[Uranium] Et le pic "U" ?

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[Uranium] Et le pic "U" ?

Message par Remundo » 31 oct. 2009, 13:57

Bonjour Krolik ,

Qui vous semblez bien informé sur la filière nucléaire, quelle est votre perception sur le pic de l'uranium ?

(je sais Qu'il S'agit d'Une question bien moins difficile que Prévisible le pic-oil, mais J'aimerais avoir votre avis Dans les grandes lignes).

Merci et à bientôt.

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Re: [Uranium] Ressources, production et consommation mondiale

Message par krolik » 31 oct. 2009, 14:25

Oh, à priori le peak-uranium est un faux problème pour différentes raisons.

- on s'était arrêté de rechercher des gisements car sur le marché est arrivé pas cher des stocks énormes en provenance de l'URSS et des USA, uranium très enrichi qu'il a fallu appauvrir dans les programmes "kilowatts for kilotons".
- la prospection a repris et on en trouve à nouveau.
- l'uranium est le 8ème element en abondance sur le Terre, on en trouve un peu partout, y compris dans des terrains qui ne sont pas sensés en contenir comme le bassin parisien : 20kg d'uranium sur une surface de 1000m2 et 1 m d'épaisseur.
- le prix de l'uranium intervient pour 5% dans le prix du kWh nucléaire. Alors si l'on doit y mettre le prix ce n'est pas dramatique.
- Il y a d'énormes quantités d'uranium dans les phosphates marocains. Areva a signé un accord avec la Shérifienne des phosphates pour développer une procédé d'extraction à moindre coût. Et cela sans aller chercher l'uranium des Océans. Mais il y a un Japonais qui a développé un petit procédé pour extraire l'uranium de l'océan en utilisant l'énergie des vagues... mais la production est faible.

Maintenant ce qu'il y a de sûr c'est que chaque année , en France en faisant de l'enrichissement on obtient d'énormes quantités d'uranium appauvri 238U. Chaque année on accumule en France de quoi faire fonctionner pendant 30à 50 ans un parc nucléaire équivalent au parc nucléaire actuel en "génération 4".
On a en stock de quoi faire fonctionner pendant quelques milliers d'années un parc équivalent.
Les générations 4 devraient commencer avec "ASTRID" à Marcoule vers 2020 et le renouvellement du parc REP /EPR vers 2040-2050.
L'énormite du stock d'appauvri détenu en France fait qu'on laisse l'appauvri issu du ré-enrichissement après retraitement en Russie.... Les Russes continuent de façon méthodique le développement des réacteurs à neutrons rapides. Mais ils ont des stocks pour une centaine de milliers d'années...

Mais que sera la situation énergétique dans quelques milliers d'années ???
Pour le developpement de la "Fusion" on a tout le temps.

Et puis après cela il y a des cycles nucléaires possibles au thorium. Le thorium est trois fois plus abondant que l'uranium sur Terre. On a commencé avec des cycles uranium en fonction du développement des réacteurs de sous marins par l'amiral Rickover. On connaissait mieux l'uranium que le thorium, mais maintenant ce n'est plus un problème.

Je ne sais si j'ai répondu à votre question.
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Re: [Uranium] Ressources, production et consommation mondiale

Message par parisse » 01 nov. 2009, 20:13

krolik a écrit :Oh, à priori le peak-uranium est un faux problème pour différentes raisons.
Cet avis est loin d'être unanime. J'ai eu l'occasion de débattre avec Berthier sur l'U contenu dans l'eau de mer. Il y a aussi une intéressante discussion recemment sur the oildrum, cf.
http://europe.theoildrum.com/node/5744

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Message par krolik » 01 nov. 2009, 20:49

parisse a écrit :
krolik a écrit :Oh, à priori le peak-uranium est un faux problème pour différentes raisons.
Cet avis est loin d'être unanime. J'ai eu l'occasion de débattre avec Berthier sur l'U contenu dans l'eau de mer. Il y a aussi une intéressante discussion recemment sur the oildrum, cf.
http://europe.theoildrum.com/node/5744
Le type arrive à une conclusion qui va à l'encontre des conclusions de l'AIEA et de la branche nuc de l'OCDE (qui sont d'accord entre eux).
Il est libre d'exprimer son opinion. Comme sont libres d'exprimer leur opinion tous les antinucs.

