Agriculture sans labour

Comment anticiper au mieux le choc à venir (organisation de la société, questions politiques, conseils financiers, etc).

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energy_isere
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Agriculture sans labour

Message par energy_isere » 07 févr. 2008, 19:42

La pratique du non-labour s'étend dans les campagnes françaises

LE MONDE | 07.02.08

La charrue n'a plus la cote dans les campagnes françaises. La pratique du non-labour s'y étend, selon une étude publiée, jeudi 7 février, par le ministère de l'agriculture, qui révèle qu'un tiers (34 %) des grandes cultures semées en 2006 a été implanté sans retournement préalable du sol. "Une mini-révolution, car longtemps le labour a été présenté comme incontournable", explique Catherine Chapelle-Barry, auteur de l'étude. Il permettait de lutter contre les mauvaises herbes et d'aérer les sols. En 2001, date de la première prise en compte de cette tendance, le non-labour concernait 21 % des terres.


L'étude constate un développement de cette pratique sur l'ensemble des cultures, avec une conversion massive pour le blé tendre, où le non-labour est passé en cinq ans de 25 % des surfaces à 44 %. Avec respectivement 47 % et 28 %, le colza et l'orge sont aussi très concernés par cette évolution. Ce changement répond à de multiples motivations, économiques et environnementales : il permet un gain de temps, des économies d'énergie (20 à 40 litres de fuel par hectare) et de matériel, et une meilleure protection des sols, dont l'érosion est réduite. "Non seulement le risque diminue dans les sols en pente, mais le non-labour protège aussi de l'érosion pluviale grâce aux résidus de culture laissés sur place", note l'étude.

Néanmoins, pour ce qui concerne l'environnement, un recours accru aux herbicides est constaté. En effet, sans labour, les mauvaises herbes germent plus facilement puisque leurs graines ne sont pas enfouies en profondeur. En 2006, pour le blé tendre, l'agriculteur a, en moyenne, pratiqué 1,7 traitement sur une parcelle non labourée, contre 1,4 sur une parcelle labourée. Il existe pourtant des alternatives, comme le désherbage mécanique, mais il demeure l'exception. Une meilleure gestion de la rotation des cultures peut aussi permettre de couper le cycle des mauvaises herbes.

Les grandes exploitations sont celles qui délaissent le plus le labour. Pour le blé tendre, celles de moins de 50 hectares sont 29 % à ne plus le pratiquer, contre 74 % pour les plus de 400 hectares. Cependant, l'adoption du non-labour est rarement définitive. Si en 2006, 34 % des terres n'ont pas été labourées, seules 11 % ne l'ont jamais été depuis 2001. Pourtant, l'écart de rendement est faible, de l'ordre de 4 % par exemple pour le blé.

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Re: Agriculture sans labour

Message par switch » 07 févr. 2008, 20:38

A mon avis c'est l'avenir , par contre le non labour n'est pas une fin en soi , plus clairement si les TCS ( techniques culturales simplifiées ) ne sont pas accompagnées de pièges à nitrates , ou de couverts végetaux , le non labour est un non sens.

Pour ceux que ca interesse , un forum sur le SD TCS :

http://www.agricool.net/forum/index.php ... net/forum/

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Re: Agriculture sans labour

Message par energy_isere » 26 févr. 2008, 19:48

Claude et Lydia Bourguignon, damnés de la terre

LE MONDE | 26.02.08

Deux gros boeufs tractant une charrue trônent dans le laboratoire de Claude et Lydia Bourguignon. Cette aquarelle originale du peintre animalier Olivier de Penne (1831-1897) est un clin d'oeil : les Bourguignon, spécialistes des sols, ne peuvent pas voir le labourage en peinture. Ni les techniques agricoles intensives qui contribuent, selon eux, à tuer la terre.

Le couple ne police plus son discours sur la dégradation des sols, fine pellicule sur laquelle repose l'essentiel de la vie de la planète. "C'est la fin de la civilisation, alerte Claude Bourguignon. Nous sommes dans la phase d'effondrement. Partout on voit baisser les rendements agricoles."

Voilà bientôt vingt ans, les Bourguignon ont quitté l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), où ils estimaient ne pas pouvoir travailler sur les vrais enjeux de l'agriculture.

