La récupération des biodéchets

Comment anticiper au mieux le choc à venir (organisation de la société, questions politiques, conseils financiers, etc).

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La récupération des biodéchets

Message par energy_isere » 18 nov. 2023, 02:31

Le tri des biodéchets en France, c'est pour janvier

AFP•17/11/2023

Épluchures, restes de cuisine: le tri des biodéchets va devoir se généraliser en France à partir de janvier, pour alléger nos poubelles et produire du compost ou du biogaz, une réforme évoquée depuis les années 2010 mais qui, malgré la loi, ne concernera qu'une minorité de foyers dans l'immédiat.

Symbole de ce changement, le seau qui sert à collecter les quelque 30% de matière organique contenue dans nos ordures ménagères: pelures, coquilles d'oeuf, marc de café, restes de repas, parfois donnés aux poules ou aux chiens, compostés dans le jardin mais le plus souvent jetés en pure perte dans le sac gris.

Force est d'admettre que "certaines collectivités ont encore des investissements à poursuivre", indique à l'AFP le ministère de la Transition écologique, à l'approche de la date butoir du 1er janvier 2024 fixée par la directive européenne de 2018 et la loi anti-gaspillage de 2020.

Seuls 27 millions de Français, soit 40% de la population, auront une solution courant 2024, selon le ministère. Et encore, puisque ce chiffre inclut les 10 millions de riverains qui se contenteront de pouvoir réclamer un bac composteur à domicile sur une base de volontariat.

"L'enjeu premier est de sortir les biodéchets de la décharge ou de l'incinérateur, car ils contiennent beaucoup d'eau, et les brûler n'a pas de sens", souligne Vincent Coissard, responsable de la sous-direction déchets et économie circulaire au ministère.

Mais "dire que si les personnes ne font pas le tri, elles auront 35 euros d'amende, c'est totalement faux", insiste-t-il.

- "De la volonté" -

Certaines communes ont pris de l'avance, comme Lorient (Morbihan) où cela fonctionne depuis vingt ans, Thann et Cernay (Haut-Rhin) qui se sont lancées en 2010 avec une redevance incitative: la facture dépend de la taille du bac à biodéchets et de la fréquence de la collecte.

D'autres exemples réussis prospèrent: à Locminé (Morbihan), on roule au biodéchets, et à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), on se chauffe avec.

"Pendant dix ans, j'ai été relativement seul, il faut de la volonté", défend Pascal Bioulac, le maire (Horizons) de Lamotte-Beuvron qui a construit un méthaniseur retraitant les boues d'épuration, les biodéchets et les intrants agricoles, dont les tonnes de fumier généré par le parc équestre de la ville.

Il a fallu composer avec les objections de ceux qui lui disaient "attention, ça va exploser, ça pue", relate-t-il à l'AFP, et accepter de passer pour "un ovni" auprès d'autres élus qui se demandaient "pourquoi s'embêter si on n'a pas d'obligation".

En Europe, "la France ne se classe ni dans les premiers, ni dans les derniers. Il y a des villes qui font du très bon travail", constate Manon Jourdan, de l'ONG Zero Waste Europe, qui milite pour la réduction des déchets et la pollution qu'ils génèrent.

- Pas de recette unique -

Qu'est-ce qui freine alors? "Il y a la question du coût de la collecte et de l'acceptation par la population", analyse Mme Jourdan.

"La question des déchets reste émotionnelle car on doit influencer la façon dont les gens se comportent chez eux, et les élus ont toujours peur que ce soit mal reçu. Donc, on en revient à une volonté politique", dit-elle.

Au total, selon l'Ademe, l'agence de la transition écologique, 83 kilos de biodéchets sont générés par an et par habitant en France, dont 50% pourraient être facilement captés au lieu de finir en décharge ou incinérés.

"Même avec des hypothèses hyper pessimistes, le gisement de biogaz est très important", souligne Roland Marion, de l'Ademe, sans donner de chiffre.

Là où c'est déjà en place, il n'y a pas de recette unique.

Certains communes ont opté pour de la collecte en porte à porte, d'autres pour des points d'apport volontaire. Le bac peut être sécurisé par un badge ou un QR code pour permettre la pesée et éviter qu'un passant y jette n'importe quoi.

