportent ce gaz liquéfié qui se transporte par bateau et dont les trois plus gros fournisseurs sont l'Australie, le Qatar et les États-Unis.

Liquéfié pour prendre moins de place, le GNL est regazéifié à l'arrivée pour être distribué.

A la différence de plusieurs pays européens, l'Allemagne ne dispose cependant d'aucun terminal terrestre pour transformer le gaz liquéfié importé. Elle doit pour l'instant recourir aux terminaux installés dans d'autres pays de l'UE, ce qui limite ses capacités d'importation.

Depuis l'invasion russe de l'Ukraine, Berlin a relancé des projets d'installation de terminaux méthaniers qui mettront cependant quelques années à aboutir.

D'ici là, la première économie européenne dont la puissante industrie est une grosse consommatrice de gaz, compte s'équiper de ces terminaux flottants de regazéification.

Selon plusieurs médias allemands, le gouvernement étudie, en lien avec des partenaires privés, la location de trois, voire quatre navires qui seraient positionnés dans des ports de la mer du Nord ou de la Baltique.

Une partie de ces installations pourraient être en service dès l'hiver prochain.

Le ministère ne précise pas si la disponibilité de terminaux flottants est garantie alors que ces navires sont très demandés actuellement par tous les pays qui doivent réduire leur dépendance au gaz russe.

L'Allemagne importait en moyenne ces dernières années 55% de son gaz depuis la Russie via des pipelines terrestres.

Cette part a été réduite à 40% à la fin du première trimestre 2022, au profit d'importations plus importantes des Pays-Bas, de Norvège et de GNL, selon le ministère de l'Économie.

Le gouvernement ne juge pas réaliste de pouvoir se passer de gaz russe avant mi-2024.
https://www.connaissancedesenergies.org ... nts-220415

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par energy_isere » 18 avr. 2022, 00:48

L’Allemagne attribue 1,08 GW de capacité solaire dans le cadre d’un appel d’offres PV au sol
L’appel d’offres s’est conclu par un prix moyen final de 0,0519 €/kWh, ce qui est légèrement supérieur au prix de 0,050 € atteint lors de l’exercice précédent du même type. Les offres se situaient entre 0,0405 € et 0,055 €/kWh.

AVRIL 14, 2022 SANDRA ENKHARDT

La première période du nouveau système d’appel d’offres en Allemagne pour les projets PV au sol a vu l’attribution de 1 084 MW de capacité solaire.

Elle a été légèrement sursouscrite, car les autorités allemandes avaient initialement prévu d’allouer 1 108 MW et le régulateur de réseau allemand, l’Agence fédérale des réseaux, a accepté d’examiner 209 propositions de projets d’une capacité combinée de 1 116 MW.

L’appel d’offres s’est conclu avec un prix moyen final de 0,0519 €/kWh, en légère hausse par rapport au prix de 0,050 € du cycle précédent. Les offres s’échelonnaient de 0,0405 € à 0,055 €/kWh.

Le Land de Bavière (au sud du pays) a obtenu la plus grande partie de la capacité allouée – 488 MW répartis sur 106 projets – suivi de la Rhénanie-Palatinat, qui a obtenu 19 projets totalisant 233 MW, du Mecklembourg-Poméranie occidentale, avec 10 projets totalisant 67 MW, et de la Sarre, avec 16 projets d’une capacité combinée de 66 MW.

La prochaine période est prévu pour le 1er juin et devrait allouer environ 1 200 MW d’énergie solaire.
https://www.pv-magazine.fr/2022/04/14/l ... pv-au-sol/

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par energy_isere » 18 avr. 2022, 14:54

On avait les noms de Brunsbüttel et Wilhelmshaven, le troisième lieu sera Stade :
Dow devient actionnaire du Terminal GNL de Stade

édité le 14/04/2022

Le voisinage se transforme en partenariat stratégique : Dow, l’une des plus grandes entreprises au monde dans le domaine des sciences des matériaux devient actionnaire minoritaire dans le Hanseatic Energy Hub GmbH. Le consortium existant, composé de Fluxys, de Partners Group et de Buss Group, prévoit de construire un terminal d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) au parc industriel de Stade.

Il est prévu que ce terminal zéro émission soit achevé d’ici 2026 à proximité immédiate des usines de Dow. Les partenaires s’étaient déjà mis d’accord l’année dernière sur une coopération étroite qui comprenait l’utilisation de chaleur résiduelle industrielle au site de Dow pour la regazéification zéro émission du gaz liquéfié. Avec une capacité de regazéification de 13,3 mia m³ de gaz naturel par an, le Hanseatic Energy Hub pourra contribuer de manière significative à la diversification des besoins énergétiques en Allemagne.