Depuis leur laboratoire, une superbe grange de 1754, à Marey-sur-Tille, au nord de Dijon, ils alertent les agriculteurs et étudient leurs sols. En francs-tireurs. Gens de terrain, ils ont à leur actif quelque 5 500 analyses - en France et à l'étranger.

D'une formule, Lydia résume le problème : "La plante est incapable de sucer le caillou. Il faut que des microbes le dissolvent." Sans ce grouillement souterrain, les plantes végètent, le sol se dérobe. Elle montre ces photos de champs ravinés, dans la Somme : "Des canyons, les tracteurs ne peuvent plus passer !" Leur solution : renoncer au travail mécanique du sol et laisser microbes, champignons et vers de terre s'en charger, sous un couvert végétal qui étouffe les mauvaises herbes et réduit l'érosion.

Pour Claude, l'agriculture intensive est devenue "de la gestion de pathologies végétales" : les variétés à haut rendement, fragiles, sont protégées en permanence par des batteries d'engrais, d'insecticides et de pesticides. En conséquence, les sols souffrent et "l'humanité ne mange que des plantes malades".

L'épidémie d'obésité, la montée des allergies ? Ce n'est qu'un début, assurent les Bourguignon. L'espérance de vie va chuter. "Les vieux d'aujourd'hui ont été nourris aux produits bio, avant l'intensification agricole, dit-il. Les jeunes générations n'auront pas ce capital."

Leurs arguments, bien charpentés, s'imbriquent - même s'ils mériteraient parfois d'être réactualisés. Leurs coq-à-l'âne finissent par faire sens, voire système : "Les mêmes boîtes produisent les engrais, les pesticides, les médicaments : de l'or en barre, indéracinable", lâche Claude.

Leur unité de pensée est née de mondes opposés. Lui, Parisien d'origine, issu d'une lignée de scientifiques médicaux. Elle, née en Bourgogne d'un père menuisier et d'une remailleuse de bas italiens, arrivés en France en 1945.

Enfant, Claude se passionne pour la vie sauvage, fonde avec des copains de lycée le "groupe ornithologique parisien". "Il savait tout des animaux, se souvient Brice Lalonde, qui fréquentait alors sa soeur aînée. Il m'a ensuite influencé comme ministre. J'admire ces ouvreurs de chemin, qui ont raison avant tout le monde." Cette grande soeur fameuse, l'actrice Anémone, est toujours admirative du "courage" de son érudit de frère, "un peu professeur Nimbus", qui a converti l'ensemble de la famille à l'écologie.

Le jeune homme se rêve gardien de réserve naturelle. Mais une mission de comptage des tigres pour le WWF, en Inde, lui ouvre les yeux : "Les gens crevaient de faim. J'ai décidé de faire l'Agro." Ses réticences face à ce qu'il y apprend - "nourrir les bovins avec de la viande, l'abattage de masse" - lui valent parmi ses condisciples le surnom de "Papillon", en référence à l'évadé de Cayenne, Henri Charrière.

Il se spécialise en microbiologie. Nommé au centre INRA de Dijon, il développe une méthode de mesure de l'activité microbienne des sols, au moment où sa discipline s'étiole. "Elle a été rejetée parce que les microbes, contrairement aux engrais, travaillent gratuitement."

A l'INRA, on lui demande de se concentrer sur le cycle de l'azote, pour trouver des micro-organismes capables de nettoyer les nappes phréatiques polluées aux nitrates. "J'ai dit qu'il serait peut-être plus simple d'épandre moins d'engrais." Le message est mal passé.

De son côté, Lydia, contrainte par son père à travailler dès 16 ans, poursuit ses études en cours du soir. Sa maîtrise de biologie lui ouvre les portes du laboratoire "graisses chauffées" de l'INRA à Dijon. Elle y est aux premières loges pour suivre la controverse de l'huile de colza érucique qui, bien que mauvaise pour le coeur, sera produite jusqu'à ce qu'une nouvelle variété soit développée. Elle est vaccinée vis-à-vis des discours lénifiants des scientifiques officiels, amiante, OGM, nucléaire... Et assume des vices dénoncés par la Faculté : elle tolère le cigare et goûte le vin - elle est diplômée d'oenologie, toujours en cours du soir.

