Méthanisation / Biogaz

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Re: Méthanisation / Biogaz

Message par energy_isere » 25 août 2020, 13:08

Pollution: le préfet du Finistère suspend l'activité d'un méthaniseur

Par Le Figaro avec AFP Publié hier à 19:00

Le préfet du Finistère va suspendre l'activité d'un méthaniseur à l'origine d'une pollution qui a privé d'eau potable 180.000 personnes la semaine dernière, a indiqué la préfecture ce lundi.

L'arrêté préfectoral doit entrer en vigueur mardi, a précisé la même source à l'AFP, confirmant une information de la presse locale. «Il sera levé quand toutes les conditions seront remplies. C'est pour la protection de tout le monde», a déclaré le préfet Philippe Mahé, cité par le quotidien régional Le Télégramme. L'association de défense des consommateurs CLCV a par ailleurs annoncé dans un communiqué avoir «porté plainte contre X auprès du procureur de la République en application des articles L 216-6 et L 432-2 du code de l'environnement» qui répriment le déversement de substances nuisibles.

La CLCV estime «que les consommateurs ne comprendraient pas que les coupables de cette pollution ne soient pas poursuivis et lourdement sanctionnés». Elle «demande que des mesures draconiennes soient prises par l'exploitant pour garantir la sécurité absolue de l'eau potable, alors que le réchauffement climatique fragilise dangereusement la ressource en eau», selon le communiqué.

Une centrale inaugurée en 2018
La pollution est due au débordement d'une cuve de digestat de la centrale biogaz de Kastellin, à la suite d'un incident technique. Entre 300 et 400 m3 de digestat ont débordé de la cuve, selon le gérant de la centrale. La centrale biogaz est située à environ 1 km de l'Aulne, un fleuve côtier, et en amont d'une usine d'eau potable. L'écoulement du digestat dans l'Aulne a provoqué un pic d'ammoniaque, rendant l'eau impropre à la consommation.

Inaugurée en 2018 par Sébastien Lecornu, alors secrétaire d'État à la Transition écologique, la centrale biogaz de Kastellin injecte dans le réseau gazier du méthane produit à partir de fumier, de lisier ou de déchets de l'industrie agro-alimentaire. Le digestat, matière organique issue du processus de méthanisation, sert ensuite de fertilisant épandu sur les terres agricoles. Parmi les communes concernées par la pollution, figuraient notamment Châteaulin (5.774 habitants), une grande partie de Quimper (63.000 habitants) et la très touristique presqu'île de Crozon.
https://www.lefigaro.fr/flash-eco/pollu ... r-20200824

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Message par energy_isere » 18 sept. 2020, 17:12

Aptunion inaugure une station de méthanisation avant l'extension de son usine à Apt

JEAN-CHRISTOPHE BARLA Usine Nouvelle 18/09/2020

Le 18 septembre, Aptunion, fabricant de fruits confits à Apt (Vaucluse), coupe le ruban d’une installation de méthaniseur dans laquelle 4 millions d’euros ont été investis. Un préalable au développement de capacité du site dont le chantier, évalué à 7 millions d’euros, débutera en octobre 2020.

En quittant le groupe irlandais Kerry en 2013, Aptunion a peu à peu retrouvé son équilibre financier et une ambition qui lui a permis de redéployer ses capacités de production et ses gammes de fruits confits.

Le 18 septembre, à Apt (Vaucluse), l’entreprise inaugure un méthaniseur réalisé pour 4 millions d’euros qui lui permet d’améliorer ses performances environnementales et économiques. L'industriel engage également un investissement de 7 millions d'euros dans l'extension de son site de production dont le chantier débutera en octobre 2020.

"En 2015, nous avons constaté que la saturation de notre station d’épuration freinait notre développement car elle nous coûtait 1,3 million d’euros par an, explique Olivier Charles, le PDG. L’installation devait absorber 260 000 m3 d’eau dans laquelle étaient dissoutes 3 000 tonnes de sucre. Au final, nous nous retrouvions avec 4 000 tonnes de boues, des effluents parfois non conformes… Si nous voulions réussir notre redressement, il nous fallait une autre approche. En regardant les pratiques ailleurs en Europe, la méthanisation nous est apparue comme une solution pour valoriser le sucre."

Le méthaniseur est implanté entre l’usine et la station d'épuration. Il transforme 90 % de ce sucre contenu dans l’effluent en biogaz en combinant un traitement biologique (bactéries anaérobies) et un bioréacteur de désulfuration (bactéries aérobies). Le processus est complété, pour purifier le biogaz obtenu, par un traitement physico-chimique reposant sur un filtre à charbon et un système de filtration membranaire. Le biométhane pur qui en résulte est réinjecté dans le réseau de GRDF. La société ne subit plus d’aléas sur la qualité de ses effluents. La production globale de l’équipement, mené à bien avec Veolia, s’élève à 9 GWh/an, soit l’équivalent de la consommation de 4 000 habitants.

Une usine pour pépites

"Nous sommes passés de 4 000 tonnes de boues à 800 tonnes par an et de l’évacuation d’un déchet à de la vente de gaz. Il aura fallu cinq ans pour convaincre", résume Olivier Charles, fort du soutien de Bpifrance, de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’Ademe et de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse. "Maintenant, on peut passer à la deuxième phase d’expansion : la construction d’une nouvelle usine sur un bâtiment inutilisé du site. Nous ne conserverons que les quatre murs, tout le reste sera réhabilité du dallage à la toiture pendant un chantier d’environ une année. Le projet global s’élève à 7 millions d’euros", précise le dirigeant.

