CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
mobar
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 18141
Inscription : 02 mai 2006, 12:10
Localisation : PR des Vosges du Nord

Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par mobar » 21 févr. 2022, 12:04

energy_isere a écrit :
21 déc. 2021, 00:29
ah , une bonne nouvelle :
Projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure: avis favorable de la commission d'enquête publique



Le projet Cigéo vise à enfouir, à 500 mètres sous terre, 85.000 m3 des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français, à partir de 2035.
https://www.connaissancedesenergies.org ... que-211220
Si on regarde les stocks actuels Cigeo est déjà saturé avant d'avoir accueilli un seul m3 de déchets! :-D
Image

https://www.andra.fr/les-dechets-radioa ... inventaire
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89519
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 21 févr. 2022, 21:41

:roll: Mobar a encore rien compris.

Cigeo c'est pour stocker HA et MA-VL ''uniquement'' soit donc 4 190 plus 42 900 tonnes actuellement répertoriés dans le tableau ANDRA au dessus

Image
https://www.laradioactivite.com/site/pa ... du%20total.

Les autres catégories sont gérées autrement que le futur Cigeo

Avatar de l’utilisateur
mobar
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 18141
Inscription : 02 mai 2006, 12:10
Localisation : PR des Vosges du Nord

Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par mobar » 21 févr. 2022, 23:11

Ce n'est pas ce dit l'ASN! :-"
C’est l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) elle-même qui l’écrit et non des écologistes activistes. Pour valider le projet Cigéo d’enfouissage géologique profond des déchets nucléaires à vie longue, « l’inventaire des déchets retenu pour la démonstration de l’adaptabilité de l’installation de stockage doit prendre en compte d’éventuels changements dans le scénario d’exploitation tel qu’envisagé du fait d’évolutions en termes de politique énergétique ou de choix industriels (conduisant par exemple à un stockage direct de combustibles usés) ». En clair, il faut prévoir l’arrêt du recyclage des combustibles nucléaires usés, qui s’accumulent aujourd’hui dans les piscines saturées d’Orano qui débordent.

Un inventaire potentiellement incomplet

Or l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) semble systématiquement oublier cette option pour son projet Cigéo, qui prévoit d’enfouir sous terre à Bure, à la limite de la Meuse et de la Haute-Marne, à 500 mètres de profondeur dans l'argile, les déchets nucléaires de moyenne et haute activité à vie longue et de clore l’installation au bout de 100 ans pour toujours. L'Andra se cache derrière des législations, votées également sans en tenir compte, pour évacuer l'option du stockage direct. Dans la synthèse de sa nouvelle étude socio-économique, l’Andra explique que l’entreposage longue durée et le forage profond « ne répondent pas aux exigences définies par le Parlement (réversibilité) ou l’ASN (sûreté passive sur le très long terme) ».
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... s.N1113544

Et comme chacun sait que la réversibilité proclamée est un leurre ...
Dans un avis du 8 octobre, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a créé la surprise en estimant qu’une part significative de la matière radioactive dite valorisable correspond en fait à des déchets radioactifs, qu’il va falloir gérer et stocker comme tels. Une orientation à contre-courant de la doctrine défendue jusqu'alors par la filière nucléaire française qui voulait que tout matériau nucléaire ayant un potentiel énergétique soit considéré comme valorisable.
Le diable est dans les détails qui n'avaient pas été anticipés , comme souvent (ou toujours) dans le nuke français

Le cumul des tonnages qui vont s'ajouter aux volumes initialement prévus augmente chaque année, en 2035 les 85 000 m3 initialement prévus seront en toute hypothèse dépassés!
On se retrouve au final avec cinq types de déchets radioactifs.

Combustible uranium usé. Ce système de recyclage laisse des centaines de tonnes de matières hautement radioactives au placard. « 1.200 tonnes de combustible usé sont déchargées chaque année [4] des piscines des réacteurs mais le contrat de retraitement entre Areva et EDF ne concerne que 1.050 tonnes », relève Yannick Rousselet. Si bien qu’environ 150 tonnes de combustible d’uranium usé viennent s’entasser chaque année dans les piscines de La Hague.

Plutonium. Le plutonium est produit par le retraitement de l’UOx usé. Comme il pourrait être utilisé à des fins militaires et pour éviter la prolifération, la France s’est engagée [5] à ne produire que la quantité de plutonium nécessaire à la fabrication du MOx utilisé dans les réacteurs nationaux. Mais en pratique, la France n’a jamais respecté cet « équilibre des flux » : le stock de plutonium non irradié français atteint 59 tonnes fin 2016.

