echazare a écrit :
Je ne conteste pas les connaissances de ces spécialistes sur la question de la technologie nucléaire. C'est leur domaine et pas le mien. Ce rapport voudrait régler le problème énergétique mondial en quelques page avec quelques tableaux comparatifs. Qu'ils fassent une description détaillée des diverses technologies nucléaire (présentes et futures) bien, j'ai appris plein de choses, mais je ne vois pas en quoi cela démontre leur capacité a mettre en place un scénario plausible. certes j'en serai moi même incapable, mais je ne fait que me poser des questions en lisant leur prose:
Il faut bien adopter des hypothèses de travail pour commencer, quitte à les ajuster par la suite, et nous sommes bien d'accord qu'il s'agit seulement d'une étude de faisabilité très générale.
echazare a écrit :
1. Leur scénario prévoir une stabilisation de la production de GES !!!
comment est ce possible ? Deux pays, la chine et l'inde pour ne citer qu'eux, regroupant actuellement près de 50% de la population mondiale, partent de presque rien en matière de circulation automobile et de bien de consommation. En 2050, combien auront ils de voitures en circulation, de frigo, de télé et combien seront ils a consommer ?
45 ans c'est le temps qu'il nous a fallu pour passer de rien à 32 millions de voiture en France. Si on applique cela à la chine et l'inde, il y aura des centaines de millions de voiture en plus dans le monde, augmentant d'autant les GES par rapport à aujourd'hui (même si nous faisons des économies d'énergie par ailleurs).
Concernant les GES, l'idée est que le nucléaire se substitue progressivement aux fossiles utilisés pour la production d'électricité : ce scénario n'est nullement basé implicitement sur une stagnation du parc automobile par exemple. Celui-ci peut bien augmenter, mais en parallèle, la part de fossiles utilisés pour la production d'électricité diminue, en étant remplacée par du nucléaire et du solaire/hydraulique.
echazare a écrit :
2. La part du scénario représente seulement deux pages, tout le reste est dédié à la technologie. Qui plus est, ils datent la mise sur le marché de futures technologies comme certaine, mais rien n'est moins sur dans ce domaine.
Très juste, ce document est surtout dédié à la technologie des réacteurs. Mais les hypothèses adoptées, concernant la démographie, et le besoin en énergie,sont assez standards, et conduisent à un doublement de la demande en 2050.
En ce qui concerne les technologies, il s'agit du travail du groupe Generation IV, et il n'y a pas tant d'incertitude que celà : on a déjà une bonne expérience des surgénérateurs, non seulement en France, mais aussi en Russie et aux Etats-Unis, on ne part pas de rien. La date évoquée, vers 2025-2030, pour le démarrage de ces filière est tout à fait raisonnable.
D'autre part, ce scénario sous-estime probablement les ressources terrestres d'uranium, et passe totalement sous silence l'uranium contenu dans les océans. La faisabilité technique de l'extraction a été démontrée, et un consensus semble se former sur un coût de l'ordre de 300$/kg : c'est 10 fois plus que le coût actuel, donc ce n'est pas rentable pour l'instant, mais celà le deviendrait en cas d'extension du parc. La réserve ainsi récupérable est de 2000 Mt (contre environ 24 Mt de réserves terrestres). Il se peut même qu'un pays comme le Japon exploite cette réserve assez tôt, pour des raisons géographiques évidentes.
On voit que même si les surgénérateurs arrivent 10 ans, ou 20 ans plus tard, et qu'on construit plus de réacteurs classiques que prévu, il y a des marges de manoeuvre.
echazare a écrit :
3. Il ne se posent pas la question des coûts, du savoir technologique nécessaire, des délais, des lieux possibles pour la construction (rien ne prouve qu'il y a assez de sites disponibles, a vérifier non avant de construire ?)
Oui, celà ne fait pas partie du périmètre de l'étude. Raison pour laquelle j'ai donné quelques ordres de grandeur de coûts dans mon message précédent, pour montrer que ce n'est pas un effort financier insurmontable.
echazare a écrit :
4. Il ne se posent pas la question de la disponibilité des matières premières en dehors du combustible (ce qui doit se faire dans n'importe quel projet de cette envergure, même non nucléaire)
Même remarque que précédemment. Mise à part l'uranium, on n'utilise pas de matières premières excessivement rares, et tout celà ne représente pas une fraction très importante de tous les batiments, usines, etc. construits dans le monde. Ou alors, il faudrait se poser la même question si au lieu de centrales nucléaires, on construit des centrales au charbon, ou au gaz, de même puissance.
echazare a écrit :
5. Autre bizarrerie, comment font il pour savoir que leur production d'électricité sera suffisante en 2050 pour satisfaire la demande ?
Comme la consommation dépend des choix technologiques (chauffage électrique, voiture électrique, etc...)
Aucune bizarrerie ici, c'est une hypothèse de travail raisonnable, il ne s'agit pas de donner des résultats précis à 0,01% mais des ordres de grandeur. Et ce document dit bien que le scénario 4 est suffisamment robuste pour permettre une extension si la demande est plus forte que prévue.
echazare a écrit :
Alors ok, je suis incompétent dans le domaine nucléaire, mais je sais lire, et dans leur prose rien de concret, beaucoup de supposition, un brin d'optimisme pour les GES, et hop on peu tous rêver à un monde à 9 milliards éclairé à la lampe nucléaire. Mais les voitures ? on sais pas a quoi elles rouleront.
Ce scénario ne prétend nullement résoudre tous les problèmes, et en particulier celui des transports. On discute ici surtout de la production d'électricité, bien que ce ne soit pas tout à fait disjoint.
Il est souhaitable au minimum de stabiliser l'émission de GES, au mieux de les diminuer, et le nucléaire est une partie de la solution. Remarque aussi que ce scénario fait aussi une belle part aux renouvelables.
A+