Cette unité fabriquera des pépites de fruits pour des industriels qui les intègrent dans leurs propres produits (pâtisseries, tablettes de chocolat, biscuits, barres céréales…). "Ce sont des gammes plus techniques et à forte valeur ajoutée en termes de savoir-faire, de saveurs, de calibres, de textures… sur lesquelles nous enregistrons une croissance de 15 à 20 %. La nouvelle usine permettra de passer de 1 500 tonnes par an à 3 000 tonnes par an de ces pépites de fruits", souligne Amandine Dubois, responsable marketing et commerciale Food Service. Fabricant parallèlement 8 500 tonnes par an de fruits confits, Aptunion accroît l’usage d’ingrédients naturels (suppression des conservateurs, des colorants synthétiques…) et les approvisionnements de proximité, de l’ordre de 80 % désormais.

Entrée en 2015 dans le giron du groupe alimentaire morbihannais Mireolian, l’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros avec 250 employés (équivalent temps plein). 70 % de l’activité est réalisée à l’export. "Avec ces deux outils, nous pourrons accélérer notre croissance interne. Mais nous avons encore beaucoup de pistes à explorer à l’international ou en innovation" assure Olivier Charles.
https://www.usinenouvelle.com/article/a ... t.N1005804

Je suis allé au point de vente grand public de cette entreprise à Apt il y a 3 ans.

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Message par energy_isere » 26 sept. 2020, 16:21

Inauguration de la première centrale biométhane du département de Mayenne

PAR FRÉDÉRIC DOUARD · 17 SEPTEMBRE 2020

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Les installations de la centrale biométhane Méthamaine en Mayenne, photo Naskeo

Depuis le 11 février 2020, l’unité de méthanisation de la SAS Methamaine située à Meslay-du-Maine produit du biométhane injecté directement dans le réseau de distribution local. Il est produit à partir des effluents d’élevage de onze exploitations agricoles, toutes localisées dans un rayon d’une dizaine de kilomètres, et du fumier de cheval collecté par une société spécialisée. L’installation vient d’être inaugurée le 11 septembre 2020.

Le gisement de matières organiques est de 21 000 t/an dont 80% du volume apporté par les actionnaires. La production annuelle vise 10 GWh de biogaz et injectera 115 Nm3 CH4 /h de biométhane par heure, soit l’équivalent de 50% de la consommation en gaz de la ville de Meslay-du-Maine en hiver et 100% en été.

.........
https://www.bioenergie-promotion.fr/855 ... e-mayenne/

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Message par energy_isere » 06 déc. 2020, 21:24

Honeywell vient de fournir le centième poste d’injection de biométhane à GRDF

PAR FRÉDÉRIC DOUARD · 19 NOVEMBRE 2020

Honeywell vient d’annoncer l’installation de son centième poste d’injection de biométhane pour GRDF depuis 2011. Les postes d’injection de gaz jouent le rôle de gardien du réseau. Ces stations mesurent le débit et la composition de gaz et vérifient leur conformité. Ils ajoutent une odeur au gaz pour aider à la détection des fuites. Quand toutes les données d’exploitation détaillées sont rassemblées, elles sont transmises des stations à GRDF pour surveillance et enregistrement.

Outre GRDF en France, Honeywell livre des postes d’injection de biométhane aux principaux distributeurs de gaz au Royaume-Uni, en Allemagne, en Belgique et au Danemark. À ce jour, l’entreprise a livré plus de 210 postes d’injection en Europe. Fabriqués dans son usine de Lognes en Seine-et-Marne, les postes Honeywell sont dotés de fonctionnalités avancées, telles que des systèmes d’injection, systèmes de contrôle, appareils de métrologie légale, analyse et odorisation du gaz et télémétrie pour la collecte de données.
.....
https://www.bioenergie-promotion.fr/865 ... ne-a-grdf/

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Message par energy_isere » 07 janv. 2021, 21:00

Gironde : Risque ou opportunité, le biométhane va monter en puissance dans le réseau de gaz

Mickaël Bosredon le 07 janv 2021

Deux usines de méthanisation alimentent déjà le réseau de gaz en Gironde et les projets vont se multiplier ces prochaines années

Les habitants de la commune d’Hourtin dans le Médoc, vont pouvoir bénéficier du gaz naturel d’ici à 2023. Le Syndicat départemental d’énergie électrique de la Gironde (Sdeeg) vient en effet de confier à Régaz Bordeaux la construction, l’exploitation et le développement des réseaux de distribution de gaz naturel sur la commune.

Il s’agira d’une extension du réseau déjà exploité par Régaz sur la commune voisine de Saint-Laurent-Médoc, avec la particularité que ce gaz ne sera pas du gaz fossile importé de l’étranger, mais du biométhane fabriqué localement en usine de méthanisation. Régaz a l’ambition de faire croître sensiblement la part de ce biométhane dans son réseau ces prochaines années. Explications.

