Le Peak Oil, encore loin ?
Publié : 06 sept. 2008, 10:26
Je me propose de faire un point "technique".
Tout d'abord il faudrait parler du Peak Oil au pluriel.
- Pour le brut "classique" cela semble fait ou guère loin. Sauf si l'Irak pompe à plein.Et que les champs géants du Brésil soient avérés et arrivent vite. Que Kasaghan fournisse enfin en quantité. Je pense plutôt que l'on est dedans.
- Le pic tous liquides. Il semblerait que la croissance soit repartie ces derniers mois. Pour combien de temps ? 2-3 ans ? Et à quel niveau ? 90-95 Mb/j ?
- Le pic tous liquides NET. Une fois déduit le pétrole nécessaire à la production. Difficile à évaluer cette partie. Par exemple, les "Tar sands" nécessitent 1 bep pour en produire 2 ou 3. Mais en fait on utilise du gaz essentiellement. On peut considérer que c'est une forme de GTL (gas to liquid). De même les agrocarburants consomment beaucoup. Plus ou moins 1 bep pour produire 1 bep aux USA (moins au Brésil : on utilise l'huile de coude). Mais l'énergie utilisée est plutôt du gaz (engrais ...) ou du charbon (électricité). On a encore une forme de GTL ou CTL.
- Le pic des exportations (voir le fil dédié).
L'analyse des mega-projets (voir fil dédié) nous montre que l'avenir à court terme (2-3 ans) est assez rose, moins au delà. Quoique ces grands projets accumulent du retard. A cause de difficultés techniques ou politiques. Ou de la frilosité des investisseurs. Par exemple, ceux qui voyaient des investissements gigantesques dans l'arctique, le GTL ou CTL sont un peu douchés par la baisse des cours. Si, par exemple, le pétrole reflue à 80 ou 60$ le baril tout ceci va attendre ...
D'un autre côté, le retard des mega-projets a un côté positif : on a moins maintenant mais plus ultérieurement. Exactement ce qu'il faut pour repousser et lisser le PO et éviter un déclin trop rapide.
En tout cas l'augmentation vertigineuse du cours en 18 mois (de 50 à 150$ le baril) a provoqué une récession (plutot une stagnation ou une faible croissance), bien aider par les "subprimes". Mais ces "subprimes" ne sont-ils pas une conséquence de la flambée du pétrole ? Le pauvre qui a un gros crédit et qui voit sa facture d'essence grossir est obligé de choisir : aller travailler ou payer son crédit.
Et cette récession semble atteindre aussi les économies émergentes (Inde, Chine, ...). Mais cela reste à confirmer.
Le cours du pétrole, si la récession (ou faible croissance) est confirmée va donc continuer de baisser. Tout ceci peut il aboutir à un nouveau contre choc pétrolier ? Tout dépend de la baisse de la consommation. Forte aux USA et en Europe, moins ailleurs. Pour le moment.
Mais si le cours du pétrole baisse beaucoup cela va doper l'économie et la consommation de pétrole va repartir, d'où un nouveau cycle haussier. En attendant quel va être la durée et l'amplitude du cycle baissier actuel ?
En gros on a deux alternatives tout aussi déplaisantes :
1) la croissance est soutenue, la consommation augmente fortement, mais l'offre étant à peu près étale le prix explose
2) Une récession s'amorce, la demande diminue, le prix baisse.
Tout d'abord il faudrait parler du Peak Oil au pluriel.
- Pour le brut "classique" cela semble fait ou guère loin. Sauf si l'Irak pompe à plein.Et que les champs géants du Brésil soient avérés et arrivent vite. Que Kasaghan fournisse enfin en quantité. Je pense plutôt que l'on est dedans.
- Le pic tous liquides. Il semblerait que la croissance soit repartie ces derniers mois. Pour combien de temps ? 2-3 ans ? Et à quel niveau ? 90-95 Mb/j ?
- Le pic tous liquides NET. Une fois déduit le pétrole nécessaire à la production. Difficile à évaluer cette partie. Par exemple, les "Tar sands" nécessitent 1 bep pour en produire 2 ou 3. Mais en fait on utilise du gaz essentiellement. On peut considérer que c'est une forme de GTL (gas to liquid). De même les agrocarburants consomment beaucoup. Plus ou moins 1 bep pour produire 1 bep aux USA (moins au Brésil : on utilise l'huile de coude). Mais l'énergie utilisée est plutôt du gaz (engrais ...) ou du charbon (électricité). On a encore une forme de GTL ou CTL.
- Le pic des exportations (voir le fil dédié).
L'analyse des mega-projets (voir fil dédié) nous montre que l'avenir à court terme (2-3 ans) est assez rose, moins au delà. Quoique ces grands projets accumulent du retard. A cause de difficultés techniques ou politiques. Ou de la frilosité des investisseurs. Par exemple, ceux qui voyaient des investissements gigantesques dans l'arctique, le GTL ou CTL sont un peu douchés par la baisse des cours. Si, par exemple, le pétrole reflue à 80 ou 60$ le baril tout ceci va attendre ...
D'un autre côté, le retard des mega-projets a un côté positif : on a moins maintenant mais plus ultérieurement. Exactement ce qu'il faut pour repousser et lisser le PO et éviter un déclin trop rapide.
En tout cas l'augmentation vertigineuse du cours en 18 mois (de 50 à 150$ le baril) a provoqué une récession (plutot une stagnation ou une faible croissance), bien aider par les "subprimes". Mais ces "subprimes" ne sont-ils pas une conséquence de la flambée du pétrole ? Le pauvre qui a un gros crédit et qui voit sa facture d'essence grossir est obligé de choisir : aller travailler ou payer son crédit.
Et cette récession semble atteindre aussi les économies émergentes (Inde, Chine, ...). Mais cela reste à confirmer.
Le cours du pétrole, si la récession (ou faible croissance) est confirmée va donc continuer de baisser. Tout ceci peut il aboutir à un nouveau contre choc pétrolier ? Tout dépend de la baisse de la consommation. Forte aux USA et en Europe, moins ailleurs. Pour le moment.
Mais si le cours du pétrole baisse beaucoup cela va doper l'économie et la consommation de pétrole va repartir, d'où un nouveau cycle haussier. En attendant quel va être la durée et l'amplitude du cycle baissier actuel ?
En gros on a deux alternatives tout aussi déplaisantes :
1) la croissance est soutenue, la consommation augmente fortement, mais l'offre étant à peu près étale le prix explose
2) Une récession s'amorce, la demande diminue, le prix baisse.