Exporter jusqu'à la dernière goutte ?

Discussions libres mais portant sur le thème général de la déplétion.

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Eric
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Exporter jusqu'à la dernière goutte ?

Message par Eric » 11 déc. 2004, 11:57

C'est une question que je me pose depuis quelque temps. Les pays exportateurs continueront-ils à exporter leur pétrole jusqu'à la dernière goutte ?

Ou bien, le pic pétrolier faisant son oeuvre, finiront-ils par tout garder pour eux ?

C'est une question logique. Après tout, je doute que des "pays développés" accepteraient d'exporter du pétrole s'ils se trouvaient en situation de pénurie. Dans ces conditions, pourquoi s'imaginer que les pays producteurs exporteront indéfiniment ? Eux aussi ont des voitures à faire rouler et des avions à faire voler.

Pour l'instant, le système marche parce que la production de pétrole est supérieure à la consommation. Quand le pic pétrolier sera passé et que la situation sera inverse, il paraît vraissemblable que nombre de pays exportateurs réviseront leur politique... Ce qui signifie que la "loi du marché" actuelle ne s'appliquera plus. Les Américains en ont certainement conscience, ce qui explique sans doute leur "politique étrangère" actuelle.

Avis aux économistes...

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Hoagie
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Message par Hoagie » 11 déc. 2004, 20:08

De toute façon, une fois l'existence du peak devenue évidente, les économies occidentales vont morfler et les "lois du marché" devront être revues en profondeur... :roll:
En effet, certains "pays développés" pourraient garder leur pétrole (comme la Russie qui veut arrêter ses exportations en 2010), mais dans le pire des cas les USA ou la Chine iront leur rendre visite pour leur apprendre les bonnes manières... :twisted: Dans le meilleur des cas, les autres pays pourraient bloquer leurs exportations vers ces "états voyous", et si ces derniers n'ont pas une agriculture et une industrie adaptées à l'autosuffisance cela pourrait leur faire plus de mal que de bien...
Quand aux pays moins développés (comme en Afrique), ils sont moins dépendants en pétrole et les rentrées d'argent dûes aux exportations pétrolières (qui auront explosé) faciliteront encore la transition vers une économie sans pétrole. Ils n'auront donc aucun intérêt à fermer leurs pipelines...

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Eric
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Message par Eric » 12 déc. 2004, 02:16

Quand aux pays moins développés (comme en Afrique), ils sont moins dépendants en pétrole et les rentrées d'argent dûes aux exportations pétrolières (qui auront explosé) faciliteront encore la transition vers une économie sans pétrole. Ils n'auront donc aucun intérêt à fermer leurs pipelines...
Les "rentrées d'argent" ?

Mais, la monnaie est avant tout une convention. Si on échange des biens contre de l'argent, c'est parce que cet argent pourra servir à acquérir d'autres biens plus tard.

Au fur et à mesure que le pétrole se raréfiera, il aura une valeur de plus en plus démesurée. Contre quoi l'échanger (*) ? de "l'argent" ? Mais, si la planète entière se démène pour avoir du pétrole, si tout le monde veut sa dose, et s'il n'y en a pas assez pour tout le monde, alors les dollars et les euros ne valent pas davantage que des billets de monopoly.

Voici comment je vois les choses :

- Pays exportateur : "Le pétrole nous permet de faire rouler nos véhicules et de faire voler nos avions. Ils nous permet de nous nourrir et de nous chauffer mais nos réserves s'épuisent. D'ici quelques années nous n'en aurons plus du tout, aussi nous avons décidé de protéger cette précieuse ressource nationale en cessant définitivement nos exportations. Passez une bonne journée."

- Pays importateur : "Nous avons besoin de pétrole! En échange, nous vous donnerons cette montagne de papier qui vous permettra d'acheter... qui vous permettra d'acheter... eh bien qui vous permettra d'acheter tout ce que l'on voudra bien vous donner en échange..."

