La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

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Yves
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Re: La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

Message par Yves » 23 avr. 2009, 15:36

krolik a écrit :
Yves a écrit :N'avez vous jamais un juriste citer "nul ne peut se prévaloir de la turpitude d'autruit" ?
En l'occurence il ne s'agit pas de la "turpitude d'autrui" il s'agit plus bêtement de la turpitude de la Dame Nature. - Petite différence -

Et pour avoir la "paix médiatique" AREVA mettrait bien du bitume sur le parking...

@+
Paix médiatique ! ? !
MDR. Le sujet est passé sur TF1 ?????? Ca a fait les gros titres sur les journaux ? Ca buzz sur le net ? A ce niveau là de traitement médiatique, ce n'est pas une paix qu'on achète, c'est une affaire qu'on étouffe ...

Quand aux essais nucléaires athmosphériques, c'est "dame nature" ? "petite différence" annoncez vous sous un ton doctoral ... en oubliant la moitié de ce que je cite. Pourtant vous même l'avez abondement cité... pourquoi cet oubli maintenant ?

En résumé :
- votre riche conversation offre de multiples divertions
- vous justifiez de situation existantes en lui opposant d'autres situations
- vous oubliez la moitié des arguments de votre interlocuteur

Pour moi, vous être avant tout un pro de la réthorique.
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Re: La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

Message par krolik » 23 avr. 2009, 17:41

Yves a écrit :Pour moi, vous être avant tout un pro de la réthorique.
Et il m'a été dit sur ce forum que je n'étais pas pédago, pas psychologue que mon language me décrédibilisait. Je me suis fait une raison depuis bien longtemps, car je ne suis ni prof, ni journaliste, simplement retraité. Initialement je suis "mécanicien" et la "mécanique" comme il est dit dans la première édition du Littré : "Science qui fait plus appel à la force des bras qu'à celle de l'esprit". C'est donc une formation hautement culturelle pour un tchatcheur.

Je croyais que l'on parlait des stériles miniers d'exploitation uranifères.
Vous me remettez les essais atmosphériques, je veux bien, mais qu'est-ce qu'ils ont à voir là-dedans, sinon qu'ils sont toujours là. Les essais atmosphériques j'en ai abondamment parlé dans le fil "demystification de Tchernobyl" et de la RLSS.

Si vous mettiez un argument par intervention sur le forum et pas une brouettée à chaque fois, ce serait plus aisé de répondre sans en oublier.

@+

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Re: La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

Message par energy_isere » 23 avr. 2009, 19:28

Yves a écrit : ....(à propos du parking de Geugnon sur un site de remblais de AREVA) ...
Paix médiatique ! ? !
MDR. Le sujet est passé sur TF1 ?????? Ca a fait les gros titres sur les journaux ? Ca buzz sur le net ? A ce niveau là de traitement médiatique, ce n'est pas une paix qu'on achète, c'est une affaire qu'on étouffe ...
.
Effectivement, pas encore d' accaparement par les média.

A cette heure, 2 entrée sur Google actualité.

La note de actu environnement que j' avais posté
rappel : http://www.univers-nature.com/inf/inf_a ... gi?id=3707

et ici : http://www.bienpublic.com/actu/region/2 ... A9078.html
L'efficacité des travaux de confinement du parking du stade sera améliorée par des travaux plus en profondeur. Ce vœu exprimé par les Gueugnonnais a été entendu par Areva.