Qui fabrique du biométhane en Gironde ?
A ce jour, seules deux usines, situées dans le Médoc, fabriquent du biométhane : Médoc Biogaz depuis 2019, et Médoc Energie à Hourtin depuis février 2020. La première alimente déjà la commune de Saint-Laurent-Médoc, la seconde alimentera celle d’Hourtin. Si ces communes peuvent ainsi bénéficier de 100 % de biométhane l’été, l’hiver en revanche « cette part tombe à moins de 50 % en raison de la consommation qui augmente, précise Géraldo Alves, directeur de la maîtrise d’ouvrage chez Régaz Bordeaux. Le gaz naturel qui alimente le reste de notre réseau, et qui est lui importé de la Russie, la Norvège, des Pays-Bas et de l’Algérie, est alors mixé au biométhane pour pourvoir à ces pics de consommation. »

Quelle est la part de biométhane dans le réseau de Régaz ?
Le biométhane représente environ 1 % du gaz distribué sur le réseau de Régaz, qui alimente 46 communes en Gironde. Avec les projets à venir d’usines de méthanisation dans le département, « l’objectif est d’en distribuer 7 à 10 % d’ici à quatre ans, annonce Geraldo Alves, sans compter le biométhane en provenance de l’extérieur et qui sera injecté dans le réseau de transport du gaz, et qui viendra donc s’ajouter à la production locale. » Parmi les futurs projets, « Médoc Biogaz va construire une nouvelle unité en juin 2021 toujours à Saint-Laurent-Médoc, il y en aura un autre au sud de Saint-Jean-d’Illac, puis un sur la station d’épuration de Bègles avec Bordeaux Métropole, un quatrième du côté de Bassens et un cinquième sur la commune de Lanton. »

En 2019, 32 unités de méthanisation avaient déjà été subventionnées sur l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine et 39 gisements ont été identifiés à l’horizon 2050.

Une usine de méthanisation, c’est quoi au juste ?
Le principe d’une usine de méthanisation est de faire digérer de la matière organique : cela peut être des boues de stations d’épuration, des déchets de cantine, agro-industriels ou agricoles, ou des cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE). « Ce sont les bactéries dégradant cette matière organique qui fabriquent du biogaz, explique Géraldo Alves. Celui-ci est composé de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane. Avant de distribuer ce gaz dans notre réseau, il faut lui enlever ses 50 % de CO2, ainsi que du dioxyde de soufre, on a alors purifié ce biogaz et on l’a transformé en biométhane. C’est pourquoi il est plus juste de parler de biométhane que de biogaz. » La matière dégradée est ensuite répandue sur les terres, et joue le rôle d’engrais naturel. L’installation Médoc Energie à Hourtin a été dimensionnée pour traiter 65.000 tonnes d’intrants chaque année, principalement les déchets issus de l’exploitation agricole (déchets de légumes issus de la station, déchets de céréales, du lisiers de porc..) et des huiles végétales usagées. Médoc Biogaz valorise de son côté 10.800 tonnes de Cive (en majorité du maïs ensilage et du seigle.)

Quels sont les atouts de ces usines de méthanisation ?
Le gaz produit localement à partir de Cive et de déchets agricoles est une énergie 100 % renouvelable, assurent ses promoteurs, Régaz et le Sdeeg. « Elle contribue au développement de l’activité économique des agriculteurs, poursuivent-ils, et la filière biométhane participe à l’essor d’une économie circulaire ancrée au cœur du territoire et génère des emplois locaux non délocalisables. »

Ces centrales de biogaz représentent-elles un danger ?
Lorsqu’il s’agit de grosses unités, comme c’est le cas pour le plus grand projet de France, MéthaHerbauges situé près de Nantes, qui prévoit de traiter 560.000 tonnes de déjections animales et 120.000 tonnes de cultures végétales, les riverains s’inquiètent des conséquences (bruit, odeurs, etc.). Et notamment du trafic quotidien de camions qui transportent la matière. On se souvient aussi que l’été dernier, le débordement d’une cuve de digestat de la centrale biogaz de Kastellin dans le Finistère, avait provoqué une pollution de l’eau, privant d’eau potable quelque 180.000 personnes pendant plusieurs jours. L'association Eaux et Rivières de Bretagne dénonce « de nombreux incidents dans les méthaniseurs » et s’inquiète face à la méthanisation « qui se développe à toute vitesse ces dernières années en France (…) à grands coups d’argent public. »

Le biométhane est-il meilleur marché que le gaz fossile ?
Loin de là. Pour extraire du gaz fossile, « il faut juste creuser un trou, alors que le biométhane il faut le fabriquer » résume Géraldo Alves. Conséquence : quand le coût du gaz fossile tourne autour de 20 euros du MW/h, celui du biométhane est plutôt de l’ordre de 100 euros. Il faut notamment rentabiliser les investissements réalisés pour la construction des usines, de l’ordre de 5 millions d’euros en ce qui concerne celles dans le Médoc. Le biométhane bénéficie d’un tarif de rachat, sur le même principe que l’électricité photovoltaïque, et la différence de prix avec le gaz fossile est soutenue par une taxe payée par l’ensemble des consommateurs.
https://www.msn.com/fr-fr/finance/other ... d=msedgntp

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Message par energy_isere » 02 avr. 2021, 23:51

Dans le Loiret, du gaz « vert » et un projet « de société »

AFP parue le 01 avr. 2021

Dans la zone d'activité de Pense-Folie dans le Loiret, effluents d'élevages, déchets de cantines et reliefs de gâteaux industriels produisent un gaz « vert » permettant d'alimenter des centaines de foyers : le biométhane, une énergie qui monte mais reste encore loin du plein essor.

