préparer le futur : acheter une ferme AMAP

Comment anticiper au mieux le choc à venir (organisation de la société, questions politiques, conseils financiers, etc).

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Loup Espiègle
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Message par Loup Espiègle » 18 juin 2006, 15:21

La nouvelle The Way It Could Be, de Ted Trainer en 6 chapitres, en anglais :


Part 1. Morning of Day 1.

Part 2. Afternoon of Day 1.

Part 3. Morning of Day 2.

Part 4. Afternoon of Day 2.

Part 5. Morning of Day 3.

Part 6. Afternoon of Day 6.
Je vous conseille de télécharger les 6 pages sur votre oridnateur car la lecture est longue (équivalent de 220 pages) et le site n'est pas toujours en service...Bonne lecture !

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Message par matthieu25 » 18 juin 2006, 21:03

Tant mieux que la planete soit foutue.D'autres especes survivront et recoloniseront.
La religion est la maladie honteuse de l' humanité.la politique en est le cancer(Millon de Montherlant)

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Message par GillesH38 » 18 juin 2006, 21:54

ce qui prouve que ce n'est pas la planète qui est foutue ! la civilisation industrielle, surement. L'humanité, peut etre. Mais la planète, elle en a vu d'autres...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par thorgal » 18 juin 2006, 22:04

Yves a écrit :@ thorgal

Pourrais tu creuser la force de l'entreprise dont tu parle face à l'augmentation du prix du pétrole ?
Que représente le cout en carburant par rapport à la marge qu'ils font sur chaque "panier" ? 1% ? 10 % ? 50 % ??

Et aussi, J'imagine q'ils ne stockent pas les paniers et qu'il n'ont pas besoin de chaine du froid (pour la viande) (dans le vehicule peut-être ) ?. Peux tu confirmer ?

Merci
salut Yves,

j'avais pas vu ton message. Oui, je vais essayer d'en savoir plus. Il me semble que les paniers sont preparés juste avant d'être livrés. Ils doivent y passer la nuit car je reçois les miens vers 8h du mat, et ce n'est pas gelé ou même froid.

A+
Never under-estimate the predictability of stupidity - Bullet Tooth Tony

mad
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Message par mad » 19 juin 2006, 21:08

Je suis novice sur le forum, mais je suis un peu choqué d'entendre des propos " tant mieux que la planete soit foutue...(...)".
j'ai deux enfants et je souhaite vivement que la planete aille mieux , pensons un peu aux prochaines générations.
Concernant les Amap, je trouve qu'il ne faut pas les aider uniquement les premieres années!!! il n'y apas de raisons que ces gens vivent en marge de la société.Pour moi, leur revenu devrait etre décent des le début, si l'état intervient c'est qu'il y a un probleme, non?

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Message par Perchou » 19 juin 2006, 21:38

Pour revenir au sujet et répondre à Yves, il est fort possible qu'aujourd'hui, une ferme de 400 ha soit plus économe en pétrole que 20 fermes de 20 ha. Quoique cela dépend de quel type de production dont on parle (car il y a des différences significatives).

Mais si on part sur une orientation vers la réduction de la consommation de pétrole en agriculture, une ferme de 400 ha (qui n'existe qu'en céréales, polyculture ou en élevage extensif) a beaucoup d'inconvénients car une surface pareille n'est possible qu'avec une part énorme de mécanisation... donc de pétrole.
De plus, ce sont, la plupart du temps, des fermes spécialisées en cultures industrielles. Ces cultures, à l'heure actuelle ne permettent pas de remplacer le tracteur par la main d'oeuvre humaine ou même des chevaux. Avec 20 ha c'est encore possible. Des fermes de 20 ha peuvent se diversifier très facilement et produire la plupart des produits nécessaires localement. Or dans une optique d'économie du pétrole, il est intéressant de produire localement, donc diversifié.
Il faudrait abandonner un peu les élevages intensifs en bretagne au profits des céréales et des légumes. En Beauce, il faudrait réintroduire de l'élevage (ce qui ferait du bien à la matière organique de ces sols) et des cultures maraîchères. Dans les zones uniquement viticoles, il serait intéressant de réintroduire les autres cultures, abandonnées depuis longtemps au profit de la vigne... en espérant que les sols, intoxiqués au cuivre, puissent encore accueuillir des cultures. Quant aux maïs des Landes... je vous laisse deviner...ils n'ont plus l'habitude de voir autre chose que du Monsanto ou du Limagrain sur leur dos !

La PAC et plus généralement, le fonctionnement des échanges commerciaux régionaux et encore plus mondiaux, obligent les régions agricoles à se spécialiser dans des cultures très précises. Spécialisation permise par le pétrole.