Quant aux nuisances, odeurs ou bestioles, mises en avant par les réfractaires, l'Ademe reconnaît qu'"on n'est pas à l'abri des rongeurs mais il y a des solutions".

On peut mettre des grilles au fond des composteurs, ou veiller à une fréquence suffisante des collectes. A Milan, ville pionnière maintes fois copiée en Europe, le camion passe deux fois par semaine, et presque tous les jours pour les hôtels-restaurants.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 0346b11feb

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Re: La récupération des biodéchets

Message par energy_isere » 19 nov. 2023, 15:12

Grenoble : collecter les déchets alimentaires pour faire du compost et produire du gaz

Publié le 26/11/2022

En France, la métropole de Grenoble est pionnière en matière de tri des déchets alimentaires. Depuis 2019, elle distribue aux habitants des seaux de compost. Après Meylan, Corenc et La Tronche, la métropole entame sa dernière phase de déploiement dans certains quartiers de Grenoble.

Ils arpentent les rues de la métropole de Grenoble et font du porte-à-porte pour distribuer des "bio-seau". Les messagers du tri remettent gratuitement aux Grenoblois des seaux à compost pour trier les déchets alimentaires directement dans leur cuisine. Débutée en 2019, l’opération de distribution se poursuit cette année pour équiper à terme tous les habitants, "il reste un peu plus de 100 000 habitants à équiper dans la métropole de Grenoble", confie Lionel Coiffard, le vice-président de la métropole en charge de la politique des déchets.

Une étape indispensable, quand on sait qu’à Grenoble, chaque métropolitain produit annuellement 60 kg de déchets alimentaires.

Produire du combustible
Cette collecte de déchets va permettre dans un premier temps de limiter les distances parcourues par les camions et donc les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi d’approvisionner un centre de compostage qui transforme ces déchets en fertilisant naturel pour les agriculteurs locaux : "L’objectif est aussi de diminuer le brûlage et l’incinération de ces déchets alimentaires qui sont composés de beaucoup d’humidité et donc c’est clairement aberrant de brûler de l’eau. Donc ça, c’est l’objectif premier et on va rajouter sur cette chaîne industrielle une production de gaz", explique Lionel.

Car à l'horizon 2026, une usine de méthanisation verra le jour pour produire du combustible qui alimentera les camions poubelles. Un dispositif unique en France pour une agglomération.

La pédagogie avant tout
Désormais, reste à convaincre les habitants de modifier leurs habitudes, c'est là tout le rôle des messagers du tri : "Il faut avant tout qu’ils comprennent à quoi ça sert, comment ça fonctionne et où vont aller les déchets, il faut que l’explication soit claire et que les gens aient envie de le faire," explique Antoine Mercier, messager du tri.

Dans un an, une loi obligera les collectivités territoriales à proposer une solution de tri pour les déchets alimentaires. La métropole grenobloise est la seule à l'avoir déjà mise en œuvre.
https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 63384.html

https://www.grenoblealpesmetropole.fr/3 ... sation.htm

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Re: La récupération des biodéchets

Message par supert » 19 nov. 2023, 15:48

propagande totalitaire a écrit :des "bio-seau"
Le jeu de mots est tellement facile que je ne vais pas le faire.
Je suis toujours étonné par la créativité dans la connerie. Et le pire, c'est pas qu'il y est quelques crétins illuminés, c'est qu'il y a des tonnes de gens pour les suivre !
Et ça, ça c'est le truc que je n'arrive pas à comprendre. Bêêêh ...!


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Re: La récupération des biodéchets

Message par energy_isere » 19 nov. 2023, 19:32

supert a écrit :
19 nov. 2023, 15:48
propagande totalitaire a écrit :des "bio-seau"
ben non, les seaux pour le compost sont pas bio eux même. C'est du parfait plastique pétro-sourcé. :-)
Ben oui, pour qu'ils durent faudrait pas qu'ils se décomposent dans l' appartement ou le balcon.

