Gaz non conventionnel en Europe

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 16 oct. 2013, 19:34

La Gaz de schiste Polonais brule t'il ? :-o

Elements de réponse dans ce lien d'un autre forum

Quelques déconvenues semble t'il.

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phyvette
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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par phyvette » 16 oct. 2013, 19:58

energy_isere a écrit :La Gaz de schiste Polonais brule t'il ? :-o
New évoquée ici même en son temps.

viewtopic.php?p=320714#p320714
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 19 oct. 2013, 13:43

Des villageois roumains font plier CHEVRON dans le gaz de schiste

L’affaire n’est pas terminée, mais pour les habitants de Pungesti, c’est déjà une petite victoire. Jeudi 17 octobre, devant la résistance acharnée d’une poignée de villageois, l’entreprise pétrolière américaine Chevron a décidé de suspendre temporairement ses activités d’exploration de gaz de schiste dans cette localité de l’est de la Roumanie. Une bataille remportée grâce une stratégie médiatique bien huilée.

L’histoire de Pungesti, c’est un peu la version roumaine de David contre Goliath, celle d’un géant du pétrole américain contre quelques centaines de villageois. Tout commence en 2011, lorsque Chevron obtient du gouvernement roumain le droit d’exploiter le gaz de schiste dans le département de Vaslui, dans l’est du pays. L’entreprise fait l’acquisition de 600 000 hectares de terrain, dont une partie autour de Pungesti.

Le gouvernement a beau mettre en avant les répercussions positives en matière d’indépendance énergétique et d’emploi, les villageois de Pungesti s’opposent à ces travaux d’exploitation. Car une ONG est venue à plusieurs reprises les informer sur la menace potentielle que représente sur l'environnement la méthode d’extraction, la fracturation hydraulique. Bien qu’elle soit employée dans l’industrie pétrolière depuis la fin des années 1940, cette technique est en effet sujette à controverse. On lui reproche notamment l’énorme quantité d’eau nécessaire et des risques de pollution des nappes phréatiques dus aux produits chimiques utilisés.

Alors ce lundi 14 octobre, quand les ouvriers de Chevron arrivent avec leurs engins de chantier pour commencer les travaux d’exploration, ils trouvent face à eux quelque 500 habitants bien décidés à empêcher l’accès au champ où doit être creusé le premier puits. Pendant deux jours, ils se relaient, couchés dans la boue ou se tenant par la main pour former une chaîne humaine. Jusqu’à ce mercredi, où les événements s’accélèrent.
................
................
Cette pression médiatique a contraint Chevron à quitter le village avec tous ses équipements. Les gendarmes sont partis aussi. Les protestataires continuent d'occuper le terrain, mais maintenant, je pense que l’affaire va surtout se jouer au niveau politique et judiciaire.
http://observers.france24.com/fr/conten ... ifestation

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 22 oct. 2013, 13:24

GDF Suez investit dans le gaz de schiste au Royaume-Uni

Le Monde | 22.10.2013

D'un côté, la France maintient son interdiction de l'exploitation de gaz de schiste, de l'autre, GDF Suez va faire sa première prise de participation dans treize permis d'exploration de gaz de schiste au Royaume-Uni.

Le groupe français de l'énergie a annoncé, dans un communiqué, l'acquisition de 25 % des licences possédées jusqu'ici intégralement par le groupe Dart Energy, qui couvrent l'intégralité du bassin de Bowland, dans l'ouest du pays. Il paiera pour ce faire 12 millions de dollars et participera aux coûts de recherche à hauteur de 27 millions de dollars pour prospecter dans une zone couvrant 1 378 km2.
"Dans le cadre du programme initial des travaux, les partenaires prévoient de forer plusieurs puits d'exploration, avec jusqu'à quatre puits ciblant le gaz de schiste dans différentes régions du bassin de Bowland et plusieurs autres puits ciblant le gaz de houille", a expliqué GDF Suez.

