Energie des mers: un immense potentiel qui reste à exploiter

Barrages, marées, etc.

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Message par Glycogène » 13 oct. 2005, 20:51

marcel a écrit :Allez, c'est reparti comme pour les éoliennes.
(...)
C'est à mourir de rire vos arguments.
Bin oui, bien que je n'avais pas tant de prétention. C'est pour ça que j'ai mis un :D à la fin, c'est pour dire ouksèkifo rigoler, parce qu'autrement y'en a qui prennent tout au 1er degrè et on ne peut plus rien dire (visiblement ce n'est pas suffisant...)

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Message par marcel » 13 oct. 2005, 21:00

:oops: Désolé Glycogène, je n'avais pas perçu l'ironie et m'étais plus focalisé sur le message suivant qui n'utilise pas du tout les mêmes smilies.

Attention tout de même, certaines rumeurs finissent par avoir la dent dure et influencent l'opinion publique largement composée de non-initiés. Cela a déjà fait beaucoup de tort à l'éolien qui est loin d'être parfait mais auquel on reproche souvent n'importe quoi. :roll:

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Message par Lansing » 13 oct. 2005, 21:19

marcel a écrit :Allez, c'est reparti comme pour les éoliennes.
Comme les rochers et les algues dissipent l'énergie des vagues et des courants, il faudrait vite les enlever et lisser le fond des océans pour pouvoir maintenir plus longtemps la lune sur son orbite...
C'est à mourir de rire vos arguments. Les hydroliennes installées même 4500 ce n'est pas un barrage, ça ne représente qu'une infime partie de la surface balayée par le courant de marée entre la France et l'Angleterre.
Quoiqu'il arrive l'énergie cinétique du couple Terre-Lune continue à diminuer (à l'échelle cosmique, pas humaine) et ce ne sont pas quelques malheureuses hélices, pas plus qu'une floppée de bouées ou trois pets de baleines qui changent quoi que ce soit au problème.
...
Enfin une analyse sensée.
Une petite précision technique, une hydrolienne c'est comme une éolienne, il faut une vitesse de rotation minimum pour qu'elle puisse fournir de l'électricité. Hors je connais bien tout ces chiffres avançés par les concepteurs de ces engins, ils sont très très optimistes.
Il faut savoir que l'énergie fournie par les marées n'est disponible que très peu de temps par 24 heures, le courant le plus fort se situant à mi-marée montante et descendante. Soit 4 à 5 heures par jours et encore avec un coéfficient de marée de vive eau.
Les problèmes techniques sont énormes, contrairement à ce qui à été dit la marée ne "contourne" pas, l'eau étant incompressible, elle passe par dessus l'obstacle, on assiste à un effet de marche. D'autre part la force exercée sur le rotor est plus importante sur la pale du fond que sur la pale dite de surface, amplifié par les effets de la houle qui vont ajouter un mouvement verticale à la masse d'eau.
Il y a également le fait que comme par hasard ces endroits, tout du moins en France sont ceux où les vents soufflent le plus fort. Il faut avoir vu le phénomène de vent contre courant dans ces endroits pour comprendre que personne au monde ne peut domestiquer une telle puissance.
Si ça peut rassurer les inquiets, comme le dit marcel, ce ne sont pas quelques hélices qui pertuberons l'écosystème, encore faut-il que la mer lui en laisse le temps...
J'ai pu assister à des essais il y a pas mal d'années par les danois dans le Skagerrak, catastrophique. Dans les grand Sund et petit Sund, pourtant plus protégés, les résultats n'étaient pas terribles.
Je suis persuadé que l'on peut utiliser la mer comme source d'énérgie. Mais étant donné l'ampleur des difficultés il va falloir mettre le paquet et tout de suite. Et surtout ne pas se laisser bercer par les promesses des vendeurs de systèmes soit disant clefs en main.
Quant aux rendements espérés, aucune simulation mathématique (bricolage mathématique comme toutes les simulations) n'est capable de donner les productions électriques réels de telles installations sans essais grandeur.