Gâtinais Biogaz compte parmi les 226 méthaniseurs installés en France depuis que le pays a autorisé leur déploiement en 2011. Des installations reconnaissables à leurs cuves en forme de yourte, où les matières organiques fermentent jusqu'à ce que le méthane obtenu soit injecté dans le réseau de gaz.

Ici, le projet est porté comme souvent par des agriculteurs. Douze exploitations fournissent fumiers et cultures intercalaires, auxquels s'ajoutent rebuts de l'agroalimentaire ou encore pommes de terre et autres oignons impropres à la vente. Au total 25 000 tonnes de déchets transformés chaque année.

"J'ai été sensibilisé par un de mes professeurs", explique le président de Gâtinais Biogaz, Jean-Yves Gardoni, un éleveur-céréalier qui a mûri l'idée dans les années 2000. "Originaire de l'Ain, j'avais vu ça en Suisse." "On a mené une réflexion sur les énergies durables, sur l'économie circulaire, avec une volonté de développement économique. Alors on a monté ce projet."

Gâtinais Biogaz aura nécessité 4,6 millions d'euros, financés par des aides et des emprunts, avec 22 associés. Air Liquide achète la production, et GRDF injecte dans le réseau.

Coût contre services rendus

Au total en France, près de 4 TWh par an de capacités de production en biométhane ont été implantées en dix ans, avec un quasi doublement en 2020. Pourtant, à peine 1% de la consommation gazière du pays est couverte, quand la loi vise 10% de biogaz en 2030 (soit 39 à 42 TWh).

Comment accélérer ? La filière recense un millier de projets. Mais la dernière feuille de route énergétique de la France, sous contrainte budgétaire, a revu à la baisse les objectifs pour 2023, à 6 TWh. Pour 2028, ce sera 14 voire 22 TWh si les opérateurs parviennent à baisser les coûts.

De fait, le biogaz coûte environ 100 euros le MWh, contre 25 €/MWh, voire 15 €/MWh en ce moment, pour le gaz naturel fossile.

"Comme toute filière en développement, nous visons une réduction des coûts, par un effet de nombre, la digitalisation...", explique Frédéric Terrisse, du centre de réflexion France Biométhane. "Mais nous restons prudents: nous sommes sur des projets sur-mesure, difficiles à standardiser" de par la diversité des intrants.

Le prix seul n'est pas pertinent, plaide la filière, listant les services rendus. C'est notamment un gaz local, au bilan carbone neutre - quand le gaz fossile émet 20% des gaz à effet de serre de la France.

Gâtinais Biogaz représente ainsi 1 700 tonnes équivalent CO2 évitées, soit les émissions de 800 voitures, selon M. Gardoni. Mais pour lui, ce projet est surtout "un enjeu de société". Les agriculteurs "se mettent au service de la société : ils traitent les déchets des collectivités et des industriels, ils produisent une énergie renouvelable, ils créent de l'emploi en zone rurale", énumère-t-il (4,5 emplois dans son entreprise).

Le "digestat" qui reste après la transformation en gaz des déchets fournit aussi un fertilisant organique, sont venus expliquer des chercheurs de l'institut de recherche Inrae chez Gâtinais Biogaz. "La méthanisation est intéressante d'un point de vue agronomique", souligne Antoine Savoie, l'un d'eux. Un des agriculteurs partenaires, céréalier, relève ainsi utiliser un tiers d'engrais chimique en moins, avec une économie annuelle de 15 000 euros.

Pourtant la méthanisation doit encore convaincre. Le Sénat a entamé des auditions sur son impact, notamment énergétique et économique. "Comme toute industrie, il y a des incidences", admet Frédéric Terrisse. "Il faut encore s'améliorer, pour réduire les nuisances olfactives, pour l'insertion dans le paysage, limiter les cultures dédiées".

Le méthaniseur de Jean-Yves Gardoni voisine avec plusieurs maisons. Le responsable a déposé en mairie un registre permettant de noter les éventuelles odeurs, mais il n'enregistre guère de commentaires, assure-t-il.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ete-210401

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Re: Méthanisation / Biogaz

Message par energy_isere » 03 avr. 2021, 10:09

Le biométhane en France : des injections en forte hausse mais un manque de visibilité

parue le 02 avril 2021

Les gestionnaires de réseaux gaziers (GRDF, GRTgaz, Teréga), le syndicat des énergies renouvelables (SER) et le SPEGNN(1) ont présenté le 1er avril la 6e édition du « Panorama du Gaz Renouvelable »(2) en France. Présentation de quelques chiffres clés concernant la filière du biométhane, en pleine croissance.

Le développement de la filière du biométhane en France en 2020

Pour rappel, le « biogaz » ou « gaz renouvelable » est produit principalement par méthanisation de déchets organiques fermentescibles (effluents d'élevages, déchets municipaux, etc.). Il est utilisé à des fins de production de chaleur ou d’électricité mais peut également être injecté dans les réseaux gaziers après avoir été purifié(3) et odorisé : il est alors qualifié de « biométhane » (ou de « bioGNV » lorsqu’il sert à alimenter des véhicules comme carburant).

