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Le pic de production marque un stade où il n’est géologiquement et techniquement plus possible de produire davantage de pétrole. Ce stade est purement hypothétique, et on ne l’atteindra sans doute jamais. C’est la demande qui va baisser en premier et parvenir à un pic. Toutefois, on a encore une forte marge à la hausse. La production actuelle dépasse les 100 millions de barils par jour (mb/j) et l’Opep, par nature optimiste, envisage qu’elle pourrait arriver à 130 mb/j. Même une source plus mesurée comme l’Energy Information Administration, aux États-Unis, estime qu’elle pourrait dépasser 110 mb/j. Dans ces conditions, chaque pays producteur s’adapte. Je vous donne deux exemples : en Arabie saoudite, où les coûts d’exploitation sont les moins élevés au monde du fait de ressources d’excellente qualité et faciles à extraire, avec la plus faible empreinte carbone notamment du fait de la concentration des infrastructures et de leur parfait état, on investit et on produit autant qu’on peut. Inversement, la Norvège estime que la demande va baisser plus vite. Son coût de production dans l’offshore profond étant très élevé, et consciente qu’elle est des enjeux climatiques, elle préfère miser davantage sur le gaz. Vous voyez deux démarches différentes. Résultat ? Chacune anticipe l’avenir différemment et élabore des stratégies différentes. Mais toutes écartent la possibilité d’un pic de production, car les barrières ne cessent d’être repoussées.