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Message par phylippe » 13 oct. 2005, 22:03

mahiahi a écrit :Merci Papey :-D

(ajout)
Je précise le fond de ma pensée : passé le PPP, nous ne pourrons plus maintenir notre style de vie, quand bien même on mettrait des éoliennes photovoltaïques partout, avec des barrages à chaque kilomètre de fleuve et des turbines sur toutes les côtes... Il faut se préparer à gâcher moins d'énergie, parce que nous y serons contraints
Même en boostant au maximum la recherche en renouvelable, on ne peut espérer mieux que 30% de l'énergie consommée actuelement dans 15-20 ans (date ou de toute façon l'économie sera dans un tel état qu'il sera difficile de faire des investissements massifs). Vivre avec 70% d'énergie en moins dans le meilleur des cas, il me semble que c'est une sacrée décroissance. Il FAUT investir dans ces technologies maintenant, pas dans dix ans. Ou alors, c'est le monde de Geipse. Ou pire, le charbon...
Lansing a écrit :
Une petite précision technique,...
Merci pour ces infos. Très instructif. Ca met à mal beaucoup de Yaka et Focon. ;)
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Message par mahiahi » 13 oct. 2005, 22:17

mahiahi a écrit : Je précise le fond de ma pensée : passé le PPP, nous ne pourrons plus maintenir notre style de vie, quand bien même on mettrait des éoliennes photovoltaïques partout, avec des barrages à chaque kilomètre de fleuve et des turbines sur toutes les côtes... Il faut se préparer à gâcher moins d'énergie, parce que nous y serons contraints
phylippe a écrit : Même en boostant au maximum la recherche en renouvelable, on ne peut espérer mieux que 30% de l'énergie consommée actuelement dans 15-20 ans (date ou de toute façon l'économie sera dans un tel état qu'il sera difficile de faire des investissements massifs). Vivre avec 70% d'énergie en moins dans le meilleur des cas, il me semble que c'est une sacrée décroissance. Il FAUT investir dans ces technologies maintenant, pas dans dix ans. Ou alors, c'est le monde de Geipse. Ou pire, le charbon...
En fait, les éoliennes/hydroliennes/panneaux solaires/barrages ne pourront plus distribuer leur électricité loin du lieu de production car cela suppose un réseau immense pour peu d'énergie à distribuer, dans une société trop grande pour être gérée sans nos moyens énergivores.
Ces moyens de production seront certainement développés, mais ils seront comme les jardins cultivés à Berlin Ouest lors de son blocus : une tentative un peu dérisoire d'atténuer la crise

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Message par Tiennel » 13 oct. 2005, 22:49

:Et puis une centrale électrique qui ne produit que toutes les six heures et quart quelques jours par quinzaine, ce n'est pas très pratique... :twisted: Un beau rêve d'ingénieur

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Message par phylippe » 13 oct. 2005, 23:24

Tiennel a écrit ::Et puis une centrale électrique qui ne produit que toutes les six heures et quart quelques jours par quinzaine, ce n'est pas très pratique... :twisted: Un beau rêve d'ingénieur
Je vous trouve négatif. Entre les YACA/FAUCON et les "Ca marchera jamais"... on est pas prêt de s'en sortir. :roll:
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Message par Lansing » 13 oct. 2005, 23:40

