L'écologiste sceptique de Bjorn Lomborg

Discussions libres mais portant sur le thème général de la déplétion.

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Nola
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L'écologiste sceptique de Bjorn Lomborg

Message par Nola » 19 avr. 2006, 14:49

Je ne savais pas où poster, je pense qu'ici ce sont les débats généraux.
Voilà, je viens de trouver le commentaire ci -dessous sur l'ouvrage de Bjorn Lomborg sur le site internet lelibéralécolo.blogspot.com

Qu'est ce qui est valable, criticable, orienté à votre avis ?
(je ne suis pas du tout apte à maîtriser les notions de statistiques)


L' ECOLOGISTE SCEPTIQUE de Bjorn Lomborg
Sous-titre : Le véritable état de la planète.
Préface de Claude Allègre.


Bjørn Lomborg est danois. Il est professeur de statistiques à l’université d’Aarhus au Danemark. Il a un jour de 1997 décidé de vérifier avec ses étudiants les affirmations de Julian Simon de l’université de Maryland qui disait que la plupart de nos connaissances concernant l’environnement sont inexactes ou biaisées. A sa grande surprise, Lomborg s’est rendu compte que Simon avait raison et que ce que nous croyons savoir de l’environnement est au mieux approximatif quand ce n’est pas carrément faux. Ce livre est donc le résultat de cette recherche.

La méthode de Lomborg est simple : ne pas se contenter des affirmations courantes disant que tout va de plus en plus mal mais aller voir de près les statistiques et les études disponibles sur une sujet donné et les confronter entre elles. Méthode simple mais minutieuse et dévoreuse de temps : ce livre est le résultat de plusieurs années de travail et comporte plusieurs milliers de références.
Comme l’édition originale date de 2001, Lomborg a utilisé les données disponibles en mai 2001. La traduction française arrive avec un décalage de trois ans mais il y a peu de raisons de penser que les choses ont beaucoup changé dans ce laps de temps.
La force de ce travail est de s’appuyer sur les statistiques officielles d’organismes émanant de l’ONU comme la FAO, l’OMS, le PNUD, etc. ou d’autres organisations internationales comme le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE ou l’UE. Ces renseignements sont complétés par des statistiques émanant des ministères de différents pays. Lomborg explique page 61 que ces chiffres sont ceux que tout le monde utilise y compris les organisations écologistes comme Greenpeace ou le WWF car « il n’en existe pas d’autres ». Sur chaque problème et à chaque fois qu’il le peut, l’auteur précise l’évolution et la situation au niveau mondiale et ne se focalise pas sur les données locales qui ne sont que rarement représentatives.

On peut partager l’ensemble de ce livre en deux parts inégales :
- d’une part presque tout le livre apparemment assez consensuel puisque peu attaqué et peu critiqué par les « environnementalistes » ;
- d’autre part la centaine de pages (sans les notes) consacrée au réchauffement de la planète sur laquelle se sont focalisées les polémiques et les commentaires.

Les thèmes du premier groupe bien que délaissés par les médias sont pourtant bien intéressants. Lomborg soutient et démontre de façon convaincante successivement que la surpopulation en tant que telle n’est pas un problème (la plupart des pays ayant une forte densité de population sont en Europe, page 94), que l’humanité n’a jamais été aussi bien nourrie (même si 18% de la population mondiale ne mange pas encore à sa faim, chiffre qui n’a jamais été aussi bas, cf chapitre 5) et qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour nourrir la population dans l’avenir (chapitre 9).

Plusieurs chapitres sont également consacrés aux supposées pénuries qui nous menaceraient dans un futur plus ou moins proche.
Le cas du pétrole est exemplaire (chapitre 11). En 1920, il y avait pour 10 ans de consommation de réserve estimée. En 1960 et alors que la consommation était bien plus importante, les réserves s’élevaient à près de 40 ans. En l’an 2000 donc, tout le pétrole aurait dû être épuisé. Or les chiffres des réserves estimées en l’an 2000 sont toujours de 40 ans alors que la consommation a encore beaucoup augmentée... Le problème des catastrophistes est qu’ils ne prennent pas en compte l’ingéniosité humaine qui se traduit notamment par le progrès scientifique et technologique. Des gisements inaccessibles il y a dix ou vingt ans sont aujourd’hui exploitables et rentables. Aujourd’hui encore on ne peut extraire qu’environ un tiers du pétrole présent dans un gisement, il y a encore des progrès à faire...