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Re: La récupération des biodéchets

Message par energy_isere » 22 nov. 2023, 22:59

Le Siredom investit 12,5 millions d’euros dans une unité industrielle de tri des déchets alimentaires en Essonne
Pour lire l’intégralité de cet article, abonnez-vous à L'Usine nouvelle - édition Abonné
Le Siredom, un des plus importants syndicats de traitement des déchets en France, va investir 12,5 millions d’euros pour se doter d’une unité industrielle de tri des déchets alimentaires. La nouvelle infrastructure sera située à cheval sur les communes d’Echarcon et de Vert-le-Grand, dans l'Essonne.

PATRICK DÉSAVIE 22 novembre 2023 Usine Nouvelle

Le comité syndical du Siredom (Syndicat pour l’innovation, le recyclage et l’énergie par les déchets et ordures ménagères), regroupant 175 communes de l’Essonne et de Seine-et-Marne, a approuvé mardi 21 novembre un projet de construction d’une unité de tri des biodéchets représentant un investissement maximum de 12,5 millions d’euros.

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https://www.usinenouvelle.com/editorial ... e.N2197578

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Re: La récupération des biodéchets

Message par energy_isere » 31 déc. 2023, 10:55

Le tri des biodéchets ineffectif pour une majorité de Français et sans sanctions

AFP le 31 déc. 2023

A partir de lundi, les déchets alimentaires ne doivent plus être jetés à la poubelle, mais cette obligation européenne restera encore de longs mois très théorique pour une majorité de Français faute d'une solution locale pour collecter séparément leurs biodéchets.

"Moins d'un Français sur trois aura effectivement accès à une solution de tri à la source dans sa collectivité", regrette l'ONG Zero Waste Europe.

De fait, le ministère de la Transition écologique n'a pas caché que seuls 27 millions de Français, soit 40% de la population, auraient une solution en 2024: une collecte porte-à-porte, un point d'apport volontaire proche de chez soi, ou la mise à disposition d'un bac de compostage sur la base du volontariat.

"Cette obligation est connue depuis 2015!", rappelle Zero Waste Europe, dénonçant "un retard inacceptable" qui selon elle "traduit un manque de volonté politique des collectivités locales comme de l'Etat".

- Trois métropoles -

A Paris, la ville a expérimenté la collecte dans les immeubles comme à Milan où cela fonctionne bien, mais est déçue par la faible utilisation. A la place, elle installera d'ici fin 2024 environ 500 nouveaux bacs à biodéchets dans les rues, où les Parisiens devront apporter leurs épluchures et restes alimentaires, en espérant qu'ils n'y jetteront rien d'autre.

Rien ne change dans l'immédiat non plus pour les 1,9 million d'habitants de la deuxième métropole française, Aix-Marseille. Des points de collecte en extérieur existent déjà comme expérimentations, et d'autres seront installés progressivement en 2024.

La métropole de Lyon a entamé les démarches dès 2021. Selon l'agglomération d'1,4 million d'habitants, des bornes de compostage ont été installées tous les 150 mètres, soit 1.300 en tout pour l'instant.

Des petites villes ont anticipé depuis longtemps.

Dans la communauté urbaine du Grand Besançon existent des composteurs individuels en maison, des bacs partagés pour les copropriétés et des chalets de compostage prévus pour des quartiers entiers, à l'accès réservé aux riverains munis d'un code. Dans l'hypercentre, une collecte par vélo cargo des seaux à biodéchets, expérimentée depuis 2022, doit être étendue à 15.000 riverains en 2024.

Conséquence, les habitants de l'agglomération n'auront plus à sortir les poubelles d'ordures résiduelles (bac gris) qu'une fois tous les 15 jours.

- Pas d'amende -

Le gouvernement s'est surtout employé à ne pas prendre à rebrousse-poil une opinion publique perçue comme réticente, insistant pour dire qu'il n'y aurait pas d'amende en cas de non-tri, ni d'obligation d'avoir un seau à épluchures trônant au milieu de son salon.

Tardives et non contraignantes, les modalités d'application de la loi n'ont été publiées que début décembre.

Un simple avis, dépourvu de la portée d'un décret, qui "ne prévoit ni sanctions ni objectifs de résultat", décrypte l'association d'élus Intercommunalités de France.

