Comme tu le dis tous ces calculs sont abstraits. Un peu de concret à propos des centrales nucléaires destinées au processus d'extraction du pétrole des sables bitumeux. Car, le gaz, dans le coin, va bientôt manquer.
extrait donc de : http://www.lesechos.fr/info/analyses/020129938538.htm
En période d'incertitude, les investissements couteux, qui ne rapportent pas avant 5-10 ans, sont donc problématiques. Et c'est un euphémisme !Mais les incertitudes sur le coût du nucléaire, magnifiées par la crise financière, pèsent sur sa relance. Particulièrement dans un marché de l'énergie libéralisé qui n'offre pas de garanties sur les prix de vente de l'électricité. Ces incertitudes sont dues en grande partie aux délais de construction des chantiers. Pourquoi ? Quand une centrale à cycle combiné gaz de 800 mégawatts est construite en quatre ans pour un budget d'environ 550 millions d'euros, il faut compter huit ans pour la construction d'une centrale nucléaire de 1.600 MW et un prix de 4 a 6 milliards d'euros. Concrètement, cela veut dire qu'un électricien ne commencera à toucher les fruits de son investissement nucléaire - s'il parvient à le financer - que huit ans après le feu vert au démarrage du chantier. Lors d'une conférence de la Société française d'énergie nucléaire, en juin, Yves Giraud, directeur du service économie, production, stratégie industrielle à la direction production ingénierie chez EDF, estimait que, dans le meilleur des cas, il fallait attendre vingt-cinq ans après la décision pour rentrer dans ses frais.
Dans le pire des cas, c'est-à-dire si le chantier dérape, le retour sur investissement est nul. Lionel Taccoen, l'un des responsables du programme nucléaire français dans les années 1980, affirme qu'au-delà de dix ans de construction (hors délais administratifs), le coût du nucléaire est prohibitif. En Finlande, Areva va dépasser sept ans, au lieu de quatre. Ceci ne témoigne pas d'une parfaite maîtrise, certes, mais ce n'est pas non plus exceptionnel. Surtout lorsqu'il s'agit d'une tête de série, comme c'est le cas avec l'EPR. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique, les délais de construction de centrales dans le monde ont varié de 64 à 146 mois entre 1976 et 2008. Aux Etats-Unis, où les militants antinucléaires sont parvenus à l'interrompre, le chantier de Watts Bars 2 a été ouvert en 1972. Il doit être achevé en 2012…
Un petit calcul :
1 Mb/j de pétrole lourd (50 Mt/an) nécessite donc 1/3 de chaleur. 1 tonne de pétrole donne 42 GJ soit 11.6 MWh.
50 Mt * 1/3 * 11.6 donne 200 millions de MWh en arrondi.
Une centrale nucléaire de 1600 MW (électrique) peut fournir en plus 3000 MW de chaleur normalement perdue. Soit 3000 * 365 * 24 MWh par an. J'arrondis à 20 millions MWh (20 TWh) car elle n'est pas disponible 365 j par an.
Sauf erreur de ma part, il faut donc 10 EPR pour fournir la chaleur nécessaire à produire 1 Mb/j issus des sables bitumeux.
Je crois bien que cela n'arrivera jamais ! Car comme on le voit ci-dessus le problème est principalement, le cout d'investissement et les délais de mise en oeuvre qui repoussent sine die la rentabilité.
En période de stagnation chronique, ces projets pharaoniques resteront dans les cartons et le pétrole lourd sous terre.