URT (uranium de retraitement). Cet uranium issu du retraitement s’accumule aussi : fin 2013, 17.000 tonnes de cette matière attendaient leur heure dans des fûts entreposés sur le site nucléaire du Tricastin – un stock qui pourrait grimper à 34.000 tonnes fin 2020.

MOx. Quant au combustible MOx usé, il n’est pas retraité. Au 1er janvier, 1.392 tonnes de ce combustible mixte d’uranium et de plutonium étaient plongée dans les piscines de La Hague, sans perspective de réemploi.

Actinides mineurs. Issus du retraitement, ils sont aussi particulièrement radioactifs pour des périodes qui se comptent en dizaines de milliers d’années.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

Avatar de l’utilisateur
mobar
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 18141
Inscription : 02 mai 2006, 12:10
Localisation : PR des Vosges du Nord

Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par mobar » 23 févr. 2022, 00:03

Et il est un autre flux de déchets dont personne ne parle, ce sont les déchets nucléaires militaire qui sont également prévus d'être enfouis a Bure
En dépit de son adhésion en 1992 au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, la France s’est récemment engagée dans un processus de renouvellement complet de ses bâtiments de guerre nucléaires. « Cela va augmenter de manière importante la production de déchets », commente Patrice Bouveret. En 2100, ils pourraient représenter un volume de 259 762 mètres cubes. Selon les souhaits du gouvernement, une part importante d’entre eux devrait être stockée au sein du centre d’enfouissement contesté de Cigéo, à Bure.
https://reporterre.net/L-armee-francais ... nucleaires
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89519
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 09 juil. 2022, 01:19

Bonne nouvelle :
Le projet de centre d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure déclaré "d'utilité publique"

AFP•08/07/2022

Le projet controversé de centre d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse) a été déclaré "d'utilité publique" et inscrit "parmi les opérations d'intérêt national", selon deux décrets publiés vendredi au Journal officiel, les opposants dénonçant un "passage en force".

"Le centre de stockage en couche géologique profonde de déchets radioactifs de haute activité et de moyenne activité à vie longue Cigéo" est déclaré "d'utilité publique", indique l'un des décrets.

"Les expropriations de terrains nécessaires à (sa) réalisation (...) sont réalisées avant le 31 décembre 2037. Les expropriations ne concernant que les tréfonds sont réalisées avant la fin de la phase industrielle pilote (...) au plus tard le 31 décembre 2050", précise le décret. Celui-ci ajoute que l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui pilote le projet, "devra, s'il y a lieu, remédier aux dommages causés aux exploitations agricoles".

L'Andra aura aussi à sa charge les "mesures (...) destinées à éviter, réduire et compenser les effets négatifs notables du projet (...) sur l'environnement et la santé humaine ainsi que les modalités du suivi associées", poursuit le texte.

Un décret distinct, également publié vendredi, inscrit Cigéo parmi les opérations d'intérêt national (OIN), des opérations d'urbanisme dotées d'un "régime juridique particulier en raison" de leur "intérêt majeur", selon le site data.gouv.fr.

Ces deux textes sont signés par la Première ministre, Elisabeth Borne, et les ministres de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu.

En décembre, la commission d'enquête publique avait déjà conclu que Cigéo était "à la fois opportun, pertinent et robuste" et que son utilité publique était "avérée".

Les publications de ces décrets ont fait immédiatement réagir les opposants à Cigéo, le réseau Sortir du nucléaire dénonçant dans un communiqué "une utilité publique inacceptable pour un projet dangereux".

Les deux textes "permettent à l'Andra d'acquérir la maîtrise foncière manquante, d'exproprier si besoin, et de débuter les travaux dits +préparatoires+ à Cigéo", s'indigne le collectif, qui dénonce un "empressement à enfouir" alors que le site, "non autorisé à ce jour", soulève "de très lourdes interrogations en termes de sûreté".

"Il s'agit d'une utilité publique de circonstance sur une montagne de doutes majeurs", a aussi indiqué sur Twitter l'association Cedra52.

Le projet Cigéo vise à enfouir, à 500 mètres sous terre, 85.000 m3 des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 465fb7c1ef

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89519
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 03 août 2022, 17:11

Le futur funiculaire de Cigéo sur rails

Olivier Cognasse 30 Juillet 2022

Pour acheminer les déchets radioactifs dans le futur Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), à Bure (Meuse et Haute-Marne), l’Andra a choisi un funiculaire développé par la société Poma. Il devra emprunter une descenderie de 500 mètres, puis un tunnel de 4,2 kilomètres de long et de 8 mètres de diamètre pour alimenter les zones de stockage du site de Bure jusqu’au sous-sol du Bois Lejuc. Il avancera à la vitesse de 2,55 m/s, soit environ 10 km/h.

