Coût de l'uranium dans le kWh final

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Coût de l'uranium dans le kWh final

Message par greenchris » 25 mars 2006, 13:12

Bonjour,

Je sais qu'il est très faible, je cherche juste un peu plus d'infos précises sur le pourcentage du coùt de l'uranium dans le prix final du Kw/h alors que l'on approche du plus haut jamais enregistré.

Graphique historique et quelques infos ici : http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopi ... c&start=15

prix du jour ici : http://www.uxc.com/

J'ai lu il y a deux ans un livre (emprunté à la bibliothèque environnement de l'Hay les Rose) sur les calculs économiques de la filière. Le chiffre y figurait, je vais y retourner, pour vous ramener l'info.
Mais si vous avez d'autres sources, je suis preneur.
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Message par WhilelM » 25 mars 2006, 14:51

Il semblerait que tu puisses trouver des infos intéressantes sur le site de la DGEMP : Direction Générale de l'Énergie et des Matières Premières, avec la page "Les coûts de référence de la production électrique" url : http://www.industrie.gouv.fr/energie/nu ... 1e_nuc.htm

Je te propose de regarder directement la page 105 du document "Moyens de production centralisés".

Je ne sais si ça répond directement à ta question, mais je n'ai pas trop pris la peine d'approfondir.

Bonne lecture :twisted:

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Message par greenchris » 25 mars 2006, 17:03

merci.

Sur l'EPR, le combustible compte pour 15% du coùt total.

Sur le combustible, l'uranium compte pour environ 35% (il n'y a pas de chiffre sur le graphique).

Ce qui donne 5% du prix final.

On retrouve cette donnée page 46 du rapport.

Dans le rapport, ils disent
Les prix de l’uranium devraient rester stables dans le quart de siècle à venir et s’élever de 25-
30 $/lb en 2040 à 55-65 $/lb en 2075. Compte tenu de l’actualisation, des valeurs élevées en fin de
période ont peu d’influence. L’uranium représente de l’ordre de 5% du coût complet actualisé du
MWh et son prix exact n’a pas d’effet majeur sur le résultat de l’étude. Une valeur unique de 20 $/lb
(52$/kg) est donc retenue.
On est déja à 40 $/lb !!!!!

Cela voudrait dire que l'on est maintenant à 10% du prix final ??
De plus, l'étude se fait sur l'EPR qui consomme moins de combustible et produit moins de déchets que toutes les centrales actuelles.

Je m'attendais à un pourcentage moindre.

Si la courbe du prix de l'uranium continue à grimper, cela va poser un problème très rapidement, non ?
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Message par GillesH38 » 25 mars 2006, 22:53

remarque si les 90 % restant sont dus à la construction de l'infrastructure : acier, ciment, cuivre, et le pétrole pour assembler tout cela, ce n'est pas beaucoup plus rassurant non plus sur l'évolution du prix....Ca remet en mémoire ce que disent l'ASPO et autres LATOC : n'oublions pas que TOUS les moyens de produire des énergies alternatives sont actuellement fabriqués avec du pétrole!
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par energy_isere » 26 mars 2006, 00:58

merci à Greenchris d'avoir ouvert ce fil.

comme il a renvoyé à un autre fil pour remontrer quelques datas, j'ai jugé interessant de les remettre ici, c'est pas du luxe.

j'ignorais complétement que le prix de l' Uranium que je croyais élevé à 40 $ ne fait que revenir à son niveau de 1978 !
Et encore des $ de 1978 c'était autre chose que des $ de maintenant.
kurs a écrit :
Et les petits graphs qui vont bien :

Image

Image
[/quote]

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Message par energy_isere » 26 mars 2006, 01:06

GillesH38 a écrit :remarque si les 90 % restant sont dus à la construction de l'infrastructure : acier, ciment, cuivre, et le pétrole pour assembler tout cela, ce n'est pas beaucoup plus rassurant non plus sur l'évolution du prix....Ca remet en mémoire ce que disent l'ASPO et autres LATOC : n'oublions pas que TOUS les moyens de produire des énergies alternatives sont actuellement fabriqués avec du pétrole!
bonjour Gilles,

tu y vas un peu fort avec "90 % restant sont dus à la construction de l'infrastructure"

n' oublions pas que l 'Uranium doit étre enrichi (trés couteux en énergie), mis en forme pour la centrale (les "crayons") que la centrale à des frais de fonctionnement (salaires, maintenance) et qu'il faut décharger les combustibles "usés" et les envoyer à la Hague, et que les frais liés à la sureté de fonctionnement et la sécurité doivent étre assez élevés.

perso je ne pense pas que la la construction de l'infrastructure représente plus de 30% (si on l'amorti sur 40 ans) du cout dans le kWh nucléaire.
Quelqu'un à t'il un chiffre fiable ?