La situation est similaire en ce qui concerne d’autres sources d’énergie comme le charbon (230 ans de réserve) ou le gaz (60 ans de réserve). Lomborg examine également le cas des énergies dites renouvelables que sont l’énergie solaire et l’énergie éolienne et pense qu’elles deviendront réellement compétitives vers le milieu du siècle. Et puis il y a aussi l’huile de schiste (dont on pourrait extraire l’équivalent de 250 fois la production actuelle de pétrole) et le nucléaire (il reste de l’uranium pour 14 000 ans). Bref, pas de crise de l’énergie en vue...

L’énumération pourrait ensuite devenir fastidieuse car Lomborg examine ensuite (chapitre 12) les ressources non énergétiques comme le ciment, l’aluminium, le fer, le cuivre ou l’azote (liste non limitative). Le seul élément dont les réserves ont réellement baissé est le tantale qui est utilisé dans l’industrie aéronautique. Toujours pas de quoi mettre une civilisation à genoux.
Même les ressources en eau apparaissent largement nécessaires au développement pour peu que les prix reflètent le coût réel. Beaucoup de pays subventionnent l’eau fournit aux agriculteurs par exemple ce qui entraînent gaspillage et mauvaise gestion.

Plusieurs chapitres du livre sont consacrés à la pollution et tous les chiffres montrent qu’elle est en baisse dans les pays développés. Le modèle est que la pollution augmente dans les premiers temps du développement économique. A un certain stade, l’environnement devient une préoccupation importante et le progrès technologique aussi bien que le désir de la population provoque un contrôle progressif et une baisse de la pollution.

Il y a quand même un chapitre qui ne parle pas du réchauffement climatique et qui a déclenché quelques polémiques, c’est le chapitre 10 qui est consacré à la forêt. Croire que la forêt diminue en taille est un article de foi très fort chez les environnementalistes. Je me souviens des cris d’horreur qu’ils avaient poussés il y a une quinzaine d’années quand un rapport officiel avait conclu qu’en France la forêt s’était étendue depuis le XIXè siècle... Rien de nouveau donc quand Lomborg explique que la situation est loin d’être catastrophique y compris en ce qui concerne les forêts tropicales. Le constat a déjà été fait et il est simple : là où les forêts sont essentiellement privées, elles sont correctement gérées et ont tendance à s’étendre ; là où elles appartiennent à l’Etat, elles sont mises en coupe réglée, gérées n’importe comment et ont tendance à diminuer.
Un problème lié à celui-ci est la menace qui pèserait sur la biodiversité (chapitre 23). Les scientifiques ne savent pas, même approximativement combien il y a d’espèces vivants sur Terre. Beaucoup d’espèces tropicales annoncées comme disparues sont par la suite retrouvées bien vivantes. Les estimations du nombre d’espèces disparaissants chaque année à cause de l’activité humaine sont donc à prendre avec de grandes pincettes. Un chiffre donné couramment est celui de 40 000 par an. Le célèbre biologiste américain E.O. Wilson avance le chiffre de 100 000 espèces par an. Le problème avec Wilson, pour qui j’ai par ailleurs beaucoup d’admiration, est que son seul argument est « croyez-moi sur parole » ! Pas très scientifique comme attitude... En partant des observations réelles, certains chercheurs arrivent à un taux d’extinctions de 0,7% sur cinquante ans, essentiellement constitué par des disparitions d’insectes et autres invertébrés, ce qui change quand même pas mal de choses.

