L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2870
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 02 avr. 2011, 10:07

Des Verts à la gestion du nucléaire en Allemagne !
@+
Romandie News (http://www.romandie.com/infos/news2/110 ... 3e7qtv.asp)
Le casse-tête des Verts allemands et de leurs quatre réacteurs nucléaires

BERLIN - Pourfendre l'atome tout en gérant quatre réacteurs nucléaires: c'est le casse-tête des Verts allemands après une victoire électorale régionale qui leur confie les manettes d'un poids lourd de l'électricité, EnBW.

"Le terme +ironie de l'histoire+ a rarement été aussi bien illustré" qu'à propos du numéro trois allemand de l'énergie, commentait récemment le magazine allemand Focus.

Comme le résume le Financial Times Deutschland, "EnBW sans nucléaire c'est comme une voiture qui n'aurait que deux roues": le groupe doit plus de 50% de sa production d'électricité à ses réacteurs nucléaires.

C'est donc du producteur d'énergie d'Allemagne le plus dépendant du nucléaire qu'ont hérité les Verts dimanche en arrachant l'Etat régional du Bade-Wurtemberg à la CDU d'Angela Merkel qui y régnait depuis 58 ans.

Le parti écologiste gouvernera avec le soutien des sociaux-démocrates.

Le futur chef écologiste du gouvernement régional, Winfried Kretschmann, a déjà assuré vouloir "sortir (EnBW) au plus vite du nucléaire", conformément à la ligne de son parti.

D'une certaine manière, le gouvernement de Mme Merkel lui a donné un coup de pouce en décidant de mettre à l'arrêt forcé les plus vieux réacteurs d'Allemagne pour une durée de trois mois, suite à la catastrophe de Fukushima.

Cette décision s'applique à deux des quatre réacteurs nucléaires d'EnBW.

L'entreprise a d'ores et déjà assuré que l'un au moins de ces deux réacteurs ne serait pas remis en route, faute d'être rentable. Quant à l'autre, sa remise en service est très incertaine.

Si les Verts héritent donc d'une entreprise en partie délestée de l'atome, ils se seraient pourtant certainement bien passés de ce cadeau empoisonné, dont le précédent gouvernement régional conservateur avait acquis 45% auprès du français EDF en décembre.

Ce rachat avait été interprété comme une manoeuvre visant à tranquilliser l'électorat local, en forçant la main de l'actionnaire français avant qu'il ne soit tenté par exemple de céder sa part à un investisseur privé. Une manoeuvre qui n'a pas convaincu.

Difficulté supplémentaire: la coalition verte et rouge doit partager le pouvoir au sein d'EnBW avec un syndicat de communes, également actionnaire à 45% et proche du parti conservateur CDU. Donc plus favorable à l'atome.

Selon la presse toutefois, les deux actionnaires vont travailler main dans la main, au moins jusqu'à la constitution définitive du gouvernement régional, en mai. Un répit bienvenu pour le parti écologiste qui, avec EnBW, a l'occasion de passer de l'idéologie aux travaux pratiques.

M. Kretschmann a déjà assuré vouloir convertir totalement l'entreprise aux énergies renouvelables.

Le projet est ambitieux, alors que le pourcentage des énergies vertes dans la production d'électricité d'EnBW est aujourd'hui à peine supérieur à 10%.

D'autant que ce chiffre n'est pas le résultat d'une stratégie visionnaire de développement dans l'éolien et le solaire mais provient en grande partie des vieilles centrales hydrauliques d'EnBW, dont l'une date de ... 1898.

Alors que la conversion prendra des années, la sortie du nucléaire d'EnBW, même partielle, pose dès aujourd'hui des problèmes financiers aux nouveaux maîtres du Bade-Wurtemberg.

Leurs prédécesseurs, qui ont déboursé 4,7 milliards d'euros pour acquérir 45% d'EnBW, avait en effet prévu de financer cette acquisition en encaissant des dividendes de l'entreprise.