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Message par GillesH38 » 26 mars 2006, 09:47

oui j'ai simplifié un peu mais tout ce que tu cites demande aussi de l'énergie conventionnelle et est susceptible d'exploser tout autant avec le prix du baril non? je pense quand même que le coût de l'investissement initial (amortissement de la construction) est majoritaire, probablement autour des 2/3, mais c'est à vérifier.
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Message par greenchris » 26 mars 2006, 22:23

Il y a pas mal d'infos sur la répartition des couts dans le lien donné plus haut.

http://www.industrie.gouv.fr/energie/nu ... 1e_nuc.htm

pour le cout actualisé, il est sur le site des prix de l'uranium.

http://www.uxc.com/review/uxc_g_hist-price.html

On est encore loin du record.

A propos, merci d'avoir reposté le graphe, je ne maitrise pas encore l'insertion d'images.
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Message par energy_isere » 27 mars 2006, 00:08

greenchris a écrit :Il y a pas mal d'infos sur la répartition des couts dans le lien donné plus haut.

http://www.industrie.gouv.fr/energie/nu ... 1e_nuc.htm

pour le cout actualisé, il est sur le site des prix de l'uranium.

http://www.uxc.com/review/uxc_g_hist-price.html

On est encore loin du record.

A propos, merci d'avoir reposté le graphe, je ne maitrise pas encore l'insertion d'images.
ouaip , je vais donc à http://www.industrie.gouv.fr/energie/el ... nthese.pdf

et je vous présente le graphe suivant que j'ai extrait (page 2 sur 4) :

Image

le cout d' investissement du nucléaire est plus important que je pensais ( c'est cout de construction mais aussi la R & D)

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Message par Jägermeifter » 27 mars 2006, 00:24

J'aimerai bien savoir comment ils font pour évaluer le prix du gaz en 2015. Pareil pour l'uranium et le charbon.

Voir les augmentations récentes...
Dernière modification par Jägermeifter le 25 mai 2008, 03:00, modifié 1 fois.

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Message par greenchris » 27 mars 2006, 12:14

Jägermeifter a écrit :J'aimerai bien savoir comment ils font pour évaluer le prix du gaz en 2015. Pareil pour l'uranium et le charbon.

Et en 2015, il n'y aura plus que la Russie qui en aura encore (du gaz) en Europe/Afrique du nord, et c'est pas le pays le plus prévisible qui soit... Pour l'uranium, voir les augmentations récentes...
Tout à fait, rien que pour l'uranium, on est aujourd'hui au double du prix imaginé pour l'EPR dans 10 ans !!!

Je pense qu'il devient aujourd'hui imposible de fournir des prévisions sur les prix des énergies pour les 20 ans à venir.
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Message par energy_isere » 03 mai 2006, 13:08

un article sur le cout de l 'Uranium qui explose :

http://www.321energy.com/editorials/wri ... 50106.html

Image

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Message par sceptique » 03 mai 2006, 17:27

http://www.cea.fr/fr/magazine/dossier_c ... is93_4.pdf
http://lpsc.in2p3.fr/gpr/scenario/note_scenarios.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Uranium
http://fr.wikipedia.org/wiki/Thorium
http://www.manicore.com/documentation/equivalences.html

Quelques données :
1kg U235 : 2 000 tep
1 kg U naturel : 10 tep : 116 * 0.35 : 40 MWh (0.35 rendement de la centrale)
1 MWh : 30 Euros à la production (80 sur ma facture ...).

1 kg U naturel à 10 Euros intervient donc pour 25 centimes sur 30 Euros soit 0.83 %
1 kg U naturel à 100 Euros intervient donc pour 2.5 Euros sur 30 Euros soit 8.3 %
1 kg U naturel à 1200 Euros doublerait le cout du MWh.

réserves (40$/kg) 1.6 Mt
réserves (80$/kg) 2.6 Mt
ressources ultimes terrestres évaluées (400$/kg) 23 Mt
ressources dans l'eau de mer (250-1000$/kg) 4 000 Mt

Remarque : utilisé dans un surgénérateur 1 kg U naturel = 1000 tep. Limite ultime donc avec l'U de l'eau de mer dans des surgénérateurs (utopique à l'heure actuelle) :
1t U = 1 Mtep
1 Mt U = 1000 Gtep
4 000 Mt U = 4 000 000 Gtep
La filière thorium a un potentiel théorique (donc non encore prouvé) au moins égal à celle de l'U naturel.
Pour info les réserves ultimes de pétrole (version très optimiste) sont de 3000 Gb soit 400 Gtep. La consommation mondiale d'énergie est de 10 Gtep par an.

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Energie nucléaire : très cher « gâteau jaune »...