Si ces prises de participation étrangère sont une première pour un groupe français, elles ne constituent pas une réelle surprise. Le mois dernier, Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, n'avait pas caché son souhait d'investir dans l'exploration de gaz de schiste parmi six pays (la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Pologne, le Brésil, l'Algérie et la Chine). Son choix s'est finalement porté "sur le potentiel de gaz de schiste au Royaume-Uni", au lendemain de l'annonce par son grand rival français EDF de la construction de deux réacteurs nucléaires dans l'ouest du pays.

Cet accord inclut la fourniture de services par GDF Suez et son partenaire Suez Environnement dans les domaines des services à l'environnement et de la gestion des eaux. Les deux partenaires espèrent finaliser l'opération d'ici la fin de l'année.

En décembre 2012, le gouvernement de David Cameron a autorisé la reprise de forages, tout en l'assortissant de nouveaux contrôles. Il espère tirer un impact positif du gaz de schiste en termes d'emploi et de baisse des prix de l'énergie.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 23 oct. 2013, 18:39

en complément du post au dessus.

GDF Suez fait ses débuts dans le gaz de schiste au Royaume-Uni

L'herbe semble plus verte ailleurs comme le démontre cet accord conclu par l'une des filiales de GDF Suez au Royaume-Uni en vue d'acquérir une participation dans 13 licences britanniques localisées dans le Cheshire et l'East Midlands, couvrant tout le bassin de schiste du Bowland.
.......

Image

................
http://www.enerzine.com/12/16433+gdf-su ... -uni+.html

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 30 nov. 2013, 20:47

La Pologne sera le premier Européen à produire du gaz de schiste

27 Nov 2013 Le Figaro

Un ministre polonais annonce l'exploitation commerciale du gaz de schiste dès 2014. Ce qui fera de la Pologne le troisième pays au monde, après les États-Unis et le Canada, à extraire cette ressource énergétique controversée.

«La première exploitation commerciale (de gaz de schiste) commencera en Pologne l'an prochain», a déclaré mercredi le vice-ministre polonais de l'Environnement. Piotr Wozniak réagissait à une annonce de la compagnie San Leon Energy, cotée à Londres, qui, la veille, s'était déclarée satisfaite d'un forage dans la région de Gdansk, dans le nord du pays.

Si des compagnies commençaient effectivement à extraire, en 2014, leurs premiers mètres cubes de gaz naturel issus de formations de schiste, la Pologne deviendrait le premier pays d'Europe à exploiter cette ressource controversée. A ce jour, seuls les États-Unis et le Canada produisent du gaz de schiste, même si plusieurs pays dont le Royaume-Uni ou le Danemark explorent leur sous-sol pour en évaluer les réserves.

En France, la seule technique actuellement employée pour extraire ce gaz naturel, la fracturation hydraulique, est interdite par la loi. D'après l'évaluation du Département américain de l'énergie publiée en juin 2013, la Pologne disposerait de plus de 4000 milliards de mètres cubes de réserves récupérables, soit davantage que la France (3900 milliards de mètres cubes). D'autres estimations, plus prudentes, évaluent les réserves polonaises entre 800 et 2000 milliards de mètres cubes.
Total explore en Pologne

La perspective de l'exploitation commerciale du gaz de schiste en Pologne avait semblé s'éloigner l'an dernier lorsque le géant américain Exxon Mobil avait jeté l'éponge après plusieurs forages décevants. Certains responsables polonais, toujours méfiants à l'égard de Moscou, estimaient toutefois ce départ d'Exxon lié à son accord pour explorer des réserves dans le grand nord de la Russie. Pour ce qui concerne le français Total, ses projets d'exploitation en Russie ne l'empêchent pas de continuer à sonder le sous-sol polonais.

Le gouvernement polonais a accordé des permis d'explorer à une dizaine de compagnies pétrolières étrangères ainsi qu'à sa compagnie nationale PGNiG. Mais jusqu'à présent, aucune n'avait obtenu de résultats de forages satisfaisants.

