[Crise] Du côté des bourses

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par mobar » 24 mars 2020, 16:46

https://www.forbes.fr/finance/bourse-le ... reloaded=1
Pour anticiper les réactions des marchés financiers au coronavirus, une approche semble intéressante, la comparaison avec l’épidémie de SRAS au début du siècle.

C’est un schéma global d’aversion pour le risque qui est en train de s’installer sur les marchés financiers internationaux progressivement depuis le début de l’année. Les capitaux se dirigeaient déjà massivement vers les métaux précieux et les contrats de crédit des pays les mieux notés (chute des rendements obligataires à long terme), il semble à présent que le marché entre dans la seconde étape, celle de la vente des actions.

La journée des expirations sur contrats futurs et d’options sur actions et indices du vendredi 21 février a donné les premiers signaux de vente, la séance du lundi 24 février voit l’ouverture d’un fort trou de cotation baissier, le cours du CAC 40 démarre probablement une période corrective comme il n’en a plus connue depuis plusieurs mois.

L’inertie haussière des derniers mois se termine donc avec l’impact de plus en plus marqué de l’extension du coronavirus Covid-19 sur l’économie réelle. Ces sont surtout les secteurs des transports, du tourisme et de la consommation qui sont le plus touchés.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par mobar » 24 mars 2020, 18:06

le capital fictif a du souci à se faire, celui qui ne s'est pas déjà évaporé ne va pas tarder à se dissoudre dans l'explosion de la pandémie aux USA
https://lvsl.fr/le-coronavirus-nest-pas ... etonateur/
« Le capital fictif est une forme de capital (des titres de la dette publique, des actions, des créances) qui circule alors que les revenus de la production auxquels il donne droit ne sont que des promesses, dont le dénouement est par définition incertain ». Entretien avec Cédric Durand réalisé par Florian Gulli, « Le capital fictif, Cédric Durand », La Revue du projet.

Selon Michel Husson, « le cadre théorique de Marx lui permet l’analyse du « capital fictif », qui peut être défini comme l’ensemble des actifs financiers dont la valeur repose sur la capitalisation d’un flux de revenus futurs : « On appelle capitalisation la constitution du capital fictif » [Karl Marx, Le Capital, Livre III]. Si une action procure un revenu annuel de 100 £ et que le taux d’intérêt est de 5 %, sa valeur capitalisée sera de 2000 £. Mais ce capital est fictif, dans la mesure où « il ne reste absolument plus trace d’un rapport quelconque avec le procès réel de mise en valeur du capital » [Karl Marx, Le Capital, Livre III]. Michel Husson, « Marx et la finance : une approche actuelle », À l’Encontre, décembre 2011.

Pour Jean-Marie Harribey : « Les bulles éclatent quand le décalage entre valeur réalisée et valeur promise devient trop grand et que certains spéculateurs comprennent que les promesses de liquidation profitable ne pourront être honorées pour tous, en d’autres termes, quand les plus-values financières ne pourront jamais être réalisées faute de plus-value suffisante dans la production. » Jean-Marie Harribey, « La baudruche du capital fictif, lecture du Capital fictif de Cédric Durand », Les Possibles, N° 6 – Printemps 2015.
Lire également François Chesnais, « Capital fictif, dictature des actionnaires et des créanciers : enjeux du moment présent », Les Possibles, N° 6 – Printemps 2015.

Pour Cédric Durand, enfin : « Une des conséquences politiques majeures de cette analyse est que la gauche sociale et politique doit prendre conscience du contenu de classe de la notion de stabilité financière. Préserver la stabilité financière, c’est faire en sorte que les prétentions du capital fictif se réalisent. Pour libérer nos économies de l’emprise du capital fictif, il nous faut engager une désaccumulation financière. Concrètement, cela renvoie bien sûr à la question de l’annulation des dettes publiques et de la dette privée des ménages modestes, mais aussi à la diminution des rendements actionnariaux, ce qui se traduit mécaniquement par une diminution de la capitalisation boursière. Ne nous y trompons pas, de tels objectifs sont très ambitieux : ils impliquent inéluctablement de socialiser le système financier et de rompre avec la liberté de circulation du capital. Mais ils permettent de saisir précisément certaines conditions indispensables pour tourner la page du néolibéralisme. » Cédric Durand, « Sur le capital fictif, Réponse à Jean-Marie Harribey », Les Possibles, N° 6 – Printemps 2015 : https://france.attac.org/nos-publicatio ... tal-fictif

