Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

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Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par energy_isere » 11 févr. 2022, 19:34

Suite les annonces du président E.Macron hier à Belfort.
La relance du nucléaire en France imposera un choc de main-d'oeuvre
Pas d’EPR sans ouvriers, techniciens et ingénieurs pour les construire… Selon le Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (Gifen), la construction de 6 EPR entraînera la création de 30 000 emplois. La filière, qui souffre déjà de difficultés de recrutement, disposera-t-elle des ressources humaines nécessaires ?

Cécile Maillard 11 Février 2022 Usine Nouvelle

Image
Alors qu'un renouvellement des générations se prépare dans le nucléaire (ici Valinox Nucléaire), la relance des centrales par Emmanuel Macron rend la question des compétences plus urgente que jamais.

Les difficultés de l’EPR de Flamanville s’expliquent notamment par une perte de compétences dans le domaine du nucléaire, expliquait en 2019 le rapport de Jean-Martin Folz. Jeudi 10 février, Emmanuel Macron a annoncé depuis Belfort (Territoire de Belfort), la construction de nouveaux réacteurs d’ici à 2050. Les grands donneurs d’ordre et les entreprises industrielles qui travaillent dans le secteur (3 200 sociétés, dont 85% de TPE et PME) disposeront-ils des compétences nécessaires pour mener à bien cet immense chantier ?

« Nous le disons depuis des mois, il est urgent de prendre des décisions, si la France veut tenir ses objectifs bas carbone ! » martèle Cécile Arbouille, délégué générale du Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (Gifen). Urgent, notamment, de dresser un diagnostic précis des besoins en compétences générés par les projets nucléaires.

Des métiers transverses

Selon le Gifen, pour construire 6 EPR, il faudra créer 30 000 emplois supplémentaires dans la filière, qui occupe actuellement 220 000 salariés. A l'Elysée, on évoque 120 000 créations d'emplois, sans que l'on sache pour combien d'EPR. Où trouver les personnes pour les occuper, alors que le secteur souffre déjà de difficultés de recrutement sur certains métiers ? « Comme les autres filières industrielles, celle du nucléaire subit des tensions sur les métiers de chaudronnier, soudeur, tuyauteur, électricien industriel, spécialiste des machines tournantes, du contrôle non-destructif », énumère Cécile Arbouille.

Très peu de métiers utiles au nucléaire sont spécialisés dans cette énergie. Beaucoup de salariés travaillent dans des entreprises, bureaux d’études, logisticiens, tuyauteurs, où le nucléaire ne pèse en moyenne que 20% du chiffre d’affaires. « Seuls quelques métiers d’ingénieurs, dans la neutronique ou la sûreté, sont spécifiques au secteur, poursuit la déléguée du Gifen. Les besoins sont avant tout en compétences transverses. »

Pas de compétences nouvelles

En juin, le Gifen présentera sa troisième étude annuelle sur les besoins en compétences générés par les projets de la filière, mais aussi par les grands projets comme ceux d’Iter, de Naval Group ou du Grand Paris, qui recrutent sur les mêmes métiers. Grâce à un co-financement de 1,5 million d’euros de l’Etat et de l'OPCO 2i, dans le cadre d’un « engagement développement et compétences » (Edec), un accord signé par les partenaires sociaux et l'Etat, le Gifen prépare une cartographie des métiers, un travail de prospective sur leur évolution à dix ans, et un recensement des formations existantes. Ce travail, qui attend les annonces présidentielles pour refaire ses calculs, sera publié au fil de l’eau en 2022.

« Les métiers nécessaires à la construction des futurs EPR sont les mêmes que ceux d’aujourd’hui, explique Cécile Arbouille. L’exploitation d’un parc nucléaire demande qu’on remplace tous les dix ans certaines pièces, ce qui demande, en permanence, une activité d’études et de fabrication. Et les métiers du génie civil sont ceux que l'on connaît. » Une exception : les savoir-faire nécessaires à des processus spécifiques au temps de la construction, comme certaines soudures des chaudières.

Travailler sur l'attractivité

L’Etat est attendu pour accélérer certaines formations existantes, « et beaucoup d’entreprises sont déjà dotées d’une école interne de formation à leurs métiers », souligne la responsable du Gifen. Pour la filière, le problème est moins celui de la formation que de l’attractivité : comment convaincre les jeunes de se diriger vers ces métiers qui recrutent ? C’est un autre chantier du Gifen. EDF a monté en avril 2021 une « université des métiers du nucléaire », qui rassemble toutes les formations aux métiers du nucléaire pour y attirer les jeunes ou adultes en reconversion.