Leur rencontre à l'INRA conduira finalement à un divorce avec cette institution. Ils y sont aujourd'hui perçus comme des amateurs trop peu soucieux d'étayer scientifiquement leurs discours alarmistes. Ou comme des "idiots utiles", capables d'attirer l'attention sur la fragilité des sols. L'INRA évoque d'ailleurs le sujet dans un colloque, le 26 février, lors du Salon de l'agriculture.

En 1989, lorsqu'ils se "défonctionnarisent" pour s'installer à leur compte, c'est d'abord "la galère". Claude enchaîne les conférences, autour de son livre Le Sol, la Terre et les Champs (édition La Manufacture/Sang de la Terre, épuisé).

C'est grâce à l'une d'elles qu'Anne-Claude Leflaive, responsable d'un prestigieux domaine de Puligny-Montrachet, décide de produire ses vins en suivant ses préceptes. "En dégustation, ils ont davantage de complexité aromatique", se félicite-t-elle aujourd'hui. L'approche fait tache d'huile. Aujourd'hui, 90 % des clients des Bourguignon sont viticulteurs. "Ils vont vite et parfois choquent, note Anne-Claude Leflaive, mais ils sont écoutés dans notre secteur."

L'agriculture fait encore la sourde oreille, plus confiante dans les analyses de sol gratuites des vendeurs d'engrais que dans leurs prestations payantes (800 euros hors taxes). Mais en Argentine, John Waymel, un Français qui exploite blé, maïs et soja en rotation sur 22 000 hectares, les a fait venir sur ses terres. Il ne tarit pas d'éloges sur la méthode Bourguignon. Même si, en passant aux OGM, il a commis une entorse que ceux-ci déplorent. "Ils proposent une agriculture réfléchie, soutenable dans le temps, à l'inverse de l'Europe où on applique des recettes subventionnées", juge John Waymel, qui souhaite aux Bourguignon de faire école. La situation n'est pas désespérée : leur fils travaille actuellement, en Nouvelle-Zélande, à une thèse en... microbiologie des sols.

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Re: Agriculture sans labour

Message par kercoz » 26 févr. 2008, 20:19

Merci pour cette info. Ils sont intervenus au forum deS BRF de Figeac .Parmi les rares "donneurs d'alerte" .
Maintenant reconnus par les jeunes agri .
Qu'en pense SWITCH ?

"""un recours accru aux herbicides est constaté. En effet, sans labour, les mauvaises herbes germent plus facilement puisque leurs graines ne sont pas enfouies en profondeur""""
Les infos habituelles sur le desherbage sont contradictoire .
Perso ,sans bèchage , mais sur BRF , je constate tres tres peu d'adventices , desherbage manuel lors d'une proximité .
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Re: Agriculture sans labour

Message par Loup Espiègle » 01 mars 2008, 12:17

kercoz a écrit :Perso ,sans bèchage , mais sur BRF , je constate tres tres peu d'adventices , desherbage manuel lors d'une proximité .
On parle d'agriculture et non de jardinage. Tu vois la surface agricole française dédiée aux céréales couverte de BRF ? Il faudrait déjà de quoi faire du BRF, et ça ce n'est pas gagné ! J'aime bien le BRF, mais pour les petites surfaces seulement (potagers, petit maraîchage).

J'ai eu l'occasion de visiter l'exploitation d'une figure du non-labour, Manfred Wenz, et c'est franchement une solution d'avenir (pour une bonne partie des sols). On est allé dans les parcelles pour voir un peu la structure du sol, et il y avait tellement de vers de terre qui sortaient sous nos pas, c'en était jouissif. Il utilise un semoir de semi-direct sous couvert de sa conception, avec une rotation trèfle blanc, blé, blé, seigle/soja, épeautre/soja sur cinq ans avec des engrais verts entre (féverole, moutarde, phacéllie, caméline). Il n'utilise pas d'intrants depuis 1972 (ah si, 4 grammes par hectare de préparation biodynamique "silice de corne", woah, quel intrant !, et puis sûrement quelques grammes d'autres prépas utilisées à doses homéopathique). Quand il déchaume, c'est à une profondeur de 4cm maximum, et si je me souviens bien, les pattes de canard sont placées devant son semoir. Il essaie de garder toujours un couvert, vivant ou mort, sur son sol.
La terre de surface est sombre, alors que la terre qui est remontée par les taupes est beaucoup plus claire. Quoi qu'il en soit, c'est vraiment impressionnant comme technique. Il faut le voir pour le croire.