Pour permettre la diversification de l'agriculture, pour la relocaliser, la PAC et l'OMC sont les premiers obstacles à faire tomber. Ensuite, les intermédiaires qui gagnent un fric fou sur le dos des producteurs mais aussi des consommateurs.

En bref, il faut réinstaurer des prix rémunérateurs qui permettraient la suppression de la PAC (à remplacer par un système d'incitation à l'économie locale, à la diversification et à la sobriété). C'est ce que prône le MODEF (MOuvement de Défense des Exploitants Familiaux : syndicat agricole très ancien, dissident de la FNSEA mais en perte de vitesse car les paysans se prennent parfois pour des chefs d'entreprise).

Pour conclure, je suis producteur de miel impliqué dans une AMAP et consommateur dans une autre en création dans une petite ville de 3 000 hab. C'est vraiment un bon système pour le lien qui se recréée entre les consommateurs et les producteurs. Du coup, les premiers comprennent mieux les problèmes subit et engendrés par les deuxièmes. Les deux parties sont gagnantes puisqu'il n'y a pas d'intermédiaire.
Mais souvent, la date fixe et le panier inconnu rebute les consommateurs (je préfère le terme de citoyens) lambda, non militants. Alors faut il trouver une formule plus souple pour généraliser le phénomène et l'étendre à des populations moins impliquées ou moins disponibles ? Sans doute. Mais cela ne risque t'il pas de vider l'idée de sa substance et de son intérêt ? Sans doute. Ce sont les dernières questions qui m'habitent à ce sujet puisq'elles se posent dans ma commune où nous tentons une AMAP dans une petite ville de 3 000 hab où beaucoup préfèrent le supermarché, ont un jardin ou achètent chez des maraîchers locaux (beaucoup de maraîchage autour de chez nous).

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jersiaise
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Message par jersiaise » 20 juin 2006, 18:32

120% d'accord Perchou :smt045

J'ajouterais que la sélection des semences animales et végétales doit être faite, soit par les agriculteurs, soit pour les agriculteurs (c'est-à-dire par un organisme qui n'a pour vocation de vendre des pesticides derrière :evil: ), c'est-à-dire soit l'Etat soit un service indépendant (à but non lucratif ou/et maîtrisé par les agriculteurs)

Le système AMAP est génial. Pour les gens moins impliqués, avec des fermes plus petites et plus centrées sur le local, il existe encore les marchés...
plus désespérée que jamais

Yves
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Message par Yves » 21 juin 2006, 10:42

Premièrement

J'insiste pour que vous vous concentriez sur la réduction de consomation de l'énergie.
La libération des semence peut-elle aider à économiser ? si oui comment ?


Deuxièmement

Sur les économie d'échelles :
Je me faisait l'avocat du diable en posant ma question.
En fait, j'ai l'intuition que c'est grâce à une augmentation des intrants énergétiques que les économie d'échelles (économie financières et économie de rendement par heure travaillée) sont possible.
Simplement parceque cela fait 50 ans que les gros avallent les petits et que cela se produit dans un contexte d'augmentation générale de consomation d'énergie.
Des contradicteurs ? des avis ?

Troisièmement.
Je suis à la peches aux informations sur les sites officièls. Par exemples, les données AGREST. Ca prend du temps et c'est pas facile.
Mais ça donne quelques résultats :
"En 2005, 25% des surfaces des serres et tunnels sont désormais chauffées."
" 2300 maraichers produisent sous serre et sous tunnel [en plus de pleine terre et abris bas]."
"1700 sont des serristes exclusifs"
[Sur un total de 24 700 maraichers en 2005]
(d'après une enquète en 2005 auprès de 10 000 exploitants en métropole, avec plus de 50 ares de légumes, sur 48 départements, repésentants plus de 85% des exploitations et plus de 93% des superficies légumières)
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

Yves
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Message par Yves » 21 juin 2006, 10:51

"filière alimentaire, du producteur au consommateur, réduire la dépendance au pétrole"

En 2005, 1000 maraichers (25% de 1700 + 2300) utilisent des serres chauffées. Objectif : plus de serre chauffées en France.
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
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Message par Geispe » 21 juin 2006, 11:00

je suppose que les serres ont commencé à être chauffées histoire de concurrencer les importations précoces et hors saison provenant de pays au climat plus chaud.
revenir en arrière poserait probablement un problème financier aux maraîchers qui se sont lancés là-dedans...
D'ailleurs même les maraîchers bio ont recours aux serres chauffées...
Et avant les serres en plastique (pétrole) chauffées, il y avait les serres non chauffées, et avant encore les serres en verre, et avant... pas de serre :-) Aujourd'hui un maraîcher sans serres ne pourrait probablement pas exister...