A Penly (Seine-Maritime), où deux réacteurs EPR2 sont attendus, EDF a déjà réuni ses sous-traitants. L’électricien leur a d’ores et déjà demandé de se mettre en ordre de bataille pour disposer de la main-d'oeuvre nécessaire au moment de la montée en charge du chantier…
https://www.usinenouvelle.com/editorial ... e.N1783202

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par energy_isere » 12 févr. 2022, 00:33

Construire au moins 6 EPR de nouvelle génération, un défi pour la filière nucléaire

AFPparue le 11 févr. 2022

Ce sera une "renaissance du nucléaire français", a promis Emmanuel Macron, mais la construction d'au moins six nouveaux EPR représente un véritable défi pour une filière fragilisée, qui reste sur l'échec cuisant de Flamanville.

Le président a annoncé jeudi à Belfort six réacteurs de nouvelle génération EPR2, avec une première mise en service à l'horizon 2035. À cela s'ajoute l'étude pour huit exemplaires de plus.

L'investissement sera de "52 milliards d'euros pour 6 nouveaux réacteurs EPR, plus des études sur huit nouveaux réacteurs possibles, plus des recherches sur des réacteurs modulables", a chiffré vendredi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. "C'est une intention mais il y a un certain nombre d'étapes importantes qui vont prendre cinq ans", a souligné Valérie Faudon, la déléguée générale de la Société française d'énergie nucléaire (SFEN).

Avant même d'entamer les travaux pour un EPR, il faut en effet organiser une enquête publique sur le premier site envisagé, celui de Penly (Seine-Maritime) et obtenir un certain nombre d'autorisations administratives. Emmanuel Macron envisage ainsi un début de chantier en 2028. "L'échéance de 2028 qu'il a dessinée n'est pas impossible à tenir mais est déjà en soi optimiste vis-à-vis des différentes étapes à franchir", juge Yves Marignac, expert nucléaire de l'association NégaWatt.

« Folie des grandeurs ? »

Ce qui n'empêchera pas les industriels de se préparer en forgeant par exemple un certain nombre de grosses pièces essentielles. "Il faut faire redémarrer une filière qui tourne à petite vitesse", estime un haut responsable du secteur.

Les industriels français s'occupent aujourd'hui essentiellement de fournir des pièces pour les deux EPR en construction en Angleterre (Hinkley Point C) et de terminer le chantier maudit de Flamanville (Manche). Ce dernier, marqué par plus de dix ans de retards et d'importants surcoûts, est de mauvais augure quant à la capacité à construire des réacteurs à l'heure et dans les limites financières fixées, selon les détracteurs de l'atome.

Les EPR promis par Emmanuel Macron, "c'est au mieux 2040-2045", a dénoncé Yannick Jadot, le candidat écologiste à la présidentielle. Le prix annoncé "va au moins doubler à 100 milliards pour ne pas produire d'énergie avant 2040-2050", estime Paul Dorfman, de l'université du Sussex, s'interrogeant sur "la folie des grandeurs" dont témoigneraient le nouveau projet.

Un démarrage en 2035 est "extrêmement optimiste au vu du retour d'expérience en Europe" sur les autres EPR, estime aussi Yves Marignac. "On peut s'interroger sur le réalisme d'une planification de ce type qui fleure bon le retour aux années 70", sachant que "les temps ont changé" pour l'industrie française par rapport à cette période de forte croissance, souligne-t-il.

« On a un futur »

"Nous avons tiré les leçons de la construction d'EPR en Finlande, où il est aujourd'hui achevé, et en France à Flamanville", a assuré pour sa part Emmanuel Macron. L'Élysée reconnaît les déboires rencontrés sur le chantier normand mais les attribue à la "perte de compétence due à une interruption trop longue du flux de construction de réacteurs".

Un constat largement partagé par les industriels, qui regrettent un "trou" dans le programme nucléaire français entre la mise en service du dernier réacteur à Civaux à la fin des années 1990 et la mise en chantier de Flamanville en 2007. Du côté de l'exécutif, on estime qu'on "n'est plus dans cette situation" de pertes de compétences.

Pour tirer les leçons des dérives de Flamanville, EDF a mis en place un plan d'excellence pour l'ensemble de la filière et les industriels vont par exemple ouvrir une école de soudure - une des spécialités qui avait fait défaut à Flamanville. Il faudra pourtant bien passer à la vitesse supérieure pour les nouveaux chantiers. Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, a demandé "un véritable plan Marshall".

