tita a écrit : ↑12 févr. 2024, 16:20
Je suis critique de la manière dont se présente les élections américaines de cette année, mais je pense sincèrement que c'est aussi lié au phénomène du mouvement trumpiste, qui est un mouvement populaire. Et même si certains critiquent Trump, je me rends compte (sur ce forum), que les idées que dégage le mouvement trumpiste sont très présentes aussi en Europe.
Je dirais que le mouvement de causalite' est inverse. C'est l'evolution du systeme démocratique qui cree une contre reaction et alimente les mouvements a la trump. Preuve en est que ca se passe en de nombreux endroits du monde, et pas seulement en amerique. Italie, France, Bresil....
Je discutais l'autre jour avec un ami qui vit au bresil. Il disait que le niveau de dysfonctionnement, de corruption et de violence est impressionnant. Ca amene paradoxalement les gens a etre hyper-gentils les uns avec les autres dans les échanges quotidiens pour que la violence qui est cachée sous le tapis ne surgisse pas. Un peu le contraire de chez nous quand tu vas dans une administration, les gens ne peuvent pas forcement t'aider a cause des dysfonctionnements, mais font le maximum, et te donnent un sourire et du reconfort quand c'est bloqué. Ca donne une société étrange d'attention aux autres, de bienveillance et de violence.
Je crois que les observateurs etaient d'accord pour dire qu'il y a chez Lula un niveau de corruption gigantesque. Ca me semble assez typique de l'entrisme des multinationales dans le camp de la gauche. Du coup, une partie des gens n'attend plus rien de la politique au sens classique. Et ils votent pour un leader comme Bolsonaro qui leur repromet un projet simple.
Si on veut que ca s'arrete, il faut reflechir a reproposer des projets politiques qui fassent sens. On est vraiment dans la mauvaise direction en ce moment. Mon analyse est que les globalistes alimentent pour dissoudre la gauche un courant politique de temoignage bienpensant et creux pour remplacer les combats politiques concrets. Pour prendre un exemple concret et ne pas rester dans les generalités inverifiables, il y a qq annees on parlait de l'egalité salariale homme/femme. Good. A la fac ici, on va avoir un "mois du genre". Qu'est ce que c'est que ce delire ? C'est porté par la mission égalité de la fac. Les revendications salariales sont tues, remplacées par un projet woke sur les corps empechés dont on ne sait pas bien ce qu'il cherche a faire. La revendication politique concrète sur l'égalité a été remplacée par une activité de témoignage woke. Je remarque egalement, toujours pour rester concret, que les collegues qui font des choses précises pour les etudiants ( suivre et encourager des etudiants issus des milieux popus, aider des femmes a rentrer dans un projet de these... ) sont en general tout a fait opposé a ce discours woke et aux conferences de maths sexualisées qui sont apparues. Il y a visiblement une opposition entre d'un côté une activité politique de témoignage, woke avec beaucoup de novlangue, de l'ecriture inclusive, des commissions parités, etc... et de l'autre des gens qui s'opposent a ce charabia indigeste et qui veulent des choses concretes.
Pour l'instant je pense que dans ce contexte, l'emergence de leaders clivants aux personnalités fortes pour s'opposer au délitement ambiant va continuer. Leaders avec un langage assez basique et direct pour s'opposer a la novlangue creuse qui s'infiltre partout comme chez nous a la fac.