pic de l'énergie : pas avant longtemps, trop tard.

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 03 mars 2006, 10:54

J'aurais pas dit mieux! =D>

C'est justement parce que la flambée actuelle n'est PAS due à des causes géologiques que l'économie ne souffre pas trop. Quand on rentrera dans des taux de dépletion de quelques % par an, ce sera une autre histoire.

D'ailleurs les Russes ne sont pas très loin de leur "2e pic" , on va voir ce qu'il va se passer à ce moment. L'amélioration du PIB due à la flambée des prix du baril sera un jour ou l'autre détruite par la baisse de production.
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Message par sceptique » 03 mars 2006, 11:05

Fish2 a écrit :@ sceptique : dans cette hypothèse de possibilité pour le système capitaliste de faire face "business as usual", il me semble qu'une variable majeure a été oubliée, c'est l'augmentation de la demande (croissance de la population * conso individuelle). Crois tu vraiment qu'il sera possible à la fois de compenser la déplétion des gisements et de satisfaire la demande supplémentaire, par la mise en place de BTL et CTL ?
Surtout si on attend que le coût d'extraction du pétrole soit supérieur au prix d'intérêt des autres solutions, ce qui signifie pas d'anticipation, contrairement aux préconisations du rapport Hirsch.
Exactement. On retrouve le problème économique classique de l'offre et de la demande avec la montée et la descente des prix : Les prix augmentent vraiment trop ? la demande augmente moins vite voire se contracte. C'est le cas en Chine : l'augmentation de la demande a été considérablement réduite entre 2003-2004 et 2004-2005.
Le marché n'attendra pas que les prix d'extraction atteignent 60$. Quand l'effet de rareté sera tel que le prix du pétrole ne pourra plus redescendre en dessous de 40$ les mécanismes de substitution se mettront en place "business as usual". Au pif, je dirais que l'on est pas loin de ce point de non-retour.
N'étant pas économiste, pour plus de précision, il suffit d'ouvrir un fil sur "liberaux.org" pour avoir toutes les démonstrations. Moi, personnellement, je ne les supporte pas. Je préfererais un monde moins vorace mais je crains que les mécanismes du marché ne permettent d'exploiter la Terre au dela de tout ce que l'on peut craindre. A moins d'un sursaut écologique des américains, on peut rêver ?

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Message par sceptique » 03 mars 2006, 11:08

Fish2 a écrit : Autre point relatif à la ruée sur le charbon : elle n'atteindra pas aux US le niveau de frénésie des chinois, parce que l'acceptation sociale du prix à payer n'a rien à voir entre les 2 pays. Toutes les mines ne sont pas à ciel ouvert, et on l'a vu récemment avec l'accident qui a fait une dizaine de morts => arrêt immédiat de toutes les mines du même type dans cet état (la Virginie ?). En Chine ce type d'accident se produit toutes les semaines mais ça n'empêche pas d'exploiter.
tu donnes la réponse : les américains achéteront le charbon aux chinois, ou aux indiens, en tout cas au moindre cout pour eux.

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Message par GillesH38 » 03 mars 2006, 11:16

Que le marché adapte l'offre et la demande, ce n'est guère douteux.
Ce que les libéraux ne comprennent pas, c'est que suivant le cas, il adapte l'offre pour répondre à la demande, ou le contraire!

Si la dépletion est d'origine géologique, les prix montent jusqu'à ce que la réduction de la demande s'adapte à celle de l'offre. Qu'on le retourne dans tous les sens, ça reste une récession! Ce qui s'est passé en 1973 et 1980.
La mise en service d'énergies de substitution ralentira la baisse, mais ne la compensera pas. Le pétrole ne sera pas remplacé baril pour baril : pour un baril qui disparaîtra, on mettra peut etre sur le marché 0,2 baril de CTL. L'asymptote correspondant à la production possible totale de produits de substitutions, bien inférieure à celle du pétrole.
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Message par Fish2 » 03 mars 2006, 11:30

L'équilibre par le marché est efficace pour des produits dont on peut se passer facilement, ou si les solutions de remplacement sont accessibles, mais là on va rapidement renter dans le "dur". L'adaptation se fera certes, mais pas business as usual, parce que les changements sont tellement fondamentaux que ça ne concerne pas que l'économie, mais vraiment l'organisation de la société.
L'hypothèse business as usual, je pourrais y croire si les taux de déplétion étaient réduits d'un facteur 10, soit 0,3% annuel. Mais 3%, franchement, c'est énorme !
« Sauf événements majeurs, la probabilité est forte que le prix du baril redescende vers 30 dollars l’an prochain. » Thierry Desmaret, Le Figaro, novembre 2004