Le site de Dow à Stade est l’un des sites industriels les plus grands et les plus importants dans le nord de l'Allemagne. Près de trois millions de tonnes de produits chimiques de base et spécialisés y sont produits chaque année. Le port maritime existant constitue déjà une installation importante pour le secteur de la chimie.

Outre l’excellent emplacement d’un point de vue stratégique et l'infrastructure existante, le Hanseatic Energy Hub bénéficiera également du savoir-faire du nouvel actionnaire : Dow dispose de plus de 50 ans d’expérience dans le traitement de gaz liquéfiés à Stade et est leader en matière de production et d’utilisation d’hydrogène en Allemagne. L’entreprise produit déjà près de 50 000 tonnes métriques par an du vecteur énergétique dans ses installations d’électrolyse. Dans le cadre du partenariat, Dow apporte également le terrain pour la construction du terminal ainsi que des services d'infrastructure.

« Le projet de terminal d’importation de gaz liquéfiés constitue une technologie de transition importante et un élément clé de la transition énergétique en Allemagne », souligne Katja Wodjereck, présidente et directrice générale de Dow Germany, Austria & Switzerland. « Le terminal de gaz naturel liquéfié est conçu depuis le départ de sorte à pouvoir étendre la capacité de GNL et éventuellement accueillir d’autres gaz liquéfiés à l’avenir. Ceci soutient l’objectif du gouvernement fédéral allemand de parvenir à un système énergétique zéro émission nette d’ici 2045, tout en renforçant la compétitivité de Stade en tant que site industriel. »

Pour le Hanseatic Energy Hub, il s’agit d’un autre élément essentiel dans la réalisation du projet. Les actionnaires existants disposent déjà d'une large expérience dans l’exploitation de terminaux et ports GNL ainsi que dans le financement de projets d'infrastructure de grande envergure.
.......................
https://www.euro-petrole.com/dow-devien ... -n-i-23734

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par energy_isere » 25 avr. 2022, 18:24

L’Allemagne fait volte-face sur un projet gazier en mer du Nord

Publié le 25/04/2022 lemarin.fr

Afin de réduire sa dépendance au gaz russe, l’Allemagne vient de donner son feu vert à un projet d’exploitation gazière prévu à 20 km au nord des îles Wadden, en mer du Nord. Un projet auquel elle était jusqu’à présent opposée.
https://lemarin.ouest-france.fr/secteur ... er-du-nord

pas trouvé plus amples informations la dessus. Quel opérateur ?

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par energy_isere » 27 avr. 2022, 08:07

Ciel couvert pour une usine allemande de verre solaire dépendante du gaz russe

AFP le 27 avr. 2022

Dans l'usine de verres photovoltaïques de Tschernitz, à l'est de l'Allemagne, le vacarme des machines ne couvre pas les inquiétudes sur l'avenir de la production si le robinet du gaz russe venait à être coupé, à cause de la guerre en Ukraine.

A l'intérieur du hangar coiffé d'une cheminée blanche, des bras mécaniques s'activent pour mettre en forme des plaques de verre destinées aux producteurs de panneaux solaires.

"Nous fournissons tous les grands fabricants en Europe", explique Torsten Schroeter, directeur général de la société GMB Glasmanufaktur Brandenburg.

Chaque année, 10 millions de mètres carré de plaques sortent des fours de l'usine qui dégagent une vive lumière rouge et une chaleur intense.

Or pour produire ce verre essentiel à l'énergie solaire , il faut ... du gaz, beaucoup de gaz.

Grâce aux pipelines reliant la Russie à l'Allemagne, la ressource est disponible en abondance.

Mais pour combien de temps ?

L'Allemagne fait face à une pression croissante de ses alliés pour approuver un embargo sur le gaz russe dont les exportations financent la guerre de Moscou contre Kiev.

Le gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz, allié aux écologistes et aux libéraux, soutient qu'un arrêt brutal des livraisons serait dévastateur pour l'économie du pays, avec des répercussions dans l'ensemble de l'UE.

- "Pas d'alternative" -

Mais même en Allemagne, ce refus fait débat au sein de la classe politique et parmi les experts dont certains jugent que la première puissance européenne serait en mesure d'encaisser ce choc.

Dans le camp de ceux pour qui la vie sans gaz russe est inimaginable à court terme, les industriels sont en première ligne.

"Un arrêt de l'approvisionnement en gaz russe signifierait pour nous un arrêt de la production", résume le patron de GMB, qui emploie 300 salariés.