J'ai donné mon avis sur le sujet. Je n'appartiens ni à l'AIEA ni à l'OCDE...

Maintenant il y a les stocks bien réels, référencés de 238U pour faire fonctionner des "génération 4" pendant des milliers d'années..
Et ce fait coupe l'herbe sous le pied à toute improvisation sur le thème de pic U ou pas pic U.

La ressource en mer c'est pour l'anecdote... il faut bien faire rêver..

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Re: [Uranium] Et le pic "U" ?

Message par kercoz » 01 nov. 2009, 21:03

http://209.85.229.132/search?q=cache:uq ... =firefox-a
Au jour d'aujourd'hui ://///Les ressources connues (souvent appelées à tort réserves) sont estimées régulièrement par l’OCDE et l’AIEA : ainsi les ressources classiques connues accessibles à un coût inférieur à 130 dollars par kg d’U sont en 2001 de 3,93 millions de tonnes à comparer à une consommation mondiale actuelle de 64 000 tonnes par an. Ces ressources classiques connues correspondent ainsi à 60 ans de fonctionnement dans les conditions actuelles////
Le reste c'est du "project-loobbiing"
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: [Uranium] Ressources, production et consommation mondiale

Message par parisse » 02 nov. 2009, 08:22

krolik a écrit : Le type arrive à une conclusion qui va à l'encontre des conclusions de l'AIEA et de la branche nuc de l'OCDE (qui sont d'accord entre eux).
Il est libre d'exprimer son opinion. Comme sont libres d'exprimer leur opinion tous les antinucs.
En l'occurence, il argumente chiffres à l'appui. Est-ce que vous contestez ses arguments et pourquoi ou est-ce que vous faites entière confiance aux agences officielles?
Maintenant il y a les stocks bien réels, référencés de 238U pour faire fonctionner des "génération 4" pendant des milliers d'années..
Et ce fait coupe l'herbe sous le pied à toute improvisation sur le thème de pic U ou pas pic U.
Oui et non. D'abord parce que la génération IV industrielle, c'est encore du futur, on ne sait pas dire quand le déploiement commencerait et quel serait le prix du kWh. Ensuite parce que le déploiement prendrait du temps avec un temps de doublement de l'ordre de 30 ans.

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Re: [Uranium] Ressources, production et consommation mondiale

Message par energy_isere » 02 nov. 2009, 12:28

krolik a écrit : ...- l'uranium est le 8ème element en abondance sur le Terre, on en trouve un peu partout, y compris dans des terrains qui ne sont pas sensés en contenir comme le bassin parisien : 20kg d'uranium sur une surface de 1000m2 et 1 m d'épaisseur.
.....
le 8 iéme plus abondant ? Allons donc ! Quelle énormité.

Devant il ya au moins (de téte) : Hydrogéne, Oxygéne, Silicium , Aluminium, Fer, Soufre , Calcium, Magnesium.

et Wikipedia pour la croute terrestre :
Image

et si tu objectes que tu recherches en element simples et non oxydés, voici les 20 premiers de la croute terrestre :
Image
http://www.lenntech.fr/francais/data-pe ... restre.htm

Pour l' Uranium dans notre jardin, Wikipédia est un peu moins génereux que Krolik :
Il est également présent dans toute l'écorce terrestre, surtout dans les terrains granitiques et sédimentaires, à des teneurs d'environ 3 g/tonne[3]. Ainsi, le sous-sol d'un jardin sur un carré de 20 m de côté peut-il en contenir, sur une profondeur de 10 m, environ 24 kg.
et dans le Wikipedia en Anglais :
Uranium's average concentration in the Earth's crust is (depending on the reference) 2 to 4 parts per million,[6][10] or about 40 times as abundant as silver.[7] The Earth's crust from the surface to 25 km (15 mi) down is calculated to contain 1017 kg (2 × 1017 lb) of uranium while the oceans may contain 1013 kg (2 × 1013 lb).[6] The concentration of uranium in soil ranges from 0.7 to 11 parts per million (up to 15 parts per million in farmland soil due to use of phosphate fertilizers), and its concentration in sea water is 3 parts per billion.[10]

