Les futurs pics gaziers

Discussions libres mais portant sur le thème général de la déplétion.

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Message par Tiennel » 24 janv. 2006, 18:16

non, c'est ptet simplement que l'offre ne suit pas une pointe de demande
Méfiez-vous des biais cognitifs

coronado
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Message par coronado » 24 janv. 2006, 18:29

C'est donc un pic tout comme celui du petrole en millieux d'année et fin d'année :-D PIC PIC PIC :lol:

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mahiahi
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Message par mahiahi » 24 janv. 2006, 21:55

Non, la production peut augmenter mais moins vite que la demande ;-)
Mais il me semble que la Russie ne pourra plus exporter son gaz dans 5 ou 6 ans, donc on est déjà au moment où l'augmentation ne croit plus, mais décroit :

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Message par energy_isere » 25 janv. 2006, 00:46

en math, ca s'apelle un point d'inflexion. 8-) (maximum de la pente, ou zero de la derivée seconde)

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Message par prontalgix » 25 janv. 2006, 22:12

mahiahi a écrit : Mais il me semble que la Russie ne pourra plus exporter son gaz dans 5 ou 6 ans [/code]

D'où tenez-vous ça SVP que la Russie n'exportera plus son gaz dans 5 ou 6 ans ?

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Message par MadMax » 25 janv. 2006, 22:27

Un de leur ministre avait déjà évoqué la possibilité d'arrêter les exportations de gaz en 2010 (il y a une copie de l'article sur ce site, mais où ?).

Sinon, des experts occidentaux parlent de 2015/2018 (celui invité à l'émission "C dans l'air" sur France 5 le 6 janvier).

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Message par Tiennel » 25 janv. 2006, 22:37

La newsletter de l'ASPO de juillet 2003 affiche (page 8) un pic vers 2010 ; on n'en parle pas dans le texte mais il y a un graphique sans équivoque.
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Message par prontalgix » 26 janv. 2006, 21:13

MadMax a écrit :Un de leur ministre avait déjà évoqué la possibilité d'arrêter les exportations de gaz en 2010 (il y a une copie de l'article sur ce site, mais où ?).

Sinon, des experts occidentaux parlent de 2015/2018 (celui invité à l'émission "C dans l'air" sur France 5 le 6 janvier).
oui il me semble avoir lu aussi un article qui parlait d'arrêt d'exportations Russes mais il me semblait qu'il s'agissait pour eux d'arrêter d'exporter du pétrole uniquement vers 2010 mais pas de stopper les exportations en ce qui concerne le gaz !!!!!

Il me semblait que le pic gaz interviendrait bien le pic pétrole en Russie

Tiennel me semble que le graphe comprend OIL + GAZ ?

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Message par MadMax » 26 janv. 2006, 21:18

Ah oui, c'était peut-être le pétrole plutôt. :oops:

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Message par Tiennel » 26 janv. 2006, 21:24

prontalgix a écrit :Tiennel me semble que le graphe comprend OIL + GAZ ?
Image
Impossible d'affirmer avec certitude, mais le graphe de la page 8 est en gigabarils et non en Gboe (giga-barils-équivalent-pétrole), ce qui laisserait supposer qu'il s'agit bien de pétrole seulement. En fait, pour le gaz l'ASPO est étonnamment discrète.
Image
Les données BP n'éclairent que le passé, mais on constate un net point d'inflexion en 2003.
EDIT : ca n'est pas forcément le pic qui arrive, peut-être simplement que leur système de production ne peut plus suivre (cause sous-investissement des années 1990)
Dernière modification par Tiennel le 26 janv. 2006, 22:23, modifié 1 fois.
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Message par prontalgix » 26 janv. 2006, 21:41

Tiennel a écrit :La newsletter de l'ASPO de juillet 2003 affiche (page 8) un pic vers 2010 ; on n'en parle pas dans le texte mais il y a un graphique sans équivoque.

Bon j'ai trouvé ça sur le gaz Russe

Mardi 03 Janvier 2006
L'importance de la route ukrainienne du gaz : première partie : la Russie
Il est assez difficile d’y voir clair dans les tensions qui opposent l’Ukraine et la Russie au sujet du gaz naturel.

Qui dit vrai ? Que se passe-t-il vraiment ?

Aussi, je propose d’abord de remettre en perspective le marché du gaz, et surtout européen et russe, pour voir l’importance stratégique de l’Ukraine sur cette question. Cette seule question est déjà très complexe. Pour cela , je m'appuie sur un document édité par l'AIE en juin 2004:
"Security of gas Supply in open markets".


Je propose de faire cette revue sur plusieurs jours pour arriver à comprendre les enjeux et de commencer par la Russie.