Or ces dividendes risquent de fondre comme neige au soleil sans l'apport des réacteurs nucléaires.

EDF

(©AFP / 01 avril 2011)

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2870
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 05 avr. 2011, 17:36

Et bien il sera intéressant de voir comment l'Allemagne va sortir du nucléaire..
@+
Source : Le Monde

http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html

La conversion d'Angela Merkel en faveur d'une sortie du nucléaire
01.04.11 | 13h40

L'Allemagne peut-elle sortir du nucléaire ? Le veut-elle ? Jusqu'à présent, la situation était simple. La gauche répondait par l'affirmative, la droite par la négative. En 2002, Gerhard Schröder, à la tête d'une coalition SPD (Parti social-démocrate)-Verts, prend une décision historique. Tout réacteur devait être arrêté après trente-deux ans d'activité et aucun nouveau réacteur ne devait être construit. Cela revenait à organiser une sortie du nucléaire en 2022. La droite jugeait cela impossible. La majorité des Allemands aussi, apparemment.

La "sortie de la sortie" du nucléaire figurait au programme de la coalition conservatrice qui a remporté les élections en septembre 2009. Un an plus tard, Mme Merkel décide de prolonger de douze ans en moyenne l'activité des dix-sept centrales que compte le pays. Officiellement, pour la CDU d'Angela Merkel, le nucléaire n'est qu'une "énergie de transition" destinée à durer, car les énergies renouvelables ne sont pas capables de prendre le relais avant 2050.

La gauche dénonce cette décision et un discours qu'elle juge hypocrite. Le concept d'"énergie de transition" aurait d'ailleurs été inventé par des professionnels de la communication pour rendre acceptable la prolongation des centrales. Mais la catastrophe de Fukushima et la montée en puissance des Verts, confirmée le 27 mars par leur victoire historique dans le Bade-Wurtemberg, changent la donne.

En quelques jours, Mme Merkel fait volte-face. Docteur en physique, ancienne ministre de l'environnement (1994-1998), Mme Merkel n'a jamais manifesté de doutes sur la sécurité des réacteurs nucléaires allemands. Mais, dit-elle, avec Fukushima, sa "vision de l'énergie atomique a changé". Elle proclame un "moratoire" de trois mois durant lequel toutes les centrales vont être inspectées en fonction des premiers enseignements tirés de Fukushima et les sept plus vieilles centrales vont être fermées.

Dans le même temps, Angela Merkel confie à Klaus Töpfer (CDU), qui fut plusieurs fois ministre mais aussi directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement, la présidence d'une commission "Ethique" sur la sortie du nucléaire et la meilleure façon d'entrer dans l'ère des énergies renouvelables.

Pour Mme Merkel, "plus tôt l'Allemagne sortira du nucléaire, mieux ce sera". Une majorité d'Allemands pense de même mais juge ses propos purement électoralistes. Une partie des conservateurs lui reproche cette soudaine conversion. Prenant pour la première fois le contre-pied de sa dauphine, l'ancien chancelier Helmut Kohl estime que Fukushima ne change rien à la situation du nucléaire allemand. Et les spécialistes jugent bien trop court le trimestre accordé aux inspecteurs chargés de la sécurité.

En fait, Mme Merkel constate que Fukushima a traumatisé les Allemands, comme Tchernobyl en son temps. Elle estime donc, de son devoir et de son intérêt, de prendre en compte cette inquiétude. Comme son partenaire traditionnel, le Parti libéral, est au plus bas dans les sondages, Mme Merkel se donne aussi la possibilité de conclure, qui sait, une alliance avec le SPD ou avec les Verts lors des futures élections nationales prévues pour 2013.