Uranium is more plentiful than antimony, tin, cadmium, mercury, or silver, and it is about as abundant as arsenic or molybdenum.
.
http://en.wikipedia.org/wiki/Uranium

on notera l' Uranium dans les phosphates des engrais, comme l' a déjà mentionné par ailleurs notre ami Krolik.

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Re: [Uranium] Et le pic "U" ?

Message par marc0 » 02 nov. 2009, 16:09

merci beaucoup krolik pour tes explications... moi qui etait reste sur ce document (http://travail-chomage.site.voila.fr/en ... ranium.htm), je ne sais plus quoi comprendre...

ce doc dit
La consommation mondiale d'uranium est de 67.000 tonnes par an, la production est de 42.000 tonnes. La différence de 25.000 tonne provient des stocks civils et militaires qui seront épuisés en 2015.
c'est vrai ou pas ? :?:

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Re: [Uranium] Et le pic "U" ?

Message par krolik » 02 nov. 2009, 17:33

Bon je reviens sur le sujet.
D'abord effectivement grave planture concernant les baondance isotopiques. Mais que l'oxygène arrive en premier dans la liste m'étonne beaucoup...A mon avis il y a des critères non précisés, par rapport à la masse terrestre.
Maintenant que l'on trouve de l'uranium n'importe dans les valeurs que j'ai annoncées vous confirmez.

Je ne sais pas d'où sortent les chiffres de Mr Cellier de The Oil Drum.
Il écrit : As large national and private interests are involved, the objectivity and the accuracy of the presented data are certainly not assured. Thus, the resource data do not represent the results of an accurate scientific analysis of geological data. Unfortunately, such possible shortcomings of these resource estimates and possible large uncertainties are not mentioned in the Red Book.
Dons dans la mesure où des intérêts privés et stratégiques nationaux sont impliqués, on peut mettre en doute l'ojectivité des chiffres produits.
On peut ré-écrire cela sous la forme de Winston Churchill : On ne peut faire confiance qu'au statistiques que l'on a trafiquées soi-même..

A partir de là tout est possible.

Ce qu'il y a de sûr c'est que parmi les membres de l'AIEA (environ 130 pays) et ceux de l'OCDE un bon nombre ne sont pas nucléarisés du tout, et certains sont passé anti-nucléaires.
Pour avoir un peu vécu les ambiances locales, je peux vous assurer que ce ne sont pas des monolithes et qu'il y a des débats internes qui frisent la foire d'empogne.
(Au passage les manifs devant l'OMS à Genève pour que la radioprotection soit rapatriées à l'OMS et plus à l'AIEA me semblent ubuesques..mais c'est un autre sujet)

Dans la mesure où ils se sont mis d'accord pour produire leur Red Book ensemble, on peut lui accorder une certaine crédibilité. Sans être d'une confiance infinie, (cf Churchill). Ces organisations ont accès à des moyens "lourds" d'informations géologiques qui ne paraissent pas dans les moyens d'investigation d'un type aussi brillant soit-il à l'Ecole Polytechnique de Zurich.

Pendant la Guerre Froide on a été capable de faire des stocks énormes d'uranium naturel et de l'enrichir. Cette surproduction de guerre met plus de 20 ans à être épongée au civil. Mais on peut remettre cela.
Il faut se rendre compte par exemple qu'en France il y avait des mines d'uranium. En fait on a exploité ces mines pour la simple et bonne raison que l'on voulait se doter d'une force de frappe. Et chaque fois que l'on signe un contrat d'achat d'uranium à l'étranger il y a une clause interdisant à l'acheteur d'utiliser cet uranium à des fins militaires. La France a toujours respecté cette clause scrupuleusement. Et une fois que l'on a eu les stocks militaires suffisants pour... X centaines d'années on a arrêté les mines d'une part et les centrales UNGG qui fabriquaient du bon Pu militaire.
Maintenant si le prix le justifie on peut toujours remettre en route ces mines.