On revient ici au problème rencontré par les économistes de la Terre plate : l'énergie, et en particulier le pétrole, a une "valeur" qui dépasse sa simple valeur monétaire. L'énergie n'est pas un bien comme les autres à cause de sa nature physique. On peut créer de l'argent, mais pas de l'énergie. Croire qu'il suffit d'imprimer des billets colorés pour s'affranchir des lois de la physique est une idée non seulement absurde, mais dangereuse. Ou, pour dire les choses autrement : les voitures actuelles roulent au pétrole, pas aux billets de banque. Si les billets de banque ont une valeur propre c'est justement, en grande partie, parce que l'on peut les échanger contre du pétrole. Si ce n'est plus possible, si ce papier ne permet pas d'acquérir les denrées que l'on souhaite, alors ce n'est plus que du papier.

Pour l'instant, on peut échanger les deux parce que la production est supérieure à la consommation, ce qui permet à la "loi du marché" de corréler ces deux choses. Mais, une fois le pic passé, toute la monnaie du monde ne permettra pas d'acquérir suffisamment de pétrole. Cela signifie donc que le pétrole et l'argent seront alors décoréllés, et que les économistes devraient commencer à se faire du souci.

(*) (La meilleure réponse est sans doute "nourriture", mais c'est un autre sujet)

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Message par mahiahi » 13 déc. 2004, 12:36

Euh... C'est peut-être un peu plus équilibré que çà : à part l'Irak, les pays exportateurs de pétrole du Moyen Orient sont importateurs en nourriture (le désert, c'est un peu limite pour cultiver) et les pays industrialisés sont souvent (d'anciens) exportateurs de céréales et autres cultures vivirières

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Message par Eric » 13 déc. 2004, 14:00

à part l'Irak, les pays exportateurs de pétrole du Moyen Orient sont importateurs en nourriture
Avant que la population de ces pays n'explose suite à la manne pétrolière, leur population était bien plus réduite. Ces pays vivaient plus au moins en autarcie, et ils n'avaient pas réellement besoin d'importer de la nourriture. Maintenant, bien sûr, la situation est très différente...
et les pays industrialisés sont souvent (d'anciens) exportateurs de céréales et autres cultures vivirières
Mais ces pays auront justement besoin de pétrole pour exporter leur production qui, le manque d'engrais et de carburant aidant, sera de toute façon plus faible que maintenant. Le surplus agricole actuel risque de fondre comme neige au soleil car ces pays voudront d'abord nourrir leur propre population avant de penser à l'exporter.

(Ceci étant dit, nous pouvons nous consoler en remarquant que, de ce point de vue, la France ne s'en tire pas trop mal. Sauf erreur, nous devons être les second producteurs agricoles du monde, ce qui nous laisse un peu de marge.)

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Message par mahiahi » 13 déc. 2004, 14:48

Oui, justement, je pensais à des risques de famine :
- nous n'avons plus de quoi faire tourner nos usines, il nous faut absolument du pétrole, vendez-en nous!
- nous n'avons plus de quoi manger, il nous faut des vivres!
- désolé, nous avons juste de quoi subvenir aux besoins de notre population, mais nous pouvons vous payer en tonnes de papiers?
- le pétrole sert à soutenir notre agriculture, si vous voulez, nous pouvons vous payer en sable.

Et, mea culpa, j'oubliais l'Egypte, qui a un grand potentiel agricole aussi (et peut-être la Tunisie?)

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Re: Exporter jusqu'à la dernière goutte ?

Message par prontalgix » 18 avr. 2005, 17:16

Eric a écrit :C'est une question que je me pose depuis quelque temps. Les pays exportateurs continueront-ils à exporter leur pétrole jusqu'à la dernière goutte ?

Ou bien, le pic pétrolier faisant son oeuvre, finiront-ils par tout garder pour eux ?

C'est une question logique. Après tout, je doute que des "pays développés" accepteraient d'exporter du pétrole s'ils se trouvaient en situation de pénurie. Dans ces conditions, pourquoi s'imaginer que les pays producteurs exporteront indéfiniment ? Eux aussi ont des voitures à faire rouler et des avions à faire voler.