Cependant, le problème du stockage des déchets radioactifs persiste.
IL était nécessaire de battre le fer tant qu'il était chaud après la médiatisation de la décharge radifère de Gueugnon avec l'émission « Pièces à convictions » diffusée en février sur F3.
L'exploitant Areva a revu les modalités techniques des travaux de mise en sécurité du parking Jean-Laville. Le décapage des déchets radioactifs est poussé jusqu'à 40 cm (au lieu des 20 cm avancés) au niveau des points chauds (lampadaires du parking) avec un remblai revu à la hausse, passant de 20 à 25 cm, et la pose d'un enrobé. Ces travaux réalisés durant la trêve du FCG (juin-juillet) vont permettre de résoudre les problèmes d'irradiation de surface sans pour autant régler la question de fond du stockage des déchets radioactifs comme les associations de protection de l'environnement l'auraient souhaité.
Avancées obtenues
La tenue de la 2e Commission locale d'information, de suivi et de surveillance (CLIS), hier en sous-préfecture de Charolles, a permis à la réflexion d'avancer. Le point positif reste donc l'amélioration de l'efficacité des travaux. Le sous-préfet de Charolles a confirmé le contrôle de l'efficacité des travaux pendant et après par l'Autorité de sûreté nucléaire et la DRIRE. Le maire, Dominique Lotte, s'est dit satisfait qu'enfin, après 29 ans, des travaux de sécurisation du public se fassent « cela avance dans le bon sens même s'ils ne règlent pas le problème du stockage des déchets : il fallait le plus vite possible agir pour limiter l'irradiation sur ce lieu accessible au public ».
La « verrue » demeure
Aucune piste n'a été avancée quant à un possible retrait des 250 000 t de déchets radioactifs stockés sur le site gueugnonnais. « C'était le moment ou jamais d'endiguer définitivement le problème, confie Roland Desbordes, président de la Criirad, présent à cette CLIS en qualité de consultant technique pour VPIG, le site de stockage n'est pas conforme à la réglementation (contamination de l'Arroux) ». M. Rault, président de VPIG (association environnementale gueugnonnaise) regrette cette solution proposée a minima alors qu'il aurait souhaité voir disparaître l'ensemble des déchets.
Cette décontamination totale va dans le sens de l'engagement pris par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, à l'émission « Pièces à conviction ».
La CRIIRAD entend bien rappeler au ministre sa position en lui adressant début mai une lettre pour le pousser à bouger, sinon la voie juridique ne semble pas écartée : « la réglementation doit être respectée ».
250000 tonnes à évacuer ? une paille, 10000 camions à charger de 25 tonnes. Et pis ou c' est qu' on va les mettre ? :-D
Krolik, t' a pas un peu de place dans ton jardin ?

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Re: La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

Message par krolik » 23 avr. 2009, 20:59

Je vous mets ici papier de Jacques Pradel qui donne une idée des productions de l'autrui "Nature". C'est déjà "ancien" mais à l'échelle des durées de vie concernées, c'est encore vrai aujourd'hui.

@+

LA CONFESSION D’UN NUCLEOCRATE :
" COMMENT J’AI CACHE DES DIZAINES DE TONNES DE PLUTONIUM ! "
par Jacques PRADEL

ancien président de la Société Française de Radioprotection

A l’approche de l’an 2000, confronté à l’exigence de transparence, je crois de mon devoir de soulever les jupes du lobby nucléaire.

Tout au long de ma carrière au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), j’ai été contraint de pratiquer, comme tous mes collègues, la langue de bois. Etant donné la perspective de la coupure du cordon ombilical qui reliait mon unité, à savoir le département de protection technique de l’Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN), au lobby nucléaire, je peux enfin libérer ma conscience et dénoncer les scandaleuses pollutions dont se rendent coupables plusieurs compagnies multinationales. Nous traiterons d’abord du cas de la fameuse société Natura and Co, mais l’on pourrait aussi parler du non moins fameux groupe World Natura Products Ltd et de bien d’autres encore.

Depuis la nuit des temps, cette société émet en France, sans discontinuer, du radon 222 à raison d’environ 7 à 10 000 atomes par mètre carré du territoire métropolitain et par seconde (1). Or ces atomes présentent l’inconvénient majeur de séjourner quelques jours dans l’atmosphère et, surtout, de retomber sous forme d’une pluie de descendants solides fixés sur les particules atmosphériques de l’aérosol (2).

Cette pluie arrose en permanence toute la population de notre pays et alimente ainsi " un réservoir surfacique " (3) où s’accumulent les descendants à vie longue du radon, à savoir le plomb 210 (période de 19,4 ans) et son fils le polonium 210 toujours présent et rapidement à l’équilibre avec son père, étant donné sa période relativement courte (138 jours).

Ce réservoir de polluants est alimenté en permanence depuis très longtemps par le grand-père, l’uranium naturel, présent dans les 600 000 km_ de notre sol, et il restera donc plein, quasiment pour l’éternité.