Il y a de nouveaux fournisseurs qui apparaisent sur le marché, comme par exemple la Jordanie. On se met à chercher ... on trouve.

Du point de vue du prix, les prix annoncés ne sont pas significatifs, je l'ai déjà écrit, mais je vais le répéter :
- les prix annoncés du marché sont des "prix spots" pour de petites quantités à enlever tout de suite; qq pourcent du marché.
- les prix qui concernent la majorité des quantités, sont des prix qui sont négociés sur de longues périodes, de l'ordre de 20 / 25 ans et ces prix ne sont pas publiés.
En 1993 alors que le prix de la livre de Yellow Cake était descendue à 4 ou 5 dollars ( du fait de la mise sur le marché de quantités énormes de très-enrichi militaire) on continuait à payer les Nigériens à 24 dollars. Ca on l'oublie aussi.
Les prix négociés à long terme sont une protection pour l'acheteur, mais également pour le vendeur. Et c'est une grosse différence avec le marché du pétrole, que le prix s'envole ou s'abaisse, et l'on retrouvera les variations à la pompe dans les quinze jours..presque surtout si ça monte, pour les baisses c'est plus lent comme répercussion.

En ce qui concerne le déploiement des Génération 4, Berthier vient de faire une synthèse récemment sur le fil dédié.
Mais les Gen 4 on sait que cela fonctionne, il n'y a pas grand'chose à prouver dans le domaine, appliquer les résultats obtenus dans le monde et précédemment en France. Ce n'est pas la chasse à la "Fusion" chimèrique du Jet, ToreSupra, ITER, Démo...etc.. Pour ça on a tout le temps.. qq centaines d'années.

Quant à la fin de SPX, dont je vous mets à suivre le scripte des dialogues à l'Assemblée.
La Gauche et la Droite étaient d'accord pour poursuivre les recherches sur les RNR.
Maintenant qu'un jour la nécessité apparaisse de passer Jospin en Haute Cour pour trahison.. Laissons cette pensée à d'autres..

@+

PREMIER MINISTRE

Abandon du surgénérateur Superphénix



3728. - 23 octobre 1997. - M. Alain Peyerefitte attire l’attention de M. le Premier ministre sur l’abandon annoncé du surgénérateur " Superphénix ". Cette décision paraît avoir été prise de manière arbitraire, sans délibération gouvernementale. À plus forte raison sans débat parlementaire, contre l’avis de l’académie des sciences, sans consultation du commissariat à l’énergie atomique (CEA) ni d’Électricité de France (EDF). Peut-on connaître, peut-on entendre les spécialistes qui ont pu conseiller une telle attitude ? Il est regrettable de constater que des préjugés idéologiques l’emportent sur les intérêts du pays et sur les calculs de la raison. En 1996 et 1997, la parfaite marche de Creys-Malville a démontré que les techniques mises en œuvre dans une centrale à neutrons rapides étaient aujourd’hui au point pour une utilisation à l’échelle industrielle. Cette centrale est un prototype unique au monde. Il est donc normal que, pendant ses premières années de service, elle ait connu des pannes et nécessité des réglages. C’est le lot de tout prototype, surtout à un pareil niveau de haute technologie. Aujourd’hui, il apparaît qu’elle est devenue fiable, moins polluante que les autres centrales nucléaires et a fortiori classiques, et qu’elle fonctionne bien. D’autre part, la sûreté de Superphénix n’a jamais été mise en cause. La direction de la sûreté des installations nucléaires autorise en effet régulièrement, après des vérifications minutieuses, la poursuite de l’exploitation de cette centrale. La décision, confirmée par M. le Premier Ministre dans sa déclaration de politique générale, ne concerne pas uniquement le destin d’un réacteur isolé. Elle s’inscrit bel et bien, par sa dimension stratégique, dans l’Histoire. Elle concerne l’indépendance et la pérennité de l’approvisionnement énergétique de la France. En tout état de cause, une décision si lourde de conséquences ne devrait pas être définitivement arrêtée sans que le Parlement ait eu l’occasion d’en débattre. Il lui demande s’il lui paraît acceptable qu’un effort acharné de trente ans, qui a permis au pays d’acquérir une position de tête dans la technologie nucléaire la plus difficile, se trouve sacrifié à une alliance électorale de circonstance, pour satisfaire une infime minorité, qui n’a à offrir de son côté que des fantasmes ou des illusions de retour au passé.