Le choix de M. Töpfer n'est pas neutre. Ce spécialiste de l'environnement est depuis des décennies très réservé face au nucléaire. Il fait partie des conservateurs "écolo-compatibles". Une chose est certaine : le revirement de Mme Merkel est tel que la réouverture des sept vieilles centrales dans trois mois est difficilement envisageable. D'ailleurs, en pleine déroute électorale et idéologique, le Parti libéral, qui était très pronucléaire, souhaite désormais la fermeture définitive de huit centrales.

L'Allemagne peut donc fermer plus de la moitié de son parc nucléaire - à la suite de pannes, une huitième centrale est à l'arrêt depuis 2007 et Eon a annoncé la fermeture d'une neuvième pour travaux de routine - sans que le pays ne soit plongé dans le noir, même si le patron d'Eon juge que le risque de "black-out" augmente. Aujourd'hui, le nucléaire représente environ 24 % de la production électrique. Moins que le charbon (42 %) mais plus que les énergies renouvelables (17 %) et le gaz naturel (14 %).

A la différence de la France, rares sont ceux qui jugent la sortie du nucléaire impossible. Tout le débat porte sur la vitesse de la transition - certains experts du ministère de l'environnement parlent de 2017 -, son coût et son acceptabilité par la population. L'abandon du nucléaire suppose de réaliser d'importantes économies d'énergie, et donc de substantiels investissements pour isoler les habitations, mais aussi de multiplier les éoliennes et les lignes à haute tension. Autant de sujets impopulaires.

Si les groupes énergétiques tentent de freiner le processus, d'autres comme Siemens font des énergies renouvelables une réelle priorité. Nul ne sait si la révolution ira à son terme, mais, dans le domaine énergétique, l'Allemagne prend un tournant décisif qui pourrait rapidement provoquer d'importantes tensions avec la France, tant les deux pays adoptent, en ce domaine, des stratégies opposées.


--------------------------------------------------------------------------------

lemaitre@lemonde.fr Frédéric Lemaître (Correspondant à Berlin)

Avatar de l’utilisateur
phyvette
Modérateur
Modérateur
Messages : 12410
Inscription : 19 janv. 2006, 03:34

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par phyvette » 05 avr. 2011, 17:53

krolik a écrit :Et bien il sera intéressant de voir comment l'Allemagne va sortir du nucléaire..
@+
Source : Le Monde

http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html

La conversion d'Angela Merkel en faveur d'une sortie du nucléaire
01.04.11 | 13h40

L'Allemagne peut donc fermer plus de la moitié de son parc nucléaire - à la suite de pannes, une huitième centrale est à l'arrêt depuis 2007 et Eon a annoncé la fermeture d'une neuvième pour travaux de routine - sans que le pays ne soit plongé dans le noir, même si le patron d'Eon juge que le risque de "black-out" augmente.
HANOVRE (Allemagne) - Les importations allemandes d'électricité en provenance de France ont doublé depuis mi-mars, date à laquelle l'Allemagne a arrêté ses sept plus vieux réacteurs nucléaires, selon des chiffres publiés lundi.

Depuis le 17 mars l'Allemagne, qui d'ordinaire est exportatrice nette d'électricité, a importé tous les jours environ 50 gigawatt-heures de plus qu'elle n'a exporté, selon ces chiffres présentés à la Foire industrielle de Hanovre (nord) par la fédération allemande de l'énergie et de l'eau (BDEW).
LIEN
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90598
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 05 avr. 2011, 17:56

phyvette a écrit :
HANOVRE (Allemagne) - Les importations allemandes d'électricité en provenance de France ont doublé depuis mi-mars, date à laquelle l'Allemagne a arrêté ses sept plus vieux réacteurs nucléaires, selon des chiffres publiés lundi.