C’est pourquoi il est temps de dénoncer l’importance de cette contamination de notre pays et d’avouer que le polonium 210 présente un risque d’ingestion cinq à dix fois plus important que le redoutable plutonium 239 (4). Force est donc de constater que Natura and Co se permet de rejeter en permanence dans l’atmosphère, sans aucune précaution, des radionucléides présentant la plus haute toxicité. Ceux-ci retombent sur nos têtes comme le nuage de Tchernobyl ou les retombées des essais nucléaires militaires atmosphériques. Notre proche environnement est donc pollué par une source éternelle de polonium 210 dont la toxicité correspond pour la France à celle de plus de 13 tonnes de plutonium (5). Rappelons ici que 5 µg de plutonium sont considérés comme suffisants pour provoquer un cancer. Le polonium 210 émis par Natura and Co représente l’équivalent de 13 000 milliards de microgrammes de plutonium, une dose suffisante pour provoquer 2600 milliards de cancers !

Pour l’ensemble des continents de la planète, dont la surface est environ 250 fois celle de la France, c’est une source équivalente à 3 200 tonnes de plutonium qu’il faudrait mettre au compte de cette multinationale inconscience. Il faut aussi dénoncer d’autres grands pollueurs en polonium. J’en citerai seulement deux :

l’Association mondiale des volcans en activité (APMVA) qui rejette annuellement environ 4 tonnes d’équivalent plutonium (6) et alimente ainsi un réservoir plein d’environ 110 tonnes ;

la secte du " Père créateur " qui a volontairement déposé dans notre croûte terrestre une source de polonium associée à celle de l’uranium, sans prendre la moindre précaution vis-à-vis des générations futures. On peut aisément calculer (7) que cette source éternelle est équivalente, du point de vue du risque d’ingestion, à 66 000 tonnes de plutonium par mètre d’épaisseur de la croûte terrestre (soit 80 tonnes par mètre pour la France continentale). Pour une épaisseur d’au moins 20 kilomètres, cela représente donc l’équivalent de 1 milliard de tonnes de plutonium !

Le risque par inhalation est tout aussi effrayant puisqu’il faut aussi prendre en considération le thorium 232, au moins aussi dangereux que le plutonium pour cette voie d’atteinte de l’homme. Nous ne le traiterons pas ici pour éviter toute panique.

Lorsque j’ai soumis les résultats de mes recherches à mes supérieurs, l’on a d’abord affiché un désintérêt marqué. Comme j’insistais, l‘on m’a signifié que je ferais mieux de me concentrer sur les réserves de plutonium artificiel. L’inventaire français de plutonium comptait 65 tonnes en 1996. Dans le monde, il était de 400 tonnes en 1994, 150 pour le secteur militaire et 250 pour le secteur civil (8). Toutefois, contrairement aux pollutions diffuses mentionnées ci-dessus, il est très concentré et reste étroitement surveillé. L’on m’a fait comprendre qu’il serait préférable pour ma carrière que je me tienne coi sur le sujet de la pollution de Natura and Co.

Spécialiste en radioprotection depuis les années 50, je suis heureux d’avoir enfin pu libérer ma conscience. Je souhaite que les nombreux intellectuels, brillants experts en tout genre, journalistes courageux, non contaminés par le lobby nucléaire, profitent de cet acte de transparence auquel je viens de me livrer. J’espère de tout cœur que les responsables de certaines organisations anti-nucléaires et indépendantes utiliseront toute leur puissance médiatique pour dénoncer les actes inqualifiables des grands pollueurs que je dévoile ici.

Notes

Cf. Paulin, " Radionucléides naturels ", page 11 in Toxiques Nucléaires, Masson, 2ème édition 1997. On y trouve une référence à la thèse de Fontant, soutenue à Toulouse en 1964.

Les descendants d’un atome radioactif sont les atomes qui se forment successivement, au fur et à mesure des émissions de rayonnement divers. Ainsi le thorium 230 se transforme en radium 226, qui se transforme en radon 222, qui se transforme en polonium 218, puis en plomb 214, puis en bismuth 214, en polonium 214, en plomb 210, etc.. (voir figure ci-dessous).

