tita @ 11 juillet à 14h12
Tita écrit :
Quand tu dis que les "banquiers faiseurs de monnaie" ne sont pas ceux qui créent de la valeur, tu omets complètement un aspect fondamental.
Dans ton exemple algérien, on est exactement dans le système d'économie de marché et de développement appliqué par la logique occidentale. Des banques créent de la monnaie pour un investisseur (dette), et cette monnaie est utilisée par lui pour payer les travailleurs et l'équipement destiné à développer l'activité agricole, qui va ensuite générer un revenu pour payer le fonctionnement de l'activité, et un surplus pour rembourser cette dette... Le remboursement détruit d'ailleurs la monnaie créée initialement.
Après, quand on est dans des zones monétaires différentes, il y a des fluctuations liées aux échanges, et aux balances commerciales. C'est là où un pays, s'il ne produit pas les besoins de première nécessité (nourriture) et doit les importer, peut s'effondrer économiquement. C'est ce qu'on voit arriver au Sri Lanka. Tu ne peux pas comparer
Dans un modèle autarcique, genre tu isoles un pays de tout échange avec l'extérieur, la monnaie va servir aux échanges et à mesurer la valeur des choses. En soit, toute la valeur capital existant dans ce pays équivaut à la quantité de monnaie en circulation.
Les banques ne créent pas de la monnaie à partir de rien. C'est bien parce qu'il y a des actifs derrière que ça fonctionne.
Il y a une grande embrouille dans ton explication. J'insiste sur le fait que la monnaie n'est pas la richesse (n'est pas une marchandise) mais une simple représentation de la richesse. Pris par le temps, j'enjambe beaucoup d'intermédiaires, mais, dans le présent système financier, la monnaie ayant sa place dans le bilan des banques (banques commerciales, banques centrales, même la banque des règlements internationaux la BRI) est, au fond, une bulle monétaire provenant des crédits octroyés qui représentent des centaines ou des milliers de fois le capital des banques prêteuses. Par ex. en France, 60% de la monnaie en circulation provient des prêts immobiliers (dixit Anice Lafjet) toutes maturités confondues.
D'autre part (je dois aller au plus vite) les prix que nous payons dans tous nos achats sont composés de l'addition des coûts d'extractions, de raffinages, d'usinages, de transports, d'entrepôts, etc., donc y compris les marges bénéficiaires de toutes les chaines de productions etc. Ceci est réglo pour l'essentiel.
Là où les choses se gâtent, c'est le paiement — dans les prix que nous payons — de la rémunération des capitaux d'investissements, les frais financiers, les intérêts bancaires, etc., etc. Cette partie "financière" des prix peut monter, en moyenne (selon les taux d'intérêts, les époques, les branches professionnelles très variées, etc.) jusqu'à 37% ! Non justifiables - à la date de l'achat -. Là se trouvent les sources presque invisibles des crises économiques et tous les bazars qui suivent... Quand on paie 1,5 fois ou 2 fois sa maison ou d'autres biens au final d'un prêt, est-ce normal ??