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Message par Yves » 03 mars 2006, 11:32

Nous avons déjà un premier élément qui modifie la vision des chosesde sceptique, c'est l'aspect "coût de production / bénéfices à la vente" :
Les alternatives "nouvelles énergies" plus chères que le pétrole ne seront intéressante pour les acteurs privés que si elles promettent de bon (et juteux) bénéfices. Donc le pétrole à 60$ ne propulse pas vraiment les biocarburants (par exemple) à grande échelle. Juste, il ouvre la voie à ces nouvelles alternatives. Dans le raisonnement "j'ai ptète la chance de faire du blé d'ici 5 an avec ça, ça pourrait même être ma vache à lait dans 15 ans, alors essayons". Des tas de boites vont se lancer là dedans, un peu comme avec les start up de la bulle informatique...
Mais ce qui est important de voir, c'est que ceux qui ont le plus de moyen (les gros groupes pétroliers) pour développer ces "nouvelles énergies" sont aussi ceux pour qui une augmentation constante du prix du pétrole sera "tout bénéfice". "Faire X$ de bénéfice" en vendant un baril de pétrole sera toujours opposé à "faire X-60$ de bénéfice avec les nouvelles énergies". Les autres acteurs, s'il veulent espérer survivre, doivent pouvoir assumer leurs investissement (donc être des gros "non pétroliers"), et/ou attendre que le prix de vente des alternatives soit bien au dessus du coût de fabrication.
Le remplacement du pétrole manquant viendra tardivement car les acteurs du monde libéral cherchent le bénéfice (plutôt à cours terme ces derniers temps) et non la périnisation de leurs avoirs.

Bien évidement, on parle déjà de nouvelles usines de biocarburant, de programmes réactivés de centrales nucléaires.
Mais on arrive ici au second élément qui fait (cumuilé au premier), selon moi, que ton "optimisme" est (pour l'instant) erroné.
Ce second élément n'est pas lié à la date de mise en oeuvre, mais à la quantité mise en oeuvre.
Nouveau programme nucléaire de la france : une centrale pour 2010 (prototype industriel à eau présurisé) et une pour 2020 (prototype -non industriel- de surgénérateur). Deux centrales en 15 ans ... alors que le parc nucléaire aura 40 ans en 2020 (l'age de sa retraite ...)
Avec sa nouvelle (et future) centrale lignite, l'allemagne produira 2GW. Rapellons que la production totale française d'électricité représente plus de 100 GW ...
Si on met en perspective les 2 données (en imaginant que cette centrale soit construite en France)
Ce qu'on nous présente comme une "giga super avancée pour le futur" ne représenterai que 2% de notre parc, à peu près 3% du nucléaire existant ...
Il faudrait construire une centrale comme celle là par an pour préparer le remplacement du parc existant si on lui donne une durée de vie de 30 ans. N'en faire qu'une tous les 2 ans correspond à estimer la durée de vie de l'existant à 60 ans !!!!
En 2003, une directive de l'Union européenne avait fixé comme objectif l'incorporation de 2% de biocarburant aux carburants en 2005, une proportion qui devra passer à 5,75% en 2010
On nous fixe l'objectif de progresser en biocarburant de 0,75% par an. Soit même pas de quoi ratraper la croissance de consomation. Encore moins de corriger une déplétion.

Alors ?

Dans ton hypothèse, tu suppose que le système capitalise est capable de réagir au pic en proposant d'autes sources d'énergie.
D'une part, même après le pic, vendre son pétrole sera encore plus rentable que de faire du CTL. Ce qui retardera d'autant la prise au sérieux du besoin d'une nouvelle source d'énerge.
Ta période de réactivité annoncée était implicitement immédiate (à PO + 0 on décide de construire ce dont on a besoin). Elle sera en réalité plus longue (sans compter le délais de mise en oeuvre).
D'autre part, les enjeux au niveau de la quantité sont bien plus grand que les projets actuels. En 2020 par exemple, notre parc nucléaire moins les 2 centrales prévues arrivera en fin de vie (prolongée qui plus est)...
Il faudra remplacer (durée de vie de 43 ans) 2MW en 2020, 21 et 22, 6MW en 23 et 24, 2 MW en 25 , 4MW en 26, 6MW en 27, et au total 25 MW les 10 anées suivante ...
Ce sont là des quantité d'argent à débourser bien au dela du seul secteur privé (et ne parlons pas du démentellement ...). Mais ceux qui nous gouvernent semblent (avis personnel) vouloir laisser les problèmes à leurs successeurs...