Les OGM à but non-lucratif ne reçoivent pas d'investissements importants, mais il n'y en a pas forcément besoin (okay, le riz vitaminé, pourquoi pas mais...), d'autres techniques sont là.

Pour les rendements, je n'ai pas noté (l'article dit 40 à 60q/ha en blé) mais l'intérêt de la technique est le faible temps de travail et l'énergie nécessaires : 3 heures par hectare et par an, 50L de fioul par hectare et par an (sans la moisson il me semble).

Long live Manfred Wenz !

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Re: Agriculture sans labour

Message par kercoz » 01 mars 2008, 13:43

"""Konrad Schreiber
Ingénieur agronome
BASE (Bretagne Agriculture Sol et Environnement)
Tréfléan
56 160 Ploërdut
Tél : 06 77 96 05 26
Fax : 02 97 39 46 53
courriel : base.ac@tiscali.f"""""""

Il Fait des essais BRF sur des hectares (cereales , je crois ) . BOURGUIGNON est en essais sur des vignes /brf eb FR et en ITALIE . Ds le 44 , une production fraise fonctionne /BRF .
0,5 cm / an en moyenne n'est en rien utopique qd on sait que le NPK est "collé au GAZ et donc au petrole .
Les productions sur hebacés , a mon avis , maintiennent le taux d'humus sans l'accroitre . (cf. Bourguinon )
Pour les desherbages , en y réfléchissant , on s'aperçoit que le problème ne se pose que les premieres années . Si on a peu d'adventice (desherbage chimique ou manuel, effectué avant graine ) , il y a peu de raison de repousse ! . Si on compte sur le labour ou le glypho (apres graine) , le labour ou traitement se reroduit .
Perso , j'en suis a faire gaffe aux qqs sauvages qui montent en graine pour avoir de la mache et autres ...
Jacky Dupety fait du blé ancien "sur" BRF . En fait son terrain a été brfé (3cm, incorporés suivant préconisation U.LAVAL, il y a 3 ans ) . On ne voit plus de copeaux , ses blés (rouges de bordeaux) etaient superbes . Il se tient a la methode , mais pense , que sur ses causses tres pauvres , il va passer a une rotation(apport) de 4 ans plutot que 5 .
Pour la "matiere" , meme si les forestier ne fournissent pas les "rémanents" de coupe , l'usage (plutot le retour d'usage) , des haies , talus ..etc , outre les nombreux autres apports q'elles apporteraient , ne devraient pas dépasser 20% de la surface cultivée . Perso , je pense que la foret et les tailles diverses pourraient en fournir la moitié .
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Re: Agriculture sans labour

Message par Loup Espiègle » 01 mars 2008, 13:58

Je vois que tu défends bec et ongles le BRF, mais as-tu lu l'article dont j'ai posté le lien sur l'Allemand qui travaille en SDSC ?
J'ai eu l'occasion de visiter l'exploitation d'une figure du non-labour, Manfred Wenz, et c'est franchement une solution d'avenir (pour une bonne partie des sols).

