La Parabole du Vin Vieux

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supertomate

Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par supertomate » 12 janv. 2009, 18:12

y a-t-il vraiment une réponse...?
Il me semble, oui. C'est peut-être justement ta parabole (et non pas manque de chance) où ton hère (iodé) doit gérer lui-même son stock. Qu'il se démerde, c'est son problème et chaque naufragé fait bien comme il veut.
Par contre quand y'a un stock donné pour plein de naufragés qui ne peuvent même pas tous se voir, je connais une réponse: celle que nous offrons actuellement.


Supertomate qui se demande ce qui se passerait si certains ne levaient pas le pied.

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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par youplaboum » 12 janv. 2009, 18:21

GillesH38 a écrit : Pour ce qui est des acquis techniques qui demandent peu d'énergie, ça ne contredit pas ce que je dis : si c'est utile, ça le sera aussi dans le futur meme en l'absence d'énergie fossile. Je dis juste qu'il n'y a pas de différence notable entre ce qu'on peut construire et ce qu'on peut entretenir sur des durées de vie supérieures au temps de renouvellement - et que ce temps de renouvellement est assez court pour la plupart des objets industriels, mis à part les quelques cas que tu signales (perçages de collines, eventuellement de tunnels.. mais ils s'éboulent aussi , les tunnels).
D'habitude j'approuve ce que tu dis, mais là je te trouve moins convaincant. Sur les routes en particulier : quelle énergie pour en construire un km, et pour l'entretenir sur x années ? Je voudrais quelques données numériques... Par exemple pour évaluer le besoin de "renouvellement" : où sont passées les barrières de dégel d'antan ? On est dans une société qui gaspille joyeusement, mais autrefois on savait faire durer.

Une question annexe que je me pose : quelle est la part de fossiles utilisée pour construire des infrastructures, comparée à celle brûlée directement, consommée ?

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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par GillesH38 » 12 janv. 2009, 18:46

youplaboum a écrit :
D'habitude j'approuve ce que tu dis, mais là je te trouve moins convaincant. Sur les routes en particulier : quelle énergie pour en construire un km, et pour l'entretenir sur x années ? Je voudrais quelques données numériques...
quel que soit les valeurs numériques que tu prends, tu trouveras toujours le meme résultat : c'est que la quantité de routes en bon état dans la situation stable, stationnaire, est déterminé par la quantité que tu es capable d'entretenir, et indépendante (sur le long terme ) de la quantité initiale. C'est à dire que l'état stationnaire est déterminé par le fait que tu en renouvelles exactement la quantité qui se déteriore.

Mathématiquement, si vous voulez une démontration. Soit une quantité X à construire/entretenir (X = longueur des routes, surfaces habitables, etc....). X est déterminé par un certain rythme de renouvellement P possible techniquement, dépendant du nombre d'humains et de la technique. Pour m'abstraire de la variation démographique, je vais prendre pour X la quantité par etre humain, plus significative, qui ne dépend elle que de la technique. Supposons donc une technique n'évoluant plus. X évolue suivant le temps par

dX/dt = P - k X

où k = 1/T est l'inverse de la durée de vie de X

C'est un petit exercice taupinal de calculer la solution de l'équation en appelant X0 la quantité initiale : c'est
X = P/k + (X0-P/k) exp (-kt).

tout le charme de cette équation montre que X tend universellement vers la meme valeur P/k , quelle que soit la valeur initiale X0, qui n'influence que le regime transitoire (le 2e terme) , de durée typique T =1/k. Autrement dit, après la disparition des fossiles (instant "zéro"), la situation evoluera dans un temps caractéristique de quelques T jusqu'a la valeur ou le potentiel d'entretien equilibre juste la disparition, indépendamment de la valeur initiale, et ne pourrait évoluer que si on change l'efficacité de construction (P) ou améliore la durée de vie (k), ce qui peut changer , bien sur , mais qui a peu de chance de continuer à evoluer indéfiniment (en s'améliorant) dans le futur, et va probablement aussi se stabiliser à une valeur "sans fossile".