Abandon du surgénérateur Superphénix

16396. - 13 mai 1999. - M. Alain Peyrefitte rappelle à M. le Premier ministre les termes de sa question n° 3728 qui n’a toujours pas obtenu de réponse à ce jour.



Réponse. - L’honorable parlementaire attire l’attention du Premier ministre sur l’arrêt du surgénérateur " Superphénix ". Conformément à ses engagements politiques, et en particulier à ceux pris par le Premier ministre lors de la campagne législative, le Gouvernement a en effet décidé le 2 février 1998 l’abandon de Superphénix, prototype lancé dans les années 70, dans un contexte de pénurie d’énergie et de faiblesse estimée de ressources en uranium. Cette centrale est désormais inadaptée au contexte actuel. En outre, ce prototype, qui constituait un saut technologique considérable, a été difficile à maîtriser et a coûté beaucoup plus cher que prévu. Il ne peut en l’état constituer un modèle à répliquer à l’identique dans un programme d’équipement en surgénérateur. Pour autant, Superphénix représente une technologie très riche, développée par des personnels particulièrement motivés et performants, qui ont montré que la France savait mettre au point des équipements technologiques innovants de très haut niveau. Il faudra tirer profit de l’expérience accumulée et poursuivre les recherches dans le domaine des réacteurs à neutrons rapides pour l’avenir à plus long terme. Lorsque le Gouvernement a pris la décision d’arrêter Superphénix, le réacteur était à l’arrêt, le Conseil d’État ayant annulé le décret autorisant son fonctionnement. Le précédent Gouvernement n’avait pas signé le décret autorisant Superphénix à redémarrer en tant que centrale de production électrique ; de plus un rapport de la Cour des comptes stigmatisait son coût global. Le Gouvernement a donc décidé que Superphénix ne redémarrerait pas, même pour une durée limitée. Pour autant, les opérations de démantèlement dureront plusieurs années et seront à la charge d’EDF. Le Gouvernement entend mettre à profit l’expérience qui sera acquise lors de ce démantèlement, en vue de celui des centrales classiques. Par ailleurs, le Gouvernement a confirmé la poursuite des recherches sur la transmutation, de manière à fournir au Parlement les moyens de prendre des décisions sur l’aval du cycle 2006. À court terme, les programmes de recherche nécessaires pour le respect de la loi de 1991 ont été orientés sur Phénix, réacteur de taille plus petite mais conçu dès le départ à des fins de recherche. Phénix est particulièrement souple pour l’expérimentation, du fait notamment de la brièveté du cycle, et permet de disposer d’une instrumentation adaptée aux études expérimentales. Sa montée en puissance a été décidée en 1998, après avis favorable de l’autorité de sûreté. Comme suite à une première campagne d’essais, ce réacteur fait actuellement l’objet de travaux de jouvence afin de pouvoir répondre aux programmes de recherche jusqu’en 2004.

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Re: [Uranium] Et le pic "U" ?

Message par energy_isere » 02 nov. 2009, 18:34

krolik a écrit :Bon je reviens sur le sujet.
D'abord effectivement grave planture concernant les abndance isotopiques. Mais que l'oxygène arrive en premier dans la liste m'étonne beaucoup...A mon avis il y a des critères non précisés, par rapport à la masse terrestre.
.....
J' avais bien précisé dans la croute terrestre pour les data que j' ai donné.

L' oxygéne y est trés présent sous forme d' oxydes, en premier lieu sous forme de SiO2 et Al2O3.
A peu prés n' importe quelle caillasse que vous ramassez par terre hors le calcaire contient ces deux la.