L'enthousiasme du vice-ministre Wozniak se fonde sur un communiqué de l'entreprise San Leon qui affirme que ses essais de fracturation hydraulique ont permis un débit régulier de gaz et ont «dépassé ses espérances».

Réduire la dépendance

La semaine dernière, le premier ministre polonais, Donald Tusk, a remplacé plusieurs ministres dont celui de l'environnement. Le nouveau titulaire du portefeuille, Maciej Grabowski, avait, dès sa nomination, annoncé que l'exploitation du gaz de schiste serait «sa priorité». Des ressources nationales de gaz permettraient à Varsovie de réduire sa dépendance envers le gaz russe dont elle dépend pour plus de la moitié de sa consommation. L'exploitation de gaz naturel permettrait aussi aux Polonais de s'affranchir du charbon, plus polluant, qui est pratiquement l'unique source d'énergie (à 91 %) pour produire l'électricité du pays.

Si, comme l'espère le vice-ministre de l'Environnement, les premiers mètres cubes étaient commercialisés l'an prochain, la plupart des experts conviennent qu'il faudra plusieurs années de montée en régime pour que la production de gaz de schiste atteigne un volume significatif, compte tenu des investissements nécessaires, du manque d'équipements de forage et d'infrastructures gazières dans le pays.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013 ... chiste.php

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 17 déc. 2013, 19:51

Londres proposera de nombreux permis de gaz de schiste en 2014

le 17 décembre 2013, Usine Nouvelle

Le gouvernement britannique a annoncé ce 17 décembre qu'il lancerait au début de l'été prochain un grand nombre de licences d'exploration pour la recherche de gaz de schiste, sur lequel il compte pour réduire la dépendance croissante du pays envers les importations d'énergie.

Le Royaume-Uni mise sur le gaz de schiste. De nombreuses licences d'exploration seront ouvertes à l'été 2014, a annoncé le gouvernement ce 17 décembre. Les études géologiques montrent que le pays possède d'importantes réserves de schiste mais il reste à voir quelles quantités de gaz elles renferment.

Le ministre de l'Energie, Michael Fallon, a dit s'attendre à délivrer entre 50 et 150 licences d'exploitation à l'été 2014. "Nous pourrions doubler le nombre de licences onshore lors de ce round", a-t-il dit à la presse après avoir présenté les conclusions d'un rapport sur le sujet. Il s'agira de la quatorzième attribution de licences terrestres, dans le cadre d'un processus qui a été suspendu durant quatre ans à la suite de secousses sismiques provoquées par des forages d'exploration dans le Lancashire.

nouvelle étape

La technologie d'extraction par fracturation hydraulique suscite une forte opposition des riverains et des associations de défense de l'environnement au Royaume-Uni mais le gouvernement n'en continue pas moins de promouvoir cette nouvelle source d'énergie, qui selon ses calculs pourrait permettre de créer jusqu'à 32 000 emplois dans le pays d'ici les années 2020. "Aujourd'hui marque une nouvelle étape dans la libération du potentiel du gaz de schiste dans notre offre d'énergie", a affirmé Michael Fallon.

Dans son scénario le plus optimiste, le gouvernement estime que la production de gaz de schiste dans le pays pourrait représenter plus du triple de sa demande actuelle de gaz. Les estimations des réserves du pays et des incitations fiscales promises par le gouvernement ont suscité l'intérêt de grosses firmes étrangères comme GDF Suez, qui a déjà pris des parts dans des projets, ou Total.
http://www.usinenouvelle.com/article/lo ... 14.N226862

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 11 janv. 2014, 12:44

Total va rechercher du gaz de schiste en Grande-Bretagne

Le Monde.fr avec AFP 11.01.2014

Le géant français Total va devenir la première grande compagnie pétrolière à rechercher du gaz de schiste en Grande-Bretagne, rapporte, samedi 11 janvier, le quotidien économique Financial Times.
Total annoncera lundi un accord sur une licence d'exploitation dans le Lincolnshire, actuellement détenue par l'Américain Ecorp, d'après le journal. Les autres partenaires de ce projet sont Dart Energy (Singapour), Igas et Edgdon Resources (deux sociétés cotées en Grande-Bretagne).