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Re: Agriculture sans labour

Message par kercoz » 01 mars 2008, 14:18

J'ai bien lu . Cette methode est défendue depuis 20 ans par BOURGUIGNON . L'INRA s'y met depuis qqs années . DS les années 60, les ricains l'ont appliquée , en raison du "blow dust" , errosion du vent qui supprimait le peu d 'humus de leur sol apres labour . A mes yeux elle présente deux faiblesses : elle utilise les herbacés . Et elle a peu d'intrans meme si elle limite les exportations
Si tu regarde les 2 videos de "fleurs" de BOURGUIGNON , il en parle pendant plus d'une heure a des agri . Il leur dit qu'il leur faudra 5à 6 ans pour que leur sol se "refasse" en pedofaune et humus ....A la fin , la veste sur l'epaule et la serviette sous le bras , pressé de question , il avoue utiliser les brf pour economiser ces 5 ans et parce que c'est la lignine qui est la meilleur façon de restructurer un sol .
Au colloque de Figeac , je l'ai interpellé sur ce fait . Il a répondu que c'est déja pas facile de les convaincre a ne plus labourer et a semer direct , que mettre des bouts de bois au sol , il etait sur de se faire jeter ! . mais que pour les essais de son labo , les valeurs de ref etaient le sol forestier et la pedogenèse forestiere .
Apres pas mal de lectures là dessus , je pense qu'il est important de préserver l'acquis principal des travaux de LEMIEUX et de l'U. LAVAL : La Lignine est superieure (et de loin ) aux herbacés pour la formation d'Humus.
J'ai trop d'heures e vol et une santé marquée par trop d'abus . Avec 20 ans de moins , j'aurais des planches d'essais , un microscope et une inscription a la fac de bio !
Je suis pres a parier ma chemise , qu'une planche /BRF comportera 5 fois plus de biomasse qu'une planche /TCS (pourtant riche en faune et pedoflore .
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Re: Agriculture sans labour

Message par Loup Espiègle » 01 mars 2008, 22:28

kercoz a écrit :A mes yeux elle présente deux faiblesses : elle utilise les herbacés . Et elle a peu d'intrans meme si elle limite les exportations
Peux-tu clarifier ta position ?

En quoi les herbacées te posent problème (elles laissent pourtant un tissu racinaire dans le sol, ainsi que de la cellulose en surface) ? Non mais, non mais tu déconnes à plein tube, bien sûr que cette technique utilise les herbacées puisque les herbacées sont la culture !! #-o

La seconde phrase m'est incompréhensible.

Il serait intéressant de comparer la consommation énergétique d'une parcelle conduite en SDSC et une autre en BRF. On verrait peut-être que le broyage et l'épandage du BRF, et le semis consomment plus qu'un itinéraire en SDSC, qui sait ?

Je ne suis pas là pour défendre M. Wenz, mais juste pour montrer qu'il n'y a pas que le BRF qui marche comme technique sans labour. Dans mon cours d'agronomie, j'ai entendu parlé du BRF, mais comme mesure pour réduire l'apport en eau, et non comme itinéraire de culture. Je sais bien qu'il y a plein de gens qui travaillent sur la question du BRF dans le monde francophone. J'ai moi-même expérimenté à petite échelle dans mon jardin et je trouve cela intéressant. Je présente juste l'expérience d'un agriculteur qui n'emploie pas d'intrants depuis 1972, et qui 35 ans après continue à tirer les mêmes quantités (si ce n'est plus) de céréales de son sol.

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Re: Agriculture sans labour

Message par kercoz » 02 mars 2008, 09:45

@loup :
"""En quoi les herbacées te posent problème """
C'est LA grosse découverte des quebequois . L'humus provenant de bois , ligneux ets nettement superieur a celui provenant d'herbacés .
Les hebacés sont des monocotélydons , les feuillus des docotélydons , ils possedent de la " lignine" . Qd elle est jeune (3à5ans) elle est faiblement polymerisée et peut etre destructurée par les champignons ........debut e la pédogenèse forestiere .
Dans les essais de l'Université de LAVAL (Quebec) , ils montrent que pour accroitre l'humus d'un sol de 1% , il faut :
-80 ans de fumiers (avec pailles)
-38 à 50 ans de compost
_moins de 10 ans de BRF
Le retour au sol des debrits d'herbacés peuvent maintenir le taux d'humus , pas l'accroitre .
La premiere culture archaique etait une culture forestière (dite "sur brullis" )
Les intrans , c'est ce qu'on apporte au terrain de l'exterieur : amendemnts , engrais , eau , traitements .
L'humus du sol est un truc qui n'est pas stable . Ca fuit ! par lessivage des pluies , par consommation des plantes .
Si tu tournes sur ton stock d'origine , ts les ans , il diminue . Il faut un apport exterieur d'HUMIFICATION , de creation d'humus .
Qd tu fais du blé , si tu rends au sol la tige et les racines , tu "EXPORTE" tres peu : juste le grain (un peu de carbonne)
C'est une culture qui exporte peu de matiere organique et n'epuise pas le sol .
Pour le biocarbu , par ex , ils crament tout et ne rendent rien au sol .