[...abonnés]
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... s.N2025427

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89519
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 18 janv. 2023, 00:58

Nucléaire: autorisation demandée pour le centre d'enfouissement à Bure

AFP•17/01/2023

Une demande formelle d'autorisation a été déposée pour la création à Bure (Meuse) du centre Cigéo de stockage des déchets les plus radioactifs, une nouvelle étape importante pour ce projet contesté qui ne pourra toutefois pas obtenir son feu vert avant encore plusieurs années.

L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a officiellement déposé auprès du gouvernement sa demande d'autorisation de création, lançant ainsi une longue phase d'instruction par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a-t-elle annoncé mardi.

Le projet vise à enfouir, à 500 mètres sous terre, au moins 83.000 m3 des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français, d'ici 2035-2040. En cas de feu vert, la construction démarrerait vers 2027.

"C'est une étape importante", a salué Pierre-Marie Abadie, directeur général de l'Andra, auprès de l'AFP. "Maintenant on va rentrer dans les enjeux de la démonstration de sûreté et de l'autorisation de création proprement dite".

La déclaration d'utilité publique de Cigéo, qui fait l'objet d'un recours d'opposants devant le Conseil d'Etat, avait été prononcée en juillet, validant le principe du stockage géologique et l'importance d'un projet évalué à 25 milliards d'euros sur 150 ans.

Le dossier de 10.000 pages doit répondre à divers risques: incendie, chutes de colis, défaillance de la couche argileuse censée emprisonner les éléments radioactifs...

L'instruction complète devrait durer "de l'ordre de cinq ans": une trentaine de mois pour la partie technique, une enquête publique vers 2026, avant le décret de création l'année suivante.

Pour l'instant, le site est à l'état expérimental, avec un laboratoire creusé lui aussi à 500 mètres de profondeur depuis une vingtaine d'années.

Différents collectifs écologistes et anti-nucléaires s'opposent toutefois au projet et combinent occupation, manifestations et batailles juridiques.

Le Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) estime mardi que "le gouvernement piétine la loi de 2015 fixant une réduction de la part du nucléaire". "Le rapport de force n'en sera que plus déterminé et redoutable", menace-t-il.

Pour la coordination Cigéo/Bure STOP, la demande d'autorisation "s'inscrit sans aucun doute dans la volonté du gouvernement de presser la construction d'un nouveau parc nucléaire".

"Cacher ces déchets dangereux, sans réversibilité ni contrôle à long terme, n'est pas du tout une solution", affirme Greenpeace, qui prône de les conserver à faible profondeur, pour être extraits à tout moment dans l'éventualité d'une solution technique.

Mais, objecte Pierre-Marie Abadie, un tel "entreposage de longue durée n'apporte pas une protection passive indépendante de la réintervention régulière de nos sociétés, et donc cela fait courir un risque aux générations futures".

- Six EPR en plus -

L'idée de s'en remettre à la géologie - une couche de roche argileuse - repose au contraire sur une protection passive sur des millénaires, indépendamment de l'évolution des sociétés humaines, avancent les promoteurs de cette solution, qui a été retenue par d'autres pays comme la Finlande ou la Suède.

"Les sociétés futures peuvent être moins riches, plus chaotiques et moins en capacité de contrôler des entreposages de long terme: il est plus sûr d'avoir un stockage profond", avance M. Abadie.

Cigéo doit par ailleurs être conçu pour être réversible tout au long de son exploitation, pendant au moins 100 ans, avant sa fermeture, ce qui doit permettre notamment de sortir les déchets si une nouvelle solution technique se profile.

Ce sera à l'horizon 2150 que le stockage devrait être fermé définitivement. A ce moment-là, "on remblaie toutes les galeries avec les matériaux argileux excavés" puis "on scelle l'installation", explique Frédéric Plas, directeur du projet Cigéo.

Lancé en 1991, le projet Cigéo a d'abord été pensé pour les déchets du parc actuel, aujourd'hui entreposés à La Hague et d'autres sites nucléaires à travers la France, et ne prend donc pas en compte les six nouveaux réacteurs EPR dont le gouvernement soutient la construction.

Mais l'exécutif estime qu'il n'y a pas "d’éléments rédhibitoires" à l'accueil à Bure de déchets supplémentaires.

"En termes de quantité, l'impact est assez limité, et en termes de sûreté et d'exploitation cela ne change rien, car ce sont les mêmes déchets", souligne Pierre-Marie Abadie.