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Re: [Uranium] Et le pic "U" ?

Message par parisse » 03 nov. 2009, 10:40

krolik a écrit : Je ne sais pas d'où sortent les chiffres de Mr Cellier de The Oil Drum.
Il écrit : As large national and private interests are involved, the objectivity and the accuracy of the presented data are certainly not assured. Thus, the resource data do not represent the results of an accurate scientific analysis of geological data. Unfortunately, such possible shortcomings of these resource estimates and possible large uncertainties are not mentioned in the Red Book.
Dons dans la mesure où des intérêts privés et stratégiques nationaux sont impliqués, on peut mettre en doute l'ojectivité des chiffres produits.
On peut ré-écrire cela sous la forme de Winston Churchill : On ne peut faire confiance qu'au statistiques que l'on a trafiquées soi-même..
A partir de là tout est possible.

Ce qu'il y a de sûr c'est que parmi les membres de l'AIEA (environ 130 pays) et ceux de l'OCDE un bon nombre ne sont pas nucléarisés du tout, et certains sont passé anti-nucléaires.
Pour avoir un peu vécu les ambiances locales, je peux vous assurer que ce ne sont pas des monolithes et qu'il y a des débats internes qui frisent la foire d'empogne.
Ca me parait bien rapide pour ecarter les conclusions du Dr Dittmar (et non de F. Cellier) qui sont argumentees sur 3 posts. Un peu comparable aux gens qui soutiennent les conclusions du CERA ou de l'IEA face aux gens de l'ASPO.
Sur la generation IV, on est bien d'accord que des prototypes ont fonctionné ou fonctionnent, mais la question que je posais c'est dans les 20 prochaines années combien peut-on espérer produire raisonnablement de TWh et a quel cout (sans doute quasiment rien puisque le CEA n'envisage pas de centrale en exploitation industrielle avant 2040)? Meme question pour les 20 années suivantes.

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Re: [Uranium] Et le pic "U" ?

Message par krolik » 03 nov. 2009, 23:24

Pour ceux que cela intéresse de suivre ce qui se passe dans le monde régulièrement dans le domaine de la recherche géologique production de yellow cake, vous m'envoyez un MP et je vous donne l'adresse mail d'un gars qui se fera un plaisir de vous ajouter à sa liste de diffusion.
Il produit mensuellement, et le dernier jour du mois, réglé comme une montre, une revue de presse sur le sujet de l'uranium en anglais, pays par pays... Il est membre de Uranium Institute et c'est une "bible" de la question.
Et vous apprenez ce qui se passe dans le domaine au Guyana, Slovaquie, Tchéquie, Mongolie, etc... etc.... Et ça "bouge" beaucoup.
S'il y en a que cela passionne et qui voudraient nous faire une synthèse en Français.. il faut encourager les ardeurs.
Perso ce n'est pas tellement ma tasse de thé. Comme vous avez pu vous en rendre compte.
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Re: [Uranium] Et le pic "U" ?

Message par krolik » 03 nov. 2009, 23:29

parisse a écrit :Sur la generation IV, on est bien d'accord que des prototypes ont fonctionné ou fonctionnent, mais la question que je posais c'est dans les 20 prochaines années combien peut-on espérer produire raisonnablement de TWh et a quel cout (sans doute quasiment rien puisque le CEA n'envisage pas de centrale en exploitation industrielle avant 2040)? Meme question pour les 20 années suivantes.
Il y a tout de même le proto ASTRID qui est prévu de démarrage en construction en 2014 pour une mise sur le réseau en 2020.. (ils me semblent optimistes) mais vu la puissance prévue, il faudra bien qu'ils le mettent sur le réseau...
Et la relève des EPR en 2040, ça semble logique..

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Re: [Uranium] Et le pic "U" ?

Message par Remundo » 03 nov. 2009, 23:38

Bonsoir Krolik et tout le monde,

Désolé, mais je n'avais pas le net depuis qq jours. Ah oui, on observe les convoitises sur toute sorte de minerais, notamment fissiles ou fertiles... ;)

Merci à Krolik et à tous de leur contribution.

