Glycogene a raison : les gaz ont une carte d’identité. On trouvera, sur la mise au point de la Colorado Oil & Gas Commission, malheureusement non datée, le résultat des enquêtes de l’Etat du Colorado sur la flamme au robinet du sieur Markham, filmé par Josh Fox. On trouve, dans un (autre) épais rapport des autorités du Colorado, daté de 2009, soit avant la sortie du film de Josh Fox, le montant que le contribuable a dépensé pour étudier l’origine des gaz présents au robinet de trois plaignants dont Markham, vivant tous trois dans un périmètre rapproché, et produisant leur eau du robinet par un puits peu profond (250 à 300 mètres environ) foré dans leur propriété : 137 000 dollars. Une paille.
La mise au point explique les différentes techniques utilisées (« homologues supérieurs » comme l’éthane, le propane et les deux butanes, « aromatiques » comme le benzène et le toluène, mais surtout les isotopes stables). Les isotopes stables du carbone (le carbone-12 et le carbone-13) permettent de dater l’époque à laquelle les molécules de méthane ont été formées, parce que la concentration atmosphérique en CO2 avec chacun de ces deux isotopes stables du carbone a varié dans les temps géologiques. C’est une signature très fiable.
Toutes ces techniques ont permis de démasquer définitivement l’imposture de Josh Fox, s’il en était encore besoin après que la littérature avait cité abondance de documentation prouvant que le phénomène existait déjà depuis bien longtemps avant le développement des gaz de schiste.
Le robinet qui brûle chez Monsieur Markham, tel qu’on le voit dans le film de Josh Fox, est un phénomène parfaitement explicable sans qu’il soit besoin de lyncher des innocents. Monsieur Markham a certainement essayé d’obtenir une indemnisation par les tribunaux pour le préjudice qu’il subit, et il a voulu faire payer des gens aux poches supposées pleines. Le tribunal a mandaté une enquête qui a conclu au caractère parfaitement naturel du phénomène, et qu’il n’y avait aucune raison d’incriminer quelque tiers. Monsieur Markham a évidemment été débouté. En désespoir de cause, il a déversé sa bile devant la caméra complaisante d’un cinéaste peu regardant, en quête de sensationnel bien plus que de vérité.
La mise au point :
http://cogcc.state.co.us/documents/libr ... %20DOC.pdf.