Depuis le 17 mars l'Allemagne, qui d'ordinaire est exportatrice nette d'électricité, a importé tous les jours environ 50 gigawatt-heures de plus qu'elle n'a exporté, selon ces chiffres présentés à la Foire industrielle de Hanovre (nord) par la fédération allemande de l'énergie et de l'eau (BDEW).
LIEN
Ca va étre interessant de voir l' hiver prochain comment ca va se passer si il fait un peu froid en France et en Allemagne simultanémént.
:-"

Avatar de l’utilisateur
phyvette
Modérateur
Modérateur
Messages : 12410
Inscription : 19 janv. 2006, 03:34

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par phyvette » 05 avr. 2011, 18:14

energy_isere a écrit :
Ca va étre interessant de voir l' hiver prochain
L'été s'ra chaud l'été s'ra chaud,
Chez RTE dans les bureaux,
L'été s'ra chaud l'été s'ra chaud,
De la Baltique à Porto,
L'été s'ra chaud
L'été s'ra chooooooooooooooo
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90598
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 06 avr. 2011, 19:50

phyvette a écrit : L'été s'ra chaud l'été s'ra chaud,
.........
Oui l' été sera chaud en rebondissements.....
En Allemagne, la sortie du nucléaire alimente la polémique

Le 06 avril 2011 Usine Nouvelle

C'est une véritable crise qui se joue dans le milieu politico-économique allemand. Trois semaines après l'annonce d'Angela Merkel d'un moratoire sur l'allongement de la durée de vie des centrales nucléaires, le débat s'envenime en Allemagne. Il occupe les conversations du tout-Berlin.

"Angela en a vu d'autres, confie à L'Usine Nouvelle l'ancien ministre de l'Economie Michael Glos. Elle traite les sujets les uns après les autres, sans jamais se laisser déstabiliser." En réalité, le revirement spectaculaire de politique énergétique - qui satisfait bien sûr les Verts et une partie importante de l'opinion – déclenche une série de réactions en chaîne. Tant dans les milieux économiques, singulièrement dans l'industrie, qu'au sein de la classe politique.

Dans l'industrie d'abord. Lundi 4 avril, à la Foire de Hanovre, la fédération allemande de l'énergie et de l'eau (BDEW) annonçait que les importations allemandes d'électricité en provenance de France avaient doublé depuis mi-mars. Un choc : à quoi bon sortir du nucléaire si c'est pour importer celui produit en France ?

Le ministère allemand de l'Environnement a eu beau rappeler qu'avant la fermeture des sept réacteurs les plus vieux, l'Allemagne importait déjà de l'électricité de France, cela n'a pas suffi à éteindre l'incendie.

Plus ennuyeux encore, les géants allemands de l'énergie ne digèrent pas cette décision unilatérale. Le numéro deux du secteur, RWE, qui exploite à Biblis (près de Francfort) deux des sept réacteurs arrêtés, réclame au gouvernement fédéral des dommages-intérêts.
Quand on sait l'importance, pour un énergéticien, de soigner ses relations avec le pouvoir, on imagine le niveau d'exaspération des dirigeants de RWE… ou l'impact qu'ils anticipent sur les comptes du groupe.

"Une chance pour le charbon"

Plus étonnant, le patron du syndicat de la chimie, de la construction et de l'énergie (IG-BCE) déclare ce mercredi au Handelsblatt, le quotidien allemand des affaires, que la sortie brutale du nucléaire façon Merkel est "totalement irréaliste".

Pour Michael Vassiliadis, seul syndicaliste à appartenir au Comité d'éthique du nucléaire que vient de créer la Chancelière, cette décision constitue d'ailleurs "une nouvelle chance pour le charbon". "Outre le vent et le soleil, nous avons encore besoin, et pour longtemps, de gaz et de charbon. Mais surtout, nous avons besoin de l'industrie ! C'est pourquoi nous devons accélérer nos progrès technologiques, pour économiser et développer l'efficacité énergétique. Qui veut sortir du nucléaire doit entrer dans la technologie. Sinon, ça ne marche pas", explique le leader syndical de l'énergie.

Démission possible du ministre de l'Economie

La sortie de l'atome déclenche aussi un début de crise politique. Elle pourrait déboucher, dans les prochains jours, sur la démission du ministre de l'Economie, Rainer Brüderle. L'Usine Nouvelle avait d'ailleurs interviewé le ministre quelques jours avant la décision d'Angela Merkel.