Pour l'instant, le système marche parce que la production de pétrole est supérieure à la consommation. Quand le pic pétrolier sera passé et que la situation sera inverse, il paraît vraissemblable que nombre de pays exportateurs réviseront leur politique... Ce qui signifie que la "loi du marché" actuelle ne s'appliquera plus. Les Américains en ont certainement conscience, ce qui explique sans doute leur "politique étrangère" actuelle.

Avis aux économistes...
Moi aussi je me pose cette question très logique. De plus il faut semble t-il surtout voir que la Russie entrera en depletion avant les pays du Moyen Orient. Effectivement pourquoi prendrait-elle cette option folle d'exporter du pétrole alors qu'elle risquerait elle même d'en manquer avant les autres les pays du Moyen orient
L'Union Europeenne ne semble même pas se poser cette question semble t-il ? Nous envisageons en effet à l'horizon 2030 d'augmenter encore considérablement nos importations en pétrole de la Russie sur une base de seulement 30$ le Baril d'après quelques documents disponible sur le site de l'UE. Vraiment bizarre de parier ainsi sur la Russie alors qu'il entreront en déplétion avant bien d'autres........
La Russie a tout intérêt à garder son pétrole pour elle même le plus longtemps possible entre 2010 & 2020. Cela lui permettrait en autre de bénéficier de temps supplémentaires pour muter son économie.
La Russie n'est-elle pas la puissance la plus capable de se suffir à elle même tant sur le plan agricole, de la pêche, du nucléaire, de l'industrie, etc.......
Moi pour l'instant j'ai vraiment du mal à croire qu'il favoriseront l'exportation du pétrole au détriment de leur marché intérieur entre 2010 et 2020 compte tenue qu'ils seront en Deplétion ?
Quelles dépendances économiques incontournables auraient-ils vis à vis de L'UE, US & de l'Asie entre 2010 & 2030 ?
D'autres avis ?

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Message par MadMax » 04 sept. 2005, 15:51


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Message par MadMax » 04 sept. 2005, 16:15


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Message par ingremance » 04 sept. 2005, 16:23

les etats unis etant un etat voyou l opep a pas le choix pour lexportation la chine et la russie c est un autre probleme

bush a surement une solution qui lui a été révélé par dieu !

apres tout c'est pas un illuminati pour rien
la decroissance c'est deja se preparer a ce qui nous attend

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Message par MadMax » 04 sept. 2005, 17:13


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Message par MadMax » 04 sept. 2005, 17:36

La précédente taxe était de 140$ la tonne, ça nous fait une hausse de 27,85% en 2 mois !!!

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Message par Djian » 06 sept. 2005, 17:23

Avec le prix du barril au niveau actuel, la Grande Bretagne vient d'octroyer de nouvelles licences d'exploitation en mer du nord, le plus grand nombre de licences jamais accordées....

l'article: http://www.forbes.com/home/feeds/afx/20 ... 07052.html

Autrement dit, on ira dans le mur encore un peu plus vite
What a wonderful world

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Message par MadMax » 16 sept. 2005, 21:36

Nigéria : Cher pétrole


Mercredi, des miliers de Nigérians sont à nouveaux descendus dans les rues de la capitale économique, Lagos, pour dénoncer la hausse incessante des prix du carburant et pour protester contre la politique économique du président Olusegun Obasanjo. A son arrivée au pouvoir en 1999, ce dernier avait en effet promis de combattre la corruption et de redistribuer équitablement les recettes tirées de l'or noir. Il n'en a rien été et si, par exemple, le Nigéria a attiré une part importante de l'investissement étranger direct en Afrique, 35 milliards de dollars en 6 ans à lui seul, l'immense majorité des 130 millions de Nigérians continue de survivre avec moins de 1 dollar par jour. Après plusieurs grèves infructueuses, les syndicats ont finalement décidé de faire front commun avec la société civile et les gagne-petit, frappés par la fin des subventions des prix de l'essence.