Total, qui n'a pour l'instant pas confirmé ces informations, deviendrait ainsi la deuxième société française à investir dans le gaz de schiste, après GDF Suez, qui avait annoncé le 22 octobre un accord d'exploration dont Dart Energy fait aussi partie. Contrairement à la France, où les recherches de gaz de schiste sont interdites, la Grande-Bretagne veut se lancer dans cette exploitation.

RISQUES DE POLLUTION

Le premier ministre britannique, David Cameron, aurait mis en garde en décembre le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, sur le risque que l'Europe soit laissée sur la touche dans l'exploitation de cette source d'énergie controversée.

La polémique concerne principalement l'extraction par fracturation hydraulique, qui comporte de nombreux risques de pollution des nappes phréatiques en raison de l'usage de produits chimiques, en plus d'être grande consommatrice d'eau.

Le gaz de schiste a un impact important sur les marchés mondiaux de l'énergie, entraînés par l'augmentation massive de la production au Canada et aux Etats-Unis, où la chute des prix du gaz a donné un sérieux coup de pouce à la productivité industrielle.
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 13 janv. 2014, 14:28

suite du post au dessus.

ca sera la pour les Gaz de schiste Total en UK :

Image
Gaz de schiste : Total acquiert deux permis au Royaume-uni

.......
Situées dans le bassin du Gainsborough Trough, dans la région des East Midlands, les licences 'PEDL 139' et 'PEDL 140' couvrent une superficie de 240 km2.
.......
http://www.enerzine.com/12/16780+gaz-de ... -uni+.html

Philippe
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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par Philippe » 13 janv. 2014, 17:41

240 kilomètres carrés, c'est petit pour des hydrocarbures non conventionnels. Avec l'analogie américaine/canadienne d'un spacing de 160 acres (4 puits par carré d'un mile de côté, soit 257 hectares), ça permet de forer un peu moins de 400 puits au total. Il va falloir y ajouter des périmètres adjacents pour augmenter la taille du patrimoine. Pas évident quand on voit la forme du permis PEDL 140, dont les trous sont probablement des concessions pour des gisements, conventionnels, en exploitation.

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 18 janv. 2014, 12:51

Gaz de schiste : le dégrisement polonais

LE MONDE | 16.01.2014

Fini l’euphorie dans laquelle baignait la Pologne voici à peine trois ans, lorsque certaines estimations – américaines – sur les ressources potentielles du pays en gaz de schiste avaient laissé entrevoir des perspectives flamboyantes.

Après les groupes nord-américains Marathon Oil, Talisman Energy et Exxon Mobil, c’est aujourd’hui au tour de l’italien ENI de s’apprêter à renoncer à explorer les gisements qui lui avaient été attribués. L’entreprise, qui détient trois concessions, dont une vient d’expirer et deux autres le seront prochainement, ne devrait pas demander aux autorités polonaises leur renouvellement.

« Nous avons été informés par ENI qu’ils n’allaient plus participer au programme de dialogue avec les habitants, car le groupe a décidé de ne pas prolonger sa concession de Mlynary [nord] », expirée le 5 janvier, a indiqué, mardi 14 janvier à l’AFP, Anna Miazga, responsable d’un programme gouvernemental visant à apaiser les tensions entre partisans et opposants de l’exploitation du gaz de schiste. ENI n’a officiellement fait aucun commentaire.

LES OBSTACLES SONT GÉOLOGIQUES ET JURIDIQUES

Pourtant, à Varsovie, le compte à rebours reste engagé pour une éventuelle révolution énergétique. Dans quelques semaines, le gouvernement aura dépoussiéré un code minier antédiluvien. Les règles du jeu seront clarifiées pour les investisseurs étrangers dont le pays a besoin pour réussir un pari encore incertain.