Tiennel a écrit : ...
Un beau rêve d'ingénieur
Allons, un peu d'optimisme, sur le long terme c'est faisable. Mais pour cela il faut dès aujourd'hui investir à fond dans ces techniques, sur le long terme je suis persuadé que c'est jouable.
Pour cela il faut arrêter de développer ce projet imbécile qu'est Iter et qui va absorber des fonds publiques pendant un demi-siécle sans aucun espoir de retombées pour la collectivité.
On a des énergies infinies et propres sur terre. On peut sauver ce qui peut l'être grâce à la mer au vent et au soleil. On peut subvenir aux besoins vitaux de la planète avec des énergies qui ne saloperont rien à l'inverse de ce que l'on projète au CEA, par exemple...
La seule condition de cette réussite est de dire la vérité aux habitants de cette planète, ne pas leur promettre des lendemains qui chantent. Leur faire comprendre par exemple qu'il faut se réhabituer à avoir froid l'hiver et chaud l'été.
En clair il faut des hommes d'état et non des politiciens aux petits bras.

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Message par Tiennel » 14 oct. 2005, 09:14

Allons, un peu d'optimisme, sur le long terme c'est faisable. Mais pour cela il faut dès aujourd'hui investir à fond dans ces techniques, sur le long terme je suis persuadé que c'est jouable.
Pour cela il faut arrêter de développer ce projet imbécile qu'est Iter
Je suis d'accord, on privilégie un peu trop la recherche fondamentale au détriment des technologies utilisables dans le domaine énergétique. Tant que nous n'aurons pas de Ministère de l'Energie en France, la question énergétique sera arbitrée par EDF/GDF, Total et les politiques à la recherche d'effet d'annonce.

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Message par Dagobert » 14 oct. 2005, 10:25

La fusion nucléaire existe pas très loin de notre terre, il suffit de se tourner vers elle et la capter, mais non c'est trop simple parce que après qu'est ce qu'on fait avec tous nos savants, nos chercheurs de tout poil qui cherchent mais ne trouvent point!
Concernant ITER il faut absolument un débat public élargi au maximum et consacrer tout cet argent et toute cette énergie pour capter l'énergie solaire, la seule qui nous sauvra de l'apocalypse. :smt021

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Message par mahiahi » 14 oct. 2005, 11:03

La décroissance énergétique n'est pas l'apocalypse!

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Message par Eric » 14 oct. 2005, 11:50

Allons allons, ça ne va pas recommencer...

Je suis à 100% en faveur des énergies renouvelables (d'ailleurs, je rappelle que ce post parle de l'énergie des océans), mais ce n'est pas pour autant qu'il faut abandonner ITER. ITER est un projet mondial, pas franco-français et, si on compare son coût aux sommes qui circulent dans l'économie mondiale, ce n'est qu'une goutte d'eau. La guerre d'Irak à elle seule coûte plusieurs fois ce projet, alors ce n'est pas vraiment une question de financement. Et, s'il manque de la monnaie, on pourra toujours regarder du côté des budgets militaires ou (snif) de la station spatiale internationale...

Maintenant, on peut toujours se dire qu'ITER empêche de construire X millions d'éoliennes, mais ça me semble surtout un prétexte facile lançé par des personnes qui ne peuvent pas voir l'énergie nucléaire en peinture, même si elle devait devenir quasiment propre et virtuellement illimitée (à notre échelle en tout cas).

Abandonner les renouvelables pour un futur idyllique basé sur la fusion me semble complétement idiot, mais ne pas travailler sur ITER en misant tout sur les renouvelables ne me paraît pas beaucoup mieux (même si, pour le moment, les énergies renouvelables ont le grand mérite d'exister). Il se pourrait parfaitement qu'ITER ne marche jamais mais, vu son coût minime (oui, j'insiste) pour l'économie mondiale, ce serait vraiment ridicule de ne même pas essayer.