Comme je le disais plus haut, la plupart des critiques et des attaques contre ce livre se sont focalisées sur le chapitre 24 qui est consacré au réchauffement de la planète. Bjørn Lomborg ne nie pas ce réchauffement et pense que l’homme y est pour quelque chose. La discussion est assez technique car il examine les scénarios élaborés par le GIEC ( « Groupe International d’Experts sur le Climat », en anglais « IPCC », un « machin » mis en place sous l’égide de l’ONU) qui tentent de simuler par ordinateur l’évolution future du climat en faisant varier certains paramètres. La modélisation est très difficile et certains phénomènes ne peuvent pas être rendu de façon totalement satisfaisante. Il est difficile en outre de prévoir ce que sera le futur et pourtant c’est sur cette base bien fragile que sont ou seront prises beaucoup de décisions politiques à commencer par les trop fameux accords de Kyoto...
La position fondamentale de Lomborg est que les estimations du réchauffement à venir sont toujours exagérées. Seules les estimations les plus hautes sont citées dans les médias et par les politiques alors qu’elles sont les plus improbables. Par ailleurs, les mesures proposées par les environnementalistes coûteront très cher pour un résultat insignifiant à l’exemple de Kyoto qui dans leur esprit n’est qu’une première étape. Lomborg pense que le développement économique rendra l’adaptation à la hausse des températures plus facile et que les ressources disponibles aujourd’hui seraient mieux employées dans l’aide aux pays en développement ou dans la lutte contre le sida. Je ne suis pas d’accord sur ces sujets car Lomborg reste dans certains cas interventionniste et nous savons bien que l’aide aux pays en développement notamment est un échec flagrant.

Bjørn Lomborg reconnaît pourtant la valeur de l’économie de marché :
« Nous nous sommes enrichis avant tout parce que les fondements de notre société reposent sur une économie de marché et non à cause de notre inquiétude » écrit-il page 616.
De la même façon il voit juste lorqu’il explique que les « biens collectifs » sont forcément gaspillés (page 190 à propos de la pêche et page 199 à propos de la forêt tropicale).
Il était sans doute déjà difficile de récuser toutes les croyances obscurantistes que propagent les écologistes, si en plus Lomborg s’était déclaré franchement libéral...

Pour en revenir au sujet, il est clair que les environnementalistes utilisent le réchauffement climatique et toutes les peurs concernant l’environnement pour tenter d’imposer un projet politique fait de repli sur de petites communautés semi-autonomes et sur l’arrêt ou du moins le ralentissement du progrès scientifique et technique. Pour vendre ce projet dont peu de gens voudraient spontanément, rien de tel que des campagnes répétées de désinformation visant à faire croire que tout va de plus en plus mal et que l’apocalypse est pour bientôt. Rien d’étonnant si les politiques et autres hommes de l’Etat suivent le mouvement, voire le précèdent. On leur remet une idéologie interventionniste et pro-étatiste clef en main, il aurait été bien étonnant qu’ils ne s’en servent pas.
Deux indices intéressants : les scénarios du GIEC ne tiennent pas compte des réductions d’émission des gaz à effet de serre ayant déjà eu lieu ou engagées à la suite de traités (page 449) et ces mêmes scénarios ne tiennent pas compte non plus de l’aspect économique du réchauffement climatique, ils doivent se borner à étudier la meilleure manière d’éviter les rejets de gaz à effet de serre (page 502).

Un mot pour terminer sur le chapitre 22 consacré à la crainte des produits chimiques. Dans ce remarquable chapitre, Bjørn Lomborg démontre avec brio combien ces produits sont nécessaires, utiles et inoffensifs.

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Message par Loup Espiègle » 19 avr. 2006, 15:44

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes........Consommez, bons gens !