A moins de démontrer que l'équation de départ est tres fausse, ce qui m'étonnerait, je pense que c'est inattaquable....
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par youplaboum » 12 janv. 2009, 20:52

GillesH38 a écrit :
youplaboum a écrit :
D'habitude j'approuve ce que tu dis, mais là je te trouve moins convaincant. Sur les routes en particulier : quelle énergie pour en construire un km, et pour l'entretenir sur x années ? Je voudrais quelques données numériques...
quel que soit les valeurs numériques que tu prends, tu trouveras toujours le meme résultat : c'est que la quantité de routes en bon état dans la situation stable, stationnaire, est déterminé par la quantité que tu es capable d'entretenir, et indépendante (sur le long terme ) de la quantité initiale. C'est à dire que l'état stationnaire est déterminé par le fait que tu en renouvelles exactement la quantité qui se déteriore.
(...)
je pense que c'est inattaquable....
Oui, c'est inattaquable... Dans la mesure où les équations cartographient bien le territoire. Je vois mieux où la discussion coince...

Ca a été évoqué plus haut, par Aerobar ou Kercoz : on connaît des voies romaines, on peut couper une colline en deux. Avec ça, je vois deux éléments dans une route : l'assise et la chaussée. Or si la chaussée nécessite un entretien incessant, l'assise, elle, peut ne bouger que sur des périodes géologiques (ou presque... pense à un tunnel percé dans un massif granitique), c'est pourquoi je suis intéressé par des valeurs numériques de ces choses-là, puisque le "long terme" dont tu parles, je le vois comme parfois géologique (et ce "parfois" pourrait bien être généralisé en utilisant les techniques et l'état d'esprit qui vont bien).

Je serais aussi curieux d'estimer l'usure d'une chaussée, en fonction de son utilisation : la détérioration due à des semis de 40 tonnes fossiles est un tantinet plus intense qu'une bande de canassons et de chars à boeufs...

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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par Tovi » 12 janv. 2009, 21:28

Il y a une émission télé sur dailymotion qui parle de ça. Mais je n'ai plus le titre exact, un truc du genre " le jour où l'humanité disparaitra".
Dernière modification par Tovi le 12 janv. 2009, 22:19, modifié 2 fois.
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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par Aerobar » 12 janv. 2009, 21:47

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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par GillesH38 » 12 janv. 2009, 21:54

youplaboum a écrit : Ca a été évoqué plus haut, par Aerobar ou Kercoz : on connaît des voies romaines, on peut couper une colline en deux. Avec ça, je vois deux éléments dans une route : l'assise et la chaussée. Or si la chaussée nécessite un entretien incessant, l'assise, elle, peut ne bouger que sur des périodes géologiques (ou presque... pense à un tunnel percé dans un massif granitique), c'est pourquoi je suis intéressé par des valeurs numériques de ces choses-là, puisque le "long terme" dont tu parles, je le vois comme parfois géologique (et ce "parfois" pourrait bien être généralisé en utilisant les techniques et l'état d'esprit qui vont bien).

Je serais aussi curieux d'estimer l'usure d'une chaussée, en fonction de son utilisation : la détérioration due à des semis de 40 tonnes fossiles est un tantinet plus intense qu'une bande de canassons et de chars à boeufs...
oui bien sur, si on prend un temps de vie grand (T grand donc k petit), alors on garde la mémoire pendant longtemps. Toute la question est donc d'evaluer le temps de vie des infrastructures industrielles : a part les trous dans les rochers : qu'est ce qui dure vraiment plus de 50 ans ?
Dernière modification par GillesH38 le 12 janv. 2009, 22:19, modifié 1 fois.
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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par hyperion » 12 janv. 2009, 22:10

le tunnel sous la manche peu etre un bon exemple, non
c'est dons drolement different de la parabole du vin vieux, une fois qu'il est bu , ce ne sont que des souvenirs.
un autre truc me parait singulier, c'est que le point To n'existera jamais, il y aura tjs un petit fond de bouteille et avant ce fond, la diminution du debit aura stimulé à la fois P et k et surtout la gestion de X aura été modifié.
en fait il me semble que cette parabole n'a que peu à voir avec notre pb qui se situe maintenant avec un debit kolossal mais qui commence à diminuer.
dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par energy_isere » 12 janv. 2009, 22:10

GillesH38 a écrit : oui bien sur, si on prend un temps de vie grand (T grand donc k petit), alors on garde la mémoire pendant longtemps, justement pas . Toute la question est donc d'evaluer le temps de vie des infrastructures industrielles : a part les trous dans les rochers : qu'est ce qui dure vraiment plus de 50 ans ?
Ben quand méme pas mal de batiments (les "beaux immeubles Haussmaniens" à Paris) , ponts (combiens de ponts à Paris de plus de 50 ans et de moins de 50 ans ?) et grands batiments (Louvre, Grand Palais, Tour Eiffel, Trocadero ....)