Ceci dit , le non labour et le semi direct sont un pas de geant dans la preservation du sol et ds sa compréhension .
A+
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Re: Agriculture sans labour

Message par Loup Espiègle » 02 mars 2008, 11:21

Le retour au sol des debrits d'herbacés peuvent maintenir le taux d'humus , pas l'accroitre.
Sur un sol français standard (c'est-à-dire fatigué), la chaume et les racines vont forcément augmenter le taux d'humus vu qu'il est tellement bas. Encore une fois, on parle d'agriculture et non de jardinage dans une terre super-riche gavée de fumier bien mûr.
Les intrans , c'est ce qu'on apporte au terrain de l'exterieur : amendemnts , engrais , eau , traitements .
J'ai comme l'impression que tu me prends pour un ignorant et je n'aime pas ça du tout.
Tu n'as pas répondu à ma question. En quoi le fait qu'elle ait "peu d'intrants" soit une faiblesse ??
L'humus du sol est un truc qui n'est pas stable . Ca fuit ! par lessivage des pluies , par consommation des plantes.
Ah bah v'là aut'chose ! Je cite mes notes de cours :
L'argile et l'humus se protègent l'un l'autre (une part d'humus pour quatre parts d'argile).
Si le rapport est inférieur à 1/4, il y a trop d'argile, le sol est sensible à l'hydratation brutale, il y aura une perte d'argile.
Si le rapport est supérieur à 1/4, il y a trop d'humus, il va subir la minéralisation car non protégé par l'argile.
L'humus n'est pas stable dans le cas où ton sol est déséquilibré.

Tu dis ça :
Si tu tournes sur ton stock d'origine , ts les ans , il diminue . Il faut un apport exterieur d'HUMIFICATION , de creation d'humus.
et deux lignes plus loin :
C'est une culture qui exporte peu de matiere organique et n'epuise pas le sol.
C'est pas clair dans ta tête... :roll:

Dans la ferme où je vais faire mon stage cette année, il y a une petite parcelle en BRF (maraîchage), je vous ferai un rapport.

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Re: Agriculture sans labour

Message par Yves » 02 mars 2008, 12:25

Et, Loup, calme toi, on dirait que tu en veux personnellement a Kercoz ...
Je fait le décryptage :
Le retour au sol des debrits d'herbacés peuvent maintenir le taux d'humus , pas l'accroitre.
Sur un sol français standard (c'est-à-dire fatigué), la chaume et les racines vont forcément augmenter le taux d'humus
Vous avez raison tout les deux, mais vous ne parlez pas du même sol.
Pour l'un, on redonne de l'humus au désert français, pour l'autre, un sol déjà équilibré ne s'enrichi pas.
---
Tu n'as pas répondu à ma question. En quoi le fait qu'elle ait "peu d'intrants" soit une faiblesse ??
Ta question était :
La seconde phrase m'est incompréhensible.
Ce qui laisse peux de chance de répondre autrement que l'a fait Kercoz ...
---
L'humus du sol est un truc qui n'est pas stable . Ca fuit ! par lessivage des pluies , par consommation des plantes.
Le truc important de sa phrase est : "par consommation des plantes"
L'humus n'est pas stable dans le cas où ton sol est déséquilibré.
Oui, évidement, mais ce n'est pas de ces sols là dont parle Kercos. Il parle d'un sol équilibré, donc le point important est bien l'exportation de l'humus pour ces sols.
---
Si tu tournes sur ton stock d'origine , ts les ans , il diminue . Il faut un apport exterieur d'HUMIFICATION , de creation d'humus .
Qd tu fais du blé , si tu rends au sol la tige et les racines , tu "EXPORTE" tres peu : juste le grain (un peu de carbonne)
C'est une culture qui exporte peu de matiere organique et n'epuise pas le sol .
Pour le biocarbu , par ex , ils crament tout et ne rendent rien au sol .
Alors je reformule parce que y a eu un peu de racourcis dans l'expression... :
Il existe 2 type de cultures :
-celles qui exportent beaucoup de matière organique (le summum = biocarburants seconde génération)
-celles qui exportent peu de matière organique (exemple de rendre tige et racine du blé)
Dans le premier cas, on a évidement un apauvrissement en humus de ce fait (indépendament du lesivage etc etc).
Dans le second, ce que cherche à expliquer Kercos, c'est qu'on a au mieux un maintient de l'humus [sachant que l'on ne parle pas de reconstruire le désert français dans l'exemple, mais d'un sol déjà reconstruit] (indépendament du lessivage etc), parceque la NATURE de la culture (herbacée) est peu propice à la formation de l'humus.
---