L'affaire a démarré après une réunion à huis clos entre Rainer Brüderle et les dirigeants du BDI, le Medef allemand, dont une phrase a fuité : "La volte-face d'Angela Merkel est guidée par des considérations électoralistes", aurait-il déclaré, selon le procès-verbal de la réunion publié dans la presse. Malgré son démenti, et la démission du directeur de l'organisation patronale, les relations entre Rainer Brüderle et la chef du gouvernement peinent à se normaliser.

D'autant que le parti du ministre de l'Economie, le FDP (libéral), sort affaibli des dernières élections régionales. Les Verts sont en passe de lui souffler le rôle pivot qu'il jouait traditionnellement, en s'alliant tantôt avec les sociaux-démocrates, tantôt avec les chrétiens-démocrates. Une percée des Grünen favorisée, elle aussi, par la catastrophe japonaise…
http://www.usinenouvelle.com/article/en ... ue.N149634

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2870
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 06 avr. 2011, 21:51

energy_isere a écrit :
En Allemagne, la sortie du nucléaire alimente la polémique

Mais surtout, nous avons besoin de l'industrie ! C'est pourquoi nous devons accélérer nos progrès technologiques, pour économiser et développer l'efficacité énergétique. Qui veut sortir du nucléaire doit entrer dans la technologie. Sinon, ça ne marche pas", explique le leader syndical de l'énergie.
On se demande bien ce que les Herr Doktors dans la lignée de Eisenberg, Otto Hahn, Planck... on bien pu fabriquer depuis 20 ans !!
@+

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2870
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 07 avr. 2011, 01:05

Petit calcul de l'impact de l'arrêt de la production de 7 centrales nucléaires.
En 2010 la production d'électricité Allemande à été de 600 TWh répartie comme suit :

Nucléaire 22,2% (133 TWh)
Lignite 23,4% (140 TWh)
Houille 18,4% (110 TWh)
Gaz 14,0% (84 TWh)
Renouvelables 17,0% (102 TWh)
Autres 5,0% (30 TWh)

Les 8 réacteurs arrétés (8351 MW) représentaient en 2010 35,6% de la production nucléaire (47,3 TWh) ou encore 7,9% de la production totale. Comme ils ont été arrétés mi-mars, le manque à compenser sur 2011 est de 6,2% (37,4 TWh ou 130 GWh/jour a compter de mi-mars).

pascal47
Condensat
Condensat
Messages : 538
Inscription : 05 oct. 2007, 18:30
Localisation : Agen (France)

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par pascal47 » 10 avr. 2011, 11:22

Nucléaire: les lobbyistes allemands ont du mal à se faire entendre

http://www.slate.fr/lien/36699/nucleair ... -allemagne
Daniel Pennac (La fée Carabine)
"Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi la société n'est qu'un rêve de prédateur."

http://www.le-message.org/

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90598
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 10 avr. 2011, 12:43

Puisque que l' Allemagne va fermer des centrales, on peut se poser la question du démentélement.

Justement j' ai en lecture l' Usine Nouvelle de cette semaine, et je lis que AREVA à procédé au "démontage" de la cuve du réacteur nuke de Würgassen. 320 tonnes d' acier découpées en 250 morceaux.

Piqué par la curiosité de cette information, je me dis , c' est leur Chooz à eux, je vais regarder sur le web.
Centrale nucléaire de Würgassen
La centrale nucléaire de Würgassen (en allemand : Kernkraftwerk Würgassen) (KWW) a été l'une des premières centrales à eau légère installée en Allemagne.

La centrale de Würgassen, d’une capacité de 640 mégawatt électrique (MWe), a été mise en service en 1972 et arrêtée 22 ans plus tard, en 1994.