Le réservoir surfacique est une entité complexe encore mal étudiée qui comprend les lieux de résidence des retombées de plomb 210 et de polonium 210 : sol superficiel, thym, vigne et autres plantes, sangliers, poissons et autres animaux, sédiments divers dans les rivières et les estuaires, etc…


Le facteur de dose du polonium est de 1,2.10-6 Sv/Bq ingéré pour les adultes (2,6.10-6 Sv/Bq pour les jeunes de 7 à 12 ans). Celui du plutonium 239 est de 2,5.10-7 Sv/Bq pour les adultes et 2,7.10-7 Sv/Bq pour les jeunes. Le polonium a donc une toxicité cinq à dix fois plus grande que le plutonium, en fonction de l’âge de l’individu exposé. (Journal officiel des communautés européennes, annexes, 29 juin 1996).

Dans ce réservoir toujours plein arrivent donc environ 6.1016 atomes de plomb ou polonium par seconde (10 000 atomes par mètre carré et 600 000 km_). Lorsqu’on atteint l’état d’équilibre (au bout de quelques périodes du polonium 210, soit environ un siècle), il disparaît, par désintégration, autant d’atomes qu’il n’en arrive, ce qui veut dire que l’on a 6.1015 becquerels de plomb 210 et autant de polonium 210.

Cf. Paulin, Radionucléides naturels, p.12, op. cit.

Dans la croûte terrestre, il y a en moyenne environ 3 g d’uranium et 10 g de thorium par tonne. L’épaisseur de cette croûte varie entre 20 et 50 km (Cf. plaquettes SFRP, La radioactivité dans l’environnement et Becquerel et radioactivité d’origine naturelle.

Journal officiel des communautés européennes, 29 juin 1996

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Re: La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

Message par Phili2pe » 23 avr. 2009, 21:12

phyvette a écrit :
Phili2pe a écrit :en effet Krolik... le manque d'iode en Bretagne... je demandeà voir...
[-X
krolik a écrit :
Est-ce qu'en Bretagne ce n'était pas un excès d'iode ?
:-D
mille excuses à Krolik pour ma lecture rapide. :? ... et merci à Phyvette pour sa sagacité
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Re: La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

Message par energy_isere » 23 avr. 2009, 21:29

krolik a écrit :Je vous mets ici papier de Jacques Pradel qui donne une idée des productions de l'autrui "Nature". C'est déjà "ancien" mais à l'échelle des durées de vie concernées, c'est encore vrai aujourd'hui.
...............
Depuis la nuit des temps, cette société émet en France, sans discontinuer, du radon 222 à raison d’environ 7 à 10 000 atomes par mètre carré du territoire métropolitain et par seconde (1). Or ces atomes présentent l’inconvénient majeur de séjourner quelques jours dans l’atmosphère et, surtout, de retomber sous forme d’une pluie de descendants solides fixés sur les particules atmosphériques de l’aérosol (2)..........
le cycle que Krolik connait certainement est le suivant :

Image

source page 65 du Memento de l' energie du CEA I-Tésé
http://i-tese.cea.fr/fr/c-Publications/Memento2008.pdf

(Par ailleurs ce document est une bible pour tout ce qui concerne l' energie, à avoir sous le coude)

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Re: La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

Message par krolik » 23 avr. 2009, 23:22

energy_isere a écrit : 250000 tonnes à évacuer ? une paille, 10000 camions à charger de 25 tonnes. Et pis ou c' est qu' on va les mettre ? :-D
Krolik, t' a pas un peu de place dans ton jardin ?
Mais il semble que vous n'arriviez pas à comprendre que ce qui est en-dessous d'une vingtaine de centimètres c'est égal à du "naturel" qui a été débarrassé de son uranium., donc décontaminé partiellement.

Je croyais que vous étiez un spécialiste en énergie avec un pseudo pareil, vous deviez bosser là-dedans, de près ou de loin..
Je vous mets à suivre un autre papier de l'ami J.Pradel, j'aime bien l'histoire de "centimètre d'altitude" de radioprotection..
Si vous voulez discuter avec Pradel vous pouvez venir le 18 Mai à l'unvi René Descartes, il sera là.