En 2020, 91 nouveaux sites d’injection de biométhane ont été mis en service en France, portant leur nombre total dans l'hexagone à 214 sites en fin d’année. La production nationale de ce gaz « renouvelable » a atteint 2,2 TWh en 2020 (soit une hausse de 79% par rapport à 2019) mais le biométhane ne compte encore que pour 0,5% de la consommation française de gaz naturel.

Cette part s’élève à 1% lorsque l’on considère la production maximale attendue des différents sites en service (près de 3,9 TWh/ an), une partie d’entre eux n’ayant pas atteint leur pleine capacité. Et la filière connaît une « forte dynamique » avec 1 164 projets « en file d’attente, dont la moitié ont déjà un contrat signé » (d’une production cumulée potentielle de 26,5 TWh/an), souligne le président du SER Jean-Louis Bal.

Parmi les 214 sites d’injection de biométhane en service à fin 2020, 167 proviennent du milieu agricole, apportant un complément de rémunération aux acteurs du secteur. Les sites d’injection sont relativement bien répartis sur le territoire métropolitain (à l’exception de la Provence-Alpes-Côtes-d’Azur), deux régions se dégageant par le niveau d’injection : le Grand-Est (848 GWh/an de « capacité maximale installée » à fin 2020) et les Hauts-de-France (607 GWh/an).

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Le hic : un manque d'ambition de la PPE pour la filière…

Pour rappel, la loi énergie-climat fixe pour objectif de porter la part du gaz renouvelable dans la consommation française de gaz naturel à 10% à l’horizon 2030, ce qui correspondrait potentiellement à « 40 à 45 TWh par an, un niveau parfaitement atteignable en termes de ressources » disponibles, souligne Jean-Louis Bal. Les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE) tracent toutefois une trajectoire moins ambitieuse, regrette le SER : la première PPE fixait un objectif de 8 TWh à l’horizon 2023, qui a été ramené à 6 TWh (et de 14 à 22 TWh en 2028) dans la dernière PPE publiée en avril 2020.

Cette PPE est à ce titre jugée par Jean-Louis Bal « pas assez ambitieuse et incohérente avec les objectifs de la loi » énergie-climat (la PPE fixe comme ambition de porter la part de gaz renouvelable dans la consommation totale de gaz en France à 7% en 2030 « en cas de baisse de coûts de production du biométhane injecté permettant d’atteindre 75 €/MWh PCS en 2023 et 60 €/MWh PCS en 2028 » et jusqu’à 10% « en cas de baisses de coûts supérieures »).

Les acteurs de la filière alertent d'ores et déjà sur la baisse des projets « au-delà de 2024-2025 », face aux incertitudes en matière de soutien public. Il est rappelé qu’un projet nécessite « entre deux et trois ans » pour être « monté » avant même le début de la construction (mobilisation, études préliminaires et autorisations administratives). Autrement dit, un « signal politique » est attendu : la filière rappelle avoir « proposé en 2020 des mécanismes de financement extra-budgétaires pour prendre le relais du dispositif actuel, qui font l'objet d'une consultation lancée en février 2021 par les pouvoirs publics ».

Les gestionnaires de réseaux soulignent également leur « forte mobilisation », notamment pour effectuer les « zonages » de raccordement (définition de zones de raccordement et évaluation des investissements nécessaires par rapport au volume potentiel de biométhane pouvant y être injecté sur les réseaux). Rappelons enfin que la filière mise également, outre la méthanisation, sur d’autres voies de production de gaz « renouvelable » avec, par ordre de maturité, la pyrogazéification, la gazéification hydrothermale et l’hydrogène.

Sources / Notes
1/ Syndicat professionnel qui regroupe en France les entreprises locales gazières (ELD).
2/ Panorama du Gaz Renouvelable, GRDF, GRTgaz, Teréga, SPEGNN, SER, avril 2021.
3/ L’épuration du biogaz consiste à éliminer le CO2 pour atteindre les spécifications du réseau d’injection : Environ 90% de CH4 pour le réseau de type B et 97,5 % pour le type H.
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https://www.connaissancedesenergies.org ... ite-210402

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Re: Méthanisation / Biogaz

Message par energy_isere » 03 mai 2021, 10:25

Eiffel Gaz Vert investit dans le projet Méthanisation Val de Saône à Pusey-70

PAR FRÉDÉRIC DOUARD · 30 AVRIL 2021

Le fonds d’investissement Eiffel Gaz Vert accompagne Frédéric Quiclet, à la tête de plusieurs entreprises agricoles et Laurent Delain, agriculteur et maire de Vy-le-Ferroux dans l’investissement de l’unité Méthanisation Val de Saône située sur la commune de Pusey en Haute-Saône. Ensemble, ils apportent 920 000€ en fonds propres sur un projet dont le coût total s’élève à 7,4 millions d’euros. D’ici fin 2022, l’équipement devrait produire du biométhane qui sera injecté dans le réseau de l’agglomération vésulienne.

Le projet Méthanisation Val de Saône s’appuie sur le constructeur Méthalac qui a déjà construit 45 unités de méthanisation en France. Il s’agit ici de transformer 35 000 tonnes par an d’effluents d’élevage et de matières végétales entrants en biométhane. 200 m³/heure seront ainsi injectés dans le réseau de l’agglomération de Vesoul.