Le secteur, qui compte 220 000 salariés, compte sur les annonces du président pour embaucher. "On avait du mal à embaucher parce que les gens nous disaient : quel est votre futur ? Et là on a un futur et je pense que ça va attirer les talents", espère Valérie Faudon. EDF prévoit déjà de recruter près de 3 300 personnes dans le domaine du nucléaire cette année, dont 1 600 ingénieurs.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ire-220211

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par Jeudi » 12 févr. 2022, 17:03

On ouvre les paris sur la date de raccordement?
Quand rien dans l’univers ne te contredit, ça veut dire que tu n’écoutes pas.

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par phyvette » 12 févr. 2022, 17:21

15 Juillet 2023.
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par mobar » 15 févr. 2022, 19:06

La Saint Glinglin! :shock:
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par energy_isere » 18 févr. 2022, 20:15

Nucléaire: le programme pour de nouveaux EPR se précise

AFP le 18 févr. 2022

Premier site, coût, calendrier: le programme pour la construction de six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR annoncé par Emmanuel Macron se précisait quelque peu vendredi, avec notamment un rapport d'audit publié par le gouvernement, même si beaucoup d'incertitudes demeurent.

- Un coût "médian" à 51,7 milliards -

Le président Emmanuel Macron a annoncé le 10 février à Belfort un programme pour construire six EPR, avec des études pour huit supplémentaires.

Il avait promis que des évaluations seraient rendues publiques, ce qui a été fait vendredi avec un rapport fondé sur deux "audits externes".

Il en ressort que le coût de construction d'un programme de six réacteurs EPR2 est estimé à 51,7 milliards d'euros, hors coûts de financement, auxquels s'ajouteraient 4,6 milliards en cas de difficulté de mise en oeuvre.

L'estimation est considérée par les auditeurs comme "robuste", mais "il est indispensable de poursuivre la prise en compte du retour d'expérience des autres chantiers d'EPR, ainsi que les travaux d'affermissement et de levée des risques du projet", souligne le document diffusé par Matignon.

Reste à savoir comment tout cela sera précisément financé. "Nous avons devant nous des discussions, qui seront menées par l'État, sur la manière d'organiser la régulation et le financement de ces EPR", a indiqué vendredi le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy.

- Mise en service "à l'horizon 2037" -

La mise en service du premier EPR2 est "envisagée à l'horizon 2037".

Mais le programme industriel de construction "n'étant pas encore finalisé, des incertitudes techniques et économiques demeurent" et "le chiffrage du programme comme son calendrier ne peuvent être totalement stabilisés", relèvent les auteurs.

Un seul EPR est aujourd'hui en construction, celui de Flamanville (Manche), marqué par plus de 10 ans de retard et d'importants surcoûts.

Les programmes d'amélioration industrielle dans la filière, tel que le plan Excell chez EDF, "donnent des premiers résultats positifs qui doivent désormais être consolidés", notent les auteurs.

- Une première paire à Penly -

Emmanuel Macron n'a pas confirmé à Belfort les sites envisagés, mais EDF a déjà une idée précise de leur localisation.

Dans un rapport remis au printemps dernier, le groupe envisageait de les construire d'abord à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord), et enfin à Bugey (Ain) ou bien Tricastin (Drôme).

"Nous saisissons la Commission nationale du débat public (CNDP) pour ouvrir les opérations, les procédures de débat public sur le site de Penly, conformément à ce que nous avons toujours dit", a annoncé vendredi Jean-Bernard Lévy.

Le groupe n'a pas tardé: la Commission a de fait été saisie dès le vendredi 11 février, soit au lendemain des annonces présidentielles, a précisé un porte-parole à l'AFP.

- Les déchets -

Le rapport aborde aussi la question des déchets générés par ce projet.

"Les déchets qui seraient produits par de nouveaux réacteurs de type EPR2 sont similaires à ceux déjà produits par le fonctionnement du parc actuel", note-t-il.

Concernant le sort des plus radioactifs, "il n'est pas identifié à ce stade d'éléments rédhibitoires à leur accueil dans le centre Cigéo", le site de stockage géologique profond en chantier à Bure dans la Meuse, selon le rapport.