La difficulté ne vient pas, pour l’instant, d’opinions publiques inquiètes d’éventuelles conséquences pour l’environnement, comme ailleurs en Europe. Les obstacles sont géologiques et juridiques.

En 2011, l’agence américaine d’information sur l’énergie avait attribué généreusement à la Pologne 5 000 milliards de mètres cubes (m3) de réserves, suscitant l’enthousiasme.

« Pour trouver un phénomène comparable en Europe à celui créé alors par cette annonce, il faut remonter à la découverte des gisements de la mer du Nord », rappelle Pawel Poprawa, expert de l’Institut d’études sur l’énergie de Varsovie, un organisme privé.

LE SOUS-SOL POLONAIS PLUS CORIACE

Mais ce chiffre a été brutalement divisé par cinq un an plus tard par l’Institut polonais de géologie. Les écarts entre ces estimations rendent donc indispensable une exploration systématique de la bande de terre privilégiée qui prend en écharpe le pays, de la Baltique à l’Ukraine, le long d’un axe nord-ouest sud-est.

Or le sous-sol polonais, plus coriace que les grands champs américains, a découragé les grandes compagnies qui s’y étaient précipitées, à commencer par Exxon, dont le départ en juin 2012 a alimenté la déception. La compagnie pétrolière polonaise Orlen use d’une unité de mesure particulière lorsqu’elle veut faire la pédagogie du gaz de schiste.

Pour donner une idée de la profondeur à laquelle se trouve cette source d’énergie, elle compte en « Palais de la culture et de la science », bâtiment aussi austère que stalinien installé au cœur de Varsovie et qui culmine à plus de 230 mètres. Il faut ainsi l’équivalent de 17 Palais empilés les uns sur les autres pour atteindre en sous-sol la roche qui retient le gaz prisonnier.

50 MILLIONS DE DOLLARS PAR FORAGE

Wieslaw Prugar, le président d’Orlen Upstream (raffinage, pétrochimie), tout comme Konrad Borowski, de PGNiG, le puissant groupe énergétique contrôlé par l’Etat, considèrent que, s’il est encore trop tôt pour savoir si l’exploitation sera rentable, le gaz est là, et qu’il faut développer de nouvelles techniques pour s’adapter au terrain. Certains experts déplorent un excès de pessimisme succédant à un excès inverse.

Le départ de groupes étrangers, obligés d’arbitrer entre de multiples possibilités d’investissements, n’interdit pas leur retour si des progrès sont constatés.

Mais les compagnies étrangères restent indispensables pour mener à bien une campagne d’exploration qui suit actuellement un rythme beaucoup trop lent pour pouvoir produire une évaluation crédible des réserves de la Pologne en matière de gaz non conventionnel.

« Jusqu’à présent, la déception, pour nous, tient surtout au très faible nombre de puits creusés, assure Malgorzata Szymanska, directrice du département pétrole et gaz du ministère de l’économie. Cinquante puits, cela n’est pas assez. Il en faudrait au moins deux cents pour avoir une idée. »

A raison de 50 millions de dollars (36,7 millions d’euros) par forage, selon l’expert Andrzej Sikora, également membre de l’Institut d’études sur l’énergie de Varsovie, c’est une somme considérable qui doit être mobilisée pour pouvoir trancher la question cruciale des réserves, alors que le rythme des forages a été divisé par deux en 2013 (à 12) par rapport à 2012.

« TOUT EST ALLÉ TROP VITE »

Le professeur Jerzy Nawrocki, directeur de l’Institut géologique polonais, ne cache pas son pessimisme à la lumière des résultats enregistrés jusqu’à présent. « Tout le monde s’est emballé et il est désormais difficile de faire machine arrière, à commencer par le gouvernement. »

Les autorités polonaises ont-elles été enivrées par la perspective de revenus encore inimaginables en 2009, date de la parution d’un plan énergétique pour le pays qui ne mentionnait nulle part le gaz de schiste ? Le fait est qu’il n’est pas besoin de pousser le ministère de l’économie dans ses retranchements pour qu’il décline avec entrain l’affectation de revenus encore très hypothétiques – des collectivités locales à l’éducation en passant, modèle norvégien oblige, par l’alimentation d’un fonds pour garantir les retraites.

