Hydrates de gaz ... au fou !

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energy_isere
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Re: hydrates de gaz... au fou!

Message par energy_isere » 21 août 2005, 17:38

epe a écrit :Pactole énergétique ou bombe infernale? Le pari de la «glace qui brûle»

On a trouvé au fond des océans des milliards de mètres cubes de gaz. De quoi résoudre tous les problèmes d’énergie. Le risque: rendre le réchauffement climatique totalement incontrôlable

C’est une sorte de glace étrange, constituée d’un agencement de molécules d’eau qui emprisonnent des molécules de gaz, par exemple du méthane, ou encore du propane. Les chimistes parlent d’«hydrates de gaz» ou, mieux, de «clathrates»

L’USGS (le Geological Survey américain) estime à plusieurs dizaines de millions de milliards de mètres cubes la quantité de méthane ainsi piégée dans ces glaces instables. «Cela représente au moins le double de tout le carbone contenu dans l’ensemble des gisements d’énergie fossile, pétrole, gaz et charbon compris», assure un spécialiste.

Même si on ne savait en récupérer qu’une toute petite fraction, les quantités accessibles seraient phénoménales: convenablement réchauffé et pompé, un seul mètre cube de clathrate donne pas moins de 164 mètres cubes de gaz naturel. Mais jouer avec cette glace, c’est aussi jouer avec le feu. D’abord parce qu’il s’agit de toute façon d’un carburant fossile, dont la combustion contribue au fâcheux effet de serre. Mais surtout parce que toute déstabilisation malencontreuse de ce méthane, gelé depuis la nuit des temps, pourrait entraîner le dégazage massif d’immenses gisements. On imagine des myriades de mètres cubes de cet hydrocarbure gazeux s’échappant d’un seul coup des fonds marins. Les bulles secouant l’océan avant de rejoindre l’atmosphère pour y accélérer le réchauffement climatique

Une équipe de l’Université du Michigan a même pu établir un lien entre une titanesque libération de gaz survenue dans l’Atlantique il y a 55 millions d’années et le réchauffement climatique concomitant: une hausse moyenne de 4 à 6 °C. Le climat de la planète avait mis 200000 ans pour s’en remettre. Espérons que nous ne sommes pas en train de le détraquer pour aussi longtemps.

:shock:
je m'étonnais que le sujet hydrate de méthane soit pas encore evoqué, et j'allais le faire. Tu m'as pris de vitesse.
Effectivement j'ai vu cela comme toi dans le Nouvel Obs dans son support papier de cette demaine page 52.

Je l'avais vu discuté également dans la revue l'Usine Nouvelle il y a moins d'un an.

Tout cela est bien réel et non farfelu !

Il faut savoir qu'à l'heure actuelle les hydrates de méthanes sont plutot vu comme un ennui technique par les plates formes de forage en mer. Cela arrive à faire des bouchons de glace trés difficile à resorber.

Faire une ressource de ces hydrates va demander beaucoup de recherche et d'investissement et gare aux relachement imprévisibles et massifs de CH4, n'oublions pas que le CH4 à un pouvoir d'effet de serre 60 fois plus fort que le CO2 (comparaison relative au CO2 sur 20 ans*).

* extrait de L'avenir climatique de JM.Jancovici page 73.

Damien
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Message par Damien » 21 août 2005, 17:54

Pour ce qui est de la destruction de l'oxygène, c'est simple. Le méthane se combine spontanément avec l'oxygène de l'air (en gros, il brûle). Alors quand il y a BEAUCOUP de méthane...
Ce qui ne peut pas durer éternellement ne le fait générallement pas

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Message par nicolasParis03 » 21 août 2005, 19:08

Damien a écrit :Pour ce qui est de la destruction de l'oxygène, c'est simple. Le méthane se combine spontanément avec l'oxygène de l'air (en gros, il brûle). Alors quand il y a BEAUCOUP de méthane...
Merci pour la précision :-)
C'est bien ce dont il était question de le sujet télé. J'ai trouvé cette formule
Equation chimique de la combustion du méthane avec l'air:
CH4 +2(O2 + 3,76 N2) = 2 H2O + CO2 +2 ( 3,76 N2)+ Energie
En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire (George Orwell)

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Message par energy_isere » 21 août 2005, 22:00

jerome a écrit :epe, a mon avis tu devrais t'inquiété un peu plus de la fonte du pergélisol, car à priori, il y a un risque :
http://www.courrierinternational.com/ar ... il&bloc=14
Courrier international a écrit :ENVIRONNEMENT - En dégelant, le sol de Sibérie va changer le climat mondial
"La plus grande tourbière gelée du monde est en train de fondre", prévient le New Scientist du 11 juillet 2005, qui fait état d'un diagnostic établi récemment par une équipe de chercheurs russes. De retour d'un voyage d'étude en Sibérie occidentale, ces scientifiques ont constaté que, depuis les trois ou quatre dernières années, un grand nombre de lacs peu profonds étaient apparus dans la région. La formation de ces lacs serait causée par la fonte progressive du pergélisol. "Un glissement écologique probablement irréversible et indubitablement relié au réchauffement climatique", explique Sergueï Kirpotin, membre de la délégation.