Maintenant, si vous voulez poursuivre ce débat, je rappelle qu'il y a déjà des fils dédiés à la fusion nucléaire et que nous parlons ici de l'énergie des océans. ;)

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Message par marcel » 14 oct. 2005, 12:37

Tiennel a écrit ::Et puis une centrale électrique qui ne produit que toutes les six heures et quart quelques jours par quinzaine, ce n'est pas très pratique... :twisted: Un beau rêve d'ingénieur
Retour à l'énergie de la mer.
Concernant le projet hydrohelix encore, je précise que les concepteurs ont prévu une série de plusieurs points de captage à des longitudes différentes, le courant de marée évoluant d'est en ouest et inversement.
Ansi il y a toujours un des points qui est en fonctionnement optimum (ou presque). Ainsi on obtient une production irrégulière localement mais continue sur un mini réseau. La marée, ce n'est pas le vent, elle est prévisible et journalière.
Maintenant, s'il s'agit d'adapter nos comportements, il serait de bon ton d'accepter enfin de faire quelques efforts.
Pour Lansing, j'ai parlé de contournement de l'ensemble de l'installation et pas d'une machine en voulant dire que les équipements côtiers ne captent que le courant en cette zone alors que la marée se développe aussi au large.
Bien sûr il y a de l'optimisme, mais quand on veut être soutenu ou accompagné pour ce genre de projet il faut convaincre et c'est loin d'être facile... sinon cela tombe vite aux oubliettes. Et pour une fois qu'il y a un projet français qui apparaît, il serait bon de se mettre dans la course car nos voisins ne sont pas si frileux comme vous pouvez en juger sur cette page de liens :
http://www.domsweb.org/ecolo/energie-eau.php

où vous trouverez du farfelu comme du très performant et des réalisations déjà commercialisées (Pelamis, Limpet, ...)

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Message par Dagobert » 14 oct. 2005, 13:22

L'apocalypse n'est évidement pas la décroissance énergétique mais bien le réchauffement climatique.Conclusion:Développons le plus vite possible toutes les énergies alternatives possibles. le soleil est une source intarissable utilisons-la, panneau solaire pour l'eau chaude ,panneau PV pour l'électricité,et le dish stirling très prometteur:voir
http://www.stirlingenergy.com/glossary.asp?Type=all
Et bien sûr avant tout la modération énergétique.

Et surtout last but not least la photosynthèse respectueuse du sol :smt109

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Message par Lansing » 15 oct. 2005, 11:37

marcel a écrit : ...
Concernant le projet hydrohelix encore, je précise que les concepteurs ont prévu une série de plusieurs points de captage à des longitudes différentes, le courant de marée évoluant d'est en ouest et inversement.
Ansi il y a toujours un des points qui est en fonctionnement optimum (ou presque). Ainsi on obtient une production irrégulière localement mais continue sur un mini réseau.
...
C'est là ou le projet Hydroelix me semble "optimiste". Le courant de marée n'évolue pas est /ouest, c'est beaucoup plus complexe que cela.
Sans rentrer dans les détails, les courants qui nous intérressent, c'est à dire ceux exploitables d'un point de vue énergétique sont ceux qui se forment le long des côtes et encore pas partout.
En effet pour que le courant de marée soit suffisement fort il faut un effet venturi, pour cela seuls quelques rares endroits le permettent. Les passages entre îles et continent, Raz Blanchard, Raz de Sein, Fromveur, chenal du four, Fromentine, etc... Les goulets et estuaires également.
En ce qui concerne la France le décalage temporel ne se fait pas en est/ouest mais en nord/sud.
Tout cela ne sera donc faisable que de manière extrêment localisée, les courants de marée au large sont totalement inexploitables.
Quelques coup de tabac en mer d'Iroise ou dans le golfe de Gascogne balaieront tout cela en peu de temps.
Ne parlons pas de la Méditérannée ou les rares endroits avec du courant se comptent sur les doigts d'une main, Messine, Corynthe, bouches de Bonifacio, et un ou deux sites en mer Egée.
Je rejoins Marcel sur le fait que ces projets doivent être soutenus. Il s'agit de volontarisme politique et économique, ces énergies là sont à notre portée.
Capter l'énergie de l'eau du vent et du soleil ne nécessite pas d'inventer des matériaux ou des techniques dont l'existence même est une utopie ...

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