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Message par phylippe » 19 avr. 2006, 15:48

On peu toujours lire la réponse de J-M J ici.
«Lorsque le dernier arbre aura été abattu, le dernier fleuve pollué, le dernier poisson capturé, vous vous rendrez compte que l'argent ne se mange pas» - Proverbe Cree

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Message par Loup Espiègle » 19 avr. 2006, 15:51

Je ne peux m'empêcher de me poser ces deux questions à propos de cet auteur :

son livre comporte quelques milliers de notes citant probablement un nombre important de papiers (en cela il diffère de tous les autres livres "contestataires", dont la bibliographie est souvent sommaire, et qui sont à l'évidence écrit par des individus seuls). Comme Lomborg n'est pas payé pour critiquer le GIEC ni pour se documenter sur le changement climatique ou sur un autre problème d'environnement, mais pour enseigner les statistiques à l'université, quand a-t-il trouvé le temps de lire les 2.500 références qu'il cite ? Ce livre est-il vraiment l'oeuvre d'un seul individu ? Sinon, qui l'a aidé, quand, comment, pourquoi, et "payé" de quelle manière ?

Lomborg est présenté comme ancien membre de Greenpeace, mais je n'ai toujours pas compris dans quelles circonstances il en était parti. La critique systématique et de mauvaise foi étant généralement révélatrice d'un comportement motivé par des raisons affectives, Lomborg n'a-t-il pas publié ce bouquin essentiellement pour régler un compte personnel avec son ancienne organisation, ou par rancune envers quelque chose ou quelqu'un ?
tiré du lien donné par phylipe

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GillesH38
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Re: L'écologiste sceptique de Bjorn Lomborg

Message par GillesH38 » 19 avr. 2006, 16:17

"Nola"Je ne savais pas où poster, je pense qu'ici ce sont les débats généraux.
Voilà, je viens de trouver le commentaire ci -dessous sur l'ouvrage de Bjorn Lomborg sur le site internet lelibéralécolo.blogspot.com

Qu'est ce qui est valable, criticable, orienté à votre avis ?
(je ne suis pas du tout apte à maîtriser les notions de statistiques)
C'est assez amusant de relever les erreurs grossières dans un texte louant un livre...censé s'attaquer aux erreurs grossières des écologistes.

Le cas du pétrole est exemplaire (chapitre 11). En 1920, il y avait pour 10 ans de consommation de réserve estimée. En 1960 et alors que la consommation était bien plus importante, les réserves s’élevaient à près de 40 ans.
Certes, mais les découvertes de gisements n'avaient pas encore piquées comme maintenant (depuis 30 ans). La situation actuelle est TRES différente. D'ailleurs un épisode de flambée des prix n'a eu lieu QUE au moment des restrictions de production en 1973 et 1980. Difficile de l'expliquer si on ne s'approche pas du pic.

Lomborg examine également le cas des énergies dites renouvelables que sont l’énergie solaire et l’énergie éolienne et pense qu’elles deviendront réellement compétitives vers le milieu du siècle.
"..pense que"? ah je croyais qu'il ne parlait que de faits statistiques avérés !!!

Et puis il y a aussi l’huile de schiste (dont on pourrait extraire l’équivalent de 250 fois la production actuelle de pétrole) et le nucléaire (il reste de l’uranium pour 14 000 ans). Bref, pas de crise de l’énergie en vue...
14 000 ans ouf,avec surgénération et filtrage de toute l'eau de mer peut etre mais on y est pas encore ! et confondre réserves et production est une erreur que nous relevons très souvent ici. Ce n'est pas parce que il y a une quantité énorme d'eau qu'on ne souffre pas de sécheresse!
L’énumération pourrait ensuite devenir fastidieuse car Lomborg examine ensuite (chapitre 12) les ressources non énergétiques comme le ciment, l’aluminium, le fer, le cuivre ou l’azote (liste non limitative).
Le ciment étant fait à partir de sable et de chaux, et l'azote correspondant à 80 % de l'atmosphère, je ne vois pas comment il pourrait y avoir pénurie :lol:. En revanche, il faut de l'énergie pour produire la chaaux et les nitrates (seuls utilisables par les plantes non légumineuses) et ça c'est un vrai problème.
Le seul élément dont les réserves ont réellement baissé est le tantale qui est utilisé dans l’industrie aéronautique. Toujours pas de quoi mettre une civilisation à genoux.
Il ne connaissait pas la flambée des prix actuelle...
Un mot pour terminer sur le chapitre 22 consacré à la crainte des produits chimiques. Dans ce remarquable chapitre, Bjørn Lomborg démontre avec brio combien ces produits sont nécessaires, utiles et inoffensifs.[/i]
Je ne sais pas avec quel "brio" il le démontre, mais des gens comme le professeur Belpomme impute l'augmentation du nombre de cancers (inexplicable par la seule augmentation de longévité) à l'accumulation de micro doses de produits chimiques , en eux mêmes chacun en dessous du seuil de toxicité. Pas de quoi être rassuré, même si nous vivons encore dans l'allongement de la durée de vie apporté effectivement par l'amélioration progressive des conditions de vie du XXe siècle (les gens qui meurent maintenant sont nés en 1920 -1930).