Pour autant, il faudra "ajuster", voire "le cas échéant, renforcer ou compléter par des opérations de plus grande ampleur" la stratégie de maintenance des ouvrages souterrains de Cigéo, en fonction des résultats de la surveillance et de la durée d'exploitation du site.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ise-220218

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par energy_isere » 19 févr. 2022, 00:30

Nouveaux EPR: EDF veut un débat public à Penly

AFPparue le 18 févr. 2022

Après l'annonce par Emmanuel Macron d'un programme de construction de 6 EPR, EDF a confirmé vendredi vouloir construire une première paire à Penly (Seine-Maritime), pour laquelle la Commission nationale du débat public (CNDP) a été saisie.

"Le chef de l'État a donné une indication qui n'inclut pas les sites", a observé le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, lors d'un échange avec des journalistes à l'occasion de la présentation des résultats annuels du groupe.

"Mais simultanément nous saisissons la Commission nationale du débat public pour ouvrir les opérations, les procédures de débat public sur le site de Penly, conformément à ce que nous avons toujours dit", a-t-il poursuivi.

La CNDP a été saisie le vendredi 11 février, soit au lendemain des annonces présidentielles, a précisé un porte-parole d'EDF à l'AFP.

La CNDP a pour sa part confirmé avoir "bien reçu le dossier de saisine d'EDF relatif à sa proposition pour un programme de nouveaux réacteurs nucléaires en France, dont un projet d'une première paire de réacteurs EPR à Penly".

Cette saisine sera examinée à la séance plénière du 2 mars prochain.

"La CNDP rappelle que le projet d'EDF n'est qu'une proposition. Le débat public permettra de débattre de son opportunité", a-t-elle souligné dans une déclaration à l'AFP. "Le débat public ne sera engagé qu'à la suite de la concertation nationale annoncée par le Président de la République sur la transition énergétique", a-t-elle aussi indiqué.
.....................
https://www.connaissancedesenergies.org ... y-220218-0

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par mobar » 21 févr. 2022, 12:27

« L’EPR c’est une conception des années 90. Donc c’est un vieux concept qu’on a essayé de développer. On devait en faire 12 en Afrique du Sud, 11 aux Etats Unis, il n’y en a pas eu. Partout c’est un échec. En Finlande il y a eu un retard de 12 ans. En Chine aujourd’hui, un réacteur est déjà à l’arrêt pour des dysfonctionnements. Et au même moment, on a EDF qui nous dit « on va en faire six ». Et on a le Président qui nous dit qu’on va faire des nouveaux réacteurs. C’est-à-dire qu’on est dans un échec et finalement on va perdurer dans cet échec. Ça parait aujourd’hui une folie. C’est un échec industriel total avec des complications énormes d’un bout à l’autre de ce chantier. Et puis un gouffre financier. Alors comment est-il encore possible de penser à cette technologie du passé, alors qu’aujourd’hui il faut se tourner vers l’avenir, le renouvelable ».
Autre source d’inquiétude, la construction de ce nouveau parc intervient alors que d’autres chantiers colossaux se profilent pour EDF : le grand carénage (prolongement de la durée de vie des réacteurs) et le démantèlement des centrales comme celle de Fessenheim.
Pour Charlotte Mijeon, porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire, le projet de construction de nouveaux réacteurs est totalement irréaliste. : « On ne peut pas d’un coup de baguette magique effacer des dizaines de malfaçons et de mauvaises pratiques de certaines usines. On ne peut pas d’un coup de baguette magique faire apparaître des travailleurs qualifiés là où il n’y en pas » […]
Il y a une énorme part de bluff dans tout ça. EDF joue sa survie mais l’industrie nucléaire n’est absolument pas en mesure de suivre, les compétences ne sont pas là, les bonnes pratiques ne sont pas là. Cela va être un défi énorme, voire insurmontable pour EDF d’arriver à la fois à assurer une maintenance correcte de ses installations, prolonger leur durée de vie et en plus garantir la construction de nouveaux réacteurs. Ou alors c’est jouable en faisant des impasses sur la sûreté, sur la bonne qualité des équipements, en passant outre des malfaçons. Et en nous mettant tous en danger. »
https://www.publicsenat.fr/article/poli ... -nucleaire
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par energy_isere » 04 mars 2022, 00:56

Nucléaire: le débat public sur les EPR de Penly lié à une concertation plus large

AFP le 03 mars 2022

Le débat public sur le projet de construction de deux réacteurs EPR à Penly (Seine-Maritime) ne pourra avoir lieu que dans la continuité d'une "concertation nationale" plus large sur "le système énergétique de demain", a jugé la Commission nationale du débat public (CNDP).