La réforme du code minier lèvera une partie des difficultés, veut croire Marcin Korolec, ancien ministre de l’environnement, le secteur ministériel qui décide de l’attribution des permis. « Nous nous sommes inspirés des exemples norvégien et néerlandais pour bâtir un cadre propre à ménager les intérêts de l’Etat, propriétaire du sous-sol et de ses ressources, et ceux des entreprises », raconte-t-il.

« Tout est allé trop vite et, maintenant, la situation est compliquée, déplore Tomasz Chmal, spécialiste de l’énergie auprès de l’Institut Sobieskiego, proche de l’opposition. Les grandes compagnies qui disposent de capitaux sont parties et les plus petites qui restent peuvent être vite fragilisées par des forages infructueux, surtout celles qui sont cotées en Bourse. »

LE RÊVE D’UN ELDORADO NON CONVENTIONNEL S’EST DISSIPÉ

M. Chmal convient que les obstacles géologiques ont leur part dans le désenchantement actuel, mais il estime que les autorités ont fait preuve de maladresse en se précipitant pour créer un régulateur étatique et en laissant se développer les rumeurs sur leur volonté de ponctionner les industriels. Ce que dément M. Korolec.

« Il faut des certitudes. Il faut d’abord avoir une production, et après on y verra plus clair sur sa rentabilité et sur les revenus que cela pourra éventuellement rapporter à l’Etat », affirme M. Chmal. « Il faut accélérer pour accéder aux économies d’échelle, renchérit Adam Czyzewski, chef économiste d’Orlen, sinon ce gaz ne sera jamais rentable. »

Même si le rêve d’un eldorado non conventionnel s’est dissipé, l’ajout d’une nouvelle source d’énergie serait le bienvenu pour le mix énergétique polonais. Ce dernier repose majoritairement sur le charbon (plus de 80 % de l’électricité consommée dans le pays est produite dans des centrales thermiques polluantes) et sur le gaz importé à grands frais de Russie, une donnée géopolitique qui complique encore l’équation polonaise.

Le temps que les nouvelles règles soient intégrées par les principaux acteurs, l’échéance la plus régulièrement affichée en Pologne est désormais 2015, et non 2014, pourtant annoncée par le gouvernement comme l’année du passage à une production industrielle. Il faudra donc encore attendre avant de savoir si le gaz de schiste polonais deviendra une fois pour toutes une chimère ou une réalité.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par kercoz » 21 janv. 2014, 20:32

Mediapart s'en mêle:
http://www.mediapart.fr/journal/interna ... -bruxelles
Le Royaume-Uni, très favorable à l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels, comptait bien peser dans le débat européen : un échange de lettres que Mediapart s'est procurées, entre la représentation permanente anglaise à Bruxelles, le premier ministre du Royaume-Uni David Cameron, et le président de la commission européenne José Manuel Barroso, éclaire sur la stratégie britannique. Et sur les rouages du lobbying pro-gaz de schiste.

Dans une ...
(Apres faut payer )........je crois bien que c'est un organe qui mérite d'etre aidé , ....je vais m' y abonner.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 21 janv. 2014, 20:45

suite de ce post un peu plus haut viewtopic.php?p=356447#p356447

Pour les permis PEDL139 et 140 de Total en UK, ils ne seront pas seuls sur le coup, ils sont alliés avec l' Anglais eCORP International

voir détail enerzine : http://www.enerzine.com/12/16815+total- ... -uni+.html

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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par phyvette » 21 janv. 2014, 20:51

Gaz de schiste : ça ne ce passe pas très bien en Roumanie non plus.
Nouvelle manifestation contre les gaz de schiste en Roumanie