1. La Russie.

Le secteur énergétique représente un part très importante de l’économie russe.
La Russie est le premier producteur de pétrole, parfois le second, avec l’Arabie Saoudite. Ils jouent maintenant dans la même cour.
Ils produisent chacun environ 9,5 millions de barils par jour. La Russie produisait plus 12 millions de barils par jour à la fin des années 80. Après la chute de l’Empire Soviétique, la production est tombée à 6 millions de barils par jour puis est remontée à partir de la fin des années 90 pour croître fortement entre 2001 et 2004 pour atteindre 9,5 millions de barils actuellement.

En 2002, selon l’AIE, 25% de GDP russe et 54% des recettes de l’Etat proviennent du secteur énergétique. l’industrie du gaz représente 8% du GDP russe et 25% des revenue de l’Etat. Parmi ces 25% de revenues, l’Etat russe reçoit 19% de ses recettes de ses exportations de gaz.

Le gaz représente 50% de la consommation d’énergie de la Russie et 42% de la production d’électricité.

La société Gazprom est contrôlée majoritairement par l’Etat russe (en 2004, l’Etat russe possède 38, 4% de la compagnie et 16,3% indirectement). Gazprom tient 65% des réserves gazières russes, produit 90% de la production de gaz russe et s’occupe du transport du gaz dans le pays avec une longueur totale de 400 000 kms. La compagnie s’occupe de l’exploration, de la production, du transport, de l’exportation et de l’approvisionnement.

La Russie possède les plus importantes réserves de gaz au monde avec 47000 milliards de m3), ce qui représente le tiers des réserves mondiales. C’est aussi le premier producteur de gaz au monde avec 616 milliards de m3 en 2003. 70% de sa production est destinée à sa consommation propre. La Russie est le premier exportateur de gaz au monde avec 190 milliards de m3 en 2002.

Pour remettre en perspectives ces chiffres au niveau mondial, la production mondiale est environ de 2500 milliards de m3. Seulement 500 milliards sont exportés par pipeline et 7% par LNG (gaz naturel liquide).

Sur ces 500 milliards, 190 milliards sont exportés par la Russie, c’est à dire que 38% du commerce de gaz dans le monde est fait par la Russie.

Sur ces 190 milliards de m3 exportés, 110 sont destinés à l’Europe occidentale en 2002. les revenues provenant de l’exportation de gaz compte pour 25% des revenues russes provenant de l’exportation.

Donc, ceci signifie que l’exportation de gaz naturel en Europe Occidental par la Russie , 110 milliards de m3, compte pour 22% de l’ensemble des exportations mondiales de gaz, 500 milliards de m3!

Ce volume d’exportation couvre aussi 25% des besoins en gaz de l’Europe Occidental.

La production de gaz russe provient surtout de trois gisement géants, se trouvant dans l’ouest sibérien, qui sont en déclin. Les réserves pour compenser le déclin de ces gisements ne manquent pas mais celles-ci nécessitent des investissements importants pour être exploitées, beaucoup plus importants que ceux qui sont actuellement exploités. Les ressources gazières sont basées dans six bassins sur terre et trois bassins en mer. 20 champs géants ont été découverts, ayant chacun des réserves supérieures à 500 milliards de m3. Ces 20 champs géants représentent 75% des découvertes de gaz russes. Seulement 7 de ces champs sont en exploitation actuellement et représentent la majeur partie de la production russe.

La principale région productrice est la Sibérie occidentale, contenant 70% des réserves russes et produisant 90% du gaz russe actuellement. Les trois principaux champs géants russes (Unrengoi, Yamburg, Medvezhye) actuellement en activité se trouvent dans cette région. Ils représentaient 80% de la production de Gazprom en 1999. Ils ne sont plus qu’à 62% en 2003.
Si l’on compte que Gazprom représente environ 90% de la production russe, alors ces trois champs représente encore 56% de la production russe en 2003.
En 2003, ces champs se trouvent à 76% pour Medvezhye, 65% pour Unrengoi , 54% pour Yamburg de leur niveau de production au moment de leur pic de production.

Un autre champs géant a été mis en production en 2001, Zapolyarnoye, dont les réserves sont estimés à 3,4 trillion de m3 (7,2% des réserves russes). Il est prévu qu’il produise 100 milliards de m3 en 2008. Sa production est actuellement en pleine en croissance et compense le déclin des trois autres.

Pour les projets de développement des nouveaux gisements, Gazprom prévoit d’exploiter les gisements plus petits mais proches des zones d’exploitation actuelles en Sibérie occidentale.

Une bassin important devrait entrer en production en 2008, la Péninsule de Yamal. Celle-ci devrait atteindre une production de 190 milliards de m3 par an en 2020. Les réserves de Yamal comptent pour 22% des réserves russes.

Un champs géant existe aussi dans la mer de Barents, Shtokmanov, mais représente des investissements très importants d’un total de 20 milliards de dollars et comporte des difficultés technologiques.

Pour l’instant, le champs inexploité de Russkoye Sud a été désigné pour alimenter le futur gazoduc Nord Européen qui gagnera directement l’Allemagne et dont Mr Shroeder est devenu le président! Mais ce champs arrivera à son pic seulement en 2013 à 25 milliards de m3.

