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Publié : 20 avr. 2006, 09:57
par th
Quand Lomborg dit que Kyoto ne sert à rien, je suis persuadé qu'il est dans le vrai. Il suffit de constater, nous sommes très bien placés pour cela ici, que la consommation de combustibles fossiles n'a jamais cessé d'augmenter à l'échelle de la planète, Kyoto ou pas Kyoto, c'est de la poudre aux yeux
Permet moi de pas être d'accord.

Pourquoi par exemple l'Alberta veut sortir de Kyoto ? Pour financer l'Afrique et la recherche sur le sida ? :-D
Non : c'est pour exploiter ses ressources fossiles sans avoir à payer !
Kyoto est donc, dans une certaine mesure, un (faible) rempart pour l'exploitation à outrance des ressouces fossiles chez les pays signataires.

Kyoto n'est pas suffisant on n'est bien d'accord, mais certainement pas inutile.

Publié : 20 avr. 2006, 13:43
par ecorage
Le seul intérêt de Kyoto est d'avoir fait prendre conscience au quidam des pays développés, qu'il y a un problème (???) peut-être écologique ???

Pour le reste, il y a deux catégories de "contre" Kyoto.

- Comme tu le dis : c'est pour exploiter ses ressources fossiles sans avoir à payer !

- Comme moi : c'est une vaste hypocrisie puisque le trafic maritime et aérien international n'est pas pris en compte.
Parce que Lafarge ouvre une cimenterie au Maroc pour rester clean en France etc ...
Parce qu'on achète des puits de CO2 pour pouvoir en rejeter etc ...
Le plus drôle sur ce dernier point est de penser que les forêts que l'on prenait pour des puits de CO2, peuvent être génératrices pour bon nombre de méthane et CO2 ... affaire à suivre.

Donc, pour moi, comme pour Cochet :cry: Kyoto, c'est rentrer dans le mur à 97 Km/h au lieu de 100.

Publié : 20 avr. 2006, 15:44
par th
Kyoto est un premier pas. Si ce pas n'avais pas été fait, on rentrerai dans le mur à 100 Kmh.
Kyoto permet de ralentir, et pour s'arreter avant le mur il faut d'abord reduire à 97 Km/h.

En criticant Kyoto sans discernement on donne raison au critiques qui desirent exploiter ses ressources fossiles sans avoir à payer.

Il faut donc soutenir Kyoto contre ces gens là, et pour un renforcement du traité qui prenent en compte les trransports aerien, les économies emergentes, ....

Publié : 20 avr. 2006, 15:53
par Sylvain
Pour discuter de Kyoto, c'est ici : les accords de Kyoto : de la poudre aux yeux?

Publié : 25 avr. 2006, 11:16
par Lo
epe a dit

Cela dit, une chose me fait particulièrement horreur, c'est la pensée unique. Or la bonne foi et les compétences ne sont pas toujours l'apanage des environnementalistes. Quand ils crient au loup au sujet de concentration des gaz à effets de serre à des niveaux jamais vu, ils omettent toujours et sciemment de dire " dans l'histoire de l'humanité", car l'histoire de la vie sur terre a connu des périodes de concentration de gaz à effet de serre incomparablement supérieures à celles d'aujourd'hui et même à leurs prédictions les plus apocalyptiques. Cela aussi c'est de la malhonnêteté intellectuelle.
On a effectivement la preuve materielle que les taux de CO2 depuis 1 million d'années (un peu moins) n'ont jamais été aussi élevé qu'aujourd'hui, mais on a de bonnes raisons de penser la même chose sur une plage de temps d'au moins 20 Ma depuis aujourd'hui.
Pour les périodes les plus éloignées où il y avait plus de CO2 dans l'atmosphère, il faut aussi tenir compte du fait que le soleil rayonnait moins.

Il y a aussi la vitesse de changement qui est préocupante.

Donc je ne pense pas que l'on puisse parler de malhonnêteté intellectuelle pour qualifier le traitement de l'information sur le rechauffement par les écolos. Tout juste peut on parler d'exagération quand certains privilégient systématiquement le haut de la fourchette des prévisions.

Publié : 25 avr. 2006, 11:24
par echazare
Les ecolos ne sont pas les scientifiques du climat. Et effectivement le vrai probleme n'est pas que les climats mondiaux se modifient, mais bien le fait qu'ils se modifient en un sciecle.

Publié : 25 avr. 2006, 12:57
par laffreuxthomas
epe a écrit:
Quand Lomborg dit que les moyens de Kyoto seraient bien plus utiles pour éradiquer la misère en Afrique ou ailleurs, je ne suis pas d"accord avec ses méthodes, mais sur le fond je le crois dans le vrai.
Sauf que la misère ne s'éradique pas avec de l'argent. Ses remarques sur ce sujet-là sont superficielles. On peut toujours imaginer une meilleure destination, dans l'absolu, à n'importe quel effort. Mais si on prend au sérieux ce type de critique purement abstraite on ne fait plus rien.

epe a écrit:
Bref, au delà du "cas" Lomborg, je suis convaincu que tous nous avons intérêt à ce que des contradicteurs existent. Car le propre de toute pensée unique est de générer des erreurs d'analyse, de comportement, de réaction, que plus personne ne songe à remettre en cause.
Je pense aussi. J'ai lu le plaidoyer de Lomborg il y a quelques années. Et il ne m'a vraiment pas convaincu. Je pense qu'il a été choqué par le (probable) manque de débat dans greenpeace, et qu'il s'est positionné à l'opposé. En réaction. Mais du coup, ce qu'il dit n'a d'intérêt que dans le contexte des positions de greenpeace.

A part ça, sa position, comme celle de plusieurs autres libéraux, c'est de dire qu'il ne faut rien faire tant qu'on n'est pas en mesure de prouver que la nature ne sera pas capable de compenser ce qu'on lui fait subir. Ca n'est pas tenable. La charge de la preuve ne devrait pas être à la nature. Une telle position n'a d'intérêt que dans un cadre de débat d'idées. Son texte en tant que telle ne vaut pas tripette.

Publié : 26 avr. 2006, 12:12
par Sinemurien
A part ça, sa position, comme celle de plusieurs autres libéraux, c'est de dire qu'il ne faut rien faire tant qu'on n'est pas en mesure de prouver que la nature ne sera pas capable de compenser ce qu'on lui fait subir. Ca n'est pas tenable. La charge de la preuve ne devrait pas être à la nature. Une telle position n'a d'intérêt que dans un cadre de débat d'idées. Son texte en tant que telle ne vaut pas tripette.
C'est le propre du systéme de pensée de la plupart de ces personnes.
Le marché peut selon eux, s'adapater trés rapidement à n'importe quel changement. Ils pensent qu'il en est de même pour la biosphère.
Ils oublient simplement que les systèmes climatiques/environnementaux sont des mécanismes à trés forte inertie qui une fois qu'un équillibre est atteint, ont tendance à rester en l'état le plus longtemps possible, puis à basculer brutalement vers un nouvel équillibre une fois que le précédent est rompu.

Cet état obtenu alors n'est pas toujours "compensable", on peut ne pas pouvoir revenir en arrière, car une espèce une fois son biotope disparu, émigre ou disparait avec lui, le changement devient alors irréversible.