La construction a commencé en 1968 et le réacteur a été mis en service industriel en 1972. Le réacteur de Würgassen (de) a été opérationnel jusqu'en 1994 et il a produit au total 72 922 gigawatt-heure (GWh) d'énergie électrique.

Le propriétaire et exploitant était PreussenElektra (de) qui a, par la suite, été intégré dans E.ON.

En septembre 1994, au cours d'une inspection du TÜV (Technischer Überwachungs-Verein, un organisme de contrôle et de normalisation allemand), une avarie a été constatée sur un cylindre du réacteur. L'Autorité allemande ayant exigé la réparation, et celle-ci s'étant avéré trop coûteuse, il a été décidé d'arrêter le réacteur, ce qui a été une perte importante de revenus pour la commune.

Le démantèlement commencé en 1997 doit s'achever en 2010. Alors que la construction a coûté 400 millions de marks, le démantèlement devrait coûter environ 700 millions d'euros.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_n ... %BCrgassen

et chez AREVA : http://www.areva.com/FR/actualites-8346 ... assen.html
Démantèlement réussi de la cuve du réacteur de la centrale de Würgassen

13 avril 2010 communiqué AREVA

AREVA vient d’achever avec succès le premier démontage de la cuve d’un réacteur d’une centrale nucléaire.

Les équipes du démantèlement d’AREVA ont découpé la cuve de 320 tonnes du réacteur en plus de 250 morceaux. « Cette réussite à Würgassen illustre le professionnalisme avec lequel AREVA s'implique dans l'activité du démantèlement de centrales nucléaires. C’est un maillon essentiel de notre chaîne de compétences au sein du cycle du combustible », s'est félicité Ulrich Gräber, porte-parole d'AREVA en Allemagne.

Début 2008, l’exploitant de la centrale, E.ON Kernkraft GmbH, avait mandaté AREVA pour démanteler la cuve du réacteur de la centrale de Würgassen de 670 MWe. Après avoir développé les outils nécessaires à la découpe de la cuve du réacteur en acier, haute de 15 mètres, et à l’acheminement des morceaux découpés, AREVA a mis en place l’infrastructure complète et commencé les travaux de découpe.

À l’issue de la décontamination des tronçons découpés, et après autorisation des autorités compétentes, la moitié des matériaux récupérés pourra être fondue et recyclée. Le reste sera conditionné et stocké sur le site de stockage de « Schacht Konrad »

La centrale nucléaire de Würgassen a été exploitée de 1971 à 1994. Les travaux de démantèlement ont démarré en 1997 et seront terminés en 2014.
Hummmm. Recyclé ou ?

Les Allemands avaient auparavant démantelé la réacteur à eau lourde de Niederaichbach de 100 MW.
Fin du démentélement en 1995.
source : http://www.oecd-nea.org/rwm/reports/200 ... lement.pdf page 5.

Ce qu' en dit Wikipedia :
En Allemagne (36 réacteurs), la centrale de Niederaichbach, un réacteur à eau lourde d'une puissance de 100 MW, a été arrêtée après 18 mois d'essais. Elle a été totalement démantelée pour un coût d'environ 90 millions d'euros. Le démantèlement des cinq tranches de 440 MW du site de Greifswald est évalué à plus de 4 milliards d'euros sur 20 ans.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9man ... #Allemagne

Centrale nucléaire de Greifswald : héritage Est Allemand de 4 tranches de 408 MW à démanteler (fin d' activité electrique en 1995). La cinquiéme venait d' étre construite et n' à pas été mise en service car c' était juste à la réunification des 2 Allemagne.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_n ... Greifswald

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90598
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 15 avr. 2011, 21:38

Une sortie anticipée du nucléaire va coûter cher à l'Allemagne

L'Expansion.com avec AFP - le 15/04/2011

Le ministre allemand de l'Economie Rainer Brüderle a estimé vendredi à 1 à 2 milliard d'euros par an les coûts associés à une sortie anticipée du nucléaire, telle qu'elle devait être discutée dans la journée par la chancelière et les chefs de gouvernement des Länder. "Cela peut représenter 1 à 2 milliard d'euros", a déclaré le ministre libéral sur les ondes de la radio Deutschlandfunk, tout en précisant qu'un montant précis était "difficile à évaluer".