Le dernier champs géant qui est rentré en activité en 2001, Zapolyarnoye, est considéré comme le dernier champs géant permettant une exploitation bon marché du gaz. Les coûts de production sont actuellement de 10$ par 1000 m3. Sur la période 1992-2003, la partie de gaz bon marché dans la production de Gazprom est passée de 90% à 75% et pourrait atteindre 50% en 2010. L’estimation du Russian Energy Strategy pour le développement du bassin de Yamal serait de l’ordre de 30$ par 1000 m3, donc trois fois plus cher que les gisements de la Sibérie Occidentale. Ce coût n’intègre pas les coûts supplémentaires causés par la mise en place de nouvelles infrastructures de transport du gaz.

D’autres projets en Sibérie Orientale sont en cours et devrait alimenter la Chine et la Corée via un gazoduc partant de Kovykta, lieu d'un gisement de gaz, vers la Chine et la Corée, long de 4900 kms.

voici la production russe de gaz naturel:

Gazprom prévoit de produire 580-590 milliards de m3 par an en 2020 dont 180-190 milliards de m3 avec Yamal et 110 en Sibérie Occidentale. Le Russian Energy Strategy prévoit une de production de 680-730 milliards de m3 en 2020 dont 140-150 produits par les producteurs indépendants.

L’Ukraine représente 80% des exportations de gaz vers l’Europe Occidentale. Le reste transite par la Biélorussie. L’Ukraine exporte du gaz russe depuis que l’exportation du gaz russe a commencé donc depuis très longtemps. Selon l’AIE, les tensions géopolitiques entres ces deux pays durent maintenant depuis la chute de l’Empire Soviétique. La Russie a accusé à plusieurs reprises l’Ukraine de prendre illégalement du gaz, ou d’engendrer des problèmes de paiements. L’Ukraine a accumulé une large dette pour son utilisation du gaz pendant les années 90. la situation s’était arrangé en 2000 quand un accord avait été trouvé entre les deux sur des arriérés en approvisionnement de gaz.

Pour conclure, on voit que l’Ukraine se trouve être le pays de transit du plus grand marché d’exportation de gaz au monde. Ce pays transporte 80% du gaz exporté par la Russie vers l’Europe, c’est à dire environ 18% du commerce mondiale de gaz !

L’exportation du gaz est un élément clé de l’économie russe, ( 19% des recettes de l’Etat et 25% des recettes d’exportations) ainsi qu’un approvisionnement clé en gaz pour l’ensemble de l’Europe occidental.

La Russie va avoir besoin d’investissements importants pour faire face au déclin de ses champs actuellement en exploitation et lancer l’exploitation des bassins plus coûteux.

Ce fait peut expliquer la hausse progressive des prix à l’exportation de Gazprom et sa politique de moins en moins accommodante vis à vis de pays qui ont , de plus, tourné le dos politiquement à la Russie, comme l’Ukraine.

Nous creuserons la question ukrainienne dans la deuxième partie.

Makhnovitch.

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Message par prontalgix » 26 janv. 2006, 21:49

MadMax a écrit :Ah oui, c'était peut-être le pétrole plutôt. :oops:
Oui me semblait bien aussi :D !

Si les Russes stoppent leurs exportation de gaz en 2010
là c'est sûre c'est la cata générale puisqu'ils ont le Tiers des réserves mondiales.........

ça ça entraineraient inévitablement une grosses bagarre générale & sur le champ........ :-D

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Message par epe » 26 janv. 2006, 21:59

prontalgix a écrit : Si les Russes stoppent leurs exportation de gaz en 2010
là c'est sûre c'est la cata générale puisqu'ils ont le Tiers des réserves mondiales.........
J'avais posté ça dans le fil "Russie"
selon Stanislav Belkovski, directeur de l'Institut de la stratégie nationale, si les tendances actuelles se maintiennent (rythme d'investissement, déclin des vieux gisements, hausse de la demande intérieure) , la Russie sera obligée d'importer du gaz naturel à l'horizon de 2012 et du pétrole vers 2017
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
Les Shadoks

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Message par Tiennel » 26 janv. 2006, 22:30

selon Stanislav Belkovski, directeur de l'Institut de la stratégie nationale, si les tendances actuelles se maintiennent (rythme d'investissement, déclin des vieux gisements, hausse de la demande intérieure)
Avec les nouveaux prix, ils ne vont pas se priver d'investir : si je prends les chiffres ci-dessus, ils ont 76 ans de réserves (au sens P/R), ils peuvent se permettre d'augmenter leurs capacités de production.
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Message par Oilive » 26 janv. 2006, 23:19

prontalgix a écrit : oui il me semble avoir lu aussi un article qui parlait d'arrêt d'exportations Russes mais il me semblait qu'il s'agissait pour eux d'arrêter d'exporter du pétrole uniquement vers 2010
effectivement, Eric a relevé l'article de Mosnews ici :
http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopic.php?p=215

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