Le capital fictif souhaite capter une partie de la richesse issue de la production sans « mettre les mains dans le cambouis », c’est-à-dire sans passer par des investissements directs dans la production (sous la forme d’achat de machines, de matières premières, de paiement de la force de travail humaine sous la forme de salaires, etc.). Le capital fictif constitue une action dont le possesseur attend qu’elle donne un dividende. Il achètera une action Renault si celle-ci promet un bon dividende mais il pourra aussi revendre cette action pour acheter une action General Electric ou Glaxo Smith Kline ou Nestlé ou Google si celle-ci promet un meilleur dividende. Le capital fictif est aussi une obligation de dette émise par une entreprise ou un titre de la dette publique. C’est également un dérivé, un produit structuré… Le capital fictif peut donner l’illusion qu’il génère par lui-même des profits tout en s’étant détaché de la production. Les traders, les brokers ou les dirigeants des grandes entreprises sont ainsi convaincus qu’ils « produisent »… jusqu’à ce qu’une crise brutale éclate et une masse de capitaux fictifs reparte en fumée (chute des cours boursiers, chute des prix sur le marché obligataire, chute des prix de l’immobilier…).

Lorsqu’une crise éclate, il faut effectuer une distinction entre l’élément détonateur d’une part (aujourd’hui, la pandémie du coronavirus peut constituer le détonateur), et les causes profondes d’autre part.

Ces deux dernières années ont vu un ralentissement très important de la production matérielle. Dans plusieurs grandes économies comme celles de l’Allemagne, du Japon (dernier trimestre 2019), de la France (dernier trimestre 2019) et de l’Italie, la production industrielle a reculé ou a fortement ralenti (Chine et États-Unis). Certains secteurs industriels qui avaient connu un redémarrage après la crise de 2007-2009 comme l’industrie de l’automobile sont rentrés dans une très forte crise au cours des années 2018-2019 avec une chute très importante des ventes et de la production. La production en Allemagne, le principal constructeur automobile mondial, a baissé de 14 % entre octobre 2018 et octobre 2019 [2]. La production automobile aux États-Unis et en Chine a également chuté en 2019, de même en Inde. La production automobile chute fortement en France en 2020. La production d’un autre fleuron de l’économie allemande, le secteur qui produit les machines et les équipements, a baissé de 4,4 % rien qu’au mois d’octobre 2019. C’est le cas également du secteur de la production des machines-outils et d’autres équipements industriels. Le commerce international a stagné. Sur une période plus longue, le taux de profit a baissé ou a stagné dans la production matérielle, les gains de productivité ont aussi baissé.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par tita » 26 mars 2020, 20:28

Quand les traders amateurs ne réfléchissent pas, ça donne des trucs rigolos.

Zoom, un fabricant de modem qui était depuis longtemps morte ($3 millions de capital-action), a tout d'un coup vu son action grimper de façon fulgurante (multiplié par 60). La raison, c'est une confusion avec une autre entreprise, Zoom Video Communication ($34 milliards de capital-action), qui opère dans la téléconférence.

Genre, des gens ne regardent même pas sérieusement dans quoi ils investissent!

La cotation du fabricant de modem a été bloquée pour une semaine.

Sinon, ben 3ème jour de hausse. Hourra! Il suffisait d'augmenter suffisamment la dette pour que tout le monde ait plein d'argent à investir.

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par energy_isere » 23 avr. 2020, 14:49

Crise du coronavirus : les dividendes devraient être divisés par deux cette année

BOURSORAMA AVEC AFP SERVICES•23/04/2020

Sur les 120 sociétés de l'indice boursier de la place de Paris, 57 ont déjà annoncé qu'elles réduisaient, voire supprimaient le montant des dividendes à verser en 2020. Conséquence : les dividendes passeraient d'un niveau record de 64,5 milliards d'euros en 2019 à environ 33 milliards, selon IHS Markit.

