Re: Les "routes photovoltaïques"
Publié : 22 mars 2016, 17:55
L'enfer est pavé de bonnes intentions, mais avec Mme Ségolène Royal il semblerait que l'enfer soit pavé de cellules photovoltaïques...
Site dédié à la fin de l'âge du pétrole
http://oleocene.org/phpBB3/
Personnellement je pense que les pales des éoliennes devraient être photovoltaïquesenergy_isere a écrit :Avec la photo :energy_isere a écrit :Ah, du nouveau !
......
http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise ... 60963.html
petit joueur.oleotax a écrit : Personnellement je pense que les pales des éoliennes devraient être photovoltaïques
Tant qu'on y est , les fondations en fibres de carbone ; une solution pour le séquestrerenergy_isere a écrit :petit joueur.oleotax a écrit : Personnellement je pense que les pales des éoliennes devraient être photovoltaïques
Et les mats aussi.
En considérant :Par exemple, 20 m² de chaussée Wattway suffisent à approvisionner un foyer en électricité (hors chauffage), et, grâce à 1 km linéaire de route équipée de dalles Wattway, il est possible d'éclairer une ville de 5 000 habitants (sources ADEME).
http://www.connaissancedesenergies.org/ ... -quel-coutLa route solaire : un magnifique coup de pub… à quel coût ?
par Olivier Appert, Ancien président Directeur général d’IFP Énergies nouvelles
Président du Conseil Français de l’Énergie
Conseiller au Centre Énergie de l'Ifri
parue le 21 avril 2016
Il est nécessaire de redonner au paramètre coût l'importance qu'il a trop souvent perdue. A cet égard, le projet de lancer à grande échelle (1 000 km d’ici 5 ans selon les annonces de Ségolène Royal) le projet « Wattway » de route photovoltaïque développé par Colas, filiale de Bouygues, me semble symptomatique…
Colas annonce que son « objectif » est d'atteindre un coût de 6 € par watt-crête installé. Remarquons ici qu’il est fréquemment fait référence à la puissance installée et rarement à la production. Or, c’est bien cette dernière qui importe in fine. En éludant les données de production, on masque de façon très pratique l’intermittence de certaines unités de production, principalement éoliennes ou photovoltaïques.
Selon le gestionnaire de réseau RTE, le facteur de charge du photovoltaïque en France avoisine 15% en 2015. Un watt-crête produit ainsi en moyenne près de 1 314 wattheures par an. Si l’on suppose avec optimisme que le revêtement de la route solaire aura une durée de vie de 15 ans(1) et que son facteur de charge sera similaire à celui du parc existant, ce qui est hautement improbable (salissures, mauvaise orientation, etc.), un investissement de 6€ pourrait produire de l’ordre de 19,5 kWh durant cette durée de vie.
Le coût du kWh dépasserait ainsi 30 centimes d’euros, ce qui correspondrait à un coût du mégawattheure de plus de 300 €. Le grand public n’est pas forcément familiarisé avec ces ordres de grandeur. Indiquons donc que ce chiffre équivaut environ à... 10 fois le prix de gros actuel, 7 fois le tarif ARENH (prix d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique), 4 fois le coût de l'éolien terrestre, sans doute 3 fois le coût de l'EPR et même 1,5 fois le coût de l'éolien offshore !
A ce coût de production s’ajoute également celui du raccordement électrique, voire des installations de stockage si l’on veut que l’électricité produite serve à autre chose qu’à alimenter les réverbères du bord de la route pendant les journées ensoleillées. La technologie peut presque tout, sauf inventer le moteur à eau. Peut-on dans ces conditions « dépenser sans compter » ?
Tous ces chiffres ont-ils bien été pris en compte dans la décision de lancer un tel projet ? Ségolène Royal a annoncé fin mars 2016 que 5 millions d’euros seraient consacrés à des projets de routes ou de parkings solaires. Puisque la France est engagée dans une transition énergétique vers des énergies moins émissives, on est en droit de se poser la question du coût rapporté à la tonne de CO2 évitée. N’y a-t-il pas des solutions moins coûteuses pour obtenir le même résultat ?
Mais il est vrai que c’est le consommateur d’électricité qui paiera la note par le biais du mécanisme de la CSPE. Ce consommateur en est-il informé ?
Ce qui est stupide aujourd'hui pourrait bien être justifié demainRemundo a écrit :comme on l'a dit, il n'y a justement pas de pilote dans l'avion. Mme Royal a lâché sa boulette pour faire de la com', voire donner un chantier à Colas entre personnes de bonne compagnie...
On l'a dit, mettre du PV sur les routes est parfaitement stupide pour de nombreuses raisons. Le PV est rentable et techniquement cohérent sur les toits, ou bien sur des trackers, un point c'est tout.
http://www.lesechos.fr/industrie-servic ... 003361.phpRoute solaire : une centaine de projets vont être lancés
Anne Feitz Les Echos 02/06/2016
Le département de la Vendée démarre le premier chantier d’application. Depuis sa présentation en octobre, l’innovation de Colas a suscité beaucoup d’enthousiasme mais aussi du scepticisme.