@+
L'intégrisme écologique n'atteint-il pas le comble du ridicule avec les très faibles doses
et le rejet zéro ?
Par Jacques Pradel, ancien Président de la Société Française de Radio Protection.
Des gens intelligents ont élaboré le principe ALARA (As Low As Reasonably Achievable) mais le fait d'en laisser l'application à n'importe qui constitue une erreur. Le R de ALARA se révèle être une faille par où s'engouffrent les extrémistes fanatisés dont le raisonnement reste très primaire, volontairement ou non.
Chacun sait que dans le domaine de la métrologie la valeur zéro n'a pas de sens, mais il faut reconnaître qu'une belle grandeur d'âme reste associée à cette exigence de pureté absolue. Dans tous les cas la conclusion est : "coupable".

Il est difficile de rassurer les honnêtes gens et de les convaincre que les très faibles expositions ne présentent plus de danger en dessous d'un certain niveau. Nous nous limitons ici à traiter du cas des expositions aux rayonnements ionisants mais il faut avoir conscience que les problèmes sont ou seront les mêmes pour la plupart des autres risques auxquels les individus sont exposés.
Comment présente-t-on actuellement la nouvelle situation ?
On fait appel à la loi linéaire sans seuil qui suppose, par hypothèse que la probabilité d'apparition d'un effet néfaste, constatée à forte dose, continue de décroître linéairement avec la dose et tend vers zéro lorsque la dose tend aussi vers zéro. Il en résulte que toute dose de rayonnements ionisants, si minime soit elle, n'est pas ainsi considérée comme sans danger et que lorsqu'un grand nombre d'individus sont exposés, on est amené à conclure qu'un certain nombre de cancers peuvent apparaître même si la probabilité est extrêmement faible au niveau individuel. Ces cancers sont certes hypothétiques mais ce qualificatif est rapidement passé sous silence.
Comment peut-on faire accepter ce risque à l'ensemble de la population ?
Il faut reconnaître que cette présentation de la situation rend l'acceptation excessivement difficile. En effet, être responsable d'un cancer supplémentaire pour un million d'habitants, même si vingt pour cent d'entre eux seront atteints en l'absence de l'exposition prise en compte, est très difficile à accepter pour une personne non spécialiste. Mais, pour les rayonnements ionisants comme pour de nombreux produits présentant un impact sanitaire potentiel, les spécialistes ont à leur disposition des repères naturels permettant de rassurer la population sans avoir recours à des considérations complexes basées sur des données statistiques et des hypothèses sanitaires plus ou moins compréhensibles.
Le lobby nucléaire tenu pour responsable n'est probablement pas exactement celui qu'on pense car on oublie que la manne financière et le potentiel médiatique associés aux activités engendrées pour essayer de mieux connaître, d'expliquer puis de combattre les risques découlant des activités nucléaires et des peurs associées peuvent avoir une influence sur les comportements de certains. Mais tous les acteurs de ce lobby devraient changer leur langage et utiliser d'autre unités d'appréciation des risques. Pour communiquer il faut des explications simples voire simplistes même si cela peut légitimement choquer parfois certains spécialistes. Dans un excellent article paru dans RGN de mars-avril 1998 Gunnar Walinder montre bien, grâce à de judicieux exemples reposant sur des comparaisons simples, combien les peurs ressenties sont exagérées.

Nous proposons deux exemples de repères à l'origine d'unités simples d'évaluation de l'effet des faibles doses :