Le projet devrait aussi s’accompagner d’une station de distribution de Gaz Naturel pour Véhicules (GNV) à côté de l’unité de méthanisation. Cette station pourrait servir les poids lourds, les voitures, les bus de transports urbains et les camions de collecte des ordures ménagères de l’agglomération. Les associés attendent le résultat d’une pré-étude de faisabilité, mais si cette extension du projet est validée, elle donnerait lieu à la première installation de ce type en Haute-Saône.

De Gaulle Fleurance & Associés a conseillé et accompagné le fonds d’investissement Eiffel pour le financement de cette opération.
https://www.bioenergie-promotion.fr/892 ... -pusey-70/

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Re: Méthanisation / Biogaz

Message par energy_isere » 09 mai 2021, 23:02

Arkolia met en service un méthaniseur alimenté par une centrale PV en autoconsommation
La centrale sur toiture de 100 kWc permet d’alimenter en électricité le procédé de méthanisation et d’épuration du biogaz, afin d’améliorer la rentabilité de l’installation.


MAI 6, 2021 GWÉNAËLLE DEBOUTTE

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Photo : Arkolia Energies

Le constructeur, clé en main, de centrales de production électrique à partir d’énergies renouvelables Arkolia Energies construit actuellement trois unités de méthanisation en Haute-Savoie, en Isère et en Ariège. Dans cette dernière région, à Ludiès, l’entreprise a mis en service une unité de méthanisation d’un genre nouveau, car associée à une centrale photovoltaïque de 100 kWc. Fonctionnant entièrement en autoconsommation, elle est destinée à alimenter le procédé de méthanisation et d’épuration du biogaz en continu. Un véritable plus pour, selon Arkolia Energies, améliorer la rentabilité de l’installation. « En 2018 nous avions la volonté de trouver une alternative et une pérennisation de l’exploitation, plus un souci de stockage de fumier l’hiver, se souvient Maxime Durand, agriculteur et éleveur de la SARL Ariège Biométhane, le porteur de projet. Etant déjà dans une démarche d’agriculture raisonnée, nous avons choisi la méthanisation. Nous voulions réduire notre dépendance aux engrais azotés et aussi lutter contre les mauvaises herbes. Déjà en 2008, nous avons mis sur l’exploitation 93KW sur des toitures existantes, et là nous avions l’opportunité de faire un bâtiment pour le stockage des fumiers donc nous en avons profité pour faire de l’autoconsommation ». De son côté, le méthaniseur produit 83 Nm3/h de biométhane en injection, alimenté par 45 tonnes journalières de gisements agricoles.
https://www.pv-magazine.fr/2021/05/06/a ... sommation/

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Re: Méthanisation / Biogaz

Message par energy_isere » 23 juin 2021, 13:00

Le biométhane en forme au premier trimestre

Par Jean-Philippe Pié -1 juin 2021

La production de biométhane poursuit son ascension : + 90% au premier trimestre 2021 par rapport à la même période un an plus tôt, avec un volume de 845 GWh, selon les statistiques du ministère de la Transition écologique (MTE) ; 20 installations ont été connectées au cours des trois premiers mois, portant le parc à 234 unités et la capacité annuelle de production à 4,3 TWh, soit + 8% en trois mois. Pour rappel, GRDF prévoit 354 sites à la fin de l’année.

La réserve de croissance sur plusieurs années reste importante, la file d’attente contenant 1 061 projets pour un potentiel de 22,5 TWh/an. « Quatre régions, Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et (... abonnés)

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https://www.greenunivers.com/2021/06/le ... en-260818/

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Re: Méthanisation / Biogaz

Message par energy_isere » 14 juil. 2021, 15:44

Du biogaz produit à Montbrison pour alimenter le Forez

le 02 juillet 2021 - Laurie Joanou

Une unité de méthanisation sort de terre dans la zone des Granges à Montbrison. La première injection de biométhane dans le réseau GRDF est prévue à la fin de l'été 2022. Les travaux de construction sont en cours.

La structure produira du biométhane à partir de déchets alimentaires collectés dans les enseignes alimentaires et de grandes distribution du territoire, sur un périmètre de 40 km autour du site. 70 tonnes de déchets seront traitées chaque jour. CVE Montbrison ambitionne ainsi de valoriser 25 000 tonnes par an de matières organiques et de réduire le traitement des déchets, permettant d'éviter la propagation de 8 000 tonnes de CO2 par an, d'après Paul Escale-Benedeyt, ingénieur Biogaz chez CVE.

La production de biométhane sera de l'ordre de 250 m3/heure, soit l'équivalent de la consommation de gaz de 3 800 foyers. Sandrine Duchaine responsable de développement Biogaz Sud Est, explique que le biogaz sera vendu au fournisseur d'énergie Endesa, et injecté dans le réseau public de distribution de gaz local par GRDF.

Autre destination pour un autre produit de la station : le digestat. Issu de 45 à 60 jours de macération des matières organiques, il sera épandu deux fois par an comme fertilisant sur une quarantaine d'exploitations agricoles du territoire. Cela représentera 3 000 hectares fertilisés, grâce à des contrats entre les exploitants et CVE.