L'arrêt des flux de gaz impliquerait de stopper les fours, causant des dommages irréversibles.

Cela obligera l'entreprise à "tout reconstruire", ce qui pourrait prendre plusieurs mois, voire des années, selon M. Schroeter.

Car "il n'y a pas d'alternative" au gaz russe, déplore-t-il.

L'utilisation de charbon ou pétrole, n'est pas adapté. Quant à l'électricité, l'entreprise a déjà investi dans un système hybride, permettant un chauffage électrique partiel dans ses fours, mais cela ne répond qu'à "10%" de ses besoins.

L'hydrogène pourrait remplacer le gaz naturel, mais son développement n'est pas encore suffisamment avancé en Allemagne.

Le gouvernement allemand frappe à toutes les portes pour diversifier ses sources d'approvisionnement mais estime ne pouvoir se passer du fournisseur russe avant mi-2024.

La Russie fournissait avant la guerre 55% des importations allemandes de gaz naturel, devant les livraisons de la Norvège et des Pays-Bas.

- "Le moins cher" -

"Les dernières décennies, marquées par la dérégulation du marché de l'énergie, nous ont conduits à choisir le gaz le moins cher, celui fourni par le gazoduc russe", a reconnu début février l'ancien vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel.

Cette dépendance s'est bâtie sur les relations privilégiées entretenues par les gouvernements allemands avec la Russie depuis les années 1970.

"Un embargo obligerait l'Allemagne à rationner", provoquant une "récession", résume l'économiste Andrew Kenningman, chef économiste Europe pour le cabinet de conseil Capital Economics.

Il entraînerait des "interruptions de production", "des pertes d'emploi" et "des dommages massifs aux installations", a plaidé de son côté le BDI, puissant lobby industriel.

Le géant de la chimie BASF a par exemple prévenu qu'une division par deux de l'approvisionnement en gaz russe suffirait pour "arrêter" son emblématique site de Ludwighsafen (ouest), où travaillent près de 30.000 personnes.

Parmi les secteurs les plus vulnérables à la consommation de gaz figurent l'industrie du papier, la sidérurgie et la chimie, selon un rapport de la banque LBBW.

Même sans embargo, l'industrie allemande est déjà fragilisée par la flambée des prix de l'énergie, qui ont bondi sur un an de 39,5% en mars, après des augmentations de 22,5% en février et de 20,5% en janvier,

Résultat: la verrerie de Tschernitz est à la peine pour rester compétitive face à la concurrence chinoise.

Près de 170 gigawatt/heure de gaz sont consommés chaque année dans les fours de l'usine pour chauffer, à plus de 1.600 degrés, la matière première - du quartz ou du dolomite-, et la transformer en verre pour panneaux solaires.
https://www.connaissancedesenergies.org ... sse-220427

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par GillesH38 » 27 avr. 2022, 09:33

un exemple concret de ce que je dis : aucune soi-disant "alternative" aux fossiles n'est compétitive, si elle devait être construite sans fossiles.

mais bon Jeudi n'est plus là pour me contredire .... :lol:
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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par kercoz » 27 avr. 2022, 09:47

A confirmer, mais il me semble que les gros conso ont négocié direct avec les russes le prix du gaz.....me souvient d'une usine d'engrais du nord qui avait pu redémarrer sa production après une baisse des tarifs russes pour cette usine.
C'est un levier supplémentaire pour poutine en tant qu'arme économique: taxer l'industrie sans taxer le conso ordinaire.
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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par Jeuf » 27 avr. 2022, 10:01

GillesH38 a écrit :
27 avr. 2022, 09:33
un exemple concret de ce que je dis : aucune soi-disant "alternative" aux fossiles n'est compétitive, si elle devait être construite sans fossiles.

Donc si ce n'est pas compétitif, on ferait mieux de ne pas en faire, et épuiser le stock de fossiles sans rien chercher d'autre?

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par kercoz » 27 avr. 2022, 10:16

Jeuf a écrit :
27 avr. 2022, 10:01
GillesH38 a écrit :
27 avr. 2022, 09:33
un exemple concret de ce que je dis : aucune soi-disant "alternative" aux fossiles n'est compétitive, si elle devait être construite sans fossiles.

Donc si ce n'est pas compétitif, on ferait mieux de ne pas en faire, et épuiser le stock de fossiles sans rien chercher d'autre?
Ben non. On va réserver le fossile pour faire de l'énergie verte tres cher réservée à une élite...... et continuer l'appauvrissement des pays pauvres et des pauvres des pays riches ....
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