Le quotidien Süddeutsche Zeitung évoque vendredi un surcoût de 3 milliards d'euros par an, citant "des évaluations internes du gouvernement". "Cet ordre de grandeur me paraît un peu trop élevé", a commenté M. Brüderle. La chancelière Angela Merkel rencontrait vendredi les chefs de gouvernement des 16 Etats régionaux pour discuter d'un virage de la politique énergétique, qui verrait le pays sortir plus vite que prévu du nucléaire et accélérer le développement des énergies renouvelables.

Développer les réseaux électriques
La catastrophe de Fukushima au Japon a un peu plus discrédité l'atome, déjà peu populaire en Allemagne, et le gouvernement, qui s'était engagé à l'automne à une prolongation de la durée de vie des centrales du pays, va revoir sa copie. "Une chose est sûre, cela va coûter de l'argent", a prévenu M. Brüderle, insistant sur la nécessité de construire de nouvelles lignes à haute tension, de nouvelles centrales au charbon ou au gaz, et de développer les réseaux électriques transfrontaliers.

Le ministère de l'Economie et celui de l'Environnement ont élaboré un plan en six points qui prévoit un certain nombre de mesures pour accélérer le développement notamment de l'éolien, et plus particulièrement de l'éolien en mer, et qui devait servir vendredi de base aux discussions avec les Länder.
http://lexpansion.lexpress.fr/energie/u ... 52455.html

pascal47
Condensat
Condensat
Messages : 538
Inscription : 05 oct. 2007, 18:30
Localisation : Agen (France)

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par pascal47 » 26 avr. 2011, 08:08

En Allemagne, les défenseurs du nucléaire ne désarment pas

Zegreenweb (http://www.zegreenweb.com/sinformer/ene ... -pas,24642) - Lundi 25 avril 2011

Le tournant énergétique officialisé par Berlin au début du mois est globalement approuvé par nos voisins. Quand bien même leur portefeuille en prendrait un coup…

C’est une décision très spectaculaire, motivée à la fois par l’interminable catastrophe de Fukushima 1 (Japon) et les pressions conjointes d’une opinion publique particulièrement chatouilleuse sur toutes les questions ayant trait au nucléaire civil et de « Grünen » en pleine conquista électorale. Une décision également saluée par les écologistes de tous les pays et sans doute citée en exemple de sagesse par Europe Écologie-Les Verts (EELV), Cap21 et les associations françaises de défense de l’environnement, tous favorables à une pause atomique ou tout du moins à un abandon piano dont Nicolas Sarkozy a très tôt fait savoir qu’il n’en serait pas question.

Bien qu’annoncée peu après un moratoire de trois mois sur les sept réacteurs allemands construits avant 1980, la sortie progressive de notre voisin de l’énergie nucléaire à compter de 2020 a pris de court bien des observateurs, lesquels avaient en mémoire la prolongation en fin d’année dernière de la durée de vie de toutes les centrales du pays et ont eu le temps de croire à une arlésienne. Impensable il y a encore six semaines, cette volte-face fera date dans le deuxième mandat d’Angela Merkel, devenue Dame de fer aux yeux des géants de l’électricité E.ON et RWE et Dame de velours à ceux des « Anti-Atom », et suppose surtout l’élaboration d’une nouvelle stratégie énergétique, avec en toute logique un développement plus soutenu des technologies propres. Elle doit toutefois encore être actée par le Parlement le 17 juin prochain.