Face au raz-de-marée financier engendré par l'épidémie de coronavirus, nombreuses sont les entreprises qui réduisent temporairement les salaires de leurs dirigeants ou le montant des dividendes à verser, voire les suppriment, répondant ainsi à la demande du gouvernement. "Si vous avez bénéficié de la trésorerie de l'Etat, vous ne pouvez pas verser de dividendes et vous ne pouvez pas racheter des actions" , a notamment rappelé jeudi 23 avril le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Conséquence : les dividendes versés par les entreprises du SBF 120 devraient être divisés par deux par rapport à l'année dernière, selon une étude publiée par IHS Markit et relayée jeudi 23 avril par Les Echos . "La distribution de dividendes par les sociétés du SBF 120 devrait passer d'un niveau record de 64,5 milliards d'euros en 2019 à environ 33 milliards en 2020" , estime Clara Besson chez IHS Markit. L'an prochain, les dividendes devraient atteindre environ 52 milliards d'euros, selon l'entreprise américaine d'information économique.

Sur les 120 sociétés de l'indice boursier de la place de Paris, 57 ont déjà annoncé qu'elles réduisaient, voire supprimaient le montant des dividendes à verser en 2020 . Les institutions financières comme BNP Paribas, Credit Agricole et Société Générale, Amundi, Natixis, CNP Assurances et Coface devraient renoncer à environ 9 milliards d'euros de versements. AXA (qui avait distribué 3,2 milliards d'euros en 2019), Peugeot (700 millions en 2019), SCOR (320 millions en 2019) et ArcelorMittal (203 millions en 2019) devraient également suspendre leurs versements, selon IHS Markit.

Le groupe hôtelier Accor a également renoncé de son côté à verser les 280 millions d'euros de dividendes initialement prévus. Airbus, Safran, Renault ont également annulé les distributions prévues.

Les entreprises dans lesquelles l'Etat est présent comme EDF, Engie et Thales, ont aussi supprimé tout versement supplémentaire cette année.

LVMH, Hermes, Icade, Suez Environnement, Kering, Orange et Gecina ont eux baissé leurs dividendes de l'ordre de 30 %, et Carrefour et Veolia de 50%.

A contre-courant des entreprises précédemment citées, l'assemblée générale de Vivendi a approuvé le 20 avril un dividende de 0,60 euro, en hausse de 20% par rapport à l'exercice précédent . Le groupe Total, plus gros distributeur de dividendes, devrait par ailleurs verser, comme prévu une rétribution trimestrielle de 0,68 euro par action. Sanofi a annoncé un relèvement de son dividende de 3 %
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 7f3347a730

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par sceptique » 23 avr. 2020, 16:16

mobar a écrit :
24 mars 2020, 18:06
le capital fictif a du souci à se faire, celui qui ne s'est pas déjà évaporé ne va pas tarder à se dissoudre dans l'explosion de la pandémie aux USA
https://lvsl.fr/le-coronavirus-nest-pas ... etonateur/
« Le capital fictif est une forme de capital (des titres de la dette publique, des actions, des créances) qui circule alors que les revenus de la production auxquels il donne droit ne sont que des promesses, dont le dénouement est par définition incertain ». Entretien avec Cédric Durand réalisé par Florian Gulli, « Le capital fictif, Cédric Durand », La Revue du projet.
Pb : dans beaucoup de pays, pour les "petites gens" comme les retraités, mais pas que, leur revenu vient en grande partie de ce capital fictif.
Même en France notre retraite par répartition est aussi le fruit d'un capital fictif :
Quand on cotise, on fait un pari (la promesse) que beaucoup plus tard, les jeunes générations pourront produire suffisamment de richesses pour que l'on ait une part du gateau. Mais s'il n'y a plus de gateau ou alors plus assez pour ces jeunes générations et leurs enfants, les vieux comme cela se passait le plus souvent 100 ans en arrière, doivent continuer à travailler dans le cadre de la solidarité familiale.
Attention donc à ces théories marxistes : correctes sur le papier, elles peuvent aboutir à jeter le bébé avec l'eau du bain. On a des exemples !