J'avais fait dans mon coin mes petits calculs.
Selon des sources pro Nuke comme l'AIEA ou le CEA, il y a des ressources exploitables à moins de 80$/kg à hauteur de 2,5 Megatonnes.

Admettons que ce chiffre passe à 5 Megatonnes en faisant fi de 80$/kg, comme ce lien plutôt pessimiste, déjà cité le mentionne en se basant encore sur les chiffres de l'AIEA

Et la consommation annuelle d'uranium est de l'ordre de 70 000 Tonnes, qui selon la conclusion hâtive de cet autre lien sympathisant des fissions, donnerait 80 ans "d'autonomie" avec les réacteurs actuels.
Current usage is about 65,000 tU/yr. Thus the world's present measured resources of uranium (5.5 Mt) in the cost category somewhat below present spot prices and used only in conventional reactors, are enough to last for over 80 years.
Or selon moi, ce chiffre ne veut rien dire.
1. d'une part parce qu'il ne faut pas raisonner en terme de réserve, mais de production
2. d'autre part parce que la consommation d'uranium va structurellement augmenter typiquement de 10%/an par la combinaison de l'épuisement en hydrocarbures et de la forte demande chinoise, indou, amérique du Sud, et bien sûr de l'OCDE en énergie électrique (notamment avec l'électrification partielle des automobiles).

Si nous analysons le point 1 : d'ores et déjà, la production est inférieure à la consommation, et ce sont des déstockages de réserves militaires qui font le complément. Cela va durer peu.

Et il n'est pas du tout évident que les cadences d'exploitation des réserves puissent techniquement augmenter en quelques années ne serait-ce que pour satisfaire la demande actuelle.. Admettons néanmoins.

Si nous analysons le point 2, une croissance de 10% siginifie un doublement de la consommation en 7 ans, un quadruplement en 15 ans.

Alors projetons nous dans 7 ans ; nos réserves auront baissé de 70 000 x somme(1.1^k,k=0..7)=800 000 Tonnes, les réserves ne seront plus que de 4.2 Megatonnes, et nos besoins auront doublé à 140 000 Tonne, soit seulement moins de 40 ans "d'autonomie"

Projetons nous maintenant à 15 ans : 2025 ; pas si loin que ça et pourtant, d'ici là, nous aurons consommé 70 000 x somme(1.1^k,k=0..15)=2 500 000 Tonnes, il nous restera la moitié des réserves, soit 2.5 Megatonnes, et nos besoins seront quadruplés, soit 280 000 Tonne/an et PLUS QUE 9 ans de réserves d'uranium dans 15 ans.

Tout ça pour dire que ceux parlent de siècle et de millénaire d'autonomie devraient se méfier de la divergence des sommes géométriques. :mrgreen:

Alors effectivement, Krolik, tu nous signales la génération IV, très intéressante techniquement, pour brûler le U238 via la surgénération en Pu239. C'est le seul salut des pronucléaires, mais pour l'instant, rien n'est en place, et même dans 20 ou 30 ans, la surgénération sera balbutiante à l'échelle industrielle. La génération IV prolongerait effectivement "l'autonomie" nucléaire de quelques décenies... Une surgénération au thorium 232 fait aussi son apparition depuis peu pour rassurer "les foules" d'ingénieurs/techniciens de la filière nucléaire qui ont le nez dans le guidon.


Mais en matière de nucléaire, il faut bien remarquer que les déchets sont ingérables, :cry: et que toujours plus de nucléaire, c'est grossir sans cesse la bombe à retardement des radionucléides qui forcément vont diffuser dans la nature dans quelques siècles, car aucune civilisation ne maîtrise la transmission d'un "problème" (impossibilité) technique majeure à l'échelle des millénaires. Cette impossibilité, c'est le confinement des déchets radioactifs, mais aussi la mythique "transmutation".