Le projet est porté par CVE Biogaz et la SEM Soleil, filiale du Siel (Syndicat intercommunal d'énergies du département de la Loire), actionnaire minoritaire à 20 %. Il correspond à un investissement de 12,7 M€ avec un soutien financier de 1,075 M€ du Feder, de 525 000 € de l'Ademe, et de 261 000 € de l'Agence de l'eau. Le retour sur investissement est prévu sur sept à neuf ans, et la durée d'exploitation du site est estimée pour 25 à 30 ans. Christophe Bazile, président de Loire Forez Agglomération précise que "ce projet en appellera d'autres dans le voisinage", à l'image de celui en gestation d'installation d'une station de recharge pour les poids lourds roulant au gaz, en partenariat avec la Fédération des transports, à proximité du méthaniseur.
https://www.lessor42.fr/du-biogaz-produ ... 27049.html

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Re: Méthanisation / Biogaz

Message par energy_isere » 24 juil. 2021, 15:35

La station d’épuration de Rezé devient la première de Loire-Atlantique à produire du gaz vert

PAR FRÉDÉRIC DOUARD · 25 JUIN 2021

Alors que la ville de Rezé près de Nantes possède déjà deux belles chaufferies à biomasse, de 7,5 et 13 MW, depuis le mois de juin 2021, la station de traitement des eaux usées de La Petite-Californie, également située à Rezé, produit du biométhane. Ce gaz, 100 % renouvelable, est fabriqué par méthanisation des boues issues de l’épuration des eaux usées. Près de 50 % de la production locale est réservée aux besoins propres de Nantes Métropole. C’est la première fois en Loire-Atlantique qu’une usine de traitement des eaux usées est raccordée au réseau de distribution de gaz pour l’alimenter en énergie renouvelable. Avec ce projet, la métropole tient ses engagements en matière de réduction de gaz à effet de serre. Ses objectifs : atteindre la neutralité carbone et 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050.

« Nous en sommes convaincus, la transition énergétique ne se décrète pas, elle se planifie avec volontarisme. Avec cette production vertueuse et locale de biométhane 100% renouvelable, Nantes Métropole fait la preuve que la transition énergétique irrigue toutes les politiques publiques, ici, celle de l’eau et de l’assainissement, des déchets, des mobilités… Très concrètement, ce sont des bâtiments publics et pas moins de 350 véhicules qui seront alimentés grâce à ce gaz vert produit localement » a déclaré Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole.

« Le gaz vert produit par la station d’épuration de La Petite Californie participe pleinement à l’émergence d’une économie circulaire territoriale où nos eaux usées deviennent des ressources agronomiques et énergétiques » a affirmé quant à elle Christelle Rougebief, directrice Clients Territoires GRDF Centre Ouest.

Une nouvelle valorisation du biogaz en gaz vert
À l’issue de dix mois de travaux, la station d’épuration de La Petite-Californie, exploitée par Epuréo du groupe Suez, est équipée d’un système d’épuration du biogaz produit par l’unité de méthanisation. Ce système vient remplacer une installation de cogénération du biogaz datant de 2011.

La nouvelle installation va produire 10,7 GWh de gaz par an, soit l’équivalent de la consommation de 2140 logements.

Le procédé est simple : les boues sont introduites dans un méthaniseur au sein duquel les bactéries présentes transforment la matière organique en biogaz, avec l’absence d’air. Une fois épuré, odorisé puis contrôlé par GRDF, le biogaz prend le nom de biométhane. Ce dernier peut alors être injecté dans le réseau de distribution de gaz naturel. Chauffage, cuisson, production d’eau chaude, carburant, ces usages sont strictement identiques à ceux du gaz naturel mais ici 100% renouvelable et local. Cet investissement de 2,8 M€ sera rentabilisé en quatre ans seulement.
https://www.bioenergie-promotion.fr/901 ... -gaz-vert/

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Re: Méthanisation / Biogaz

Message par energy_isere » 11 août 2021, 09:01

Boire et conduire: en Ecosse, les déchets du whisky alimentent les camions

AFP parue le 11 août 2021

Cela fait des siècles que le whisky alimente les gosiers en Ecosse. Les déchets issus de sa production y sont désormais utilisés par une distillerie pour ravitailler ses camions de livraison avec un carburant moins polluant.

Dans le village de Dufftown, dans le nord-est de l'Ecosse, des travailleurs de la distillerie Glenfiddich versent des grains d'orges trempés - des résidus appelés drêches - à l'arrière d'un camion, où ils forment un tas fumant.

Ces drêches seront ensuite combinées à un liquide jaune ressemblant à de la bière, appelé "pot ale", un autre résidu de la fabrication du whisky, avant de subir une méthanisation pour produire un biogaz à faible teneur en carbone, utilisé comme biocarburant.

"Nous avons désormais des véhicules qui peuvent transporter nos marchandises et nos spiritueux dans tout le pays en utilisant une source d'énergie renouvelable à très faible teneur en carbone", explique à l'AFP la directrice du site, Kirsty Dagnan.

Le gaz produit, principalement du méthane, est stocké dans un réservoir de la cour au coin de la rue, où les trois camions adaptés de la société peuvent venir faire le plein, avant d'assurer le transport du spiritueux à toutes les étapes de sa production.

- Sauver les forêts -

L'idée de ce biocarburant à base de drêches et "pot ale" revient à des chercheurs de l'université Napier d'Edimbourg, qui avaient annoncé l'avoir mis au point en 2010.

La découverte avait été saluée à l'époque par l'association de défense de l'environnement WWF, car le carburant pouvait être fabriqué sans causer de dommages aux forêts et à la faune, contrairement à d'autres biocarburants comme l'huile de palme.