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par tita » 03 juin 2020, 18:13

Bon, là, mêmes les investisseurs les plus "bullish" sentent bien que l'envolée est très superficielle. En gros, Wall Street semble se ficher complètement du chômage, du PIB, des émeutes, etc. Tout ce qui compte, c'est qu'on va vers la fin de la crise et qu'il ne faudrait surtout pas rater le train.
Insensible à tout

Aujourd’hui, on ne s’intéresse plus au chômage, plus au fait que le GDP ne ressemble plus à rien. Les chiffres économiques ont perdu leur importance parce que l’on sait que ça sera « pas bon » pendant un moment, mais que l’on espère tellement fort que l’économie va retrouver son état « d’avant la pandémie », MAIS qu’en plus on va être noyé sous les plans de soutien et les crédits gratuits que plus rien ne semble pouvoir faire baisser la bourse et que l’on commence même à croire qu’un jour on sera comme l’Oncle Picsou, à se baigner dans une piscine de pièces d’or. Quoi que l’or c’est encore le seul truc qui ne monte pas en ce moment.

Pourtant, nous sommes tous conscient qu’à force d’acheter sur « l’espoir » que tout redevienne comme avant est peu utopique et qu’un jour, pour je ne sais quelle raison, le marché va arrêter d’y croire, va commencer à trouver le temps long et la machine à rêves que Wall Street a mis en place va s’arrêter de fonctionner et que la réalité d’une économie blessée et placée sous respirateur va remettre en question le fait que l’on est monté trop vite, trop haut en se basant sur une drogue de synthèse qui ne fait que créer la dépendance : l’espoir que tout redevienne comme avant. Même si sur les réseaux sociaux on continue de nous dire que le monde d’avant ne reviendra pas et que nous sommes dans un nouveau monde. Mais comme le disait je ne sais plus qui : « En fait le monde d’après, c’est le monde d’avant qui se fout de l’après comme avant ».
Disneyland ouvre un nouveau parc au Sud de Manhattan

Quoi qu’il en soit, on peut râler, on peut se rouler par terre, on peut essayer de rationaliser, d’être logique et de taper contre les murs en hurlant que c’est débile ce qui se passe – mais en attendant, ça monte. Il est absolument fascinant de se rendre compte que Wall Street fonctionne avec des œillères et quoiqu’il se passe en dehors de son champ de vision, ça ne l’intéresse pas, mais en attendant, ça monte et comme disait l’autre : il ne faut jamais se battre contre la tendance. Vendredi dernier on montait parce qu’on était optimiste pour le déconfinement, lundi on montait parce que le déconfinement rendait optimiste, mardi l’optimisme régnait parce qu’il y avait plein d’espoir pour la suite du déconfinement et ce matin encore, les futures sont en hausse parce que le déconfinement va faire du bien et sera positif pour les marchés. Le reste : ON – S’EN – FOUT.
https://www.investir.ch/2020/06/la-pilu ... -le-reste/

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par energy_isere » 03 juin 2020, 22:53

Oui, le CAC40 qui est revienu ce soir à 5000 on a du mal a y croire.

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par tita » 05 juin 2020, 17:28

En effet, on a un peu du mal à y croire. D'un côté, on évoque deux ans pour rattraper la baisse de croissance. De l'autre, les indices sont dans une hausse spectaculaire. Et les investisseurs ont aussi du mal à y croire, mais bon si ça monte ils vont pas se plaindre et ils suivent le mouvement.

Le NASDAQ est tout proche de son record de tous les temps, établi en février dernier. Le S&P500 est fortement remonté, retrouvant son niveau de fin décembre 2019
Image

Mes 2 lignes, c'est juste des traits tirés à partir de deux points hauts entre 2009 et 2010 (ligne noire) et deux points bas entre 2009 et 2011 (ligne rouge). C'est complètement arbitraire et ne veut strictement rien dire. C'est ce qu'ils appellent de l'analyse technique. Mais ça semble influencer les traders. Le simple fait que le S&P500 ait franchi la tendance haute observée entre 2009 et 2020 est surprenant.

[mode_réflexions_perso ON]
Le marché est juste en pleine schizophrénie... Il a perdu pied avec la réalité. C'est pas que je veux que le marché s'effondre, mais au moins qu'il puisse coller à la réalité. Là, c'est l'insolence de Wall Street qui semble intouchable.

Ou alors, ce sont des millions de traders en herbe qui ont commencé à alimenter ce rebond en plaçant leurs économies. C'est peut-être pas mon coiffeur, mais y'a le DJ raté du coin qui donne des conseils financiers sur facebook (véridique!)