Mercredi, la manifestation longue de plusieurs kilomètres était hérissée de banderoles hostiles à Olusegun Obasanjo sommé d'"arrêter immédiatement la politique de la Banque Mondiale". En tête de cortège, le prix Nobel de littérature, Wole Soyinka, ou le militant des droits de l'Homme, Beko Ransome-Kuti, marchaient coude à coude avec le président du Congrés du travail nigérian (NLC) (la centrale syndicale), Adams Oshiomhole, et toute une pléiade de représentants de l'opposition, pour "mettre fin à un mauvais gouvernement". Ce dernier est en effet aux premières loges d'un théâtre pétrolier où se joue une partie à deux, entre les compagnies étrangères et "l'Etat", qui se prépare à privatiser un secteur monopolisé depuis 1977 par sa tentaculaire Nigerian National Oil Corporation (NNOC).

En août dernier, pour satisfaire aux exigences de la Banque mondiale, le gouvernement Obasanjo avait parachevé une très impopulaire entreprise de dérégulation des prix des carburants - jadis subventionné au nom de la paix sociale -, en poussant les prix de l'essence de 50 à 65 nairas et ceux du gazole de 65 à 70 nairas. Une énième menace de grève générale avait fait frémir les courtiers internationaux. Mais finalement, les syndicats nigérians avaient renoncé, le 5 septembre dernier, Adams Oshiomhole expliquant au nom des syndicalistes : "Nous avons revu nos positions. Nous voulons des actions plus en profondeur pour en finir avec ces augmentations. En conséquence, nous avons décidé de former une alliance avec différents groupes de la société civile, les étudiants, les négociants... et d'organiser des manifestations de masse dans tout le pays, en commençant par Lagos", le 14 septembre.

De nouvelles marches de protestation sont prévues dans tout le pays, jusqu'au 3 octobre, date à laquelle les syndicats doivent réexaminer leurs modalités d'action. Mais d'ores et déjà, les manifestants ont promis de tout faire pour entraver les exportations de pétrole. A 70 dollars le baril, expliquent-ils, l'or noir ne leur a pas apporté le développement promis, provoquant en revanche des dégâts écologiques, des conflits locaux ou des querelles frontalières et faisant le lit d'une insondable corruption. "Nos méthodes traditionnelles de grève n'ont pas résolu les problèmes d'augmentation des prix, ni les problèmes socio-politiques du Nigéria", déplore Adams Oshiomhole. Mais, poursuit-il, s'il n'obtient pas gain de cause, "le mouvement n'aura pas d'autre option que d'appeler à des arrêts de travail". Et en ces temps de hausse des cours, cela ne manquera pas de faire désordre, au plan international.

Monoproduction et dépendance économique

Avec 35,2 milliards de barils de réseves prouvées et 2,5 millions de barils exportés chaque jour, le Nigéria se place au douzième rang (?) des producteurs de l'OPEP - qu'il a rejoint en 1971 - et au troisième rang des pétroliers africains. Son économie dépend totalement de l'or noir, qui compte pour 95% dans ses recettes extérieures. L'essentiel de l'or noir provient du delta du Niger, où le Nigéria se querelle en permanence avec ses voisins du Cameroun et de Guinée équatoriale et où les populations locales se rebellent constamment. Ces turbulences civiles liées au pétrole ont fait au moins 700 morts depuis l'avènement d'Obasanjo. Elles ont aussi conduit à des sabotages de pipe-lines et à la fermeture de terminaux. En outre, le pétrole de contrebande coule abondamment au Bénin ou au Niger voisins, mais pas seulement. Il y a 2 ans, par exemple, 12 marins russes, 2 roumains et 1 Géorgien avaient été jetés en prison après la saisie dans les soutes de leur bateau de 11 300 tonnes de pétrole brut détourné, une petite fortune de quelque 2 millions d'euros. Ils viennent finalement d'être libérés sous caution, lundi dernier, sur une intervention pressante de Moscou.