Le pergélisol de Sibérie occidentale recouvre une tourbière géante de 1 million de kilomètres carrés, soit l'équivalent des territoires français et allemands. "La tourbe génère du méthane, un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le dioxyde de carbone émis par les automobiles. Pour l'instant, 70 milliards de tonnes de méthane sont retenus par le pergélisol. Mais celui-ci se liquéfie à une vitesse surprenante, et le méthane qu'il contient s'échappe dans l'atmosphère. Les scientifiques craignent donc que le dégel du sol sibérien ne contribue de façon exponentielle au réchauffement de la planète", écrit New Scientist.
L'effet va étre double , je m'explique :

dans un premier temps effectivement du méthane va étre relaché à la fonte du pergélisol,

mais ensuite si cela ne regéle pas, ces terrains vont redevenir des marécages ou des tourbiéres actives, et en temps que milieu humide elles vont se mettre à génerer du méthane en continu (décomposition anaérobie des végétaux). :oops:

Explication page 61 du bouquin de JM Jancovici "L'avenir climatique"

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Message par Lo » 29 août 2005, 17:06

Le problème des hydrates de méthane est mal connu donc, comme la nébulosité (nuages), encore une difficulté pour les modèles climatiques. De plus, même si la durée de vie moyenne d'une molécule de méthane n'est que de quelques années, une augmentation sensible et durable des émissions de CH4 augmenterait sa concentration dans l'atmosphère et donc le réchauffement. Il ne faut pas raisonner comme s'il s'agissait d'une source ponctuelle dans le temps mais plutôt comme un changement de point d'équilibre avec toutes les rétroactions qui vont avec.
Certes il y a beaucoup de points d'interrogation, mais les nouvelles en climatologie vont toujours dans le même sens : mauvais.
Il serait temps d'arrêter les bêtises.

Lo
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Re: Homo apprenti sorcier

Message par Lo » 29 août 2005, 17:20

70 Gt de méthane dans le permafrost + au moins la même chose pour les hydrates de méthane océanique, au regard d'un flux de 1 Gt de méthane par an dans l'atmosphère, c'est largement suffisant pour perturber la machine chimique et donc thermique même si la fonte s'effectue en plusieurs siècles.

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Re: Homo apprenti sorcier

Message par energy_isere » 14 nov. 2005, 14:58

Du nouveau sur les hydrates de gaz, BP veut faire du développement exploratoire.

source : http://www.adn.com/money/story/7198379p-7109952c.html

On parle de North Slope, il s'agit d'un endroit au Nord de l'Alaska.
BP working to unlock the mystery of hydrates
NORTH SLOPE: Company may drill test well to see if 500 trillion cubic feet of natural gas are there.

By TIM BRADNER
Alaska Journal of Commerce

Published: November 12, 2005
Last Modified: November 12, 2005 at 02:41 AM


BP Exploration (Alaska) Inc. may drill a test well on the North Slope to confirm the presence of hydrates around producing oil fields, the company says.


No decision on the well has been made, but planning is under way, and it is the logical next step in a joint BP-U.S. Department of Energy research program on hydrates, officials with the company and the department said.

The test well would be aimed at gathering geologic information to plan future drilling rather than to actually discover oil and gas.

Hydrates are underground structures of frozen water and methane that exist under certain temperature and pressure conditions. They mainly occur in the seabed next to coastal areas in many parts of the world. But in the Arctic they occur onshore, within and just below shallow permafrost.

If gas can be produced from hydrates, it would be a major new source of energy.

The U.S. Geological Survey estimates that as much as 500 trillion cubic feet of gas could be in hydrates across the North Slope. By contrast, the existing oil fields there have a confirmed 35 trillion cubic feet of proven gas reserves.

It's unknown if gas from the hydrates can be produced profitably, and the North Slope oil fields could provide an ideal test lab for finding out, according to Bill Lawson, director of the Energy Department's Strategic Center for Natural Gas and Oil.

Mark Myers, the recently resigned director of the state Division of Oil and Gas, said the resource modeling shows potential for as much as 100 trillion cubic feet of in-place gas resources trapped in hydrates around the Milne Point, Prudhoe Bay and Kuparuk River oil fields.

If some of that gas can be produced profitably, the proposed $20 billion natural gas pipeline could look more attractive, Myers said.