Yves
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Message par Yves » 21 juin 2006, 11:07

Quelle solutions pour arriver à supprimer les serres chauffées sans "tuer" ces maraichers là ? Sachant qu'ils ne représentent qu'une toute petite fraction des maraichers (1 sur 25), c'est que les autres s'en sortent sans ;)

Doit-on et comment réguler les "les importations précoces et hors saison provenant de pays au climat plus chaud" qui sont pétro-dépendantes en terme de transport ?
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
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Message par greenchris » 21 juin 2006, 11:35

Yves a écrit : Doit-on et comment réguler les "les importations précoces et hors saison provenant de pays au climat plus chaud" qui sont pétro-dépendantes en terme de transport ?
En augmentant le prix du pétrole. :-D
Le charbon et le gaz prendront sa place (temporairement).
Dans l'ordre, Sobriété, Efficacité et enfin Renouvelables (negawatt).
Attention aux utopies techniques (Global Chance)

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Message par Perchou » 21 juin 2006, 18:19

Premièrement

J'insiste pour que vous vous concentriez sur la réduction de consomation de l'énergie.
La libération des semence peut-elle aider à économiser ? si oui comment ?
Je ne pense pas qu'il y ait un impact majeur sur la consommation d'énergie mais les semences industrielles faisant partie du système agricole industriel, c'est un point parmi d'autres à changer. Et puis, il n'y a pas que les problèmes d'énergies fossiles même s'ils sont amenés à devenir de plus en plus critique. L'indépendance alimentaire des peuples est aussi un sujet très important car si demain le blé est propriété de 2 ou 3 boîtes de semences et que celles ci décident que la France, l'Ukraine ou l'Allemagne n'auront pas de semences, les conséquences seraient graves. Et ne parlons même pas des pays pauvres qui sont beaucoup plus faciles à faire chier que les riches.
Deuxièmement

Sur les économie d'échelles :
Je me faisait l'avocat du diable en posant ma question.
En fait, j'ai l'intuition que c'est grâce à une augmentation des intrants énergétiques que les économie d'échelles (économie financières et économie de rendement par heure travaillée) sont possible.
Simplement parceque cela fait 50 ans que les gros avallent les petits et que cela se produit dans un contexte d'augmentation générale de consomation d'énergie.
Des contradicteurs ? des avis ?
Tout à fait d'accord. Je précise juste que cela fait 50 ans que les politiques nationales et européennes ne font rien pour sauver les petits agriculteurs. Mais au contraire tout a été fait pour que les gros mangent les petits en leur donnant la grande majorité des aides européenne en particulier. Et tout ça en gardant un discours en faveur d'une agriculture "familiale" et de l'installation des jeunes... :evil:

Moralité : on ne récolte que ce qu'on sème

Pour les serres chauffées, les contraintes de précocité sont effectivement LE problème.

Dans une agriculture de filière, un producteur de tomates sui vend à une coop ou à un négociant veut vendre à un bon prix. Plus il produit tôt, plus les prix sont bons.
Mais en plus, de son côté, la coop ou le négociant est "obligé" d'arriver sur marché très tôt car les espagnols arrivent en tout début de saison et raflent tous les marchés. Et du coup, souvent ils gardent ces clients pendant toute la saison et ceux qui arrivent après ont le plus grand mal à vendre leur marchandises. La précocité est donc devenue une règle commerciale incontournable.

Pourquoi est elle incontournable ? Si les consommateurs étaient un peu éduqués, ils connaîtraient les saisons et sauraient que des fraises qui arrivent début avril n'ont jamais vu une motte de terre et que des belles et gosses laitues en plein mois de janvier contiennent autant d'eau que de pétrole. Et même la plupart du temps, ils n'en ont rien à s'couer !
Du coup ils veulent de tout tout le temps. Les distributeurs en rajoutent une couche et voilà. L'agriculteur ne maîtrise quasiment plus rien. Il produit ce qu'on lui dit au prix qu'on lui dit.

Je connais un maraîcher bio qui travaille sans tunnel, même froid. Il s'en sort mais vend sur des marchés ou les populations sont historiquement sensibilisées à toutes ces histoires (vallée de la Drôme) et les gens achètent de toute façon des légumes de saison.

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Message par jersiaise » 21 juin 2006, 18:56

Perchou a écrit :si demain le blé est propriété de 2 ou 3 boîtes de semences et que celles ci décident que la France, l'Ukraine ou l'Allemagne n'auront pas de semences, les conséquences seraient graves.
Ben pas tellement... On fera comme avant : on gardera un peu de blé de la récolte précédente pour réensemncer les champ.
On perdra 10 % de rendement peut-être, mais sans pétrole ce sera plutôt 50 % alors...
plus désespérée que jamais

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Message par Goupil » 21 juin 2006, 19:13

Bonjour Jersiaise
Ton exploitation se trouve en bio depuis longtemps?
Quels produits commercialises tu?

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