Six mois après avoir dévoilé sa route solaire Wattway, le groupe Colas a lancé ce jeudi son premier chantier d'application en Vendée. Les dalles photovoltaïques en résine, de quelques millimètres d'épaisseur, seront installées sur les voies de circulation du parking du Vendéspace, un complexe sportif et culturel proche de La Roche-sur-Yon. Financé par le département de la Vendée, ce pilote couvrira 50 m2, et sera destiné à alimenter une borne de recharge pour véhicules électriques. « Le département est moteur sur les énergies renouvelables et a souhaité tester notre innovation », se félicite Jean-Charles Broizat, directeur de Wattway.
Depuis sa première apparition , l'innovation de Colas a suscité beaucoup d'enthousiasme... mais aussi un immense scepticisme. En expliquant que couvrir le quart des routes françaises de ses dalles solaires permettrait au pays d'assurer son indépendance énergétique, le PDG de Colas Hervé le Bouc a, d'abord, éveillé l'intérêt de Ségolène Royal : la ministre de l'Energie a promis en mars dernier de dédier 5 millions d'euros de subventions étatiques pour tester l'innovation sur de petites surfaces d'abord, puis plus importantes, jusqu'à aboutir à 1000 kilomètres de routes solaires dans cinq ans.
« Nous avons reçu plus de 1.000 demandes »
Mais Wattway a aussi suscité de nombreuses marques d'intérêt de la part d'Etats étrangers, de collectivités locales, de services publics, ainsi que du secteur privé, en particulier de la distribution : l'accord signé jeudi en Vendée n'est que le premier d'une longue série. « Nous avons reçu plus de 1.000 demandes », affirme Jean-Charles Broizat, directeur du projet chez Colas. « Nous avons sélectionné parmi elles une centaine de projets, sur lesquels nous sommes en train de travailler et qui feront l'objet d'accords similaires d'ici fin 2017, à raison d'un par semaine en moyenne ».
Financés par les clients, ces cent « chantiers d'application », qui couvriront des surfaces comprises entre 20 et 100 m2, permettront à l'entreprise de tester tous les usages possibles de Wattway (éclairage public, panneaux lumineux, bornes de recharge, habitations isolées...) sous toutes les latitudes et dans différentes conditions de circulation (parkings, voies passantes, etc). Au total, entre 5.000 et 7.500 m2 seront ainsi recouverts de dalles solaires en moins de deux ans. La fabrication en a été confiée à la coopérative ouvrière SNA, située dans l'Orne. « La production industrielle vient de démarrer », assure Jean-Charles Broizat.
Un prix « cible » de 6 euros par wattcrète de puissance installée
Malgré ces premiers succès, les professionnels du solaire ont du mal à croire au déploiement à grande échelle de la route solaire. Principale objection : son coût. Cela n'a évidemment aucun sens de considérer les coûts actuels des dalles Wattway, tout juste sorties des laboratoires. Mais le groupe Colas a lui-même évoqué un prix « cible » de 6 euros par wattcrète de puissance installée d'ici cinq ans. « C'est six fois plus qu'une centrale solaire au sol aujourd'hui ! En outre compte tenu du passage sur les routes, de l'inclinaison moins favorable des panneaux, la production doit être bien inférieure à celle de panneaux classiques », relève un industriel. Olivier Appert, président du Conseil français de l'Energie et ex-président de l'IFP EN, a calculé que les électrons ainsi produits coûteraient 300 euros du mégawattheure, « dix fois le prix de gros actuel de l'électricité, quatre fois le coût de l'éolien terrestre. Et ce, sans compter le coût du raccordement, du stockage éventuel. Combien cela va-t-il coûter au budget de l'Etat ? », s'interroge-t-il.
Affirmant que la circulation ne réduit le rendement des dalles Wattway que de 2% par rapport à des panneaux classiques, Jean-Charles Broizat ne confirme ni n'infirme ce calcul. Mais il réfute l'idée que la route solaire aura à terme besoin de subventions pour se développer. « A un horizon de cinq ans, Wattway trouvera son marché à son prix », indique-t-il, reconnaissant espérer aussi bénéficier de bonds technologiques, comparables à ceux que le photovoltaïque a connus depuis cinq ans. Dans l'état actuel des connaissances et compte tenu des coûts annoncés, Wattway semble pourtant devoir être réservée aux zones isolées ou marquées par la rareté des ressources foncières : sinon, pourquoi ne pas installer des panneaux solaires classiques ? Mais il serait sans doute absurde de tuer l'idée dans l'oeuf: rares sont les grandes innovations à ne pas avoir suscité le pessimisme à leur naissance...