Dans l' industrie : quelques barrages et canaux.
Vers Grenoble les centrales de Livet et Gavet les centrales hydro on plus de 50 ans. Elles pourraient encore fonctionner, mais elles vont étre rationalisées et passer de 6 centrales à une seule pour gagner en rendement (ca va étre le plus gros chantier hyfro de EDF dans les prochaines années).

Le barage du Chambon à 70 ans, mais a du étre bien "retapé" il y a quelques années.

Le barrage de Génissiat sur le Rhone à 60 ans. (inauguré en 1948)

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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par Spiritatus » 12 janv. 2009, 22:19

Toute la question est donc d'evaluer le temps de vie des infrastructures industrielles : a part les trous dans les rochers : qu'est ce qui dure vraiment plus de 50 ans ?

les pyramides :mrgreen:

Plus sérieusement les infrastructures industrielles hors tunnel et autres barrages n'ont jamais été construites avec pour objectif de durer.

C'est évident pour tout ce qui est infrastructure de production "le progrès" passant par la il faut régulièrement tout changer histoire d'augmenter la compétitivité...

Autre exemple, construire des routes sur des canalisations diverses et variée de telle façon que pour réparer ces canalisations on est obligé de casser la route c'est bien quelque part la preuve qu'on n'a pas construit ces routes dans l'optique de durer.

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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par Tovi » 12 janv. 2009, 22:20

edit : ça s'appelle "une vie après l'homme"
épisode 1 : http://www.dailymotion.com/relevance/se ... -part_news
episode 2 : http://www.dailymotion.com/relevance/se ... -part_news
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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par ABC » 12 janv. 2009, 23:16

Je savais bien que Gilles avait une petite idée derrière la tête en posant la question.
Mathématiquement, si vous voulez une démontration. Soit une quantité X à construire/entretenir (X = longueur des routes, surfaces habitables, etc....). X est déterminé par un certain rythme de renouvellement P possible techniquement, dépendant du nombre d'humains et de la technique. Pour m'abstraire de la variation démographique, je vais prendre pour X la quantité par etre humain, plus significative, qui ne dépend elle que de la technique. Supposons donc une technique n'évoluant plus. X évolue suivant le temps par
dX/dt = P - k X

où k = 1/T est l'inverse de la durée de vie de X

C'est un petit exercice taupinal de calculer la solution de l'équation en appelant X0 la quantité initiale : c'est
X = P/k + (X0-P/k) exp (-kt).

tout le charme de cette équation montre que X tend universellement vers la meme valeur P/k , quelle que soit la valeur initiale X0, qui n'influence que le regime transitoire (le 2e terme) , de durée typique T =1/k. Autrement dit, après la disparition des fossiles (instant "zéro"), la situation evoluera dans un temps caractéristique de quelques T jusqu'a la valeur ou le potentiel d'entretien equilibre juste la disparition, indépendamment de la valeur initiale, et ne pourrait évoluer que si on change l'efficacité de construction (P) ou améliore la durée de vie (k), ce qui peut changer , bien sur , mais qui a peu de chance de continuer à evoluer indéfiniment (en s'améliorant) dans le futur, et va probablement aussi se stabiliser à une valeur "sans fossile".

A moins de démontrer que l'équation de départ est tres fausse, ce qui m'étonnerait, je pense que c'est inattaquable....
Je suis un peu étonné. Gilles, qui en d'autres circonstances, nous explique à longueurs de messages qu'il fait se méfier des modèles, qu'ils ont leurs limites, semble ne pas avoir d'esprit critique vis à vis de son modèle.
Je note:
1) Le rythme de renouvellement P me semble dépendant du niveau d'infrastructure et ne peut être une constante comme dans l'équation initiale.C'est vrai que si on le considère, par exemple, comme une fonction linéaire de X, cela ne fait que changer la vitesse de décroissance de l'exponentielle, mais cela peut avoir son importance(point 3))

2) Les connaissances techniques ne sont pas constantes(d'une certaine façon, on peut peut-être considérer que le savoir fait partie de l'infrastructure, ce qui revient au point 1)

3) N'oublions pas que l'espèce humaine a peu de chance de devenir immortelle. Certains aspects de la structure sont sans doute éminemment durables(à condition de les concevoir ainsi) et ont donc une valeur de T suffisamment grande pour considérer que la limite asymptotique soit purement théorique.