Ce qui crée des trucs bizarre. Une entreprise (Hertz) est actuellement en procédure de restructuration (faillite chapter 11). Et pourtant, l'action a pris 300% sans aucune raison. C'est extrêmement probable que les actions n'auront aucune valeur au terme de la procédure, donc des gens achètent des titres qui ne valent probablement rien. Visiblement, c'est parce que les avions vont revoler et que Hertz va voir son activité reprendre. Mais ça ne change rien à la procédure de faillite qui a été initiée.
[mode_réflexions_perso OFF]

La raison de cette hausse, c'est la reprise. Pourtant, on n'est pas encore comme avant, c'est juste qu'au lieu d'avoir encore plus de chômeurs (ils s'attendaient à 7.5 millions en plus), les USA en ont un peu moins (2.5 millions en moins).

Mais bon, on parle d'un chômage qui était passé de 3.5% en février à 14.4% en avril, et qui est juste redescendu à 13.3%. Il y a donc encore du chemin à parcourir.

Note: Je ne fais pas de trading ou d'investissement ou quoi que ce soit dans ce domaine. C'est de la curiosité de ma part, rien d'autre. Certains semblent penser que c'est mon job... C'est pas le cas.

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par Pétroleur » 05 juin 2020, 18:00

tita a écrit :
05 juin 2020, 17:28
Note: Je ne fais pas de trading ou d'investissement ou quoi que ce soit dans ce domaine. C'est de la curiosité de ma part, rien d'autre. Certains semblent penser que c'est mon job... C'est pas le cas.
Vous devriez vous y mettre! :lol:

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par tita » 09 juin 2020, 08:32

Ok, l'exemple du délire actuel des bourses: Chesapeake.

L'opérateur était en difficulté depuis longtemps, c'était connu. Son cours était déjà au fond du trou avant la crise (98% de baisse depuis son plus haut en 2014), et avait encore plongé avec la crise. Une faillite de type chapter 11, qui allait faire disparaître le capital-action, était super probable.

Pourtant, depuis vendredi passé, le cours de son action a bondi de 500%. Alors forcément, ça partait de pas grand chose... Mais n'importe quel dollar investi était extrêmement risqué. Probabilité de 99.9% que ça ne vaille rien au final. Et Chesapeake vient d'annoncer être en préparation pour un Chapter 11. (le cours a chuté directement à l'annonce).

Et on a le même truc qui s'est produit avec des entreprises qui sont déjà en faillite. JC Penney (chaîne de magasins), Hertz (location de véhicules). Alors ces procédures de chapter 11 peuvent durer très long. Sears (autre chaîne de magasins) est dedans depuis octobre 2018, et Sanchez Energy depuis août 2019.

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par tita » 10 juin 2020, 12:02

Le Nasdaq a touché les 10'000 points.

Tandis que le Dow Jones et le S&P500 reculaient. Faut dire qu'hier, les investisseurs se sont rendus compte que ce n'était peut-être pas une si bonne aubaine que ça de miser sur une entreprise qui vient d'annoncer une procédure de chapter 11 (-70%). Les transactions ont été suspendues parce que ça chutait trop...

Y'a pas de mécanisme pour suspendre les transactions quand les traders perdent la boule et achètent n'importe comment.

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par tita » 12 juin 2020, 09:18

Hier, les cours ont chuté lourdement.

Mais y'a un nouveau truc extrêmement bizarre qui s'est produit. Hertz, qui est en faillite, prévoit d'émettre pour $1 milliards de nouvelles actions. Et actuellement, le capital-action vaut $360 millions. Une telle opération ne serait même pas légale en Europe je pense.

Bref, l'entreprise propose aux investisseurs d'acheter des titres qui ne vaudront probablement rien un moment ou à un autre. De toute façon, dans une position de faillite, la décision de la validité de l'opération revient au juge des faillites qui devrait refuser.

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par energy_isere » 12 juin 2020, 11:53

tita a écrit :
12 juin 2020, 09:18
Hier, les cours ont chuté lourdement.

Mais y'a un nouveau truc extrêmement bizarre qui s'est produit. Hertz, qui est en faillite, prévoit d'émettre pour $1 milliards de nouvelles actions. Et actuellement, le capital-action vaut $360 millions. Une telle opération ne serait même pas légale en Europe je pense.