"La CNDP a décidé que ce projet (d'EPR) sera soumis à un débat public qui devra s'inscrire dans la continuité de la concertation nationale sur le système énergétique de demain", a-t-elle conclu dans un compte-rendu publié jeudi de sa séance tenue la veille.

"Par conséquent, le calendrier de ce débat public sera adapté afin que le public ait connaissance des premiers enseignements de la concertation nationale sur le système énergétique", a-t-elle indiqué.

L'autorité indépendante assure avoir reçu du Premier ministre l'engagement que cette "concertation nationale" - au périmètre donc beaucoup plus large que la question des seuls EPR - "serait ouverte dès la fin du printemps 2022".

"Il serait peu compréhensible pour le public de débattre du programme de construction de nouveaux réacteurs nucléaires d'EDF avant d'avoir débattu des grandes orientations de la politique énergétique nationale", souligne la CNDP.

"EDF se réjouit et salue cette délibération de la CNDP, qui engage officiellement le processus de débat public", a réagi jeudi un porte-parole du groupe auprès de l'AFP.

EDF avait saisi la commission le 11 février pour son projet de construire deux nouveaux réacteurs EPR à Penly.

Cette saisine faisait suite à l'annonce du président Emmanuel Macron, qui veut construire six nouveaux réacteurs EPR en France, avec des études sur huit de plus. Le seul réacteur en construction actuellement est celui de Flamanville (Manche), très en retard.

EDF avait proposé de construire les nouveaux EPR par paires sur trois sites: d'abord à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord) et enfin à Bugey (Ain) ou bien Tricastin (Drôme).

"Les décisions concernant ces projets de réacteurs nucléaires ne sont pas prises, à ce jour, dans la mesure où ils devront obtenir des autorisations d'exploitation, dont la demande ne peut intervenir avant la conclusion du débat public", souligne encore la CNDP.
https://www.connaissancedesenergies.org ... e-220303-0

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par energy_isere » 07 sept. 2022, 21:42

ah, ce fil était aux abonnés absent depuis 6 mois. Le retour. :D
Lancement du débat public sur la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR

AFP le 07 sept. 2022

La commission nationale du débat public (CNDP) a annoncé mercredi le lancement du débat public sur la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, dont les deux premiers seraient implantés à Penly, une concertation qui posera plus largement la question de la relance du nucléaire en France.

"La possibilité de débattre publiquement et collectivement de la relance du nucléaire en France, à un moment où la décision n'est pas encore prise, est inédite", a souligné dans un communiqué le président du débat public "Nouveaux réacteurs nucléaires et projet Penly", Michel Badré.

Le débat public se déroulera sur quatre mois, du jeudi 27 octobre au lundi 27 février. Les réunions seront structurées autour de dix grands thèmes, "incluant l'opportunité de lancer un nouveau programme nucléaire", "sa conception technique", "ses conditions et conséquences de toute nature y compris face aux incertitudes climatiques et géostratégiques et aux évolutions de la société", selon le communiqué de presse de présentation.

En détail, le projet industriel présenté par EDF prévoit la construction de trois paires de réacteurs EPR2, dont la première est prévue sur le site de Penly, qui comporte déjà deux réacteurs nucléaires de 1.300 MW en exploitation depuis le début des années 1990, au bord de la Manche, à 17 km au nord-est de Dieppe.

Le coût global du projet est estimé à un peu plus de 50 milliards d'euros.

Lors d'un discours à Belfort en février, le président Emmanuel Macron avait annoncé la commande de six réacteurs de nouvelle génération EPR avec une première mise en service à l'horizon 2035. À cela s'ajoute une option pour huit de plus pour la fin de la décennie 2040.

La France dispose actuellement d'un parc de 56 réacteurs, dont certains ont passé le cap des 40 ans. Un seul est actuellement en construction, l'EPR de Flamanville (Manche), qui a accumulé les retards et surcoûts.

En parallèle, "une concertation nationale sur le système énergétique de demain, recommandée par la CNDP, devrait être organisée par le gouvernement", précise la commission sans plus de détails sur son calendrier. Cette concertation portera sur la question plus générale du mix énergétique futur de la France.

Jusqu'au discours de Belfort, la France avait prévu de fermer douze réacteurs supplémentaires, après les deux de Fessenheim déjà arrêtés, un objectif gravé dans sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). En février, le président Macron avait assuré ne pas vouloir fermer d'autres réacteurs "en état de produire".
https://www.connaissancedesenergies.org ... epr-220907

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par LeLama » 07 sept. 2022, 22:35

Chuis contre, mais je reconnais que c'est un tres bon timing choisi par les pro nukes. Bien joue'. Ca va pas etre facile de lutter contre.