Bref, a mon avis, vu les élément dont je dispose, pour ton scénario, je dirais que ça sera trop tard et trop peu ...
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Message par sceptique » 03 mars 2006, 11:34

metamec a écrit : Dans le prix actuel il y une grande part liée aux incertitudes géopolitique. Certains parle de 10 15 $ rien que pour ça, et imagine donc que le baril peut facilement descendre a 45 50$. Pour moi cette spéculation liée aux incertitudes géoplitique ne va pas cesser, au contraire. Ces 10/15 $ liés aux risques terroriste et autre ne disparaitront pas car les risque vont augmenter
Donc, les mécanismes de substitution très polluants (CTL, GTL, nucléaire), se mettront en place encore plus vite.
metamec a écrit : J'ai bien lu les éléments, mais le peakoil n'est pas surmontable "buisness as usual". Il est surmontable mais avec des changements.
Oui : CTL, GTL, nucléaire ...
metamec a écrit : il y a un problème économique, car il y un problème géologique. Si la production de pétrole pouvait augmentée indéfiniment, on serait pas sur ce forum. C'est bien le problème géologique qui engendre le problème économique, car l'économie est basée sur des réserves géologiques.
Parfaitement. Et CTL, GTL, nucléaire devenus rentables vont prendre la place du pétrole déclinant.
metamec a écrit : Il faut s'entendre sur le sens de "s'adapter". Dans le sens où la vie continuera après le pic, on peut évidement dire le système c'est adapté. "regardez, le pic est passé , je suis toujours en vie, nous nous sommes adaptés".
Dans ce sens oui on s'adaptera, tout comme on peut dire que la Russie c'est adaptée au pic de 1988. 18 ans après il y a encore des russes, ils produisent encore du pétrole (moins qu'en 1988), et leur pib augmente, seulement ils sont passés par un phase pas trés drole. Le système économique était bien différent, mais je vois pas trop en quoi le système libéral ferait mieux. Le coté anticipation qui me semble le plus important pour le PO, est quasiment nul sauf qq exceptions.
Ce ne sont pas les russes qui me font peur mais les américains et leurs thuriréfaires. D'ailleurs, si les russes ont autant souffert c'est qu'il n'avait pas un systéme libéral. De ce point de vue, cela va "mieux" :cry:

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Message par Fish2 » 03 mars 2006, 11:37

sceptique a écrit :tu donnes la réponse : les américains achéteront le charbon aux chinois, ou aux indiens, en tout cas au moindre cout pour eux.
Non pour 2 raisons, la première fondamentale, l'autre complètement anecdotique :
1) ressource stratégique pour les chinois et indiens, ils ne vendront pas. Les australiens peut être, ils ne peuvent pas tout consommer;
2) il faudrait dans ce cas le transporter sur de grandes distances, ce qui accentue encore le pb.
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Message par Fish2 » 03 mars 2006, 12:01

sceptique a écrit : N'étant pas économiste, pour plus de précision, il suffit d'ouvrir un fil sur "liberaux.org" pour avoir toutes les démonstrations. Moi, personnellement, je ne les supporte pas.
Moi non plus, ils sont trop sectaires, on voit bien comment ça s'est passé avec Métamec et Devenson qui y sont pourtant allés avec des arguments solides. Mais ton idée est intéressante, ça pourrait être une approche subtile pour les faire réfléchir à la question. Bien présenté, en évitant de passer pour un troll, et en restant strictement sur l'aspect théorie économique, pourquoi pas ? Je veux bien essayer ce WE, mais je crains d'être démasqué rapidement.
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Message par DavidB » 03 mars 2006, 12:55

@sceptique.

Concernant les américains. Je suis allé voir le film syrianna. Il y a une phrase qui m'a bluffé.
Un des acteurs dit "les américains représente 5% de la population et consomme 25% du pétrole".
Un autre lui répond que "si les américains ne les consommaient pas cela aurait été les chinois, leur croissance économique aurait été encore plus impressionnante et qu'il est fière de ça (un vrai patriot).
Je pense que les américains ont une base d'économie d'énergie importante.
Leur objectif est bien plus de ralentir la chine, le seul pays qui les inquiète vraiment.
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Message par sceptique » 03 mars 2006, 12:58

Fish2 a écrit :
sceptique a écrit :tu donnes la réponse : les américains achéteront le charbon aux chinois, ou aux indiens, en tout cas au moindre cout pour eux.
Non pour 2 raisons, la première fondamentale, l'autre complètement anecdotique :
1) ressource stratégique pour les chinois et indiens, ils ne vendront pas. Les australiens peut être, ils ne peuvent pas tout consommer;
2) il faudrait dans ce cas le transporter sur de grandes distances, ce qui accentue encore le pb.
1) Aux USA : étude de combustion in situ (plus besoin de creuser on gazéifie le charbon en place)
2) Minéralier géant de 200 000 tonnes et plus : consommation dérisoire par rapport à l'énergie transportée.