Bien qu'il fasse eau de toute parts, le pétrolier nigérian est de plus en plus courtisé. Il peut se prévaloir aussi de gigantesques ressources gazières : quelque 5 000 milliards de mètres cube. Faute d'intérêt de la part des compagnies étrangères qui exploitent le pétrole, 75% de ce gaz part en fumée, dans les torchères qui marquent les puits du delta, intoxiquant au passage les habitants du cru. 12% sont réinjectés.
Les besoins mondiaux lui concédant une rentabilité grandissante, le gaz pourrait toutefois devenir le 2ème fleuron des exportations nigérianes, à défaut d'alimenter les foyers de ce vaste pays densément peuplé. Le gouvernement songe en effet à faire le nécessaire pour que, d'ici 2010, le gaz représente 50% de ses recettes énergétiques. Déjà, la Chevron Texaco et la Royal Dutch Shell se sont associées avec la Nigerian National Petroleum Corporation, la compagnie ghanéenne Takoradi Power Company Limited, la Société togolaise de gaz et la Société Bengaz S.A. dans un consortium, la West African Gas Pipeline Company.

Le 9 septembre dernier, la West African Gas Pipeline Company a lancé la construction d'un gazoduc sous-marin, pour acheminer du gaz nigérian sur les rivages ouest-africains du Bénin, du Togo et du Ghana. L'industrie gazière naissante appartient déjà au privé. Sur le front pétrolier, depuis avril 2000, l'heure est à la privatisation, à commencer par 7 succursales de la NNPC (dont les dirigeants sont nommés par le gouvernement), parmi lesquelles 3 des 4 raffineries nationales qui tournent à 40% de leur capacité en moyenne, pour cause de mauvaise gestion et d'absence de maintenance. La privatisation promet sans doute à certains de beaux dessous de table. Mais en attendant les premiers résultats du médicament libéral, censé soigner l'économie nationale, les Nigérians voient monter les prix à la pompe et s'évaporer les dividendes pétroliers tandis que les investisseurs étrangers rapatrient leurs bénéfices, à l'abri de la corruption et de l'instabilité ambiante.


Source : rfi.fr du 15 septembre 2005 ; par Monique Mas

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Message par MadMax » 11 nov. 2005, 12:48

La Russie n'a pas de raisons de fournir de l'uranium naturel à d'autres pays

13:44 | 11/ 11/ 2005

WASHINGTON, 11 novembre - Alexei Berezine, RIA Novosti. La Russie n'a pas de raisons de fournir de l'uranium naturel à d'autres pays, a déclaré, en répondant à une question de RIA Novosti, Alexandre Roumiantsev, directeur de l'Agence russe de l'énergie atomique (Rosatom).

"Les plus riches gisements d'uranium de la Russie sont restés au Kazakhstan et, partiellement, en Ukraine, par conséquent, la Russie n'a pas de raisons de fournir de l'uranium naturel, car nous n'en avons pas assez", a dit Alexandre Roumiantsev.

Les demandes de prestation de services en matière d'enrichissement ou de fabrication du combustible sont plus intéressantes pour la Russie.

Evoquant la proposition de Mohamed ElBaradei, gouverneur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), de créer une banque du combustible pour les pays qui ne possèdent pas de technologies nationales de fabrication, Alexandre Romiantsev a dit que "cette idée jouissait d'un large soutien". "Des groupes de travail ont eu des réunions à Vienne, et les contours de cette coopération internationale se sont déjà esquissés", a dit Alexandre Romiantsev.

Le sens de la proposition de Mohamed ElBaradei consiste en ce que les pays qui n'ont pas de cycles du combustible nucléaire, qui ne possèdent pas leur industrie atomique, peuvent renoncer à la créer en échange de l'aide extérieure.

Autrement dit, les pays qui possèdent des technologies nucléaires seront prêts à construire pour ces pays des centrales nucléaires, à fabriquer et fournir le combustible nécessaire à ces centrales, le combustible usagé étant ensuite restitué. Sur ce plan, les pays intéressés ne bénéficieront que des bienfaits du nucléaire civil et ne seront pas impliqués dans les productions dangereuses, car c'est une affaire complexe et onéreuse", a dit Alexandre Roumiantsev.

Un pays comme la Finlande, qui bénéficie d'une aide quasi-internationale dans la construction de ses centrales nucléaires n'a pas besoin de développer la production de combustible et l'extraction d'uranium, a fait remarquer Alexandre Roumiantsev. (ça c'est pour l'Iran)

En ce qui concerne le combustible nucléaire usagé, la Finlande a l'intention de le stocker dans les roches de granit sur le territoire du pays.

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