Environ 300 personnes ont manifesté dimanche contre les gaz de schiste à Pungesti, un village du nord-est de la Roumanie où le géant américain Chevron a débuté des travaux d'exploration malgré la vive opposition des habitants.
"Nous continuerons à manifester jusqu'à ce que les gens de Chevron quittent nos terres", a déclaré à l'AFP, un des manifestants, Catalin Scanteie, un agriculteur de 36 ans.
"Nous voulons un futur sans pollution et sans gaz de schiste", a de son côté expliqué Alin Morosanu, 25 ans...
http://www.techniques-ingenieur.fr/actu ... cle_88264/
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Re: Gaz non conventionnel en Europe

Message par energy_isere » 22 janv. 2014, 19:57

Bruxelles donne son feu vert à l'exploitation des gaz de schiste en Europe

22 Janv 2014 Usine Nouvelle

La Commission européenne a adopté une recommandation qui laisse la voie libre à l'exploitation du gaz de schiste en Europe à condition de respecter des "principes communs" notamment sanitaires et environnementaux. Bruxelles estime toutefois qu'une révolution du gaz de schiste semblable à celle qui s'est produite aux Etats-Unis est hautement improbable dans l'Union européenne.

Bruxelles fixe un cadre non contraignant à l'exploitation des gaz de schiste en Europe. La Commission européenne a adopté ce mercredi 22 janvier une recommandation qui demande uniquement aux industriels de respecter des "principes communs" notamment sanitaires et environnementaux. "La Commission répond aux demandes d'action en formulant des principes minimaux que les Etats membres sont invités à suivre afin de tenir compte des aspects environnementaux et sanitaires et de donner aux exploitants et aux investisseurs la prévisibilité nécessaire", a expliqué le commissaire chargé de l'Environnement, Janez Potocnik.

Les recommandations de Bruxelles sont "totalement insuffisantes pour protéger les populations et l'environnement des risques posés par l'extraction de ces hydrocarbures", a estimé l'ONG de défense de l'environnement Les amis de la Terre, pour qui l'Union européenne a cédé "face aux pressions des lobbies".

Evaluation des risques avec un "maximum de transparence"

"Un site ne pourra être sélectionné que si l'évaluation des risques démontre que la fracturation hydraulique à haut débit n'entraîne la libération directe d'aucun polluant dans les nappes phréatiques", indique notamment la Commission dans sa recommandation. Les Etats devront également s'assurer que les installations pour exploiter le gaz de schiste soient "construites de manière à éviter des fuites à la surface et des déversements dans le sol, l'eau ou l'air".

Les évaluations d'impact sur l'environnement devront être menées avec "le maximum de transparence", insiste le texte de la Commission. Les autorités nationales devront ainsi informer le public des produits chimiques utilisés durant la fracturation hydraulique.

Les États membres de l’Union sont invités à appliquer les principes formulés dans cette recommandation dans un délai de six mois. A compter de décembre 2014, ils devront aussi informer chaque année la Commission des mesures qu’ils auront mises en place.

Réduire la dépendance de l'Union à l'égard des importations

Le développement du gaz de schiste dans l'UE est controversé. Si certains pays - comme le Royaume-Uni, le Danemark, la Pologne ou encore la Roumanie - développent déjà des projets d'exploration, la France et la Bulgarie ont, quant à elles, interdit l'exploitation. L'Allemagne a, de son côté, exclut le procédé de la fracturation hydraulique de certaines zones riches en eau de son territoire.

Pour la Commission, il ne faut toutefois pas s'attendre à ce que l'UE connaisse une révolution du gaz de schiste semblable à celle qui s'est produite aux Etats-Unis. Mais Bruxelles souligne l'intérêt à développer toute ressource propre de gaz, conventionnelle ou non, susceptible de réduire la dépendance de l'Union à l'égard des importations. Selon Bruxelles, les gaz de schiste pourraient ainsi aider l'UE à répondre à "environ 10%" de sa demande de gaz d'ici 2035.
http://www.usinenouvelle.com/article/br ... pe.N234416

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