En attendant, pas un jour ne passe sans que nos confrères d’outre-Rhin n’évoquent ce virage historique… et que le lobby du nucléaire ne s’alarme de son coût. « Il espère ainsi faire pression sur les décideurs pour que la date d’extinction de la dernière centrale intervienne le plus tardivement possible », relate la correspondante des Dernières Nouvelles d’Alsace à Berlin. L’Allemagne peut-elle supporter financièrement une telle restructuration énergétique, sachant que les importations en provenance des centrales nucléaires françaises – dont bien sûr celle de Fessenheim (Haut-Rhin), dont les Grünen réclament la fermeture immédiate – ont déjà considérablement augmenté ces dernières semaines ? Non, estiment de nombreux partenaires européens dont la France et les fournisseurs d’électricité allemands.

Le PDG de l’un d’entre eux, qui a souhaité garder l’anonymat, a par ailleurs tablé sur une hausse de 70 % de la facture énergétique de nos voisins l’an prochain, soit une majoration moyenne mensuelle de l’ordre de dix-huit euros. Un montant très supérieur à celui estimé par le ministère de l’économie, qui de son côté mise sur une augmentation mensuelle d’un euro cinquante. De toute façon, « 60 % des Allemands veulent qu’on abandonne le nucléaire le plus rapidement possible, y compris si cela doit signifier des hausses de prix ou d’impôts », rapporte notre consoeur.

A priori inévitables, celles-ci devront compenser le refus de EnBW, E.ON, RWE et Vattenfall de s’acquitter de la taxe sur le combustible nucléaire, qui représentera un manque à gagner estimé à deux milliards trois cents millions d’euros par an, et les investissements en faveur des énergies propres. La métallurgie, elle, sera subventionnée pour compenser la hausse des prix.

Des bouleversements majeurs sont donc à prévoir mais ni la chancelière ni la plupart de ses concitoyens ne semblent disposés à y renoncer, quel qu’en sera le prix. Dans le camp adverse, même s’ils continuent de jouer leur partition, les industriels et les pro-nucléaires se disent sans doute déjà qu’ils ont perdu la partie. Le contexte général leur est trop défavorable pour qu’ils puissent encore croire à un nouveau revirement étatique.

Il serait cependant dommage que leur défaite soit aussi synonyme d’une prolifération de ces centrales au charbon dont l’Allemagne regorge.
Daniel Pennac (La fée Carabine)
"Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi la société n'est qu'un rêve de prédateur."

http://www.le-message.org/

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2870
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 26 avr. 2011, 12:13

Et bien voila un sujet intéressant, l'antinucléarisme allemand résistera-t-il à la facture d'électricité qui s'annonce chez nos voisins.
A la fin de l'hiver prochain nous aurons la réponse..
En attendant on devrait pouvoir leur vendre un max de courant, surtout avec les tranches de Tricastin qui ne vont plus être asservies à faire tourner les compresseurs d'Eurodif, ça devrait donner de la souplesse pour répondre à la demande.
D'autant qu"à priori les Allemands ne semblent pas devoir réduire leur consommation d'électricité.
Arriveront-ils à se faire à l'idée, comme disait le président de British Grid : Il faut que les gens s'habituent à utiliser l'électricité lorsqu'il y en a... Ce qui est tout un programme.
@+

WizardOfLinn
Brut lourd
Brut lourd
Messages : 312
Inscription : 15 mai 2009, 16:09

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par WizardOfLinn » 02 mai 2011, 16:56

N'est-ce pas plutôt nous qui achetons de l'électricité à nos voisins, et en particuliers aux Allemands en hiver lors des pics de consommation ? (même si on est excédentaire sur l'année)

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 10695
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par Remundo » 02 mai 2011, 17:54

si, tout à fait. Grâce au chauffage Joule dans les maisons et immeubles mal isolés.

En moyenne annuelle, Krolik peut s'approcher de la réalité. Cela dit, les schleus ne vont peut-être pas couper totalement le nucléaire, le temps de renforcer leur mix en EnR, et il faut aussi l'admettre, le joint sera peut-être fait aussi en charbon/gaz.

Ne pas croire que les Allemands sont des imbéciles :idea:

Répondre