Et M; Lomborg n'a probablement pas beaucoup réfléchi aux propriétés fondamentales de l'exponentielle...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par Nola » 19 avr. 2006, 16:31

Merci pour le lien

Même si je ne peux pas tout intégrer en 5 min, les contre-arguments sont pointus et très méthodiques . Ce qui prouve que l'ouvrage est superficiel !

De plus, le monsieur n 'est pas spécialiste en la matière.

Toujours garder son esprit critique même si on n 'est pas un spécialiste en la matière ;-)

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Message par th » 19 avr. 2006, 16:53

Si tu veux encore plus de contre arguments, voici une liste d'erreurs de Lomborg....
Tu verra que les erreurs ne sont pas limitées au rechauffement climatique, et que Allègre aurait mieux fait de ne pas cautionner ce personnage.

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Message par sceptique » 19 avr. 2006, 16:57

Cette prose, ce style, ces arguments de Lomborg et claude Allègre (notre ancien ministre de l'Education Nationale, grand chasseur de Mamouth ;) ) cela ne vous rappelle rien ni personne ? Cherchez bien ... (une piste : dans le forum Oleocene).

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Message par echazare » 19 avr. 2006, 17:31

miniTAX ?

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Message par epe » 19 avr. 2006, 18:35

Hum, dans les détails je n'ai pas assez de connaissances techniques pour juger de la bonne ou mauvaise foi ou de la compétence ou de l'incompétence de ce Monsieur.

Cela dit, une chose me fait particulièrement horreur, c'est la pensée unique. Or la bonne foi et les compétences ne sont pas toujours l'apanage des environnementalistes. Quand ils crient au loup au sujet de concentration des gaz à effets de serre à des niveaux jamais vu, ils omettent toujours et sciemment de dire " dans l'histoire de l'humanité", car l'histoire de la vie sur terre a connu des périodes de concentration de gaz à effet de serre incomparablement supérieures à celles d'aujourd'hui et même à leurs prédictions les plus apocalyptiques. Cela aussi c'est de la malhonnêteté intellectuelle.

Quand Lomborg dit, sans nier l'influence humaine, que le réchauffement n'est pas exclusivement du à l'homme, là encore je n'ai pas les compétences pour confirmer ou infirmer, mais c'est scientifiquement vraisemblable.

Quand Lomborg dit que Kyoto ne sert à rien, je suis persuadé qu'il est dans le vrai. Il suffit de constater, nous sommes très bien placés pour cela ici, que la consommation de combustibles fossiles n'a jamais cessé d'augmenter à l'échelle de la planète, Kyoto ou pas Kyoto, c'est de la poudre aux yeux.

Quand Lomborg dit que les moyens de Kyoto seraient bien plus utiles pour éradiquer la misère en Afrique ou ailleurs, je ne suis pas d"accord avec ses méthodes, mais sur le fond je le crois dans le vrai.

Bref, au delà du "cas" Lomborg, je suis convaincu que tous nous avons intérêt à ce que des contradicteurs existent. Car le propre de toute pensée unique est de générer des erreurs d'analyse, de comportement, de réaction, que plus personne ne songe à remettre en cause.
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
Les Shadoks

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 19 avr. 2006, 19:06

Tout à fait d'accord, je ne critique pas le fait de passer au crible critique les prédictions souvent trop apocalyptiques des écologistes. Mais il faut reconaitre qu'il y a de la mauvaise foi de part et d'autre...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par Nola » 19 avr. 2006, 19:32

donc y a du vrai à prendre partout ! quand même :D

cela serait sympa si un ouvrage de vulgarisation piocherait dans les 2 camps avec des arguments honnêtes...
ou acheter la version 2 tomes . . .