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Message par sceptique » 03 mars 2006, 13:00

GillesH38 a écrit : Si la dépletion est d'origine géologique, les prix montent jusqu'à ce que la réduction de la demande s'adapte à celle de l'offre. Qu'on le retourne dans tous les sens, ça reste une récession! Ce qui s'est passé en 1973 et 1980.
La mise en service d'énergies de substitution ralentira la baisse, mais ne la compensera pas. Le pétrole ne
sera pas remplacé baril pour baril : pour un baril qui disparaîtra, on mettra peut etre sur le marché 0,2
baril de CTL. L'asymptote correspondant à la production possible totale de produits de substitutions, bien
inférieure à celle du pétrole.
Exact : il y aura probablement une récession, le temps de l'adaptation aux BTL, CTL, et nucléaires puis un rebond de l'économie libérale encore plus fort. Pour la substitution au pétrole, les biocarburants ne suffisent pas, OK. Mais les GTL, CTL, nucléaires n'ont pas de limites à moyen terme.

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Message par GillesH38 » 03 mars 2006, 13:08

Comment ça, pas de limites?

la limite est que pour extraire un kJ, il faut un minimum non seulement d'énergie, mais de travail humain. A toi tout seul, je suppose que tu ne pourrais pas assurer l'extraction de 85 millions de barils de pétrole par jour?

Il ne sert à rien d'employer trop de monde à produire de l'énergie, puisqu'alors il ne resterait plus assez de monde pour l'utiliser : on serait en situation de surproduction énergétique, et les prix de l'énergie s'écrouleraient, ce qui ferait diminuer à nouveau la production.

Bref, les capacités techniques (exprimés en tep/humain employé/jour mettons) + les disponibilités physiques + la loi de l'offre et de la demande font converger la production énergétique vers un optimum.

Si tu réduis un des termes ( les capacités techniques+la disponibilité), l'optimum existera toujours, mais déplacé vers le bas. A moins que tu supposes qu'il n'y ait aucune limite a l'amélioration de l'efficacité d'extraction, mais il faudrait le démontrer!
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Message par sceptique » 03 mars 2006, 13:15

Fish2 a écrit : L'équilibre par le marché est efficace pour des produits dont on peut se passer facilement, ou si les solutions de remplacement sont accessibles, mais là on va rapidement renter dans le "dur". L'adaptation se fera certes, mais pas business as usual, parce que les changements sont tellement fondamentaux que ça ne concerne pas que l'économie, mais vraiment l'organisation de la société.
L'hypothèse business as usual, je pourrais y croire si les taux de déplétion étaient réduits d'un facteur 10, soit 0,3% annuel. Mais 3%, franchement, c'est énorme !
Pas si rapidement que cela : les réserves actuelles de pétrole sous le coude permettent de tenir jusqu'en 2010-2015 (ASPO), juste le temps de mettre en place GTL, CTL, nucléaires.

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Message par sceptique » 03 mars 2006, 13:21

Yves a écrit : ...
Le remplacement du pétrole manquant viendra tardivement car les acteurs du monde libéral cherchent le bénéfice (plutôt à cours terme ces derniers temps) et non la périnisation de leurs avoirs.
Bien évidement, on parle déjà de nouvelles usines de biocarburant, de programmes réactivés de centrales nucléaires.
Mais on arrive ici au second élément qui fait (cumuilé au premier), selon moi, que ton "optimisme" est (pour l'instant) erroné.
Ce second élément n'est pas lié à la date de mise en oeuvre, mais à la quantité mise en oeuvre.
...
Tu as l'air de te placer d'un point de vue français et la je suis d'accord avec toi : en France nous sommes(peut etre) capables de bloquer les programmes démentiels de centrale nucléaire. Tant qu'à faire, autant suivre le modèle suédois (voire le fil dédié : économies + renouvelables = plus de pétrole en 15 ans).
Mais je suis plus inquiet avec les américains : comme cela va devenir rentable de construire des centaines de centrales GTL, CTL, nucléaires ils le feront (et sans état d'ame pour le CO2 et déchets) pour climatiser leurs immeubles et rouler en SUV. Et cela très vite, vu leur capacité de réaction.

Quant aux biocarburants aux USA c'est un simple moyen de subventionner leur agriculture.

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