Message par mrlargo » 04 mai 2006, 09:34

un article sur le cout de l 'Uranium qui explose :

http://www.321energy.com/editorials/wri ... 50106.html

Je complète avec un article en français :) sur les echos du jour


Source ici

Energie / Environnement


NUCLEAIRE - MATIERES PREMIERES -

Energie nucléaire : très cher « gâteau jaune »... [ 04/05/06 ]


Les cours de l'oxyde d'uranium retrouvent leurs niveaux historiques atteints dans la période 1976-1981.
La matière première de l'énergie nucléaire, l'oxyde d'uranium dans sa forme caractéristique de gâteau jaune, culmine aujourd'hui à des prix record, comparables à ceux atteints dans la période 1976-1981. Période qui a suivi le premier choc pétrolier et précédé la crise mondiale qui a commencé aux Etats-Unis en 1981. A 41,50 dollars la livre pour sa livraison rapprochée, ce produit minier est en hausse de 73 % sur un an. Ce niveau de prix est près de 6 fois supérieur à celui de la fin 2000 (7,1 dollars la livre). Quant aux contrats sur le long terme, ils se négocient aujourd'hui à des prix plus élevés que lors du pic atteint en 1978 sur le marché spot (43,50 dollars). Signes que la tendance haussière a peu de chances de s'inverser.


La spéculation est certainement pour quelque chose dans cette montée. Les tensions internationales provoquées par la relance du plan nucléaire en Iran n'y sont pas non plus étrangères. L'Iran qui, par ailleurs, vient d'annoncer la découverte d'une nouvelle mine d'uranium près de sa ville de Bandar Abbas, dans le sud du pays. Mais se cantonner à expliquer l'envol des cours par la crise iranienne actuelle serait oublier que le renchérissement de cette ressource minérale est une constante depuis 2001. « La demande pour des contrats d'approvisionnement à longue échéance reste élevée alors que les disponibilités sont limitées », résument les économistes de Scotiabank.


Lors de la présentation, le 30 avril, de ses comptes trimestriels (lire page 39), le canadien Cameco, numéro un du gâteau jaune avec près du quart de la production mondiale, a dressé un tableau très encourageant d'un marché s'élevant environ à 5 millions de livres, livrables sans délai au premier trimestre de cette année. Le marché de long terme, lui, se porte toujours aussi bien. Cameco l'estime à environ 200 millions de livres en 2006, en retrait de près de 17 % sur 2005 (240 millions de livres), mais toujours confortablement au-dessus de la moyenne annuelle, calculée sur cinq ans, de 80 millions de livres.



441 réacteurs en service
L'eldorado asiatique continue de fournir un joli support aux attentes les plus optimistes. L'accord signé début avril entre l'Australie (quelque 40 % des réserves prouvées d'uranium de la planète) et la Chine populaire pour la fourniture à cette dernière d'oxyde d'uranium en est une pièce maîtresse. Mais il n'y a pas que l'ancien empire du Milieu pour alimenter les espoirs des groupes miniers.


A ce jour, les 441 réacteurs nucléaires en service assurent 16 % de la production mondiale d'électricité. Cameco estime qu'en 2015, ils seront 506 au minimum. Rien qu'en Extrême-Orient, 90 réacteurs sont en construction. Outre la Chine et l'Inde, de nouveaux projets sont attendus au Pakistan, en Indonésie et au Vietnam. Sur le Vieux Continent, la Finlande a démarré la fabrication de son cinquième réacteur. Selon les spécialistes de Citigroup, à l'échelle de la planète, 113 autres réacteurs nouveaux sont à l'étude. Le démarrage de la construction de la plupart d'entre eux ne devrait pas intervenir avant 2010, rappellent-ils. Du côté de l'offre, en revanche, les nouvelles ne sont pas toujours au beau fixe. Certains sites miniers ne débitent plus autant de minerai qu'on ne l'espérait, à l'image de celui géant d'Olympic Dam (en Australie), détenu par BHP Billiton. Aux experts d'UBS de tirer les conclusions : « Le marché de l'uranium ne peut que continuer de progresser. »

MASSIMO PRANDI

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Re: Energie nucléaire : très cher « gâteau jaune »...

Message par energy_isere » 05 mai 2006, 21:10

Tiens , tiens ....
on ne produit plus d' oxyde d' Uranium en France à partir de notre propre minerai !

http://www.enerzine.com/2/333+l-oxyde-d ... lars+.html
L'oxyde d'uranium se vend a 41,50 dollars (la livre)

Le combustible nucléaire, sous sa forme la plus brute - l'oxyde d'uranium - atteint actuellement des prix record, comparables à ceux atteints lors du second choc pétrolier (1976-1981). Ainsi, la livre s'établissait au 1er mai 2006 à 41,50 dollars, en hausse de 73 % sur un an contre seulement 10,2 dollars fin janvier 2003, soit 4 fois moins.

Les principaux gisements uranifères se situent au Canada, en Australie, au Niger et au Kazakhstan (tous des pays d'une grande superficie). On estime actuellement rentables des gisements qui présentent des teneurs supérieures à 0,5 kg/tonne de roche.

En France, on compte près de 170 anciens sites d’extraction et de traitement des minerais d’uranium. Tous ces sites ont représenté une production d’environ 72 800 tonnes d’uranium. Les gisements les plus riches comptent 1 à 5 kilogrammes d’uranium par tonne de minerai. L’activité minière française, pour l’extraction d’uranium en tout cas, a pris fin en 2001 avec la fermeture des mines de Jouac, en Haute-Vienne. En effet, la France ne présente pas de ressources minières en uranium suffisamment rentables.

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