Chacun des trois camions adaptés qui utilise le nouveau biocarburant permet d'éviter l'émission d'environ 250 tonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, a estimé Kirsty Dagnan auprès de l'AFP.

Selon William Grant & Sons, la société mère de la distillerie, le biogaz réduit massivement les émissions de gaz à effet de serre par rapport au diesel et aux autres combustibles fossiles.

Ce procédé, largement utilisé, est pour la première fois ici mis en place au sein d'une distillerie pour alimenter ses propres camions.

- "Argument convaincant" -

Les trois camions adaptés de la distillerie Glenfiddich transporteront son whisky depuis son site de production à Dufftown, jusqu'à des sites distincts d'embouteillage et de conditionnement dans le centre et l'ouest de l'Ecosse.

L'entreprise prévoit d'étendre cette technologie à l'ensemble de ses 20 camions et, à terme, au reste de sa production.

"Si l'on tient compte du coût d'achat du camion, de son fonctionnement et de son entretien pendant toute sa durée de vie, ainsi que du prix du carburant, le coût du biogaz est très similaire à celui du diesel", estime Stuart Watts, directeur des distilleries de l'entreprise. "C'est un argument convaincant pour des entreprises comme la nôtre d'utiliser le camion à biogaz plutôt que le camion diesel traditionnel."

Au point de ravitaillement, un chauffeur enfonce prudemment un embout dans le réservoir de gaz. Il faut à peu près le même temps pour faire le plein que pour faire le diesel et l'autonomie d'un trajet est similaire, explique-t-il enthousiaste, avant de lever les voiles pour parcourir les Highlands sous la pluie.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ons-210811

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Re: Méthanisation / Biogaz

Message par energy_isere » 22 août 2021, 15:21

Une usine de méthanisation pour alimenter Crest en gaz vert

Vendredi 20 août 2021 Par Alice Marot, France Bleu Drôme Ardèche Vaunaveys-la-Rochette

Transformer les déchets des fruits et légumes pour fournir du gaz à toute une ville... C'est ce que fait la nouvelle usine de méthanisation installée à Vaunavays-la-Rochette. Grâce à elle, toute la ville de Crest peut tourner au gaz vert cet été.

Du gaz vert, produit et consommé dans la Drôme... Des agriculteurs de Vaunaveys-la-Rochette lancent une usine de méthanisation raccordée sur le réseau GRDF de la ville voisine de Crest. Objectif : fabriquer du gaz pour les cuisines, les radiateurs ou les voitures des Crestois, de façon plus écologique. Après celle d'Etoile-sur-Rhône, c'est la deuxième usine du département à injecter directement son gaz dans le réseau GRDF.

En projet depuis plus de 10 ans, l'usine Mourrière Méthanisation est opérationnelle depuis le début du mois de mai. Elle reçoit pour l'instant une vingtaine de déchets par jour : fumier de cheval, fruits, légumes, foin de lavande... Ce sont les entreprises locales qui approvisionnent, comme Andros ou Charles & Alice, ou des paysans du département pour les déchets agricoles.

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Devant l'usine, de grands tas de salades, d'avocats, et de plantes s'étalent sur plusieurs mètres. © Radio France - Alice Marot

Ces déchets sont d'abord broyés, puis passent 40 jours dans de grosses cuves rondes, qui fonctionnent sur le principe d'un estomac. "A l'intérieur, il y a des bactéries qui vont manger ces matières, et fabriquer du gaz en les dégradant. C'est le même fonctionnement que dans notre corps, c'est du vivant, explique Mathieu Pommarel, le président de l'usine.

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Les déchets restent stockés dans les grandes cuves pendant 40 jours, et dégagent du méthane qui gonfle ces membranes vertes. © Radio France - Alice Marot

Une fois le gaz extrait, puis nettoyé pour isoler le méthane, il peut être injecté dans le réseau GRDF. Avec seulement 20 tonnes de déchets par jour, l'usine alimente déjà toute la ville de Crest. "Le succès de leur projet les amène à saturer le réseau de la ville", se félicite Hervé Mariton, le maire.

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Après avoir été extrait des déchets, le gaz passe dans ces tubes pour séparer dioxyde de carbone et méthane. © Radio France - Alice Marot

Mathieu Pommarel compte monter en puissance, et atteindre les 40 à 50 tonnes de déchets livrés par jour. Dès l'année prochaine, l'usine proposera son gaz vert pour alimenter les bus Bertolami, ainsi que les voitures des particuliers. Une station de chargement sera installée à Crest en février prochain.
https://www.francebleu.fr/infos/agricul ... 1629214550

Jeuf
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Re: Méthanisation / Biogaz

Message par Jeuf » 23 août 2021, 09:11

Avec seulement 20 tonnes de déchets par jour
"seulement" 20 tonnes par jours !
La productivité de la biomasse est au mieux de 2 tonnes par hectare par an.
Donc il faut consacrer 3600 hectares à cette production de biomasse, presque exclusivement

Crest, moins de 10 000 habitants. Tous ne chauffent pas au gaz.

Il faut donc 0,3ha par personne pour faire notre biogaz de chauffage, et peu de chose à côté. Il y a moins de 0,5ha par français en tout.

edit : il est question de saturation du réseau de la ville. En fait, ça doit concerner uniquement l'été.

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