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par GillesH38 » 07 sept. 2022, 23:08

de toutes façons, c'est la réalité qui va pousser à ça, crise ou pas crise. J'avais assisté à une conférence sur l'énergie de la SFP, une spécialiste de l'énergie présente des scénarios qu'elle avait élaboré en cherchant la solution optimale pour remplacer le nucléaire, en cas de fermeture accélérée. Elle met tous les paramètres économiques, avec les fossiles ou les EnR avec stockage, et ce qui ressort de plus intéressant économiquement, c'est : des centrales à charbon. Alors ça va pas parce que le charbon c'est sale donc on rajoute une pénalité pour le CO2 et ce qui ressort ensuite c'est : des centrales à gaz. Tout le reste a un coût bien plus important.

En sortant, je lui dis que ça doit pas être facile de parler aux politiques. Elle me répond "de toutes façons ils s'en fichent complètement, ils ont des agendas politiques, ils parlent en fonction de ça, et ils n'en ont rien à faire des études sérieuses".

If you don't deal with reality, reality will deal with you.
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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par mobar » 08 sept. 2022, 16:51

GillesH38 a écrit :
07 sept. 2022, 23:08
de toutes façons, c'est la réalité qui va pousser à ça, crise ou pas crise. J'avais assisté à une conférence sur l'énergie de la SFP, une spécialiste de l'énergie présente des scénarios qu'elle avait élaboré en cherchant la solution optimale pour remplacer le nucléaire, en cas de fermeture accélérée. Elle met tous les paramètres économiques, avec les fossiles ou les EnR avec stockage, et ce qui ressort de plus intéressant économiquement, c'est : des centrales à charbon. Alors ça va pas parce que le charbon c'est sale donc on rajoute une pénalité pour le CO2 et ce qui ressort ensuite c'est : des centrales à gaz. Tout le reste a un coût bien plus important.
Les promoteurs du gaz avaient trouvé la bonne martingale ... sauf qu'ils n'avaient pas anticipé que Poutine fermerait les robinets!
Merdre!

C'est maintenant au tour des promoteurs du nuke ...
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par Jeudi » 08 sept. 2022, 17:18

mobar a écrit :
08 sept. 2022, 16:51
C'est maintenant au tour des promoteurs du nuke ...
Chez nous c’est le tour de tout le monde: le PM veut de l’hydro, son hémisphère droit veut relancer GNL Québec, son hémisphère gauche veut relancer le minage et les batteries, l’ouest pousse sa merde et hydro veut des éoliennes. Pourquoi penses-tu qu’en France les éoliennes de mer ou le solaire vont moins bénéficier de la demande que le nuc? Construire du nuc cela prend du temps, beaucoup moins les éoliennes.
Quand rien dans l’univers ne te contredit, ça veut dire que tu n’écoutes pas.

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Re: Le plan de relance du nucléaire en France. Construire 6 EPR

Message par sceptique » 08 sept. 2022, 17:59

mobar a écrit :
08 sept. 2022, 16:51
GillesH38 a écrit :
07 sept. 2022, 23:08
de toutes façons, c'est la réalité qui va pousser à ça, crise ou pas crise. J'avais assisté à une conférence sur l'énergie de la SFP, une spécialiste de l'énergie présente des scénarios qu'elle avait élaboré en cherchant la solution optimale pour remplacer le nucléaire, en cas de fermeture accélérée. Elle met tous les paramètres économiques, avec les fossiles ou les EnR avec stockage, et ce qui ressort de plus intéressant économiquement, c'est : des centrales à charbon. Alors ça va pas parce que le charbon c'est sale donc on rajoute une pénalité pour le CO2 et ce qui ressort ensuite c'est : des centrales à gaz. Tout le reste a un coût bien plus important.
Les promoteurs du gaz avaient trouvé la bonne martingale ... sauf qu'ils n'avaient pas anticipé que Poutine fermerait les robinets!
C'est maintenant au tour des promoteurs du nuke ...
Sauf que la dépendance suicidaire au gaz des allemands est dû au parc éolien+solaire. Ces derniers étant intermittents il faut bien compenser.
L'éolien et le solaire c'est bien comme appoint ou encore pour recharger les batteries (cela prend un peu plus de temps seulement) mais c'est dangereux pour la stabilité des réseaux. Le nucléaire est LA solution.

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