Enfin, au delà de la critique du modèle mathématique, j'ajoute que la capacité de construire des civilisations non fondées sur les fossiles et donc d'entretenir n'est pas aussi faible que cela. Qu'on songe aux pyramides, au canaux, à la muraille de Chine, aux aqueducs romains qui servent encore. Il me semble qu'en considérant en plus mes points 1) 2) et 3) on peut avoir(ou plutôt on aurait pu avoir!) une utilisation rationnelle de fossiles.

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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par hyperion » 12 janv. 2009, 23:36

on peut avoir(ou plutôt on aurait pu avoir!) une utilisation rationnelle de fossiles.
c'est bien on peut et c'est celà l'enjeu du pic , mi chemin, mais peu c'est pas bq c'est plutot vouloir dont il s'agit.....
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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par GillesH38 » 13 janv. 2009, 06:27

ABC a écrit :Je savais bien que Gilles avait une petite idée derrière la tête en posant la question.
Mathématiquement, si vous voulez une démontration. Soit une quantité X à construire/entretenir (X = longueur des routes, surfaces habitables, etc....). X est déterminé par un certain rythme de renouvellement P possible techniquement, dépendant du nombre d'humains et de la technique. Pour m'abstraire de la variation démographique, je vais prendre pour X la quantité par etre humain, plus significative, qui ne dépend elle que de la technique. Supposons donc une technique n'évoluant plus. X évolue suivant le temps par
dX/dt = P - k X

où k = 1/T est l'inverse de la durée de vie de X

C'est un petit exercice taupinal de calculer la solution de l'équation en appelant X0 la quantité initiale : c'est
X = P/k + (X0-P/k) exp (-kt).

tout le charme de cette équation montre que X tend universellement vers la meme valeur P/k , quelle que soit la valeur initiale X0, qui n'influence que le regime transitoire (le 2e terme) , de durée typique T =1/k. Autrement dit, après la disparition des fossiles (instant "zéro"), la situation evoluera dans un temps caractéristique de quelques T jusqu'a la valeur ou le potentiel d'entretien equilibre juste la disparition, indépendamment de la valeur initiale, et ne pourrait évoluer que si on change l'efficacité de construction (P) ou améliore la durée de vie (k), ce qui peut changer , bien sur , mais qui a peu de chance de continuer à evoluer indéfiniment (en s'améliorant) dans le futur, et va probablement aussi se stabiliser à une valeur "sans fossile".

A moins de démontrer que l'équation de départ est tres fausse, ce qui m'étonnerait, je pense que c'est inattaquable....
Je suis un peu étonné. Gilles, qui en d'autres circonstances, nous explique à longueurs de messages qu'il fait se méfier des modèles, qu'ils ont leurs limites, semble ne pas avoir d'esprit critique vis à vis de son modèle.
Je note:
1) Le rythme de renouvellement P me semble dépendant du niveau d'infrastructure et ne peut être une constante comme dans l'équation initiale.C'est vrai que si on le considère, par exemple, comme une fonction linéaire de X, cela ne fait que changer la vitesse de décroissance de l'exponentielle, mais cela peut avoir son importance(point 3))

2) Les connaissances techniques ne sont pas constantes(d'une certaine façon, on peut peut-être considérer que le savoir fait partie de l'infrastructure, ce qui revient au point 1)

3) N'oublions pas que l'espèce humaine a peu de chance de devenir immortelle. Certains aspects de la structure sont sans doute éminemment durables(à condition de les concevoir ainsi) et ont donc une valeur de T suffisamment grande pour considérer que la limite asymptotique soit purement théorique.


Enfin, au delà de la critique du modèle mathématique, j'ajoute que la capacité de construire des civilisations non fondées sur les fossiles et donc d'entretenir n'est pas aussi faible que cela. Qu'on songe aux pyramides, au canaux, à la muraille de Chine, aux aqueducs romains qui servent encore. Il me semble qu'en considérant en plus mes points 1) 2) et 3) on peut avoir(ou plutôt on aurait pu avoir!) une utilisation rationnelle de fossiles.
c'est vrai, mais ça ne modifie pas le raisonnement : on peut trouver une solution exacte si P dépend du temps , et le résultat, c'est que la valeur X(t) dépend de P(t)/k "modifiée" par ce qui s'est passé environ quelques temps T avant. Si k varie, il n'y a pas de solution exacte, mais ça correspond à ce que je dis : la valeur de X dépend surtout de ce qui se passe A l'INSTANT CONSIDERE (P et k), ou plus exactement dans un intervalle de largeur environ T avant, et donc est indépendant de X0 des que le temps a passé de plus de T !