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Message par sceptique » 19 avr. 2006, 23:42

"echazare"
Cette prose, ce style, ces arguments de Lomborg et claude Allègre (notre ancien ministre de l'Education Nationale, grand chasseur de Mamouth ;) ) cela ne vous rappelle rien ni personne ? Cherchez bien ... (une piste : dans le forum Oleocene)

miniTAX ?
Gagné ! C'est la même "philosophie". Cela permet de mieux comprendre ce courant de pensée résolument optimiste et anti-catastrophiste. Maintenant, qui a raison ? Mon opinion personnelle ? J'espère qu'il a raison mais ma raison me fait plutot craindre que ce soit les pessimistes d'oleocene. L'avenir nous départagera.

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Message par franck1968 » 20 avr. 2006, 00:15

Reponse envoyer à Allégre en commentaire à un article sur l'express
où il jouait les pompiers sans rien expliquer il a laissé une adresse internet pour avoir des réactions, voilà ma réponse, j'ai eu 0 réponse mais cela ne me dérange pas.

Mr Claude Allegre,

Je tiens à répondre à l'article que vous avez écrit pour l'Express.
Tout d'abord je suis choqué par le peu de réalisme et de rigueur scientifique que vous exprimez dans cet article.
Sans doute parce qu'il s'agit du pétrole et que, vu les enjeux vous ne voulez pas affoler les gens et préférez leur faire croire que le pétrole, et l'énergie en général, n'est pas un problème : "Bref, la première crise pétrolière ne surgira vraiment qu'à la fin du XXIe siècle".

Vous expliquez : "La crise actuelle en effet n'est pas une crise des prix de revient: celui-ci varie de 2 dollars le baril en Arabie saoudite à 11 dollars en mer du Nord. Ces tarifs offrent d'ailleurs aux compagnies pétrolières des recettes record. Exxon a enregistré en 2005 une hausse de 42% de son bénéfice, estimé à 36,13 milliards de dollars, supérieur au PIB de 125 pays de la planète. Mais, la demande étant supérieure à l'offre, les prix flambent. Le développement de la Chine et de l'Inde et les besoins croissants des Etats-Unis et de l'Europe font que les besoins dépassent les capacités de production (un peu affaiblies par la guerre en Irak)". et ensuite "Il faut ajouter à cette situation l'insuffisance des capacités de raffinage en Occident. Deux ou trois ans seront nécessaires pour remédier à cette situation, mais entre-temps les besoins auront augmenté"!
Vous n'allez pas jusqu'au bout de votre raisonnement. Si, comme vous dites aujourd'hui, les besoins dépassent les capacités de productions, dans 2 ou 3 ans quelles nouvelles ressources, pas encore utilisées, pourraient l'être ? Alors même qu'il n'y a plus de découvertes majeures depuis les années 80 et qu'on consomme 4 barils pendant qu'on en découvre 1.
Les nouveaux champs qui seront mis en exploitation dans les années à venir produiront du pétrole de moins bonne qualité ou, plus difficile, plus cher, énergiquement moins rentable à extraire (huiles lourdes, pétrole soufré, sable bitumineux, pétrole en eaux profondes). Ce qui ne permettra pas d'augmenter le débit que nous avons atteint. Il y aura d'ailleurs besoin d'adaptation des raffineries pour traiter ces pétrole.
Donc ce n'est pas la fin du pétrole mais cela ne permettra pas de continuer une expansion de la consommation d'énergie mondiale. Le débit maximum de pétrole est atteint ou sur le point de l'être aux alentours de 85 millions de barils par jour. Et ensuite par effet de déplétion des champs majeurs qui ont été mis en exploitation en premier car le pétrole était de bonne qualité ou facile et pas cher à extraire la production commencera à diminuer.