Voilà, je vous aime bien tous les deux et j'apprécie vos intervention, allez pas vous mettre sur la guulle franchement c'est pas la peine.
Le truc de Kercos, c'est bien : "toutes choses égales par ailleurs, l'utilisation d'herbacée pour humification est médiocre (médiocre = un poil en dessous de l'équilibre) alors que celle du BRF est bonne (> équilibre).

Cela ne remet pas en cause pour la culture des herbacées le non labour, le semi direct etc. (moyens de CONSERVER le sol en bon état, qui par ailleurs permet l'humification d'un sol détruit, mais à un rytme plus lent que le BRF).
Mais cela mesuggère plus (avis personnel) que le cycle déchets-->compost-->champ(jardin) ne présente qu'un intéret moyen, et gagnerait peut être à être transformé en déchets-->compost-->broussaille/taillis-->BRF-->champ(jardin) lorsqu'il s'agit de reconstruire la terre, et lorsqu'il s'agit de rendre à la terre la partie exportée (ce qui est cas de bonne pratique n'est pas nécessaire chaque année)
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Re: Agriculture sans labour

Message par Krom » 02 mars 2008, 14:03

kercoz a écrit :BOURGUIGNON est en essais sur des vignes /brf eb FR et en ITALIE . Ds le 44 , une production fraise fonctionne /BRF .
0,5 cm / an en moyenne n'est en rien utopique qd on sait que le NPK est "collé au GAZ et donc au petrole .
Une petite critique sur le style : peut-être que je suis un emmerdeur pointilleux, mais on est pas aux pièces, tu as le droit d'écrire tes mots en entier, ça te prendra pas vraiment plus de temps. Et puis les majuscules à tout va, c'est un peu lourd aussi.

Fin de pinaillage.

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Re: Agriculture sans labour

Message par Nyx » 03 mars 2008, 10:14

Krom a écrit :Une petite critique sur le style : peut-être que je suis un emmerdeur pointilleux, mais on est pas aux pièces, tu as le droit d'écrire tes mots en entier, ça te prendra pas vraiment plus de temps. Et puis les majuscules à tout va, c'est un peu lourd aussi.
Pareil, Kercoz, j'suis un inconditionnel de tes interventions (et j'experimente sur mon potager depuis l'année passée, un tapis de brf sur mes plans), mais des fois, c'est à la limite de la lisibilité...
Pourrais tu, s'il te plait, utiliser la commande 'Citer' lorsque tu reprends les messages de quelqu'un ? Les enfilades de guillemet; c'est pas toujours simple à lire...
Merci !

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Re: Agriculture sans labour

Message par kercoz » 03 mars 2008, 17:48

Je vous présente a tous mes escuses . Ordinairement , je ne suis pas tres clair .Cette fois ci j'etais "sur le départ" et tenais a répondre a Loup avant le WE .
Je vais tenter une rééducation !

Quand je dis que l'humus du sol n'est pas un truc stable ,je veux dire qu'en permanence , il y a creation et fuite d'humus .
Le bilan global donnant un taux d'humus résiduel qui dépend de la methode pratiquée , des apports de matieres organiques , du lessivage, des legumes cultivés ...etc ...
Comme base de reflexion , on se rappelle que dans la culture sur "brullis", le sol forestier "tenait" 5 ans maximum sans apports .
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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