Le premier utilise la variation de la dose due aux rayonnements cosmiques en fonction de l'altitude et adopte comme unité d'intensité de dose le mètre d'altitude supplémentaire. 1 microsievert par an est ainsi remplacé par 4 mètres d'altitude supplémentaire soit deux étages d'un immeuble.
On dispose ainsi d'un repère précieux pour juger de l'intérêt d'études réalisées par de grands penseurs utilisant des modèles de diffusion avec une vision d'intellectuels, contemplant une mappemonde bien assis dans leur fauteuil, et qui concluent qu'une population de quelques centaines de millions d'habitants sera exposée en moyenne à quelques 10-9 Sv par an provenant du radon émis par les résidus de traitement des minerais d'uranium pendant dix mille ans et que l'on peut ainsi voir quelques centaines de cancers supplémentaires s'ajouter aux dizaines de millions normalement attendus. Il nous paraît beaucoup plus compréhensible et acceptable de présenter la situation de la façon suivante : La dose reçue par cette population correspond sensiblement à celle qu'elle recevrait si l'altitude de son lieu de vie augmentait d'environ un centimètre (2 à 3 10-3µ Sv/an). Il devient alors aisé de comprendre que si par exemple on réduisait la hauteur de nos talons de chaussures d'un centimètre cette terrible exposition serait ainsi compensée. Ce type d'argument à d'ailleurs pu être avancé dans d'autres cas plus extrêmes ( 14C) ou l'augmentation d'altitude équivalente était du dixième de millième de millimètre.

Le deuxième repère proposé est fourni par les concentrations en radon dans nos habitations. On utilise alors comme unité de dose l'unité de temps de séjour dans les habitations.
Sans utiliser les fortes concentrations fréquemment rencontrées on peut prendre comme base la concentration moyenne de 50 Bq/m3 (La CIPR préconise d'agir seulement pour des concentrations 4 à 8 fois plus fortes) qui entraîne une exposition d'environ 1 mSv/an.
L'année de séjour dans nos habitations devient ainsi une unité de dose.
Dans l'exemple précédent les doses individuelles moyenne de l'ordre de 10-9Sv/an correspondent à un séjour dans nos habitations de 10-6années soit environ 30 secondes par an.
Donc respirons chaque année trente secondes de plus par la fenêtre et l'effet étudié sera annulé.
Ces deux unités simples, mètre d'altitude supplémentaire et seconde de séjour dans nos habitations utilisées à bon escient peuvent faire comprendre que, dans certains cas, le R de ALARA prend le sens de RIDICULOUSLY ce qui nuit au bon usage de ce principe et va à l'encontre du but recherché.
On peut aussi rappeler l'unité déjà évoquée par ailleurs (Réf : Industrie et Environnement n°190 du 18/06/98 p.4) concernant les contaminations surfaciques à savoir le nombre de mètres carrés qu'une personne peut lécher chaque année sans dépasser la limite de 1 mSv/an (la limite de 4 Bq/cm2 évoquée pour les châteaux de transport se transforme en plusieurs mètres carrés léchables chaque année.) Quant au rejet zéro qui repose aussi sur des considérations relatives aux très faibles doses concernant de larges populations, il n'est pas du tout REASONABLY. Nous nous contenterons de dire à ses promoteurs de faire très attention car ils s'exposent à une épidémie de fécalomes et autres blocages.

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Re: La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

Message par spego » 24 avr. 2009, 07:44

krolik a écrit : Chacun sait que dans le domaine de la métrologie la valeur zéro n'a pas de sens
"Chacun" peur avoir fait des études (ou pas d'études du tout) où l'on a jamais entendu parler de métrologie....c'est mon cas, études en comptabilité-finance.

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Re: La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

Message par energy_isere » 24 avr. 2009, 14:20

krolik a écrit : ....Je croyais que vous étiez un spécialiste en énergie avec un pseudo pareil, vous deviez bosser là-dedans, de près ou de loin..
Je vous mets à suivre un autre papier de l'ami J.Pradel, j'aime bien l'histoire de "centimètre d'altitude" de radioprotection..
Si vous voulez discuter avec Pradel vous pouvez venir le 18 Mai à l'unvi René Descartes, il sera là.

.
Si une conf à lieu à Grenoble, la oui j' irais bien volontier.

Merci pour les infos sur les faibles doses.

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Re: La France contaminée par les déchets miniers d' Uranium

Message par krolik » 25 avr. 2009, 01:53

Je vous mets ici http://dl.free.fr/h7g3vbniC
un document pdf qui traite des faibles doses mesurées en hélicoptère par gammacaméra autour de SuperPhénix.
Sur la carte, les "lacets" sont le chemin pris par l'hélico.
On y repère les champs labourés, qui du fait du terrain "trituré" relache plus de radon qu'ailleurs, le terrain qui a reçu des engrais phosphatés..
Ca donne quelques idées.

@+

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