The Prudhoe Bay area's underground rock formations are highly faulted, creating places that might have trapped gas that has accumulated below the hydrate, Myers said. Gas from these traps could be produced using fairly conventional well technology, he said.

The production concept is that as gas is produced, pressure in the free-gas trap is drawn down, which would cause additional gas to come out of the hydrate into the gas trap. Hydrates exist in particular temperature and pressure regimes, and if one of these changes -- in this case the pressure -- the hydrate will begin to dissolve, releasing methane.

This dynamic might explain why the small, shallow South Barrow gas field in Barrow, 180 miles west of Prudhoe Bay shows relatively little decline in the amount of gas present despite years of production. Some believe the conventional gas reservoir is being replenished from hydrates above the field.

BP itself is very cautious in its assessment of hydrate potential, however. Gas could be produced from the shallow gas traps, but what isn't known is how quickly hydrates might replace the produced gas, says Scott Digert, BP's western North Slope subsurface team leader.

Digert says BP is pleased with the results of desktop work done so far on hydrates, which has focused on assembling known seismic and well data and developing better seismic interpretation techniques to identify hydrate locations with more precision.

BP and the Energy Department are considering a shallow test well that would confirm that hydrates are where its new interpretations predict they should be, Digert says. No decision has been made to drill the well or just where in a known hydrates area to drill it, but this test well is the logical next step, he said.

One concern with hydrates is that if the methane is produced, the hydrate could dissolve and cause the surface to sink, which could pose risks to nearby oil and gas facilities.

Yves
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Message par Yves » 12 déc. 2005, 15:03

petit rapel sur Archimède ...

Un bateau flotte parcequ'il subit une poussée de bas en haut égale à la masse de liquide (eau de mer) qu'il déplace.

Quand ce bateau passe au dessus d'hydrates de métane en train de dégaser (parcequ'on tente de les récupérer par exemple), le liquide dans lequel il flotte est plein de petites bulles.
Donc la masse totale qu'il déplace est diminuée. Suffisamment pour que la poussée d'archimède ne compense plus le poid du bateau lui même ... Qui sombre dans un océan de bulles !!!

Il me semble qu'il y a eu quelques nauffrages mystérieux expliqués de cette manière.
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
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Message par echazare » 13 déc. 2005, 08:14

N'est ce pas parceque la résultante du poids du bateau est égale à résultante de la poussée d'Archimède (égale au poids du volume d'eau deplacé) que le bateau flotte ?

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Message par Yves » 13 déc. 2005, 08:32

Plus précisement, l'égalité entre poids et poussée sont guarant de l'équilibre.

Il flotte parcequ'il a une poussée suffisante qui compense le poids. (j'avais homis cela)

Son poids est invariant, mais si la poussée chute brutalement ...
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
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Message par echazare » 13 déc. 2005, 08:41

J'avais vu cette histoire des bulles de gaz remontant a la surface et faisant couler les bateaux. Ce qui expliquerai le triangle des bermudes...

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Message par Jéjé » 13 déc. 2005, 10:47

Oh-oh ? C'est amusant, cela. Petit problème : le fameux Triangle (auquel je n'ai jamais cru ; mais je vais peut-être devoir revoir ma position) n'a-t-il pas à son palmarès de nombreux avions ? Les hydrates ne pourraient dès lors plus être mis en cause...

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Message par echazare » 13 déc. 2005, 10:56

Il me semble que l'on parle de bulles de gaz en grande quantité. Un tel "nuage" de gaz pourrait peut etre faire exploser des avions volant a basse altitude. En tout cas je ne crois pas non plus au triangle des Bermudes...

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Message par MadMax » 13 déc. 2005, 20:22

Une émission était passée sur la 5, elle confirmait que les avions pouvaient être affectés (mais pas d'explosion), sûrement les turbulences. Ils avaient fait une simulation en bassin.

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Message par Che Guevareg » 16 févr. 2006, 13:58

Bon alors j'ai pas mal épluché votre discussion sur les hydrates de méthanes et c'est très interessant tout ça, par contre la partie sur l'extinctionen masse dû au relachement de méthane, là je tique. Parce qu'a 95% à 230 Ma (et pas 250 Ma) c'est la crise Permo-Trias, la principale hypothèse avancée (d'accord c'est qu'une hypothèse) est que la convergence des continents entraîne une chute du niveau marin ainsi que l'arrêt ou la modification brutale des courants océaniques. De plus la majeure partie de la vie est océanique, peut être dans la zone photique certe mais comment expliquer un taux d'extinction global de 95% alors qu'une grande partie des espèces se situent en profondeur où les variations de température sont atténuées voire effacées par le rôle tampon de la colonne d'eau. En résumé, effet de serre peut être oui mais responsable de la chute de la diversité faunique et floristique, faut pas pousser mémé dans les orties.

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