Bref, l'entreprise propose aux investisseurs d'acheter des titres qui ne vaudront probablement rien un moment ou à un autre. De toute façon, dans une position de faillite, la décision de la validité de l'opération revient au juge des faillites qui devrait refuser.
C'est un re capitalisation non ?

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par tita » 12 juin 2020, 17:07

energy_isere a écrit :
12 juin 2020, 11:53
tita a écrit :
12 juin 2020, 09:18
Hier, les cours ont chuté lourdement.

Mais y'a un nouveau truc extrêmement bizarre qui s'est produit. Hertz, qui est en faillite, prévoit d'émettre pour $1 milliards de nouvelles actions. Et actuellement, le capital-action vaut $360 millions. Une telle opération ne serait même pas légale en Europe je pense.

Bref, l'entreprise propose aux investisseurs d'acheter des titres qui ne vaudront probablement rien un moment ou à un autre. De toute façon, dans une position de faillite, la décision de la validité de l'opération revient au juge des faillites qui devrait refuser.
C'est un re capitalisation non ?
Ben, dans une société qui n'est pas en faillite, oui... sauf qu'ils sont en procédure de faillite/restructuration. Du coup, les actions qui seraient vendues pourraient ne rien valoir au final. C'est ce qui se passe en général, vu que les premiers à être remboursés sont les créanciers. Et en général, ils reçoivent justement du capital-action en échange d'un abandon de dette, et

C'est quelque chose qui ne s'était jamais produit.

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Re: [Crise] Du côté des bourses

Message par tita » 13 juin 2020, 13:20

Le tribunal des faillites a autorisé l'opération.
En faillite, Hertz va pouvoir vendre pour 1 milliard de dollars d'actions

Hertz a eu vendredi l'autorisation de vendre des actions pour 1 milliard de dollars, un feu vert hors de l'ordinaire pour le loueur de voitures, endetté au point de se déclarer en faillite aux Etats-Unis et au Canada.

Cette décision, donnée par un juge du tribunal des faillites de l'Etat du Delaware, a surpris les spécialistes. "Le tribunal des faillites a tenu une audience le 12 juin et a approuvé la motion" de vendre les actions, indique le document déposé par Hertz auprès du gendarme de la Bourse, la SEC, à l'issue du jugement. L'entreprise précise qu'elle vendra les titres à sa discrétion en termes de calendrier et de volume.

Hertz veut se recapitaliser en s'appuyant sur le bond extraordinaire de son action depuis que le loueur s'est placé sous la protection du régime américain des faillites le 23 mai. Le titre a grimpé vendredi de 37,38% pendant la séance officielle, mais chutait de 10,5%, à 2,53 dollars, à 21H30 GMT lors des transactions électroniques qui suivent la clôture.
Le cours de l'action s'envole

Depuis qu'elle s'est déclarée en faillite aux Etats-Unis et au Canada fin mai, l'entreprise a vu son titre s'envoler grâce des mouvements spéculatifs: s'échangeant à moins d'un dollar en fin de semaine dernière, l'action vaut désormais trois fois plus cher, atteignant même un pic à 5,53 dollars en début de semaine.

Traditionnellement les actions d'entreprises en faillite perdent toute valeur et les détenteurs d'actions y laissent leur chemise, le remboursement de la dette ayant préséance.


Les spécialistes expliquent ce mouvement spéculatif hors du commun par l'abondance d'argent pas cher grâce à la Banque centrale américaine, qui a ouvert les robinets pour combattre l'impact économique du virus. L'appétit de nouveaux venus sur le marché, qui veulent faire une bonne affaire, joue aussi un rôle.

Selon le Wall Street Journal, l'entreprise croule sous 19 milliards de dollars de dette.
https://bfmbusiness.bfmtv.com/entrepris ... 32603.html

Du coup, l'entreprise veut capitaliser (littéralement) sur une anomalie qui s'est produite à la bourse. Nul ne sait si ces actions qui vont être vendues vont valoir quoi que ce soit au terme de la procédure de faillite. Impossible d'imaginer cependant que Hertz puisse se renflouer même si tout revient à la normale. L'entreprise est déficitaire depuis plusieurs années. Elle avait donc la tête sous l'eau, et la crise du covid n'a fait que plonger un peu plus l'entreprise.

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