Vous dites : « Le pétrole, au sens actuel du terme, ne sera pas épuisé avant cinquante ans »!
Peut-être 50 ans en effet, ou moins. Mais une chose est sûre, pas avec le débit actuel. Une fois le pic atteint, la production mondiale diminuera pendant effectivement 40 ou 50 ans.
La déplétion sera d'autant plus rapide que l'organisation de la société poursuivra son fonctionnement de gigantesque gaspillage. Transport tout camion par exemple.


Vous dites :"L'Arabie saoudite est maître du jeu. Elle produit avec les champs existants 9,5 millions de barils/jour. Pour faire baisser le prix du brut, il faudrait qu'elle passe à 13 millions de barils/jour".
C'est totalement irréaliste. Le champs géant Ghawar est en déplétion. Il produit à lui seul aujourd'hui 4,5 millions de barils/jour. Pour comprendre voici les commentaires d'un ingénieur qui a travaillé sur Ghawar :
1. L'ennoiement des puits périphériques de Ghawar résulte d'un bon management de l'injection d'eau, et de l'excellente qualité du réservoir, comme en témoigne le taux de récupération de 20% du volume de pétrole en place avant les premières arrivées d'eau significatives aux puits.
2. Ghawar a produit la moitié ou presque de ses réserves, et a commencé à décliner depuis 1998. Nous ne savons pas s'il s'agit de limitations de capacités de production, ou de contraintes liées aux caractéristiques du gisement.
3. En fonction du volume de pétrole en place que l'on adopte, le rythme actuel d'extraction de Ghawar représente annuellement 1,1% à 1,5% du volume de pétrole en place.
4. L'historique de production est conforme aux courbes très classiques donnant la teneur en eau en fonction du pourcentage déjà récupéré du volume en place d'une part, et de la production cumulée de pétrole d'autre part.
5. A la fin des années 70, la production de pétrole de Ghawar s'élevait à 6,5 millions de barils par jour, avec très peu d'eau. La capacité de production hydratée de 6,5 à 7 millions de barils par jour, déterminée pour le début des années 1990 suggère qu'il a été foré très peu de puits complémentaires dans cette période de 15 ans. Avec l'arrivée de l'eau, et son augmentation jusqu'à atteindre 40%, les Saoudiens ont augmenté les capacités de production dans la fin des années 90, par forage de puits intercalaires, mise en pompage et séparation triphasique, doublant ainsi la production de fluides à 15 millions de barils par jour. La production de pétrole a culminé à 8 millions de barils par jour. Depuis lors, le pourcentage d'eau a augmenté jusqu'à la valeur actuelle estimée de 60%, et continue d'augmenter au rythme de 3% l'an.
Lorsque le gisement aura atteint un taux de récupération de 60% du volume de pétrole en place, l'évolution de la courbe de teneur en eau suggère que Ghawar pourra encore fournir de façon économique
1 million de barils par jour avec 83-84% d'eau vers 2017-2022. Des techniques nouvelles ou émergeantes, comme par exemple les puits avec de multiples drains, maximisant la surface de contact avec la roche, pourraient ajouter 900 000 barils par jour de production, et 20 milliards de barils supplémentaires de réserves entre maintenant et la fin du siècle.


Ensuite vous dites : "Le nucléaire s'impose, mais beaucoup de pays, cédant aux écologistes, se le sont interdit"!
Le problème n'est pas si simple : les centrales électriques de génération 2 et EPR de génération 3 utilisent de l'uranium 235 très rare sur terre et pas en quantité suffisante pour généraliser l'énergie nucléaire à de nombreux pays qui voudraient adopter cette énergie.
La génération 4 (dite à surgénération pourrait utiliser d'autres combustibles : Thorium 232, Uranium 238 beaucoup plus courant que l'Uranium 235) mais selon les spécialistes cette technologie ne pourrait pas être au point avant 2035.


Pour conclure nous sommes devant un défi énergétique, si nous voulons le surmonter, il faut voir clairement les choses.

Franck

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Message par tolosa » 20 avr. 2006, 08:41

bravo franck , tu es très clair

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