Aussi, je déplore que l'on s'enferre chaque jour un peu plus dans des énergies fossiles (le Nuke EN FAIT partie) et polluantes (je pense que le Nuke est pire que les hydrocarbures, autrement dit que la diffusion de matières rayonnantes importante dans la chaîne alimentaire est pire qu'un réchauffement climatique), et que l'on discute "d'autonomie" ou de "d'années de réserves" VIRTUELLES sur des combustibles fossiles et hyperpolluants comme les hydrocarbures et les métaux fissiles...

... pour le seul avantage financier de quelques happy-few dont les générations futures mesureront l'honnêteté intellectuelle et la valeur de leurs actes. =D>

Je précise que je ne suis pas un anti-nuke féroce, mais que je pense que cette énergie, au lieu d'être une religion en France, et bientôt une "solution" dans le monde, devrait être un simple outil de transition énergétique avec comme objectif d'avoir un mix à 90% EnR d'ici 20 à 30 ans et d'éteindre progressivement les REP actuels d'ici 50 ans, lorsqu'ils auront fait leur temps.

On n'en prend pas le chemin. [-X


P.S. Désolé pour la longueur du message.

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krolik
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Re: [Uranium] Et le pic "U" ?

Message par krolik » 04 nov. 2009, 01:22

Remundo a écrit : Mais en matière de nucléaire, il faut bien remarquer que les déchets sont ingérables, :cry: et que toujours plus de nucléaire, c'est grossir sans cesse la bombe à retardement des radionucléides qui forcément vont diffuser dans la nature dans quelques siècles, car aucune civilisation ne maîtrise la transmission d'un "problème" (impossibilité) technique majeure à l'échelle des millénaires. Cette impossibilité, c'est le confinement des déchets radioactifs, mais aussi la mythique "transmutation".
Là je crains fort de ne pas vous suivre. Visiblement vous n'avez pas regardé le problème d'un peu près.
Si vous êtes sur Paris lundi prochain, annonce de conférence, n'importe qui peut y aller.
@+
Le lundi 16 Novembre 2009 à 18H30
Hôtel d'Iéna 9bis avenue d'Iéna,
75016 PARIS

Nucléaire > la -solution en matière de confinement des déchets les plus actifs, qui consiste à les stocker en profondeur dans une couche argileuse aux propriétés spécifiques, pourrait être effective en 2025.

Que fait-on des déchets nucléaires ? C'est à cette question, souvent synonyme d'inquiétudes pour une partie de la population, que répondra Patrick Charton, responsable du développement durable à l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). Il présentera en particulier la solution du stockage profond des déchets de haute activité (HA) et moyenne activité à vie longue (MA-VL) dont l'Andra a été chargée par la loi de 2006. À quelques semaines de la remise du rapport de l'Agence au gouvernement pour lui proposer officiellement les zones d'implantation possibles de ce stockage, Patrick Charton détaillera les aspects géologiques, technologiques et sociétaux sur lesquels l'Andra travaille depuis de nombreuses années pour permettre de confiner durablement ces déchets dangereux. Ce principe de confinement repose sur l'existence d’une couche argileuse naturelle qui bénéficie de propriétés particulièrement remarquables permettant notamment de retarder et limiter la dispersion des substances radioactives. Un chantier hors du commun à tous points de vue, puisque la loi impose que ce stockage soit opérationnel en 2025 et reste réversible pendant au moins cent ans pour, par exemple, laisser aux générations futures le choix de le modifier ! Les installations souterraines seraient situées à 500 mètres de profondeur avec des zones de stockage modulaires permettant une construction progressive et la séparation des déchets selon leurs caractéristiques. 5 000 alvéoles de stockage sont prévues pour les déchets HA et une quarantaine pour les déchets MA-VL dans un premier temps.

Notre conférencier répondra aux questions que vous leur poserez et vous pourrez poursuivre comme d’habitude vos échanges autour d’un verre ou lors du dîner facultatif qui suivra sur place (réservation uniquement à l’avance pour le dîner)

Pour le GP Nucléaire Arts & Métiers
le Président, Etienne MARTIN
Information et Inscription en ligne >>>>>http://www.amgroupes.fr/manif.php?m=265

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