c'est une manière un peu tarabiscotée de dire que si les objets ont une certaine durée de vie, alors il n'en reste pratiquement plus apres quelques durées de vie , et donc ce qu'on fabriquait quelques durées de vie n'a plus aucune importance ! argument tout a fait logique, que vous avez tous employé en donnant des exemples de structures à grande durée de vie ;-). Ca vous serait pas venu a l'idée de dire que la structure de la société moderne est tres dépendante des moulins à vent qui n'existent plus depuis longtemps. Or la plupart des objets industriels auront une durée de vie bien moins grande, donc dans l'avenir, ce qu'on vivra dépendra essentiellement de ce qu'on pourra produire en régime permanent, et assez peu de ce qu'on aura construit avant. Pour les gratte-ciels, oui, ils vont durer, mais bon a part d'abri contre la pluie, ça va pas non plus apporter énormément au mode de vie sans fossile non? en plus sans ascenseur je suis pas sur qu'ils soient tres appréciés comme lieu d'habitation... :shock:
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Re: La Parabole du Vin Vieux

Message par GillesH38 » 13 janv. 2009, 06:29

ABC a écrit : Je suis un peu étonné. Gilles, qui en d'autres circonstances, nous explique à longueurs de messages qu'il fait se méfier des modèles, qu'ils ont leurs limites, semble ne pas avoir d'esprit critique vis à vis de son modèle.
Je note:
1) Le rythme de renouvellement P me semble dépendant du niveau d'infrastructure et ne peut être une constante comme dans l'équation initiale.C'est vrai que si on le considère, par exemple, comme une fonction linéaire de X, cela ne fait que changer la vitesse de décroissance de l'exponentielle, mais cela peut avoir son importance(point 3))

2) Les connaissances techniques ne sont pas constantes(d'une certaine façon, on peut peut-être considérer que le savoir fait partie de l'infrastructure, ce qui revient au point 1)

3) N'oublions pas que l'espèce humaine a peu de chance de devenir immortelle. Certains aspects de la structure sont sans doute éminemment durables(à condition de les concevoir ainsi) et ont donc une valeur de T suffisamment grande pour considérer que la limite asymptotique soit purement théorique.


Enfin, au delà de la critique du modèle mathématique, j'ajoute que la capacité de construire des civilisations non fondées sur les fossiles et donc d'entretenir n'est pas aussi faible que cela. Qu'on songe aux pyramides, au canaux, à la muraille de Chine, aux aqueducs romains qui servent encore. Il me semble qu'en considérant en plus mes points 1) 2) et 3) on peut avoir(ou plutôt on aurait pu avoir!) une utilisation rationnelle de fossiles.
ABC je dis qu'il faut se méfier des modeles tres sophistiqués fait sur ordinateur pour des systèmes complexes. Mais j'ai une grande confiance pour les raisonnements en ordre de grandeur basé sur des contraintes simples, parce qu'au contraire ces raisonnements sont très robustes ;-).

c'est vrai, mais ça ne modifie pas le raisonnement : on peut trouver une solution exacte si P dépend du temps , et le résultat, c'est que la valeur X(t) dépend de P(t)/k "modifiée" par ce qui s'est passé environ quelques temps T avant. Si k varie, il n'y a pas de solution exacte, mais ça correspond à ce que je dis : la valeur de X dépend surtout de ce qui se passe A l'INSTANT CONSIDERE (P et k), ou plus exactement dans un intervalle de largeur environ T avant, et donc est indépendant de X0 des que le temps a passé de plus de T !

c'est une manière un peu tarabiscotée de dire que si les objets ont une certaine durée de vie, alors il n'en reste pratiquement plus apres quelques durées de vie , et donc ce qu'on fabriquait quelques durées de vie n'a plus aucune importance ! argument tout a fait logique, que vous avez tous employé en donnant des exemples de structures à grande durée de vie ;-). Ca vous serait pas venu a l'idée de dire que la structure de la société moderne est tres dépendante des moulins à vent qui n'existent plus depuis longtemps. Or la plupart des objets industriels auront une durée de vie bien moins grande, donc dans l'avenir, ce qu'on vivra dépendra essentiellement de ce qu'on pourra produire en régime permanent, et assez peu de ce qu'on aura construit avant. Pour les gratte-ciels, oui, ils vont durer, mais bon a part d'abri contre la pluie, ça va pas non plus apporter énormément au mode de vie sans fossile non? en plus sans ascenseur je suis pas sur qu'ils soient tres appréciés comme lieu d'habitation... :shock:
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