Le texte n'oblige même pas les collectivités à lancer une étude de préfiguration avant le 31 décembre, mais uniquement à prouver qu'elles ont décidé de le faire.

- Alléger les poubelles -

Nos poubelles contiennent environ 30% de matière organique: pelures, coquilles d'oeuf, marc de café, restes de repas, parfois donnés aux poules ou aux chiens, ou compostés dans le jardin, mais le plus souvent jetés en pure perte.

L'enjeu est le même qu'à Bruxelles, Milan ou Séoul où le tri des biodéchets est rentré dans les moeurs.

Il s'agit d'abord d'alléger nos poubelles et d'autre part de cesser de brûler en incinérateur des déchets organiques contenant beaucoup d'eau, ou de les enfouir en décharge, au lieu de les valoriser en compost pour le potager ou l'agriculture, ou en biogaz pour rouler ou se chauffer.

- En avance -

"Pour nous, c'est rentable", ose Odile Bégorre-Maire, élue de Lay-Saint-Christophe (Meurthe-et-Moselle) qui a près de 30 ans de recul.

L'intercommunalité du bassin de Pompey (environ 40.000 habitants), dont elle est vice-présidente, a inauguré une plateforme de compostage dès 1999. La collecte en porte-à-porte touche deux tiers des habitants.

En coeur d'agglomération, là où il n'y a ni courette ni jardin et des cages d'escaliers trop étroites, des points d'apport volontaire ont été placés dans la rue dans un rayon de 100 à 150 mètres des habitations.

Tout n'est pas parfait et "il y a encore 20% de biodéchets qui pourraient encore être éliminés du sac contenant les ordures ménagères résiduelles, et toujours 10% de lieux où les gens ne s'y mettent pas vraiment", dit-elle à l'AFP.

Mais depuis janvier 2023, les éboueurs ne passent plus qu'une fois tous les 15 jours pour les ordures ménagères résiduelles. Pour les biodéchets et le recyclage, le ramassage a lieu chaque semaine.

"Les gens ont eu seulement 2 ou 3% de hausse de la taxe d'enlèvement des ordures depuis 2016, alors que, sinon, la taxe aurait grimpé de 25%", calcule-t-elle.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ons-231231

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Re: La récupération des biodéchets

Message par energy_isere » 06 janv. 2024, 15:07

Le potentiel insoupçonné des biodéchets

Bien sûr, il y a les réfractaires mais, qu'ils soient pessimistes ou laxistes, peu d'arguments tiennent la route face aux solutions existantes visant à mettre en place le tri des biodéchets. On en revient toujours à la volonté politique des collectivités locales et bien souvent, les individus sont plus matures sur ce genre de projet que ne le sont ou ne le pensent les décideurs. Quoi qu'il en soit, le tri et la récupération des déchets organiques seront obligatoires pour être compostés ou valorisés en biogaz dès le 1er janvier.

Épluchures, restes de cuisine : le tri des biodéchets va devoir se généraliser en France à partir de janvier, pour alléger nos poubelles et produire du compost ou du biogaz, une réforme évoquée depuis les années 2010 mais qui, malgré la loi, ne concernera qu'une minorité de foyers dans l'immédiat.

Symbole de ce changement, le seau qui sert à collecter les quelque 30 % de matière organique contenue dans nos ordures ménagères : pelures, coquilles d'œuf, marc de café, restes de repas, parfois donnés aux poules ou aux chiens, compostés dans le jardin mais le plus souvent jetés en pure perte dans le sac gris. Force est d'admettre que « certaines collectivités ont encore des investissements à poursuivre », indique à l'AFP le ministère de la Transition écologique, à l'approche de la date butoir du 1er janvier 2024 fixée par la directive européenne de 2018 et la loi anti-gaspillage de 2020.

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Au total, selon l'Ademe, l'agence de la transition écologique, 83 kilos de biodéchets sont générés par an et par habitant en France, dont 50 % pourraient être facilement captés au lieu de finir en décharge ou incinérés.
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https://www.futura-sciences.com/maison/ ... ts-104820/

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