"Comme on a beaucoup d'argile et beaucoup de place, il n'y a pas de point rédhibitoire" même si la durée d'exploitation du site devrait être allongée de "quelques dizaines d'années".
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 305a5d1f75

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89519
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 21 mars 2024, 09:03

Déchets nucléaires: la "bataille" des expropriations s'engage à Bure

AFP le 21 mars 2024

Une "enquête parcellaire" a été lancée lundi afin de permettre à l'Andra d'acquérir les quelque 100 hectares manquants en surface pour développer à Bure (Meuse) son projet Cigéo de stockage des déchets nucléaires, lançant la "bataille" des expropriations, contre lesquelles des opposants au projet militent.

L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) dispose à ce jour de 84% de la maîtrise foncière nécessaire à l'installation de surface de son futur centre de stockage.

"Il reste à acquérir environ 100 hectares" de surfaces principalement "agricoles, des chemins, des routes" et une ancienne plateforme de voie ferrée, précise l'agence.

Près de 200 hectares de tréfonds, sous le sol (entre 250 et 500 mètres de profondeur), doivent aussi être acquis, précise à l'AFP Patrice Torres, directeur industriel de l'Andra.

Cette enquête parcellaire, qui entre dans une procédure plus globale d'expropriation, vise à identifier les parcelles, leurs propriétaires et leurs usages, dans huit communes de Meuse et de Haute-Marne.

- Aucune habitation concernée -

Elle permettra à l'Andra de poursuivre ses acquisitions "à l'amiable", mais l'agence pourra aussi avoir recours à "une procédure d'expropriation" si cela n'aboutit pas.

Une telle possibilité lui est offerte depuis la reconnaissance d'utilité publique du projet, par décret en 2022 et confirmée en décembre par le Conseil d'État.

Le projet Cigéo pourrait accueillir au moins 83.000 m3 des déchets les plus radioactifs dans le sous-sol argileux de Bure d'ici 2035-2040.

Au total, quelques 300 propriétaires ont été identifiés par l'Andra, mais aucune habitation n'est concernée. Le seul bâtiment visé est une ancienne gare, rachetée par des opposants au projet il y a une vingtaine d'années.

Une quarantaine d'exploitants agricoles, pas forcément propriétaires des terres qu'ils exploitent, sont aussi concernés. Pour eux, outre le versement d'une somme d'argent, l'Andra a choisi de permettre aux plus touchés par l'expropriation (amputés de deux à huit hectares dans un premier temps) de "pouvoir louer ou acquérir des surfaces équivalentes", selon M. Torres.

Pas suffisant, estiment certains. Ainsi, un collectif de maraîchage, "Les semeuses", cultive une parcelle de trois hectares qui doit être amputée de moitié par expropriation. "Mais l'autre moitié ne serait plus cultivable", selon Axelle, membre du collectif, qui regrette cette volonté de "bétonner des terres agricoles". "Ils vont rouler sur nos carottes, notre mâche, ils vont tout détruire", regrette-t-elle, notant "les tensions" que crée le sujet dans la région.

De nombreuses associations opposées au nucléaire mènent un combat contre ce projet, contesté depuis 20 ans. Pour elles, la procédure d'enquête parcellaire n'est pas si simple, et l'expropriation telle que proposée par l'Andra "pas acceptable" pour certains riverains.

- "Beaucoup d'amertume" -

Parmi elles, la Coordination Stop Cigéo estime que le fait, pour des propriétaires, de "recevoir en recommandé un dossier d'enquête parcellaire en vue d'une expropriation peut être particulièrement déstabilisant, voire traumatisant". S'engage alors "une bataille collective", selon la coordination.

Par ailleurs "sa maîtrise du foncier nous déposséderait un peu plus de notre territoire", notent les opposants. Arguant que "le droit est un outil au service de la lutte", les opposants proposent des réunions d'informations aux habitants afin de leur "détailler les étapes de l'expropriation" et présenter "les différents recours possibles".

Jean-Pierre Simon, agriculteur à Cirfontaines et opposé à Cigéo, explique avoir déjà participé à un "réaménagement" à l'amiable, à la demande de l'Andra, en 2014. Il ne pensait pas avoir encore à céder une partie de ses terres pour le projet, mais a découvert la lettre recommandée: "C'est beaucoup de colère et d'amertume", confie-t-il à l'AFP. Pour lui, la demande de l'Andra n'est "pas recevable en l'état".

L'enquête parcellaire doit prendre fin le 12 avril. Les commissaires-enquêteurs émettront ensuite un "avis sur l'emprise des ouvrages projetés", précise l'Andra, et un arrêté de cessibilité des terrains pourra ensuite être émis par les Préfets de la Meuse et de la Haute-Marne.

La création proprement dite du centre de stockage, pour laquelle une demande spécifique a été déposée en janvier auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire, n'est toutefois pas encore actée. Une réponse à cette demande est attendue en 2027, mais des travaux préparatoires pourront être menés en amont, comme les fouilles archéologiques.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ure-240321

Répondre